"...Ainsi, pour résumer, une boîte noire a été installée
sur votre ordinateur, raccordée au serveur d'une société privée :
dès à présent, il existe une potentialité fonctionnelle pour
pratiquer des écoutes (indiscrètes et irrégulières); et Google
n'avait aucune intention que quiconque le sache !"
Par Alec Cope – Le 20 juin 2015 – Sourcewearechange.org«Ne cédez pas au Mal» – Google
Le 17 juin, Google s’est gardé d’annoncer (mais la nouvelle est tombée) que la DARPA (Agence pour les projets de recherche avancée de Défense) enregistre en douce les émissions audio sur tous les ordinateurs équipés de Chrome, le navigateur de Google.
Dans les faits, cela signifie que Google examine insidieusement votre vie privée, ce qui n’est pas surprenant, quand on considère l’article de We Are Change (WRC) à propos de la censure de Google.
Rick Falkvinge (fondateur du Parti Pirate), à partir du forum privé WRC, a rapporté commuent il en est venu à comprendre la nouvelle politique de Google :
«Ça ressemblait simplement à un rapport d’erreur quelconque.» En démarrant Chrome, celui-ci téléchargeait des données. Suivies d’étranges informations de statuts qui comprenaient notamment des lignes Microphone : Oui et Captures audio autorisées : Oui.
Sans aucun consentement de la part de l’utilisateur, Google a téléchargé une boîte noire qui – selon eux – raccordée au microphone, est activement à l’écoute de vos faits et gestes.
Sans entrer dans les détails, Falkvinge décrit le fonctionnement du logiciel libre et comment ce fonctionnement repose sur la transparence et l’innovation de nombreux programmeurs de logiciels (dont Debian) avant d’être lancé comme un produit fini. La transparence permet à l’utilisateur de savoir que le logiciel libre d’accès (open source) fait vraiment ce qu’il prétend faire.
Chromium, la version libre accès de Google Chrome, est censé fonctionner de la même façon. Seulement Google a détourné la nature de la transparence du libre accès, et évité le processus qui aurait empêché cette manœuvre de contournement.
Google a ainsi justifié son potentiel à vous espionner via votre ordinateur personnel en argumentant que cela en valait la peine, parce que désormais Ok, Google fonctionne! A présent, quand vous prononcez certains mots clés, Chrome commence à rechercher des antécédents. Ceci doit-il pour autant se faire au prix de la confidentialité de votre vie privée ? De toute évidence, ce sont les serveurs de Google qui répondent à ce qui est dit avec votre ordinateur.
Ainsi, pour résumer, une boîte noire a été installée sur votre ordinateur, raccordée au serveur d’une société privée : dès à présent, il existe une potentialité fonctionnelle pour pratiquer des écoutes (indiscrètes et irrégulières); et Google n’avait aucune intention que quiconque le sache !
En définitive, Google a répondu à l’accusation, paraphrasant Falkvinge:
1) Oui, nous installons un logiciel d’écoutes téléphoniques sur votre ordinateur. Mais nous ne l’avons finalement pas réellement activé. Nous avons également tiré avantage de notre réputation de probité en entrant des lignes de codes dans ce logiciel en libre accès, pour installer cette boîte noire sur des millions d’ordinateurs; mais jamais nous n’abuserions la confiance des utilisateurs en entrant un code actif d’écoutes téléphoniques. Nous l’avons déjà téléchargé sur votre ordinateur sans votre consentement et à votre insu.Vous pouvez vérifier ce code à l’heure actuelle, et vérifier que ce même code est inactif.
2) Oui, Chrome contourne l’ensemble du processus de vérification de code source en téléchargeant une boîte noire pré-installée sur les ordinateurs. Mais ce n’est pas notre objectif, vraiment pas. Nous sommes uniquement motivés par l’élaboration de Google Chrome, le bébé de Google. Dans cette optique, nous fournissons donc ce code dans le lot de logiciels pré-compilés, pour ceux qui veulent. Quiconque utilise notre code pour son compte personnel en prend aussi la responsabilité. Lorsque cela se produit sur un système d’exploitation type Debian, ce n’est pas du ressort de Google Chrome, mais de Debian Chromium. C’est entièrement la responsabilité de Debian.
3) Oui, nous avons délibérément caché ce module d’écoute aux usagers, mais c’est parce que nous considérons que cette démarche est comprise dans les fondements de l’expérience Google Chrome. Nous ne voulons pas montrer toutes les fonctionnalités que nous installons.
L’auteur (Falkvinge) explique que les options de configurations logicielles ne sont plus suffisantes pour se protéger contre ce type d’écoute, car ces options sont des programmes qui allument ou éteignent votre webcam / microphone, etc… Ici, l’auteur a le sentiment que la présence d’un interrupteur physique, qui couperait la connexion électrique à l’appareil, éviterait cela.
«C’est drôle pour moi de constater combien de gens étaient scandalisés quand ils ont su que la NSA allait à la pêche aux informations privées et, comparativement, de considérer le peu qui se dit lorsque Google tente d’installer discrètement encore plus de moyens de collecte de renseignements privés, voire intimes.»
En fait, beaucoup ont déjà goûté à l’aphasie avec sa rengaine répétitive. Par exemple: il n’espionne que quand vous dites: OK, Google (est-il pour autant nécessaire de tout écouter et tout savoir quand vous dites OK, Google?), et ainsi de suite. En fin de compte, il y aura toujours une bonne part des usagers qui se fiche de savoir si ils sont écoutés ou pas par les agences gouvernementales et autres nébuleuses.
Déjà, ce principe suivant lequel Google pratique effectivement les écoutes à l’insu totale de ses utilisateurs, n’ayant eux-mêmes aucune idée que leur vie privée est passée au crible, démontre tout simplement le manque de compassion et l’absence de limites de Google.
Enfin, que vous choisissiez de supprimer Chrome au profit de serveurs plus respectueux de la vie privée, ou de ne rien faire, ou de vous documenter plus sur le sujet, quelle que soit l’option, une chose est claire: nous avons aussi le devoir de veiller à ce que ce type d’usurpation ne soit pas traité avec légèreté. On en apprend un peu plus sur ce qui se passe jour après jour, c’est une question de temps avant le point de rupture. J’espère vous y voir.
Alec Cope
Note du Saker Francophone
Pour rebondir sur l’actualité de la réunion du Bilderberg récente et Google, voici deux liens à faire passer à Alain Juppé qui n’est peut être pas au courant des liens historiques entre Google et le DARPA (agence de l’armée américaine).
Traduit par Eric, relu par Hervé et Diane pour Le Saker francophone
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire