Source : Bastamag
C’est l’histoire d’un chômeur qui lance une idée folle : créer une agence de notation citoyenne. Plutôt que de noter les grandes entreprises ou les États sur leurs capacités à rembourser un emprunt, cette agence d’un genre nouveau évalue les entreprises en fonction de leurs performances écologiques, sociales, humaines. Et oriente ainsi de façon radicale les comportements des consommateurs, et ceux des entreprises. Le film de science (économique) fiction « Enfin des bonnes nouvelles », réalisé par Vincent Glenn, raconte cette initiative. Il sort mercredi 30 novembre au cinéma.
Ils
étaient au chômage, ils sont devenus immensément riches en un temps
record, et bien sûr, ça leur pose quelques problèmes…mais ce n’est pas
l’essentiel. L’essentiel, c’est qu’entre-temps, ils ont complètement
bouleversé l’économie mondiale. Comment s’y sont-ils pris ? C’est ce que
cherche à comprendre l’animateur vedette de Radio France plurielle, la
jeune et très populaire station de radio publique. Au commencement, une
idée simple, une simple idée…C’est l’histoire d’un chômeur qui lance une idée folle : créer une agence de notation citoyenne. Plutôt que de noter les grandes entreprises ou les États sur leurs capacités à rembourser un emprunt, cette agence d’un genre nouveau évalue les entreprises en fonction de leurs performances écologiques, sociales, humaines. Et oriente ainsi de façon radicale les comportements des consommateurs, et ceux des entreprises. Le film de science (économique) fiction « Enfin des bonnes nouvelles », réalisé par Vincent Glenn, raconte cette initiative. Il sort mercredi 30 novembre au cinéma.
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Le mot des producteurs
« À une époque où le réchauffement climatique ne faisait pas encore partie de l’histoire, Bossuet écrivait avec autant d’ironie que de concision : « Dieu se rit des créatures qui se plaignent des effets dont ils chérissent les causes... ». Trois siècles plus tard, on peut être stupéfait de l’écart entre l’ampleur des enjeux humains et l’inconséquence des réponses politico-économiques.Des pollutions démentes, un chômage inexorable ? De la surproduction, des machines et de la compétition partout, vite ! Un terrorisme qui plonge ses racines dans les guerres coloniales d’hier et d’avant-hier ? Des réponses occidentales sous forme de « frappes aériennes » et des « dégâts collatéraux », qui suscitent chaque jour de nouveaux candidats au jihad.
Ainsi les nouvelles anxiogènes se succèdent sur les chaînes d’info en continu qui balancent les dépêches urgentes comme des électrochocs, au point qu’il semble de plus en plus difficile d’échapper à un puissant sentiment de fatalité... Et pourtant, à bien y regarder, les résistances à la chosification de l’humain se multiplient.
Ici, Greenpeace a réussi à arracher l’interdiction de l’importation de textiles toxiques par l’Union européenne et la fin de l’expansion de la pêche industrielle dans l’Arctique. Là, le peuple Islandais a refusé d’abdiquer face aux banques, et choisit d’explorer d’autres voies économiques que l’austérité. Un peu partout dans le monde, les citoyens récoltent les fruits du travail obstiné des journalistes d’investigation (cf la retentissante affaire des Panama Papers). Car s’il ne faut guère compter sur messieurs Bolloré, Bouygues ou Lagardère pour prêter main forte aux mouvements citoyens, les rédactions continuent d’abriter des esprits frondeurs, qui alertent et informent.
À rebours du « Méfiez-vous les uns des autres », une association, SOS Méditerranée, affrète des navires pour secourir les migrants. Ailleurs, une entreprise agricole, Sidyanna, fondée par une Palestinienne et une Israélienne, favorise aussi bien le commerce équitable que le rapprochement entre les peuples... L’envie de changements progressistes s’exprime à tous les niveaux, même les plus inattendus. « Sans justice sociale, il n’y aura plus d’économie », déclare dans le même temps le PDG d’un géant de l’agro-alimentaire face à des étudiants d’HEC. Certes pas une révolution culturelle touchant l’ensemble des patrons du CAC 40, mais tout de même un symbole.
Certainement liée à l’effet d’accumulation des faits-divers de nos sociétés connectées, pèse sur nous l’impression d’une incapacité à réunir le plus grand nombre sur des objectifs humains clairs et lisibles. Sommes-nous réellement individualisés au point de ne pas être capables d’atteindre la masse critique susceptible de peser sur le cours des événements ? Ou s’agit-il surtout d’appréhender l’enjeu de synchronicité des mouvements citoyens, aussi vivaces qu’encore trop dispersés et compartimentés ?
Par notre engagement en tant que coopérative de production et de diffusion artistique, nous travaillons en faveur de nouveaux imaginaires : sociaux, culturels, économiques, journalistiques. Nous savons par exemple qu’il nous faut construire un contexte socio-économique pour des vies moins centrées sur la productivité quantitative, et plus sur des exigences qualitatives ; autrement dit, des vies riches … plutôt que les « vies de riches » encore érigées en modèle de consommation par les publicitaires vantant 4x4 urbain et optimisation fiscale.
Malgré les logiques de clans et les corporatismes qui s’opposent encore à des fédérations dynamiques, et en dépit des brouillages de la mal-information, n’y a-t-il pas un certain nombre d’objectifs sociaux, politiques, écologiques qui deviennent de plus en plus évidents pour la majorité de la population ? C’est la question qui est au cœur du film de science (économique)-fiction : Enfin des bonnes nouvelles.
Propulsé par les énergies renouvelables de la fiction et de l’humour, Enfin des bonnes nouvelles invite chacun-e à prendre du recul par rapport à son quotidien pour mieux réfléchir aux moyens de le transformer.
« Ne haïssez pas les médias... soyez les médias ! », disait un slogan de mai 68. Quarante ans plus tard, de plus en plus d’initiatives ont pris l’expression au pied de la lettre et cherchent à redonner un sens fort à l’action d’informer et de s’informer : permettre de se situer et se donner les moyens d’agir sur le cours de « la vie de la cité ». En ce sens, Enfin des bonnes nouvelles nous livre une grille de lecture qui rappelle une phrase de Victor Hugo : « On peut résister à l’invasion d’une armée, pas à celle d’une idée dont le temps est venu. »
Alors si tout cela vous parle... à vous de jouer… Faites passer ! »
Vincent Glenn et la coopérative Direction Humaine des Ressources
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