mercredi 13 février 2013

Eau potable : une exigence de qualité à géométrie variable

 Source : Actu-environnement

France Libertés et 60 millions de consommateurs dénoncent les possibles dérogations des communes au respect des seuils réglementaires pour certains polluants.


Plus d'un millier de dérogations au respect de critères garant de la qualité de l'eau potable, étaient ainsi recensées à l'automne 2012 pour 419 communes : c'est le constat d'une enquête de France Libertés et 60 millions de consommateurs. Elles ont établi, à partir de données fournies par la Direction générale de la santé associées à une mise à jour des agences régionales (ARS), une carte des dérogations aux normes sanitaires.
Après leur première opération sur le prix de l'eau, les deux associations ont initié en mars 2012 une action pour déterminer la qualité de l'eau potable. Elles s'appuient sur un double réseau de citoyens "lanceurs d'alertes". Dans chaque département, un volontaire sera chargé de s'informer régulièrement sur les dérogations en vigueur auprès de l'Agence régionale de santé. Les associations ont également mis à disposition des citoyens, un numéro vert, afin qu'ils puissent fournir les informations sur la qualité de l'eau de leurs communes.
Nitrates, arsenic, atrazine, glyphosate : par le jeu de dérogation, différents polluants sont en effet retrouvés à des seuils dépassant les niveaux réglementaires dans l'eau potable délivrés aux consommateurs.
Le département le plus touché ? La Seine et Marne (77) : elle affiche plus de trente dérogations en cours. Viennent ensuite le Val d'Oise (95) et l'Orne (61) avec entre 5 et 30 dérogations puis le Calvados (14), la Seine-Maritime (76) et l'Essonne (91) avec entre 5 et 15 dérogations. Une trentaine de départements affichent un niveau d'entre 5 et moins de 5 dérogations. "Pourquoi certains départements sont-ils beaucoup plus touchés que d'autres, comme celui de Seine et Marne qui concentre presque un tiers du nombre de dérogation ?
Comment, à l'inverse, d'autres régions, comme la Bretagne ou encore le département de l'Oise parviennent-elles à n'avoir besoin d'aucune dérogation ?", s'interrogent les deux associations.
Pour disposer de davantage d'éléments de réponse, elles appellent les particuliers à interroger leurs élus sur d'éventuelles dérogations en cours et à faire remonter l'information
sur le site collaboratif "prixdeleau.fr".
Les contournements de la réglementation sont accordées sous différentes conditions : l'utilisation de l'eau ne constitue pas un danger pour la santé des personnes, il n'existe pas d'autres moyens "raisonnables" pour maintenir la distribution et un plan d'actions doit être initié. Ce sont les préfets qui accordent pour trois ans les dérogations qui sont parfois renouvelées jusqu'à deux fois.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire