vendredi 22 mai 2015

Pôle Emploi : Tout est sous contrôle…ou presque !

COMMUNIQUE Fédération Solidaires Sud Emploi -
20 mai 2015



Le Directeur Général de Pole Emploi prévoit la généralisation dans toutes les régions de plate formes dédiées au seul contrôle des chômeurs après en avoir expérimenté les modalités dans 4 régions pendant plusieurs mois. Pour justifier son choix , le DG publie une série de documents à destination du Conseil d'Administration et du Comité Central d'Entreprise qui se réunissent sur ce mois de mai.
La justification officielle : mieux accompagner les demandeurs d'emploi !
En caricaturant à peine le propos du Directeur Général, c'est dans l’intérêt des chômeurs et des agents chargés de les accompagner dans leurs démarches que ces modalités de contrôles à distance sont généralisées. Ainsi on trouve dans le texte du Directeur Général des phrases comme « La séparation du suivi des demandeurs d’emploi et de leur contrôle permet aux conseillers en charge du suivi d’être plus à l’aise dans leur relation de confiance avec les demandeurs. » Sans rire !!

Les motivations de cette « police privée » de Pôle Emploi :
augmenter la pression sociale sur les agents de Pôle Emploi et sur les chômeurs !
Pour Solidaires Sud Emploi le but final de tous ces contrôles est bien plutôt de mettre la pression sur les agents pour les contraindre à prescrire coûte que coûte des prestations quasiment toutes sous traitées à des officines privées. Simple hasard du calendrier (!!) c'est cet été que se déploient les tout nouveaux marchés « Activ'Emploi » et « Activ'projet » ! Il s'agit ainsi bien évidemment d'augmenter la pression sur les seuls demandeurs d’emploi pour qu’ils acceptent n’importe quel petit boulot sans sourciller, n’importe quelle action de formation même sans débouchés .On présente une nouvelle fois le chômeur comme profiteur d’un système et non pas comme une victime des choix politiques actuels.

Contrôles généralisés ? Pas pour tous les usagers de Pôle Emploi  ...
Si le Directeur Général était cohérent dans ses choix, après la multiplication et l'intensification des dispositifs de contrôles des chômeurs et des agents, il devrait en faire de même « dans leur intérêt » pour nos usagers « entreprises » ? C'est tout le contraire qui se met en œuvre. Les entreprises peuvent enregistrer et diffuser leurs offres sans passer par un conseiller et maintenir des pratiques en terme de recrutements sans aucune dispositions contraignantes de la part de Pôle Emploi .

… et des conséquences en terme d’augmentation des tensions et agressions
Ce qui devrait mettre la puce à l'oreille , c'est la place importante réservée dans les textes du Directeur Général dans son « Kit de Déploiement » (voir en annexe) aux dispositifs de sécurité visant à accompagner le déploiement de ces plate formes de contrôle avec leurs 200 agents spécialisés . Le nombre des agressions verbales et physiques - déjà à un niveau élevé aujourd'hui- ne peut que s'amplifier avec cette généralisation à la Orwell du contrôle, de la défiance et de la suspicion contre les chômeurs. Avec toutes les conséquences évidentes sur les agents de Pôle Emploi.

Pour notre part, nous affirmons qu’en instaurant une « distance émotive » entre le Conseiller , le Contrôleur et la personne privée d’emploi, Pôle emploi ne vise qu'un gain en terme de sanctions et de radiations. Pour arriver à faire inverser la courbe du chômage, tous les moyens seraient-il bons ? Même les pires et les plus nauséabonds ?

Nous dénonçons la création d’une police anti-chômeur au sein de notre établissement. Cette création est d’autant plus choquante qu’elle stigmatise le privé d’emploi déjà bien assez montré du doigt. Nous tenons, encore une fois, à réaffirmer que le demandeur d’emploi est, avant tout, victime d’un système d’économie ultralibéral qui privilégie les profits financiers les plus délirants au détriment de l’emploi. Nous refusons de remplacer la relation de conseil, d’aide, d’accompagnement vers le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi par une mission prioritaire de contrôle basé sur une suspicion généralisée et systématique.

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