Communiqué de la Coordination des Intermittents et précaires d'Ile de France
Mercredi 20 mai, le conseil d’administration de Pôle emploi s'est réuni.
Pour
corriger la
mise en application catastrophique des droits rechargeables ? Pour
améliorer les procédures d’indemnisation ? Pour envisager de
nouveaux
recrutements et une formation plus adaptée des agents afin de
mieux conseiller,
aider, accompagner les chômeurs ?
Non
! Encore une
fois, loin de chercher à remplir la mission censée être la leur,
ils ont choisi
de jouer sur les statistiques du chômage. Ils prévoient
dès cet été la création de 200 postes pour la mise en place
au niveau
national d'une milice de contrôle des chômeurs, testée depuis 2013
dans trois
régions et validée pour ce qu'elle est : une machine à radier, un
levier pour
obliger à accepter les « offres » d’emploi les plus misérables et
une
menace permanente pesant sur la tête des chômeurs. C'est un jeu
inacceptable et
pourtant aucun des syndicats du C.A.* n'a voté contre.
Le
gouvernement
ne se permet pas encore de mettre en place les jobs à 1€ comme en
Allemagne, ou
les contrats à 0 heure comme en Angleterre, mais la machine avance
pour que
l’opinion publique soit bientôt prête à les considérer comme mieux
que rien.
Partout en Europe, du jobs act italien à l'article 63.2 en
Belgique, les lois
contre les chômeurs se durcissent et provoquent la colère des
premiers
concernés.
Dans
le même
temps, le projet de loi Macron veut limiter les pouvoirs des
inspecteurs du
travail et encadrer les décisions des Conseils de Prud'hommes, le
plus souvent
favorables aux salariés.
On
annonce aussi
d’autres contrôles dès le mois d'août sur les comptes bancaires
des ayants
droit de la CMU-C. Un contrôle accru se profile sur ceux des
allocataires du
RSA. Les fichiers se croisent joyeusement, les lois de
surveillance
fleurissent, le droit à manifester est réprimé, les violences et
l'impunité
policières sont de plus en plus présentes. A quand les cartes
d’identité à puce
comme en Espagne, sur laquelle toute une vie est inscrite ?
Parallèlement,
les
associations de chômeurs sont reçues aux tables ministérielles. Le
premier
ministre M.Valls se targue dans de récentes déclarations de
pouvoir réformer en
construisant un dialogue avec les intermittents. Le gouvernement
met tout en
oeuvre dans sa communication pour brouiller les pistes et faire en
sorte que la
colère ne descende pas dans la rue.
L’attaque
des
plus fragiles se généralise et se banalise. La mise en place de
ces dispositifs
concourt à faire entrer dans les esprits l'image d'un précaire
fraudeur, à
imposer honte et culpabilité aux allocataires pour empêcher toute
velléité de
rébellion, à inciter à la haine contre l’autre aussi pauvre qui
aurait
encore quelque droit.
« Nous croirons en leur
crise
quand les riches se suicideront en masse »
Mais
ce n’est pas
près d’arriver ! Alors n’attendons pas pour combattre l’idée que
le
néolibéralisme serait la seule issue. Inventons de nouveaux lieux
de réflexion
et d'organisation, exigeons des droits, revendiquons un autre mode
de vie !
Coordination des
intermittents
et précaires d'Ile-de-France
21/05/2015
(*) Le C.A.
de Pôle Emploi, c'est 5 représentants de l'Etat, 2
personnalités désignées par
le ministère chargé de l'emploi, 1 représentant des
collectivités
territoriales, 6 représentants pour les employeurs (MEDEF,
CGPME, UPA), 5
représentants des syndicats (CFDT, CFE/CGC, CFTC, CGT et FO).
Tous les membres du C.A. ont
approuvé la mesure, sauf
la CGT et FO qui
se sont
abstenues.
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