Source : Les Echos
Selon « The Sun », le géant mondial de la confiserie Ferrero exploite sa main-d’œuvre roumaine et fait travailler des enfants. En Allemagne, l’allié bavarois de Merkel invite Trump à Munich.
Mauvaise surprise pour le groupe
italien Ferrero. Celle que lui a réservé le correspondant en Roumanie du
quotidien britannique « The Sun ». Il révèle dans une enquête intitulée « Les esclaves des oeufs Kinder »
que le géant mondial de la confiserie exploite la main d'oeuvre locale
en la payant 26 centimes d'euros de l'heure et en faisant travailler
des enfants de 6 ans.
Ces
derniers seraient notamment chargés d'assembler les différents éléments
qui constituent les célèbres surprises à l'intérieur des oeufs Kinder.
Un travail qui dure 13 heures par jour, se fait à domicile et en
famille. Le témoignage de l'une d'entre elle a été publié sur le site
internet du journal en début de semaine. L'enquête, riche en photos et
vidéos, présente des conditions de travail tout aussi sommaires que
l'hygiène. Un informateur du groupe Ferrero confirme que les contrôles
de qualité concernant les jouets assemblés au domicile des employés sont
en effet impossibles.
Le
journaliste britannique décrit dans le détail le quotidien de la famille
Juri composée, outre les parents, d'un adolescent de 11 ans et de deux
filles de 6 ans. Tous les 1.000 oeufs confectionnés, ils perçoivent
l'équivalent de 3,80 livres sterling. Un travail qui est sous-traité par
Ferrero, qui d'après l'indicateur du correspondant du « Sun », n'est
pas au courant de « l'esclavagisme » que ses intermédiaires font subir à
certains de ses salariés.
La
multinationale italienne, désormais présente à travers ses différents
produits dans 160 pays et qui emploie plus 40.000 salariés dans 78
sociétés et 22 usines, condamne de tels agissements et promet toute sa
collaboration pour faire respecter son très rigoureux code éthique.
Giovanni Ferrero seul aux manettes du groupe depuis 2011, est
particulièrement attentif à sa réputation et à l'attention presque
maniaque à la qualité de ses produits.
Une massive campagne de communication avait suivi les propos en 2015 de la ministre française de l'environnement Ségolène Royale . Elle appelait au boycott du Nutella riche en huile de palme
, reprenant ainsi les accusations de certaines ONG dénonçant la
déforestation en Indonésie et en Malaisie. La polémique n'avait pas
impacté les ventes pas plus que l'image de Ferrero. Le Global Reptrak du
Reputation Institute, le classement de la réputation des grandes
entreprises, lui octroyait même la meilleure place parmi les italiennes
en la faisant passer du 20e au 18e rang. Cette fois, le scandale des
oeufs Kinder produits en Roumanie à quelques semaines de Noël pourrait
lui coûter plus cher.
Ça se passe en Allemagne : l'allié bavarois de Merkel invite Trump à Munich
Un
nouveau bras de fer se profile entre Angela Merkel et son alliée
bavaroise, la CSU, dont le président vient d'inviter Donald Trump, selon
des médias allemands. Horst Seehofer, ministre-président de Bavière, a
invité le président américain élu à se rendre dans sa région dans le
cadre de la Conférence de la sécurité à Munich du 17 au 19 février.
Le
conservateur Horst Seehofer, grand pourfendeur de la politique
d'accueil des réfugiés d'Angela Merkel l'an dernier, a indiqué dans un
message de félicitations au magnat populiste qu'il était « à tout moment
le bienvenu en Bavière », rapportent l'agence allemande dpa et le groupe de presse régional Funke.
Cette
invitation est un camouflet par la chancelière, qui a accueilli
fraîchement la victoire du candidat républicain aux élections
américaines. Jusqu'ici, elle n'a pas formulé d'invitation officielle
mais évoqué simplement une rencontre avec le futur président au plus
tard lors du prochain sommet des pays du G20, en juillet à Hambourg.
Horst
Seehofer s'est déjà distingué dans le passé pour avoir invité en
Bavière le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en conflit ouvert
avec Angela Merkel sur le cap à tenir sur les réfugiés en Europe. Le
président de la CSU, qui plaide pour un assouplissement des sanctions
contrairement à Angela Merkel, s'est aussi rendu à Moscou pour y voir
Vladimir Poutine.
Ce n'est pas
seul nuage sur la relation entre la chancelière, qui a justifié sa
candidature à un quatrième mandat par la défense des valeurs et contre
le populisme, et le ministre-président de Bavière. Jeudi, celui-ci a
insisté de nouveau sur la nécessité d'introduire un plafond à
l'immigration, sans quoi il menace de rompre son alliance avec la CDU.
«
Nous ne participerons au gouvernement à Berlin que si cela est réalisé
», a t-il promis à ses électeurs dans une interview à la « Augsburger
Allgemeine ». Angela Merkel s'oppose à un tel plafond, qui pourrait se
heurter à des contraintes juridiques et politiques. Mais elle assure que
l'arrivée de près d'un million de réfugiés en 2015 ne se reproduira
pas.
Pour la CSU bavaroise, cette
stratégie vise à contenir l'ascension de l'AfD et faire en sorte qu'un
parti ne puisse s'installer durablement à la droite de l'Union composée
de la CDU et de la CSU. Le parti populiste, qui s'est réjoui de
l'élection de Donald Trump, est crédité de 10% dans le dernier sondage
Forsa, contre 36% pour la CDU-CSU.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire