mercredi 25 février 2015

7 raisons de croire en l'énergie photovoltaïque

Olivier Mormiche / Président de In sun we trust


  • Alors que le photovoltaïque gagne en compétitivité, il n'est plus l'heure de tergiverser mais de se positionner rapidement pour bénéficier des retombées économiques.














La plupart des articles qui exposent les avantages de l’énergie solaire ont tendance à s’articuler autour d’un thème donné : celui-ci évoquera les questions de prix, lorsque celui-là s’intéressera à l’impact environnemental tandis que d’autres encore préfèreront rappeler son intérêt stratégique.
Cette démarche, somme toute naturelle, présente l’inconvénient de créer des débats parfois sans fin sur la pertinence de tel ou tel argument, les tristes sires obtus étant souvent passés maitres dans l’art du sophisme. Or, la décision de privilégier une forme d’énergie par rapport à une autre a de telles répercussions, dont certaines se font hélas déjà ressentir, que le décideur avisé devra s’attacher à avoir une vision globale des avantages et inconvénients de chaque alternative avant de trancher.
Lorsque la plupart des pays du globe, à commencer par les plus grandes puissances économiques mondiales (USA, Chine, Japon, Allemagne…), sont d’ores et déjà convaincus de la nécessité d’intégrer une part massive de solaire dans le mix énergétique, il semble judicieux de fournir une vue d’ensemble des multiples bénéfices liés à l’utilisation du photovoltaïque, à l’usage en particulier des rares sceptiques qui n’ont pas encore eu l’opportunité d’en apprécier toute la richesse.

Prix de revient de l’électricité

À tout seigneur, tout honneur. Dans un monde qui continue à privilégier le profit à court terme, la question du coût reste centrale. C’est sans surprise que la plupart des publications se concentrent sur cette problématique, et c’est également sur ce sujet que la plupart des contre-vérités circulent (ne serait-ce qu’Henri Proglio qui, il y a 6 mois, annonçait des prix de l’électricité photovoltaïque 2 à 3 fois supérieurs à la réalité).
Que les choses soient donc claires : le solaire résidentiel est déjà compétitif dans 42 des plus grandes villes des États-Unis  et il est prévu qu’il le soit sur 80 % de la planète d’ici 2017 . D’une façon plus générale, le LCOE du photovoltaïque au sol est le plus bas aux côtés de celui de l’éolien.
Plus important encore, ce prix continue de baisser ! Et de nombreuses façons de le réduire encore drastiquement sont disponibles : prix des composants de base eux-mêmes évidemment, mais également innovations techniques (en particulier augmentation de la puissance des panneaux), innovation financière (titrisation), coût du financement, volonté politique (simplification des procédures), repowering, etc. À titre d’illustration, même une amélioration minime de chacun des aspects évoqués ci-dessus permettrait déjà une amélioration du LCOE de 10 %.

Prix cache des énergies conventionnelles

Lorsque l’on compare les prix de revient de chaque source, on oublie souvent de parler des coûts indirects ( les fameuses externalités ) : pollution de l’eau, santé, changement climatique, accidents, etc.
Sur ces sujets, commençons par noter que le photovoltaïque au sol est la technologie la plus efficace en terme de coûts pour lutter contre le changement climatique (rappelons que cette année Paris accueille la COP21).
En outre, le photovoltaïque n’est généralement à l’origine que de très peu de nuisances  ou d’accidents, et ceci sur la totalité de la chaîne de valeur (pour rappel, les coûts sanitaires liés à la pollution de l’air sont estimés à eux seuls entre 20 à 30 milliards  et sont liés en majeure partie à l’énergie).

Décentralisation

L’électricité issue de sources dites conventionnelles est la plupart du temps générée sur un nombre restreint de sites de grandes puissances. Ceci découle de considérations essentiellement financières (économies d’échelle, transport du combustible…), mais n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes. D’abord en terme de qualité de la distribution électrique, puisqu’une difficulté localisée (panne, avarie, rupture d’une ligne de transmission) aura un impact sur un très grand nombre d’utilisateurs : accès restreint voire plus d’accès du tout.
Un danger plus grave est celui soulevé entre autres par la commission de régulation de l’énergie américaine, et concerne la menace terroriste. Pour résumer : l’attaque simultanée de 9 centrales clés provoquerait un blackout généralis é sur l’ensemble des États-Unis. Un scénario hollywoodien qui prête à sourire ? Pourtant les drones qui ont survolé le parc nucléaire français à maintes reprises et en toute impunité suffisent à rendre plausible un tel scénario.
Inutile d’épiloguer sur les conséquences sociales et économiques que provoquerait un tel événement. Le recours aux énergies renouvelables, en particulier le solaire photovoltaïque, permet de remédier à ces problématiques puisqu’elles sont structurellement décentralisées.

Indépendance

Qui dit énergie conventionnelle dit combustible. Qui dit combustible dit approvisionnement. La plupart des pays ne sont pas indépendants de ce point de vue puisqu’ils doivent avoir recours à des importations massives, que ce soit d’uranium, de charbon ou de pétrole. En dehors même de l’impact sur la balance commerciale, il existe également des répercussions géopolitiques qui peuvent aller jusqu’à la création de tensions au niveau international. L’exemple le plus marquant à ce sujet est sans conteste celui du pétrole, les conséquences sur le paysage mondial étant connues de tous.
Une fois de plus le photovoltaïque résout ce problème puisqu’il utilise une ressource gratuite, et facilement accessible par tous. C’est d’ailleurs sûrement pour cette raison que de nombreuses bases militaires dans le monde sécurisent leur approvisionnement électrique en se dotant de telles structures.

Environnement

Même les détracteurs des énergies renouvelables sont bien obligés d’admettre qu’elles sont imbattables en termes d’ émission de CO2 . Seul le nucléaire pourrait éventuellement rivaliser, mais est-il besoin de rappeler que le solaire présente un vrai risque zéro et non pas, pour utiliser un doux euphémisme cher aux industriels du secteur, un risque "contrôlé".
En terme de rejet indirect, et contrairement aux idées reçues, ici aussi le solaire remplit son rôle puisque l’industrie photovoltaïque produit maintenant plus d’énergie qu’elle n’en consomme .
Enfin, un aspect moins connu, mais ô combien important est celui de la consommation d’eau. Commençons par rappeler que la problématique de la raréfaction de l’eau inquiète de plus en plus, qu’elle est systématiquement sous-évaluée et que la France n’est pas épargnée. Or, la quantité d’eau utilisée pour produire de l’électricité photovoltaïque est négligeable, ce qui explique que de nombreuses voix commencent à s’élever pour conseiller l’utilisation de cette technologie et ainsi éviter de gaspiller notre plus précieuse ressource.

Économie

Les discours politiques sur la croissance, le chômage, l’importance des PME, etc. sont présents dans les esprits de tous. En particulier la création d’emplois est un thème majeur de la plupart des programmes de campagne en Europe, mais également dans le reste du monde.
Mais quel lien avec le solaire ? Et bien il s’avère que le dynamisme du secteur génère bien plus d’emploi que n’importe quelle autre source d’énergie : investir 1 million de dollars implique ~14 emplois pour le photovoltaïque contre ~6 pour les énergies conventionnelles .
En outre l’appropriation des centres de production par les citoyens tel qu’on peut l’observer en Allemagne, en utilisant par exemple le nouvel outil du Crowdfunding, permettrait une injection massive de l’épargne dans les infrastructures solaires, redynamisant ainsi l’économie tout en permettant un déploiement accéléré du photovoltaïque.

Révolution 

Malgré sa jeunesse relative, le solaire photovoltaïque présente indiscutablement des avantages majeurs dans la plupart des considérations clés. D’ailleurs, les experts ne s’y trompent pas puisque même l’ IEA , qui a pourtant jusqu’ici systématiquement sous-estimé le potentiel de développement du solaire, prédit que cette technologie pourrait dominer le monde de l’énergie d’ici 2050.
Et de son côté, ce n’est pas par hasard que dans son récent discours sur l’état de l’Union, Barack Obama évoque conjointement la reprise de l’économie américaine, la lutte contre le réchauffement climatique et le dynamisme de la filière photovoltaïque américaine.
La question n’est donc plus de savoir si le photovoltaïque va s’imposer, ni même quand il le fera. Le réel enjeu maintenant est de se positionner suffisamment rapidement pour pouvoir bénéficier au maximum des retombées de ce nouveau relai de croissance mondial.
De même que certains étaient convaincus que le Minitel l’emporterait sur Internet, il y aura toujours des personnes qui s’obstineront à vivre dans le passé. Cela doit rester leur problème, pas le nôtre.
Olivier Mormiche / Président de In Sun We Trust

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-121614-photovoltaique-cessons-de-rejeter-lavenir-1087349.php?Oh6LyPkrIe7jRCCm.99

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