"Des chercheurs de l'IRD et leurs partenaires sud-africains viennent de montrer qu'un papillon de nuit, Busseola fusca, a développé en Afrique du Sud un nouveau mode de défense contre la toxine Bt", indique l'Institut de recherche pour le développement (IRD). "Cette découverte, publiée dans PLoS ONE, remet en question le principe-même sur lequel repose la stratégie anti-résistance qui accompagne généralement l'utilisation des OGM".
Pour parer aux résistances des insectes cibles à la protéine toxique Bt, les semenciers préconisent actuellement de créer des "zones refuges", non OGM, afin de conserver à proximité des cultures GM des populations d'insectes sensibles à la protéine et de permettre l'accouplement d'insectes résistants et d'insectes sensibles. En effet, la résistance connue jusque-là (modification des cellules de la paroi intestinale) se transmettrait "de manière récessive : seuls deux parents résistants produiront une descendance à son tour résistante". La présence de zones refuges réduirait la probabilité de tels cas.
Mais "six ans à peine après l'introduction du maïs Bt en Afrique du Sud, les scientifiques ont découvert des chenilles de Busseola fusca résistantes, qui ont proliféré très rapidement". En les croisant avec des papillons sensibles, les chercheurs ont constaté que, "dès la première génération, les chenilles hybrides obtenues se sont montrées tout aussi résistantes au maïs Bt que leur parent sud-africain". La chenille aurait développé un nouveau mode de résistance, capable de désactiver la toxine avant qu'elle ne s'attaque aux parois intestinales.
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