Source : Reporterre
L’analyse du sol du Jardin sans
pétrole a montré une fragilité de sa population de vers de terre, due
vraisemblablement à un trop grand usage de produits chimiques par le
passé.
Nous sommes loin du Jardin sans
pétrole, dans le Limousin, sur une terre riche de variétés de
châtaigniers et de pommiers, dont nous apprenons à reconnaître les
saveurs, les formes et les histoires. Dans la brume du matin qui
s’éclaircit, annonçant une belle journée ensoleillée, nous ramassons de
la pomme sainte-germaine, carette, vigneronne, ou autres, de la
châtaigne sauvage et des hybrides plus récents et, pendant plusieurs
jours, transformons cette abondance en bocaux de compotes et de crème,
hors du temps, dans la joie partagée.
Un courriel est arrivé avec les analyses de notre chasse au vers de terre printanière. Il nous apprend que la vie ne revient pas si vite dans le sol, en tout cas pour les lombricidés. Telle est la leçon que nous retiendrons du protocole de sciences participatives qui m’a conduit un matin d’avril à extraire, à la bêche, six cubes de terre de 20 cm de côté par 25 cm de profondeur ; puis, penchée sur une toile cirée, à en ôter bloc par bloc tous les vers de terre présents, à les mettre dans des flacons et à envoyer la récolte à l’Observatoire participatif des vers de terre de l’université de Rennes 1.
Porté par Natureparif, ce premier inventaire francilien a permis de recueillir des données sur trente sites différents. Concernant notre lopin, nous avons appris que les vers de terre n’y étaient pas légion. Tous les groupes y sont présents et la chaine écologique fonctionne : les épigés, avides de matières organiques en surface, les anéciques, convoyeurs de l’humus produit vers le sous-sol et les endogés, décompacteurs. Mais, en dehors des endogés, les autres groupes ne sont représentés que par une seule espèce ! La résilience est faible et si un champignon, un virus ou une bactérie venait à attaquer nos vers de terre, ce pourrait être une hécatombe.
Un courriel est arrivé avec les analyses de notre chasse au vers de terre printanière. Il nous apprend que la vie ne revient pas si vite dans le sol, en tout cas pour les lombricidés. Telle est la leçon que nous retiendrons du protocole de sciences participatives qui m’a conduit un matin d’avril à extraire, à la bêche, six cubes de terre de 20 cm de côté par 25 cm de profondeur ; puis, penchée sur une toile cirée, à en ôter bloc par bloc tous les vers de terre présents, à les mettre dans des flacons et à envoyer la récolte à l’Observatoire participatif des vers de terre de l’université de Rennes 1.
Ce pourrait être une hécatombe
Porté par Natureparif, ce premier inventaire francilien a permis de recueillir des données sur trente sites différents. Concernant notre lopin, nous avons appris que les vers de terre n’y étaient pas légion. Tous les groupes y sont présents et la chaine écologique fonctionne : les épigés, avides de matières organiques en surface, les anéciques, convoyeurs de l’humus produit vers le sous-sol et les endogés, décompacteurs. Mais, en dehors des endogés, les autres groupes ne sont représentés que par une seule espèce ! La résilience est faible et si un champignon, un virus ou une bactérie venait à attaquer nos vers de terre, ce pourrait être une hécatombe.
- Ce diagramme montre comment se situe la parcelle du Jardin sans pétrole par rapport aux 30 parcelles qui ont suivi le protocole en Ile-de-France. À l’intérieur des pointillés orange, les 25% des parcelles ayant obtenu les résultats les plus faibles et à l’extérieur des pointillés verts, les 25% qui ont obtenu les meilleurs résultats. Comme indiqué en noir, les résultats du Jardin sans pétrole sont préoccupants. Le nombre important d’épigés tient à la quantité de matière organique que nous ajoutons.
- Les taxons présents dans le Jardin sans pétrole.
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Source : Christine Laurent pour Reporterre
Photos : © Christine Laurent/Reporterre
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