Le Conseil national de la Résistance fut réactivé l'été 2008. Le CNR en Midi-Pyrénées est la déclinaison régionale de ce réseau organisé pour mener une résistance créatrice d'alternatives. Nous contribuons ainsi par notre action politique coopérative à construire Un Autre Monde... "Créer, c'est Résister. Résister, c'est créer."
samedi 27 décembre 2014
L’éolienne nouvelle génération : petite, à voiles et silencieuse !
Source : Reporterre
Ville de Grande-Synthe
Un prototype unique d’éolienne
Après cinq années de recherche et développement, la première éolienne à voiles est sortie de terre. C’est à Grande-Synthe, sur la pelouse du Stadium du Littoral, que ce prototype unique dans le monde a élu domicile. L’éolienne nouvelle génération présente deux particularités innovantes : son axe vertical et ses voiles.
En investissant dans cette éolienne à la pointe de la recherche, la municipalité de Grande-Synthe réaffirme son engagement dans la voie du développement durable et de la transition énergétique.
Un système inédit de captation du vent
Projet en incubation à l’APUI de l’Ecole des Mines, l’éolienne nouvelle génération a été conçue par la société VoileO, avec le concours de l’Ecole des Mines de Douai, de l’Ensait de Roubaix et de l’Université Lille. Son originalité vient du fait qu’elle s’inspire des techniques de navigation à voiles.
L’éolienne est en effet équipée d’un système inédit permettant d’optimiser la captation du vent : son "cerveau électronique" modifie le creux et la position des voiles en fonction de la vitesse et de la direction du vent. En cas de vent faible, les voiles se gonflent pour mieux le capter et en cas de vent fort, elles s’enroulent pour réduire la surface de captation. Au total, ses douze voiles lui offrent une surface de prise au vent de 200 m².
Sa grande surface de captation et ses pâles à géométrie variable permettent de produire une plus grande quantité sur l’année pour un même coût et offrant ainsi une meilleure rentabilité de l’investissement.
Une éolienne petite, silencieuse et élégante !
L’éolienne nouvelle génération répond aux critiques souvent faites à l’encontre des éoliennes : à savoir leur forte visibilité dans le paysage et le bruit qu’elles génèrent.
En effet, sa petite taille (20 mètres) et son design élaboré lui permettent de s’intégrer aisément dans le paysage. Elle est également extrêmement silencieuse, du fait de la présence de voiles, et non d’hélices.
Production d’électricité
La puissance de l’éolienne nouvelle génération est de 75 kilowatts crête. On estime donc que l’éolienne est en mesure d’assurer la consommation énergétique moyenne (hors chauffage) de 60 foyers.
L’électricité produite servira à alimenter le Stadium du Littoral. Le surplus sera revendu à une société coopérative d’énergie verte (Enercoop), qui elle-même alimentera en électricité des sites à proximité.
Le Stadium du Littoral, premier stade à énergie positive
Avec l’implantation de l’éolienne nouvelle génération, le Stadium du Littoral devient le premier stade à énergie positive de France, produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme. Répondant aux normes BBC (bâtiment basse consommation), le complexe sportif possède une isolation renforcée, deux chaudières à condensation, un système de ventilation double flux à haut rendement évitant la déperdition de chaleur et un éclairage basse consommation avec détecteurs de présence.
Il est également équipé de 700 m² de membranes photovoltaïques produisant de l’électricité, de 50 m² de panneaux solaires thermiques couvrant la moitié des besoins en eau chaude et d’un système de récupération d’eau de pluie pour alimenter les sanitaires et le nettoyage. Enfin, l’eau utilisée pour l’arrosage des terrains provient des eaux de pluie grâce à l’installation d’un forage spécifique.
Dans la voie de la transition énergétique
Aujourd’hui, la Ville de Grande-Synthe fait figure de référence en matière de préservation de l’environnement. Loin de son image de cité industrielle, elle s’est maintes fois distinguée dans ce domaine : ville pionnière pour la gestion différenciée, Fleur d’or, Capitale française de la biodiversité… Face à la raréfaction des ressources en énergie fossile, la municipalité a fait le choix d’un modèle de développement qui privilégie les énergies renouvelables.
Déclarée officiellement « ville en transition », Grande-Synthe se lance dans la voie de la transition énergétique. En témoignent les récents efforts pour diminuer la consommation d’énergie et privilégier les énergies renouvelables : construction de logements BBC (bâtiment basse consommation), transports en commun en site propre, 2 300m² de panneaux photovoltaïques installés sur les toitures des équipements.
L’acquisition de l’éolienne dernière génération vient confirmer ce choix de développement, résolument tourné vers l’avenir.
Toujours dans cette optique, prochainement, des navettes électriques circuleront partout en ville incitant ainsi les habitants qui le souhaitent à se passer de leur voiture. Enfin, un écoquartier de 500 logements verra le jour dans le quartier du Basroch.
Grande-Synthe poursuit son investissement dans les énergies renouvelables
Le 5 juin dernier, la Ville de Grande-Synthe signait un contrat Certificat Equilibre avec EDF collectivités. Ainsi, la commune a fait l’acquisition de 10 000 certificats, ce qui représente une consommation de 10 GWH en énergie renouvelable ; soit la consommation électrique du patrimoine communal : écoles, complexes sportifs, maisons de quartier, éclairage public, maison communale, locaux associatifs… ce qui représente 40% de la consommation énergétique de la commune (les 60% restants provenant du gaz).
Pour chaque Certificat acheté, EDF injecte sur le réseau 1 MWH d’électricité d’origine renouvelable. Les certificats Equilibre font l’objet d’une certification par le gestionnaire du réseau public de transport d’électricité RTE.
Source et photos : Courriel à Reporterre de la Ville de Grande-Synthe
Lire aussi : Pégase, l’âne solaire qui sillonne la campagne de Macédoine
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vendredi 26 décembre 2014
La ZAD de Sainte-Colombe s'installe sur des terres arables
Le Lot en Action, par Bluboux, mis en ligne le 26 décembre 2014
Nous
avons relayé l'appel pour la création de la ZAD de Sainte-Colombe, près
d'Agen, et nous sommes rendus sur les lieux le 13 décembre dernier
(voir l'article). Depuis la ZAD s'installe et nous vous proposons de
suivre cette avanture avec quelques vidéos. Nous relayons également
l'appel à compétences agricoles pour la mise en place de cultures et de
main d'oeuvre pour l'installation du campement.
Vous êtes sûrement déjà au courant
de la création de cette ZAD dans le Lot-et-Garonne pour sauver 600 ha de
terres agricoles menacées de bétonnage pour la future gare TGV couplée
avec une grande zone industrielle... Joseph Bonotto, agriculteur qui
refuse la confiscation de ses terres fertiles pour ce bétonnage inutile
anime depuis plusieurs années la mobilisation locale anti LGV et résiste
aux intimidation administratives et politiques...
Article publié sur le site du Lot en Action le 14 décembre
Avec le soutien de la Conf., du Collectif NDDL 47, des Verts et d'autres organisations citoyennes locales, une ZAD (Zone à Défendre) a été lancée et s'installe peu à peu sur les terres de Joseph !
Ils ont besoin de compétences agricoles pour la mise en place de cultures et de main d'oeuvre pour l'installation du campement.
Avec le soutien de la Conf., du Collectif NDDL 47, des Verts et d'autres organisations citoyennes locales, une ZAD (Zone à Défendre) a été lancée et s'installe peu à peu sur les terres de Joseph !
Ils ont besoin de compétences agricoles pour la mise en place de cultures et de main d'oeuvre pour l'installation du campement.
Un projet de ferme collective est
en train de germer, nous sommes toutes et tous invité-e-s à nous rendre
sur les lieux, à participer, relayer, aider... à nous engager sur un
lieu de convergence des luttes et des idées et à agir à la
transformation d'un modèle périmé et nocif.
La priorité est à la construction des abris, la mise en culture a déjà commencé: plantation d'ail et de fèves.
Il faut assurer un maillage fort
de la population par le biais d'associations, de collectifs, de
travailleurs sociaux ou d'acteurs culturels...
Il faudra bientôt un groupe de locaux pour relayer après de la population: diffusion de tracts sur les marchés etc...
Rendez vous sur la ZAD les samedis au moment du repas de midi pour coordonner le tout.
Noël et jour de l'an sur la zad.
Page FB: ZAD D'AGEN 47 a Sainte Colombe en Brulhois
Si vous souhaitez / pouvez apporter votre contribution à cette ZAD, vous pouvez prendre contact avec
- Christian Crouzet, porte-parole de la Conf.Paysanne 47, christian.crouzet47@orange.fr
- Magali Castanier, porte parole du Collectif Notre Dame Des Landes 47, collectif47nddl@gmail.com 06 77 52 66 68
Merci de diffuser cet appel dans vos réseaux.
- Christian Crouzet, porte-parole de la Conf.Paysanne 47, christian.crouzet47@orange.fr
- Magali Castanier, porte parole du Collectif Notre Dame Des Landes 47, collectif47nddl@gmail.com 06 77 52 66 68
Merci de diffuser cet appel dans vos réseaux.
Voir l'intégralité des vidéos ici
Sommaire :
Les premiers pas du dialogue (13 décembre)
Route d'accès à la ZAd (15 décembre)
Comment tisser du lien collectif (13 décembre)
Naissance d'une ZAD paisible et paysanne (13 décembre)
Premiers pas dans l'agriculture (22 décembre)
La ZAD, un jeu d'enfant (20 décembre)
Noël sur la ZAD d'Agen (24 décembre)
.../...
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JOYEUX NOEL
APPEL A MOBILISATION CITOYENNE POUR UN MOUVEMENT DE CONVERGENCES DES LUTTES
Le 25 décembre 2014, 19:28
Si vous ne vous occupez pas de Politique, la Politique, elle
s'occupe de vous y compris pendant les Fêtes , les Vacances.
Allez-vous encore longtemps les laisser vous mener par le bout du nez et accepter votre impuissance programmée ?
Allez-vous encore pendant longtemps voter pour des pseudos démocrates incapables de penser à l'Intérêt Général mais à privatiser tout ce que nous avons bâti avec nos deniers pour le bien être de tous au profit du MEDEF, des patrons du CAC 40 et pour celui de nos politiciens, de la Finance, et des Multinationales ?
Bon, si vous avez envie de résister démocratiquement hé bien, on vous attend sur G Gouv, dans le Mouvement ppolitique de Démocratie Réelle, chez les Gentils Virus.
Quand vous comprendrez enfin que nous ne voulons ni être des chefs, des leaders carriéristes, hé bien, vous aurez fait un grand pas, nous sommes comme vous mais on ose et en ça on se différencie de vous. Pour mettre fin à ce complot des Elites, des Politiciens, vous avez besoin de nous et réciproquement, nous avons besoin de vous. Quand je pense que toute cette merde est volontairement provoquée et que par votre manque de combativité elle se poursuit depuis Sarkozy et que vous acceptez la chose stoïquement sans broncher ou en seulement râlant hé bien, ça me met hors de moi.
Où sont donc passés les "No Sarkozy Day, les Indignés, les candidats à un réel changement ?
Pourtant j'ai tenu toutes mes promesses, maintenant nous avons des structures, suffisamment de réflexions, nous avons flanché des heures, des semaines, sur les questions qui nous interpelaient et nous en sommes toujours au même point, alors mettez-y un peu du vôtre, vous aussi Osez au lieu de faire les sous-marins dans vos groupes, dans vos vies.
Allez-vous encore longtemps les laisser vous mener par le bout du nez et accepter votre impuissance programmée ?
Allez-vous encore pendant longtemps voter pour des pseudos démocrates incapables de penser à l'Intérêt Général mais à privatiser tout ce que nous avons bâti avec nos deniers pour le bien être de tous au profit du MEDEF, des patrons du CAC 40 et pour celui de nos politiciens, de la Finance, et des Multinationales ?
Bon, si vous avez envie de résister démocratiquement hé bien, on vous attend sur G Gouv, dans le Mouvement ppolitique de Démocratie Réelle, chez les Gentils Virus.
Quand vous comprendrez enfin que nous ne voulons ni être des chefs, des leaders carriéristes, hé bien, vous aurez fait un grand pas, nous sommes comme vous mais on ose et en ça on se différencie de vous. Pour mettre fin à ce complot des Elites, des Politiciens, vous avez besoin de nous et réciproquement, nous avons besoin de vous. Quand je pense que toute cette merde est volontairement provoquée et que par votre manque de combativité elle se poursuit depuis Sarkozy et que vous acceptez la chose stoïquement sans broncher ou en seulement râlant hé bien, ça me met hors de moi.
Où sont donc passés les "No Sarkozy Day, les Indignés, les candidats à un réel changement ?
Pourtant j'ai tenu toutes mes promesses, maintenant nous avons des structures, suffisamment de réflexions, nous avons flanché des heures, des semaines, sur les questions qui nous interpelaient et nous en sommes toujours au même point, alors mettez-y un peu du vôtre, vous aussi Osez au lieu de faire les sous-marins dans vos groupes, dans vos vies.
Quelques liens utiles :
Sur Facebook :
https://www.facebook.com/groups/715336361854224/
https://www.facebook.com/groups/gentilsvirus/
Sur le net :
http://ggouv.fr/
http://ggouv.fr/groups/profile/123415/Les_Citoyens_Constituants
http://ggouv.fr/groups/profile/123367/Non_Parti_Citoyen_Democratique
Vous avez tout , information , ateliers, groupes , forums , Les Leaders , les chefs c'est le collectif pratiquant une vraie démocratie . Les représentant sont élus au TAS , les Mandats sont cours et révocables . Là sont les outils dont nous avions besoin en 2010, en 2012 et encore aujourd'hui ils sont à votre disposition . Vous attendez peut être qu'un jour Ils ferment Internet pour vous informer . La situation va empirer et vous serez pris au dépourvu , votre seule difficultés amies et amis blogueurs sera de vous adapter à des nouveaux outils pour échanger , pour partager . On a pas les moyens financiers de la CIA et des Banques alors agissez au lieu de roucouler sur votre fil d'actualité pour participer au Bal des Egos qui nous divise , nous éloigne de nos objectifs . Pour une action de Solidarité : PARTAGER UN MAXI , PARLEZ EN ENTRE VOUS , INFORMEZ VOUS . Merci à toutes et tous . Bonne Fêtes de fin d'année et à l'année prochaine :)
Angoulême : des grillages anti-SDF installés sur des bancs publics
Neuf bancs ont été grillagés ce mercredi matin, place du Champ-de-mars,
par la municipalité d'Angoulême pour que les SDF "ne viennent pas s'y
alcooliser"
Vive la France, vive la République !
En savoir plus sur http://www.lelotenaction.org/pages/content/archives/les-bancs-prisons-d-angouleme.html#A0oodW4qwPIV3gfs.99
Les bancs prisons d'Angoulême
Le Lot en Action, par Bluboux, mis en ligne le 26 décembre 2014
Le
24 décembre, neuf bancs publics près d'une galerie
marchande du centre ville d’Angoulême ont été entièrement ceints d'un grillage afin d'empêcher les SDF
et les « marginaux » de s'y installer. L'information a fait le buzz, y compris dans les journaux télévisés,
dans lesquels on a pu voir la maire UMP d'Angoulême, Xavier Bonnefont, se prendre les pieds dans
le tapis en essayant de justifier l'inacceptable. La médiatisation a porté ses fruits, puisque cette nuit, selon
le journal La Charente Libre, les grilles anti-SDF ont été démontées ! Mais pas de conclusions hâtives,
qui pourraient vous amener à penser à tort qu'un peu d'humanité reste campée au fond de Xavier Bonnefont.
Son directeur de cabinet s'est empressé de déclarer qu' « elles seront réinstallées dès l'arrivée
des galets ». Ces derniers étant destinés à venir garnir les grillages, par souci d'esthétisme !…
marchande du centre ville d’Angoulême ont été entièrement ceints d'un grillage afin d'empêcher les SDF
et les « marginaux » de s'y installer. L'information a fait le buzz, y compris dans les journaux télévisés,
dans lesquels on a pu voir la maire UMP d'Angoulême, Xavier Bonnefont, se prendre les pieds dans
le tapis en essayant de justifier l'inacceptable. La médiatisation a porté ses fruits, puisque cette nuit, selon
le journal La Charente Libre, les grilles anti-SDF ont été démontées ! Mais pas de conclusions hâtives,
qui pourraient vous amener à penser à tort qu'un peu d'humanité reste campée au fond de Xavier Bonnefont.
Son directeur de cabinet s'est empressé de déclarer qu' « elles seront réinstallées dès l'arrivée
des galets ». Ces derniers étant destinés à venir garnir les grillages, par souci d'esthétisme !…
Quel contraste avec l'initiative de la ville de Vancouver, au Canada, qui à l'automne dernier à vu nombre
de ses bancs équipés d'abris spéciaux pour les sans-abri.
de ses bancs équipés d'abris spéciaux pour les sans-abri.
L'intégralité
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En quelques décennies a disparu toute possibilité de nommer négativement le capitalisme....Franck Lepage
Introspection - France Culture - 25 décembre 2014
Militant de l’éducation populaire, Franck Lepage est connu pour ses « conférences gesticulées », qui remportent un grand succès sur internet.
Avec l'auteur de « Éducation populaire, une utopie d'avenir », Antoine Mercier explore l'idée que la crise que nous vivons n’en finit pas parce qu’elle a touché la langue que nous parlons.
http://www.franceculture.fr/2014-12-24-introspection-dix-intellectuels-explorent-la-crise-en-nous#
¨pour écouter :
http://www.franceculture.fr/player/embed-share?content=4976528
cliquer ensuite sur Lecture
YF
Franck Lepage, éducateur, militant de l'éducation populaire
Militant de l’éducation populaire, Franck Lepage est connu pour ses « conférences gesticulées », qui remportent un grand succès sur internet.
Avec l'auteur de « Éducation populaire, une utopie d'avenir », Antoine Mercier explore l'idée que la crise que nous vivons n’en finit pas parce qu’elle a touché la langue que nous parlons.
Franck Lepage, capture d'écran d'une "conférence
gesticulée"
« En quelques décennies a disparu toute possibilité de nommer négativement le capitalisme. Et sans mots négatifs, vous ne pouvez plus penser la contradiction.»
http://www.franceculture.fr/2014-12-24-introspection-dix-intellectuels-explorent-la-crise-en-nous#
¨pour écouter :
http://www.franceculture.fr/player/embed-share?content=4976528
cliquer ensuite sur Lecture
YF
Marchands ambulants de produits bio, le nouveau visage de l’économie sociale dans les campagnes
par Morgane Thimel
source :
« L’Hirondelle » est sortie de son œuf en juillet 2012, prête à survoler un territoire de plus de 2000 km2. Les associées installent leur nid chez Léna, à Nuret-le-Ferron, en plein cœur du Parc régional de la Brenne, entre Poitiers et Châteauroux. Sédentaires – Hélène était fleuriste alors que Léna travaillait dans une boutique-salon de thé –, les deux amies sont devenues professionnellement nomades.
Lire la suite de l'article sur Bastamag
Le socialisme existe, pour les riches!
par
Owen Jones
(1) Soit 765 euros. 1 livre sterling = 1,28 euro.
(2) « CBI analysis of the autumn statement 2012 », communiqué de novembre 2012.
(3) Cité par Mariana Mazzucato dans The Entrepreneurial State : Debunking Public vs. Private Sector Myths, Anthem Press, Londres, 2013.
(4) « Gear change can accelerate the UK towards a 21st century road network », communiqué de la CBI du 8 octobre 2012.
(5) « The great train robbery : Rail privatisation and after » (PDF), rapport du Cresc, Manchester, juin 2013.
(6) David Kynaston, « Private schools are blocking social mobility », Daily Telegraph, Londres, 29 octobre 2013.
Source:
Le Monde Diplomatique, Décembre 2014
Le Monde diplomatique - décembre 2014
Selon
la Cour de justice de l’Union européenne, un Etat peut
restreindre les prestations sociales des migrants
intracommunautaires « inactifs », soupçonnés de courir après
les allocations — ce qui est qualifié de « tourisme social
». Une fois de plus, l’image du pauvre est associée à celle
du profiteur. Une autre catégorie de la population bénéficie
pourtant davantage des largesses publiques, comme le montre
l’exemple britannique.
Sur les plateaux de télévision, dans les tribunes que leur offre la presse, les porte-voix de la classe dominante rabâchent que l’Etat bride l’esprit d’entreprise, seul vecteur selon eux de croissance, d’innovation et de progrès. L’élite dépend cependant étroitement des largesses de l’Etat.
Cela commence par la garantie de la propriété privée, qui repose sur un onéreux système judiciaire et policier. L’Etat ne se contente pas de protéger les entreprises contre les atteintes à leurs biens ou le vol de leurs produits. La loi britannique relative aux brevets, qui interdit l’exploitation d’une invention ou d’un procédé par des concurrents, a été amendée en 2013 de sorte qu’il n’en coûte que 600 livres sterling (1) pour faire breveter une innovation dans toute l’Union européenne.
Le secteur privé sollicite par ailleurs régulièrement l’Etat pour qu’il finance la recherche et le développement dont dépend son activité. Au Royaume-Uni, la facture de cette forme d’assistanat rarement dénoncée dans la presse s’élève à 10 milliards de livres sterling par an, un chiffre qui croît régulièrement. En 2012, la principale organisation patronale, la Confédération de l’industrie britannique (Confederation of British Industry, CBI), se félicitait d’avoir obtenu une augmentation de l’investissement dans les « infrastructures scientifiques (…) et de recherche », arguant que cela permettrait au Royaume-Uni de « continuer d’attirer les entreprises qui investissent dans la recherche, le développement et l’innovation (2) ». Bref, grâce à l’innovation subventionnée par l’Etat, la marée de l’abondance soulèverait à la fois l’esquif salarié et le yacht patronal…
L’économiste Mariana Mazzucato a mis au jour certains des mécanismes qui permettent au secteur privé de bénéficier directement de la générosité publique. Depuis les années 1970, par exemple, le Conseil de la recherche médicale (Medical Research Council, MRC) met au point des anticorps monoclonaux, utilisés dans le traitement de maladies auto-immunes ou de certains cancers. Ingénu, l’organisme public se félicite d’avoir « révolutionné la recherche biomédicale et favorisé l’essor d’une industrie internationale de la biotechnologie dégageant des milliards (3) ». S’il a engendré d’immenses fortunes privées — celles des dirigeants de Facebook, par exemple —, Internet est né de recherches financées par le gouvernement américain ; quant au World Wide Web, il a bénéficié du travail de l’ingénieur britannique Tim Berners-Lee au sein d’une institution publique, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN). Le moteur de recherche de la société Google (deuxième entreprise du monde en termes de valorisation boursière) n’existerait pas sans un algorithme que lui a généreusement offert la Fondation américaine pour la science (National Science Foundation). L’iPhone d’Apple émerveillerait sans doute moins s’il ne concentrait pas une large gamme d’innovations financées par l’Etat, des écrans tactiles au système de localisation mondiale GPS (Global Positioning System).
Mille et une douceurs
Les « créateurs de richesse », que les médias célèbrent comme des héros modernes, pourraient-ils par ailleurs se passer des infrastructures publiques que l’Etat met à leur disposition : les routes, les aéroports, les voies ferrées ? Si elle exige toujours plus de coupes dans les budgets sociaux du pays, la CBI ne tolère aucune pingrerie dans les secteurs qui lui sont chers. D’un côté, elle se déclare « tout à fait favorable au programme [du gouvernement] de réduction du déficit public » afin de « maintenir la confiance des marchés étrangers » — après l’examen du budget, en 2012, elle a ainsi salué la diminution (en termes réels) des prestations accordées aux travailleurs et aux chômeurs. Simultanément, elle milite pour une autre amputation, celle... de l’impôt sur les sociétés. Et pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups ? Ainsi, en 2012, à la suite du traditionnel discours d’automne du ministre de l’économie George Osborne, elle a suggéré que les économies réalisées grâce à la réduction des prestations destinées aux travailleurs servent à financer « l’amélioration du réseau routier stratégique et la réduction de l’encombrement de la circulation sur les petites routes ».
« Les infrastructures sont importantes pour les entreprises, a déclaré M. John Cridland, l’actuel directeur général de la CBI. Et l’évolution de notre réseau compte parmi nos plus hautes priorités dans l&rsquotique d’une relance de l’économie (4). » Message reçu : en juin 2013, le gouvernement britannique promettait ce que le quotidien The Guardian a qualifié de « plus importante dépense consacrée aux routes depuis les années 1970 » : 28 milliards de livres sterling pour la période 2015-2020. Une bonne partie des investissements routiers et la quasi-totalité des frais d’entretien du réseau sont dus à la circulation des poids lourds. Le poids à l’essieu nécessaire au transport des marchandises justifie le dimensionnement des ouvrages et occasionne une usure sans commune mesure avec celle des voitures (selon plusieurs études, un seul camion de quarante tonnes dégrade les routes autant, sinon plus, que cent mille voitures).
Le réseau ferroviaire — dont la construction a été financée par le contribuable avant sa privatisation — représente un cas d’école. Selon un rapport établi en 2013 par le Centre de recherches sur le changement socioculturel (Centre for Research on Socio-Cultural Change, Cresc) à la demande du Congrès des syndicats britanniques (Trades Union Congress, TUC), les dépenses publiques dans les réseaux ferroviaires ont été multipliées par six… depuis la privatisation de 1993. Selon le document, les sociétés d’exploitation ferroviaire ont bénéficié d’« une envolée des dépenses publiques à partir de 2001, quand l’Etat s’est vu contraint d’intervenir pour compenser la faiblesse de leurs investissements (5) ». La privatisation, en effet, n’avait pas conduit à l’amélioration promise des trains et des voies ferrées : le remplacement du matériel roulant s’était espacé dans le temps, et les trains, trop peu nombreux, ne pouvaient plus répondre de façon satisfaisante à une demande croissante. « Pour des sociétés privées rétives à l’investissement et à la prise de risque », la privatisation a eu surtout pour effet de leur permettre de « ponctionner de la valeur sur les anciens actifs publics, et ce grâce aux subventions massives de l’Etat ». Là encore, au contribuable d’éponger les coûts, aux sociétés d’empocher les profits. Ou, pour reprendre l’expression du rapport : « Pile, les entreprises gagnent ; face, nous perdons. » Entre 2007 et 2011, les cinq principales sociétés ferroviaires britanniques ont perçu 3 milliards de livres sterling sous la forme de subventions publiques. Au cours de ces quatre années, elles ont dégagé des bénéfices de plus de 500 millions de livres, dont la majorité a été redistribuée aux actionnaires sous forme de dividendes.
L’Etat dorlote l’élite de mille et une autres façons. En général, les Britanniques les plus riches dédaignent l’enseignement public. En envoyant leurs enfants dans des établissements privés, ils bénéficient d’une réduction d’impôts annuelle de 88 millions de livres sterling, parce que ces écoles jouissent du statut d’organisme caritatif. Lorsque l’on prend en compte l’origine sociale des élèves des écoles privées, les résultats qu’elles obtiennent ne s’avèrent pas meilleurs que ceux de leurs homologues publiques. En revanche, comme l’observe l’historien David Kynaston, ces établissements offrent « de formidables réseaux sociaux qui empêchent les enfants de bonne famille peu brillants, ou carrément fainéants, de sombrer (6) ». Autrement dit, les contribuables subventionnent directement des privilèges de classe et la ségrégation sociale.
Bien que les entreprises dépendent du travail qualifié de leurs employés, elles le payent de moins en moins. Les rémunérations moyennes n’ont jamais autant baissé depuis l’ère victorienne. D’après la Resolution Foundation (un think tank de centre gauche), en 2009, environ trois millions quatre cent mille travailleurs britanniques gagnaient moins que le salaire de subsistance, soit 7,20 livres sterling l’heure en dehors de Londres. En 2012, ce chiffre atteignait quatre millions huit cent mille, dont un quart des femmes actives (contre 18 % trois ans auparavant). De façon à pouvoir survivre, ces travailleurs sous-payés comptent sur des crédits d’impôt qui complètent leur salaire net aux frais de l’Etat. Le coût de cette subvention aux bas salaires ? 176,64 milliards de livres entre 2003 et 2011…
Même logique dans le domaine des aides au logement, qui s’élèvent à 24 milliards de livres sterling par an. En 2002, cent mille locataires londoniens ont eu recours à ces allocations. A la fin de l’ère New Labour (1997-2010), alors que les loyers avaient flambé, ils étaient deux cent cinquante mille. Ce chiffre illustre l’échec des gouvernements successifs à offrir des logements sociaux abordables. Puisque toutes les demandes ne pouvaient aboutir, certaines personnes ont dû se diriger vers le secteur plus coûteux de la location privée, les aides au logement fonctionnant alors comme une forme de subvention aux loyers élevés qu’exigeaient les propriétaires. En outre, les aides au logement permettent les bas salaires. Selon une étude réalisée en 2012 par la Fondation pour la construction et les logements sociaux (Building and Social Housing Foundation), plus de 90 % des ménages devenus bénéficiaires pendant les deux premières années du gouvernement de l’actuelle coalition (entre conservateurs et libérauémocrates, élus en 2010) étaient des actifs, pas des chômeurs.
Et, pour finir, la mère de toutes les subventions : le sauvetage des banques par le gouvernement britannique en 2008. Des entreprises privées coulent par leur propre faute, entraînant dans leur naufrage une partie de l’économie mondiale. Résultat ? Elles exigent que les contribuables paient l’addition. Le gouvernement de M. David Cameron a ainsi dépensé plus de 1 000 milliards de livres sterling pour renflouer les banques britanniques. Le système financier du pays s’est retrouvé sous perfusion d’un Etat qu’il juge pourtant « obèse » lorsqu’il vient au secours des plus démunis…
« Socialisme pour les riches, capitalisme pour les autres ». N’est-on pas en droit de résumer ainsi l’idéologie de la classe dominante ?
Owen Jones
Auteur de The Establishment. And How They Get Away With It, Allen Lane, Londres, 2014, d’où ce texte est tiré.
Sur les plateaux de télévision, dans les tribunes que leur offre la presse, les porte-voix de la classe dominante rabâchent que l’Etat bride l’esprit d’entreprise, seul vecteur selon eux de croissance, d’innovation et de progrès. L’élite dépend cependant étroitement des largesses de l’Etat.
Cela commence par la garantie de la propriété privée, qui repose sur un onéreux système judiciaire et policier. L’Etat ne se contente pas de protéger les entreprises contre les atteintes à leurs biens ou le vol de leurs produits. La loi britannique relative aux brevets, qui interdit l’exploitation d’une invention ou d’un procédé par des concurrents, a été amendée en 2013 de sorte qu’il n’en coûte que 600 livres sterling (1) pour faire breveter une innovation dans toute l’Union européenne.
Le secteur privé sollicite par ailleurs régulièrement l’Etat pour qu’il finance la recherche et le développement dont dépend son activité. Au Royaume-Uni, la facture de cette forme d’assistanat rarement dénoncée dans la presse s’élève à 10 milliards de livres sterling par an, un chiffre qui croît régulièrement. En 2012, la principale organisation patronale, la Confédération de l’industrie britannique (Confederation of British Industry, CBI), se félicitait d’avoir obtenu une augmentation de l’investissement dans les « infrastructures scientifiques (…) et de recherche », arguant que cela permettrait au Royaume-Uni de « continuer d’attirer les entreprises qui investissent dans la recherche, le développement et l’innovation (2) ». Bref, grâce à l’innovation subventionnée par l’Etat, la marée de l’abondance soulèverait à la fois l’esquif salarié et le yacht patronal…
L’économiste Mariana Mazzucato a mis au jour certains des mécanismes qui permettent au secteur privé de bénéficier directement de la générosité publique. Depuis les années 1970, par exemple, le Conseil de la recherche médicale (Medical Research Council, MRC) met au point des anticorps monoclonaux, utilisés dans le traitement de maladies auto-immunes ou de certains cancers. Ingénu, l’organisme public se félicite d’avoir « révolutionné la recherche biomédicale et favorisé l’essor d’une industrie internationale de la biotechnologie dégageant des milliards (3) ». S’il a engendré d’immenses fortunes privées — celles des dirigeants de Facebook, par exemple —, Internet est né de recherches financées par le gouvernement américain ; quant au World Wide Web, il a bénéficié du travail de l’ingénieur britannique Tim Berners-Lee au sein d’une institution publique, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN). Le moteur de recherche de la société Google (deuxième entreprise du monde en termes de valorisation boursière) n’existerait pas sans un algorithme que lui a généreusement offert la Fondation américaine pour la science (National Science Foundation). L’iPhone d’Apple émerveillerait sans doute moins s’il ne concentrait pas une large gamme d’innovations financées par l’Etat, des écrans tactiles au système de localisation mondiale GPS (Global Positioning System).
Mille et une douceurs
Les « créateurs de richesse », que les médias célèbrent comme des héros modernes, pourraient-ils par ailleurs se passer des infrastructures publiques que l’Etat met à leur disposition : les routes, les aéroports, les voies ferrées ? Si elle exige toujours plus de coupes dans les budgets sociaux du pays, la CBI ne tolère aucune pingrerie dans les secteurs qui lui sont chers. D’un côté, elle se déclare « tout à fait favorable au programme [du gouvernement] de réduction du déficit public » afin de « maintenir la confiance des marchés étrangers » — après l’examen du budget, en 2012, elle a ainsi salué la diminution (en termes réels) des prestations accordées aux travailleurs et aux chômeurs. Simultanément, elle milite pour une autre amputation, celle... de l’impôt sur les sociétés. Et pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups ? Ainsi, en 2012, à la suite du traditionnel discours d’automne du ministre de l’économie George Osborne, elle a suggéré que les économies réalisées grâce à la réduction des prestations destinées aux travailleurs servent à financer « l’amélioration du réseau routier stratégique et la réduction de l’encombrement de la circulation sur les petites routes ».
« Les infrastructures sont importantes pour les entreprises, a déclaré M. John Cridland, l’actuel directeur général de la CBI. Et l’évolution de notre réseau compte parmi nos plus hautes priorités dans l&rsquotique d’une relance de l’économie (4). » Message reçu : en juin 2013, le gouvernement britannique promettait ce que le quotidien The Guardian a qualifié de « plus importante dépense consacrée aux routes depuis les années 1970 » : 28 milliards de livres sterling pour la période 2015-2020. Une bonne partie des investissements routiers et la quasi-totalité des frais d’entretien du réseau sont dus à la circulation des poids lourds. Le poids à l’essieu nécessaire au transport des marchandises justifie le dimensionnement des ouvrages et occasionne une usure sans commune mesure avec celle des voitures (selon plusieurs études, un seul camion de quarante tonnes dégrade les routes autant, sinon plus, que cent mille voitures).
Le réseau ferroviaire — dont la construction a été financée par le contribuable avant sa privatisation — représente un cas d’école. Selon un rapport établi en 2013 par le Centre de recherches sur le changement socioculturel (Centre for Research on Socio-Cultural Change, Cresc) à la demande du Congrès des syndicats britanniques (Trades Union Congress, TUC), les dépenses publiques dans les réseaux ferroviaires ont été multipliées par six… depuis la privatisation de 1993. Selon le document, les sociétés d’exploitation ferroviaire ont bénéficié d’« une envolée des dépenses publiques à partir de 2001, quand l’Etat s’est vu contraint d’intervenir pour compenser la faiblesse de leurs investissements (5) ». La privatisation, en effet, n’avait pas conduit à l’amélioration promise des trains et des voies ferrées : le remplacement du matériel roulant s’était espacé dans le temps, et les trains, trop peu nombreux, ne pouvaient plus répondre de façon satisfaisante à une demande croissante. « Pour des sociétés privées rétives à l’investissement et à la prise de risque », la privatisation a eu surtout pour effet de leur permettre de « ponctionner de la valeur sur les anciens actifs publics, et ce grâce aux subventions massives de l’Etat ». Là encore, au contribuable d’éponger les coûts, aux sociétés d’empocher les profits. Ou, pour reprendre l’expression du rapport : « Pile, les entreprises gagnent ; face, nous perdons. » Entre 2007 et 2011, les cinq principales sociétés ferroviaires britanniques ont perçu 3 milliards de livres sterling sous la forme de subventions publiques. Au cours de ces quatre années, elles ont dégagé des bénéfices de plus de 500 millions de livres, dont la majorité a été redistribuée aux actionnaires sous forme de dividendes.
L’Etat dorlote l’élite de mille et une autres façons. En général, les Britanniques les plus riches dédaignent l’enseignement public. En envoyant leurs enfants dans des établissements privés, ils bénéficient d’une réduction d’impôts annuelle de 88 millions de livres sterling, parce que ces écoles jouissent du statut d’organisme caritatif. Lorsque l’on prend en compte l’origine sociale des élèves des écoles privées, les résultats qu’elles obtiennent ne s’avèrent pas meilleurs que ceux de leurs homologues publiques. En revanche, comme l’observe l’historien David Kynaston, ces établissements offrent « de formidables réseaux sociaux qui empêchent les enfants de bonne famille peu brillants, ou carrément fainéants, de sombrer (6) ». Autrement dit, les contribuables subventionnent directement des privilèges de classe et la ségrégation sociale.
Bien que les entreprises dépendent du travail qualifié de leurs employés, elles le payent de moins en moins. Les rémunérations moyennes n’ont jamais autant baissé depuis l’ère victorienne. D’après la Resolution Foundation (un think tank de centre gauche), en 2009, environ trois millions quatre cent mille travailleurs britanniques gagnaient moins que le salaire de subsistance, soit 7,20 livres sterling l’heure en dehors de Londres. En 2012, ce chiffre atteignait quatre millions huit cent mille, dont un quart des femmes actives (contre 18 % trois ans auparavant). De façon à pouvoir survivre, ces travailleurs sous-payés comptent sur des crédits d’impôt qui complètent leur salaire net aux frais de l’Etat. Le coût de cette subvention aux bas salaires ? 176,64 milliards de livres entre 2003 et 2011…
Même logique dans le domaine des aides au logement, qui s’élèvent à 24 milliards de livres sterling par an. En 2002, cent mille locataires londoniens ont eu recours à ces allocations. A la fin de l’ère New Labour (1997-2010), alors que les loyers avaient flambé, ils étaient deux cent cinquante mille. Ce chiffre illustre l’échec des gouvernements successifs à offrir des logements sociaux abordables. Puisque toutes les demandes ne pouvaient aboutir, certaines personnes ont dû se diriger vers le secteur plus coûteux de la location privée, les aides au logement fonctionnant alors comme une forme de subvention aux loyers élevés qu’exigeaient les propriétaires. En outre, les aides au logement permettent les bas salaires. Selon une étude réalisée en 2012 par la Fondation pour la construction et les logements sociaux (Building and Social Housing Foundation), plus de 90 % des ménages devenus bénéficiaires pendant les deux premières années du gouvernement de l’actuelle coalition (entre conservateurs et libérauémocrates, élus en 2010) étaient des actifs, pas des chômeurs.
Et, pour finir, la mère de toutes les subventions : le sauvetage des banques par le gouvernement britannique en 2008. Des entreprises privées coulent par leur propre faute, entraînant dans leur naufrage une partie de l’économie mondiale. Résultat ? Elles exigent que les contribuables paient l’addition. Le gouvernement de M. David Cameron a ainsi dépensé plus de 1 000 milliards de livres sterling pour renflouer les banques britanniques. Le système financier du pays s’est retrouvé sous perfusion d’un Etat qu’il juge pourtant « obèse » lorsqu’il vient au secours des plus démunis…
« Socialisme pour les riches, capitalisme pour les autres ». N’est-on pas en droit de résumer ainsi l’idéologie de la classe dominante ?
Owen Jones
Auteur de The Establishment. And How They Get Away With It, Allen Lane, Londres, 2014, d’où ce texte est tiré.
Notes :
(1) Soit 765 euros. 1 livre sterling = 1,28 euro.
(2) « CBI analysis of the autumn statement 2012 », communiqué de novembre 2012.
(3) Cité par Mariana Mazzucato dans The Entrepreneurial State : Debunking Public vs. Private Sector Myths, Anthem Press, Londres, 2013.
(4) « Gear change can accelerate the UK towards a 21st century road network », communiqué de la CBI du 8 octobre 2012.
(5) « The great train robbery : Rail privatisation and after » (PDF), rapport du Cresc, Manchester, juin 2013.
(6) David Kynaston, « Private schools are blocking social mobility », Daily Telegraph, Londres, 29 octobre 2013.
Source:
Le Monde Diplomatique, Décembre 2014
Toulouse: expulsion de la ZIC sur la fac du Mirail
Source : Squat.net
Depuis le mercredi 19 novembre 2014, une partie
du campus du Mirail était occupé par des étudiant-e-s (mais pas que),
notamment dans la dynamique du mouvement né à la suite de la mort de
Rémi Fraisse. Des cabanes avaient été construites, faisant ainsi écho à
des pratiques courantes sur les diverses « zones à défendre », notamment
celles du Testet et de Notre-Dame-des-Landes.
Les occupant-e-s avaient promis de continuer l’occupation pendant les vacances universitaires, tandis que les autorités espéraient qu’ils ne tiendraient pas parole. En vain !
D’après une dépêche de l’AFP, il restait au moins 25 personnes quand les flics sont venus en masse pour expulser les lieux (beaucoup de CRS et de keufs en civil), mardi dernier, 23 décembre. Apparemment, l’expulsion était « justifiée » légalement par « une décision de justice en référé obtenue par l’université auprès du tribunal administratif, après l’occupation de plusieurs salles de bâtiments et l’installation de baraquement de fortune dans les allées de l’UT2J ». Une expulsion demandée explicitement par le président de l’UT2J, Jean-Michel Minovez.
Ce même Jean-Michel Minovez s’est plaint au micro de France 3 de 150 000 € de dommages, principalement à cause de tags à repeindre… il n’a qu’à les laisser, ça dérange qui ?
Bien sûr, le même personnage a affirmé que que les étudiants se faisaient « manipuler par des gens de la mouvance anarchiste ». Les affreux-euses anarchistes, toujoures eux-elles !
Deux articles de la presse bourgeoise sont lisibles ici, sur le Jura libertaire.
Les occupant-e-s avaient promis de continuer l’occupation pendant les vacances universitaires, tandis que les autorités espéraient qu’ils ne tiendraient pas parole. En vain !
D’après une dépêche de l’AFP, il restait au moins 25 personnes quand les flics sont venus en masse pour expulser les lieux (beaucoup de CRS et de keufs en civil), mardi dernier, 23 décembre. Apparemment, l’expulsion était « justifiée » légalement par « une décision de justice en référé obtenue par l’université auprès du tribunal administratif, après l’occupation de plusieurs salles de bâtiments et l’installation de baraquement de fortune dans les allées de l’UT2J ». Une expulsion demandée explicitement par le président de l’UT2J, Jean-Michel Minovez.
Ce même Jean-Michel Minovez s’est plaint au micro de France 3 de 150 000 € de dommages, principalement à cause de tags à repeindre… il n’a qu’à les laisser, ça dérange qui ?
Bien sûr, le même personnage a affirmé que que les étudiants se faisaient « manipuler par des gens de la mouvance anarchiste ». Les affreux-euses anarchistes, toujoures eux-elles !
Deux articles de la presse bourgeoise sont lisibles ici, sur le Jura libertaire.
Camouflage médiatique des élections professionnelles dans la fonction publique
Du 1er au 4 décembre 2014, les agents des trois fonctions publiques [1]
étaient appelés, pour la première fois, à voter, ensemble pour élire
leurs représentants dans les différentes instances du personnel. Quelle
place plusieurs fleurons de la presse ont-ils accordé pendant le mois
qui l’a précédé à un scrutin qui concernait tout de même 5 165 187
millions d’électeurs [2] ?
Force est de constater que la faillite de l’information a été équivalente à celles que nous avions déjà relevées lors des élections prud’homales de décembre 2008 ou lors des élections dans les très petites entreprises fin 2012.
Il s’agissait pourtant d’un scrutin d’importance… comme le relevait à sa façon le journal Les Échos le 30 novembre : « C’est une élection professionnelle d’une ampleur sans précédent qui va se dérouler jeudi […]. Ce scrutin, dont le taux de participation sera déterminant, revêt une importance majeure pour les huit syndicats de la fonction publique. » Mais s’il s’agissait d’un scrutin d’une « importance majeure », ce n’était pas seulement pour les syndicats, mais, à travers eux, pour l’ensemble des salariés de la fonction publique et des « usagers » concernés.
On était donc en droit d’attendre un traitement médiatique à la hauteur des enjeux. Il n’en fut rien. C’est ce qui ressort des recherches effectuées à partir des moteurs de recherche des sites internet des medias suivants : France 2, TF1, Europe 1, France Inter, Radio Classique, RMC, RTL, Le Figaro, Le Monde, Le Parisien, Libération, L’Express, Marianne, l’Obs, Le Point, Mediapart et Rue 89.
C’est à peine s’il en fut question et encore strictement sous l’angle des rapports de force entre les syndicats, et en particulier sous l’angle des conséquences pour la CGT de « l’affaire Thierry Lepaon ».
On était en droit d’attendre des articles présentant les analyses et les objectifs des différents syndicats : à de rares exceptions près, il n’en fut rien. Fol espoir : on aurait pu rêver que ces élections seraient l’occasion de proposer des enquêtes sur les conditions de travail des agents publics et sur le service rendu aux administrés/usagers, en raison des très nombreux bouleversements sur l’organisation provoquées depuis des années sur les trois versants de la fonction publique (État, hospitalière et territoriale) [3].
Mais ce n’était qu’un rêve. Il est vrai que de telles enquêtes auraient été peu compatibles avec le véritable travail de propagande accompli depuis des dizaines d’années par les médias dominants pour exiger invariablement toujours moins de dépenses publiques : des dépenses dont pourtant ces médias sont gavés au titre des aides à la presse [4]
Il a donc fallu faire un véritable effort pour « dénicher » quelques exceptions à la seule évocation des rapports de forces électoraux. Encore ne s’agissait-il, dans trois cas, que d’entretiens :
Deux, circonscrits à la seule Education nationale, accessibles sur le site du Point : le premier publié le 13 novembre avec François Portzer (président du SNALC)] et le second le 26 novembre avec Frédérique Rolet, co-secrétaire général du Snes/FSU] :
un dernier (en accès payant) sur le site des Echos le 30 novembre avec Jean-Marc Canon (secrétaire général de l’union générale des fédérations de fonctionnaires CGT).
On pouvait relever aussi et notamment :
Dans Le Monde, deux articles dédiés à la Police nationale : « Les policiers se mobilisent pour de meilleures conditions de travail » (13 novembre) et « Dans la police, des élections professionnelles sur fond de malaise » ( 29 novembre, accès payant))
Dans Le Monde toujours, « La fonction publique vote, sur fond de désenchantement » (4 décembre)
Dans Mediapart, un seul article consacré lui aussi – le 10 novembre – à la seule Police nationale [5]
Dans le supplément économie du Figaro, un bref article intitulé « Fonction publique : les quatre enjeux du scrutin pour les syndicats ».
C’est tout ou presque.
***
Pour l’essentiel, les questions sociales soulevées à l’occasion de cette élection ont été éludées ou sous-traitées à de rares entretiens. Le journalisme d’enquête sociale se porte toujours aussi bien… [6].
Denis Perais
Il s’agissait pourtant d’un scrutin d’importance… comme le relevait à sa façon le journal Les Échos le 30 novembre : « C’est une élection professionnelle d’une ampleur sans précédent qui va se dérouler jeudi […]. Ce scrutin, dont le taux de participation sera déterminant, revêt une importance majeure pour les huit syndicats de la fonction publique. » Mais s’il s’agissait d’un scrutin d’une « importance majeure », ce n’était pas seulement pour les syndicats, mais, à travers eux, pour l’ensemble des salariés de la fonction publique et des « usagers » concernés.
On était donc en droit d’attendre un traitement médiatique à la hauteur des enjeux. Il n’en fut rien. C’est ce qui ressort des recherches effectuées à partir des moteurs de recherche des sites internet des medias suivants : France 2, TF1, Europe 1, France Inter, Radio Classique, RMC, RTL, Le Figaro, Le Monde, Le Parisien, Libération, L’Express, Marianne, l’Obs, Le Point, Mediapart et Rue 89.
C’est à peine s’il en fut question et encore strictement sous l’angle des rapports de force entre les syndicats, et en particulier sous l’angle des conséquences pour la CGT de « l’affaire Thierry Lepaon ».
On était en droit d’attendre des articles présentant les analyses et les objectifs des différents syndicats : à de rares exceptions près, il n’en fut rien. Fol espoir : on aurait pu rêver que ces élections seraient l’occasion de proposer des enquêtes sur les conditions de travail des agents publics et sur le service rendu aux administrés/usagers, en raison des très nombreux bouleversements sur l’organisation provoquées depuis des années sur les trois versants de la fonction publique (État, hospitalière et territoriale) [3].
Mais ce n’était qu’un rêve. Il est vrai que de telles enquêtes auraient été peu compatibles avec le véritable travail de propagande accompli depuis des dizaines d’années par les médias dominants pour exiger invariablement toujours moins de dépenses publiques : des dépenses dont pourtant ces médias sont gavés au titre des aides à la presse [4]
Il a donc fallu faire un véritable effort pour « dénicher » quelques exceptions à la seule évocation des rapports de forces électoraux. Encore ne s’agissait-il, dans trois cas, que d’entretiens :
Deux, circonscrits à la seule Education nationale, accessibles sur le site du Point : le premier publié le 13 novembre avec François Portzer (président du SNALC)] et le second le 26 novembre avec Frédérique Rolet, co-secrétaire général du Snes/FSU] :
un dernier (en accès payant) sur le site des Echos le 30 novembre avec Jean-Marc Canon (secrétaire général de l’union générale des fédérations de fonctionnaires CGT).
On pouvait relever aussi et notamment :
Dans Le Monde, deux articles dédiés à la Police nationale : « Les policiers se mobilisent pour de meilleures conditions de travail » (13 novembre) et « Dans la police, des élections professionnelles sur fond de malaise » ( 29 novembre, accès payant))
Dans Le Monde toujours, « La fonction publique vote, sur fond de désenchantement » (4 décembre)
Dans Mediapart, un seul article consacré lui aussi – le 10 novembre – à la seule Police nationale [5]
Dans le supplément économie du Figaro, un bref article intitulé « Fonction publique : les quatre enjeux du scrutin pour les syndicats ».
C’est tout ou presque.
Pour l’essentiel, les questions sociales soulevées à l’occasion de cette élection ont été éludées ou sous-traitées à de rares entretiens. Le journalisme d’enquête sociale se porte toujours aussi bien… [6].
Denis Perais
Notes
[1] État, hospitalière et territoriale.[2] Nombre donné par la direction générale de l’administration et de la fonction publique dans un document édité le 9 décembre 2014 intitulé « Résultats des élections professionnelles pour les comités techniques dans la fonction publique en 2014 ».
[3] Notamment les fermetures de services, réductions d’effectifs ou stagnation voire baisse salariale en raison principalement du gel de la valeur du point d’indice depuis le 1er juillet 2010.
[4] À titre d’exemple de ce travail de propagande, lire ici même un article de mai 2013 « Les "Grandes Gueules" de RMC réduisent les dépenses publiques ! ». Sur les dépenses publiques dont bénéficient les médias qui les réprouvent, voir l’extrait du livre de Sébastien Fontenelle que nous avons publié (« Éditocrates sous perfusion : une gabegie "oubliée" par les médias dominants ».
[5] Mais, comme le suggère son titre (« Police : des élections syndicales sur fond de clientélisme »), il est presque exclusivement consacré aux subventions dont bénéficient les syndicats et à la cogestion avec le Ministère.
[6] Sans qu’il s’agisse d’en tirer une conclusion généralisante, notons que, dans le cas d’espèce, le caractère participatif revendiqué à leur création par Mediapart et Rue 89 n’a pas permis d’infirmer ce constat.
mardi 23 décembre 2014
Droits du peuple Kanak - émission (à écouter ou réécouter....)
Une vie, une oeuvre - France Culture - 20 décembre 2014
Droits du peuple Kanak : Jean-Marie Tjibaou, assassiné il y a 25 ans, reconnu tardivement
Icône de la réconciliation entre Caldoches et Kanak, suite à la célèbre poignée de main qu’il donna à son ennemi juré Jacques Lafleur, Jean-Marie Tjibaou est aujourd’hui salué par toute la classe politique française et calédonienne. Pas un homme d’Etat ne se rend en Nouvelle-Calédonie sans emprunter les sentiers escarpés qui mènent jusqu’à sa tombe. Il fut pourtant considéré dans les années 1980 comme un ennemi de la République, un terroriste, tueur de gendarme. Alors, homme de paix ou chef de guerre ?
De Tiendanite, à Paris, en passant par New York et Port Vila, ce documentaire tente de comprendre le parcours tortueux d’un enfant de la tribu devenu prêtre puis homme politique d’envergure internationale.
http://www.franceculture.fr/emission-une-vie-une-oeuvre-jean-marie-tjibaou-2014-12-20
pour écouter: http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4970006
Droits du peuple Kanak : Jean-Marie Tjibaou, assassiné il y a 25 ans, reconnu tardivement
Icône de la réconciliation entre Caldoches et Kanak, suite à la célèbre poignée de main qu’il donna à son ennemi juré Jacques Lafleur, Jean-Marie Tjibaou est aujourd’hui salué par toute la classe politique française et calédonienne. Pas un homme d’Etat ne se rend en Nouvelle-Calédonie sans emprunter les sentiers escarpés qui mènent jusqu’à sa tombe. Il fut pourtant considéré dans les années 1980 comme un ennemi de la République, un terroriste, tueur de gendarme. Alors, homme de paix ou chef de guerre ?
De Tiendanite, à Paris, en passant par New York et Port Vila, ce documentaire tente de comprendre le parcours tortueux d’un enfant de la tribu devenu prêtre puis homme politique d’envergure internationale.
http://www.franceculture.fr/emission-une-vie-une-oeuvre-jean-marie-tjibaou-2014-12-20
pour écouter: http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4970006
La Belgique sous le choc :
une syndicaliste froisse quelques vêtements dans une grande surface
Source ACRIMED Publié le 23 décembre
Nous publions, sous forme de tribune [1], un texte rédigé par les deux sociologues Daniel Zamora et Jean-Louis Siroux (Acrimed).
Cela
fait maintenant un mois que la Belgique vit son plus grand et profond
mouvement social depuis des décennies. C’est une colère profonde qui
anime de nombreux travailleurs face à l’arsenal de réformes prônées par
le gouvernement en exercice. Ces mesures, très impopulaires et largement
absentes des programmes électoraux, font l’objet d’une vive
contestation. La colère sociale s’est d’abord exprimée via une
manifestation historique ayant réuni plus de 120 000 personnes et des
grèves tournantes, puis, le 15 décembre dernier, via une grève générale.
Si on peut regretter l’homogénéité du traitement médiatique des grèves et de la manifestation nationale, c’est aussi la représentation générale des grévistes que diffusent les médias qui interpelle. On ne compte plus en effet les articles donnant du gréviste l’image d’un paria, d’un bon à rien nuisible au bon fonctionnement de la société.
C’est dans ce contexte particulièrement hostile que Raymonde Le Lepvrier, secrétaire générale du SECTA Namur, et parfaite inconnue jusque là du grand public, s’est vue propulsée en moins de 24 heures au rang de vedette malheureuse des réseaux sociaux et d’ennemi public numéro un. En cause : une vidéo de 54 secondes, dans laquelle on voit la syndicaliste entrer dans un magasin de prêt à porter, jeter quelques vêtements sur un présentoir (et d’autres à terre laissent penser des photos publiées par après) et demander fermement à la commerçante de fermer boutique.
La réaction publique et médiatique fut quasi immédiate, aucun terme ne semblant assez fort pour dénoncer le crime commis Raymonde le Lepvrier. Dans La Libre Belgique, un journaliste écrit : « un tel manque de respect pour les travailleurs qui décident de ne pas suivre le mot d’ordre du front commun, quelles que soient leurs motivations, a de quoi choquer. Le droit de grève n’a de sens que s’il n’empêche pas les autres de travailler s’ils le souhaitent ». Passons sur la méconnaissance manifeste de la signification du concept de « grève » (qui vise précisément à empêcher le travail), et relevons que dans cet article, comme de nombreux autres, l’esclandre d’une syndicaliste dans un magasin de vêtements interpelle bien davantage les commentateurs que les automobilistes fonçant (et blessant) des grévistes ou les attaquant au moyen de barres de fer et de battes de base-ball.
Plus significatif encore, cette lettre ouverte publiée par un grand quotidien, dans laquelle la syndicaliste devient l’incarnation du mal, (« Vous avez aujourd’hui représenté le pire qui sommeille en chacun de nous »), l’inquiétante réminiscence de la figure du génocidaire (« Nous nous posons ces questions depuis les différents génocides qui ont parsemé notre dernier siècle »). Une pétition demandant sa démission est généreusement relayée dans les grands médias. Sur les forums de la presse nationale, des lecteurs s’en prennent à son physique, d’autres la comparent à un singe, avec la complaisante bienveillance de journaux qui multiplient sans discontinuer les articles à son sujet.
Imaginons pourtant le tollé qu’auraient suscité de tels propos si, plutôt que de viser une représentante syndicale gréviste, ils étaient dirigés contre un membre d’une communauté religieuse (musulmane, juive, catholique, etc.) ou d’une minorité sexuelle. Imagine-t-on un seul instant des attaques d’une telle virulence se déverser en flux continu dans les grands quotidiens du pays sans la moindre réaction des éditorialistes ? Se serait-on permis de laisser comparer les uns à un singe, les autres à un nazi pour quelques vêtements froissés ?
Sans doute, l’opposition de l’immense majorité des médias du pays à l’égard de la grève n’est-elle pas étrangère à la mansuétude avec laquelle furent relayées en boucle - ou presque - les images incriminant la syndicaliste. Entre la figure du gréviste preneur d’otage et celle de l’usager mécontent, nul besoin de couteux raccords au montage pour enchainer, sans transition, avec le récit poignant du « saccage » d’un magasin par un leader syndical terrorisant les petits commerçants.
Mais les sources de cette escalade sont peut-être aussi à chercher ailleurs, du coté d’une certaine représentation du « peuple ». Une image ayant circulé dans les réseaux sociaux, et comparant Raymonde Le Lepevrier à un personnage du film Dikkenek, est révélatrice. La comparaison transpose, de la fiction à la réalité, l’imaginaire d’un peuple ignorant, alcoolique, violent et peu soucieux des libertés d’autrui.
Comment s’étonner que de telles représentations circulent sur les médias sociaux dès lors qu’elles sont reprises en boucle dans le discours médiatique officiel ? La Dernière Heure, experte en la matière, publie ainsi un premier article ayant pour titre « Bières, barbecue et baby-foot au menu de la grève ». Le site d’informations 7 sur 7 enchaine avec cet autre sommet du journalisme d’investigation sobrement intitulé : « Des grévistes surpris devant une vitrine de prostituées : la photo qui indigne ». L’article interroge : « que faisaient ces Messieurs exactement devant la vitrine ? Sensibiliser les jeunes femmes à l’enjeu du saut d’index ? Ou par le froid de canard qui court, avaient-ils plutôt envie de se réchauffer ? ».
Il n’est ainsi plus rare de voir sur internet des vidéos de personnes se filmant en passant à coté de grévistes et criant « sale chômeurs » ou « sale fainéants » à des travailleurs parfois debout dans le froid depuis l’aube. À l’image de ces travailleurs qui se lèvent à 4h30 du matin, avant les piquets de grève, afin de pouvoir aller travailler, ces insultes reposent sur le sentiment d’être différent de ces « assistés » et de ces « bons à rien », certitude que ne peuvent que conforter les fantasmes véhiculés par le racisme de classe ambiant. Le succès de la résistance aux offensives néolibérales passe également par une lutte contre les représentations culturelles qui, en réduisant le peuple à une masse informe et décadente, réactivent le bon vieux fantasme assimilant « classes laborieuses » et « classes dangereuses ».
Daniel Zamora et Jean-Louis Siroux
Si on peut regretter l’homogénéité du traitement médiatique des grèves et de la manifestation nationale, c’est aussi la représentation générale des grévistes que diffusent les médias qui interpelle. On ne compte plus en effet les articles donnant du gréviste l’image d’un paria, d’un bon à rien nuisible au bon fonctionnement de la société.
C’est dans ce contexte particulièrement hostile que Raymonde Le Lepvrier, secrétaire générale du SECTA Namur, et parfaite inconnue jusque là du grand public, s’est vue propulsée en moins de 24 heures au rang de vedette malheureuse des réseaux sociaux et d’ennemi public numéro un. En cause : une vidéo de 54 secondes, dans laquelle on voit la syndicaliste entrer dans un magasin de prêt à porter, jeter quelques vêtements sur un présentoir (et d’autres à terre laissent penser des photos publiées par après) et demander fermement à la commerçante de fermer boutique.
La réaction publique et médiatique fut quasi immédiate, aucun terme ne semblant assez fort pour dénoncer le crime commis Raymonde le Lepvrier. Dans La Libre Belgique, un journaliste écrit : « un tel manque de respect pour les travailleurs qui décident de ne pas suivre le mot d’ordre du front commun, quelles que soient leurs motivations, a de quoi choquer. Le droit de grève n’a de sens que s’il n’empêche pas les autres de travailler s’ils le souhaitent ». Passons sur la méconnaissance manifeste de la signification du concept de « grève » (qui vise précisément à empêcher le travail), et relevons que dans cet article, comme de nombreux autres, l’esclandre d’une syndicaliste dans un magasin de vêtements interpelle bien davantage les commentateurs que les automobilistes fonçant (et blessant) des grévistes ou les attaquant au moyen de barres de fer et de battes de base-ball.
Plus significatif encore, cette lettre ouverte publiée par un grand quotidien, dans laquelle la syndicaliste devient l’incarnation du mal, (« Vous avez aujourd’hui représenté le pire qui sommeille en chacun de nous »), l’inquiétante réminiscence de la figure du génocidaire (« Nous nous posons ces questions depuis les différents génocides qui ont parsemé notre dernier siècle »). Une pétition demandant sa démission est généreusement relayée dans les grands médias. Sur les forums de la presse nationale, des lecteurs s’en prennent à son physique, d’autres la comparent à un singe, avec la complaisante bienveillance de journaux qui multiplient sans discontinuer les articles à son sujet.
Imaginons pourtant le tollé qu’auraient suscité de tels propos si, plutôt que de viser une représentante syndicale gréviste, ils étaient dirigés contre un membre d’une communauté religieuse (musulmane, juive, catholique, etc.) ou d’une minorité sexuelle. Imagine-t-on un seul instant des attaques d’une telle virulence se déverser en flux continu dans les grands quotidiens du pays sans la moindre réaction des éditorialistes ? Se serait-on permis de laisser comparer les uns à un singe, les autres à un nazi pour quelques vêtements froissés ?
Sans doute, l’opposition de l’immense majorité des médias du pays à l’égard de la grève n’est-elle pas étrangère à la mansuétude avec laquelle furent relayées en boucle - ou presque - les images incriminant la syndicaliste. Entre la figure du gréviste preneur d’otage et celle de l’usager mécontent, nul besoin de couteux raccords au montage pour enchainer, sans transition, avec le récit poignant du « saccage » d’un magasin par un leader syndical terrorisant les petits commerçants.
Mais les sources de cette escalade sont peut-être aussi à chercher ailleurs, du coté d’une certaine représentation du « peuple ». Une image ayant circulé dans les réseaux sociaux, et comparant Raymonde Le Lepevrier à un personnage du film Dikkenek, est révélatrice. La comparaison transpose, de la fiction à la réalité, l’imaginaire d’un peuple ignorant, alcoolique, violent et peu soucieux des libertés d’autrui.
Comment s’étonner que de telles représentations circulent sur les médias sociaux dès lors qu’elles sont reprises en boucle dans le discours médiatique officiel ? La Dernière Heure, experte en la matière, publie ainsi un premier article ayant pour titre « Bières, barbecue et baby-foot au menu de la grève ». Le site d’informations 7 sur 7 enchaine avec cet autre sommet du journalisme d’investigation sobrement intitulé : « Des grévistes surpris devant une vitrine de prostituées : la photo qui indigne ». L’article interroge : « que faisaient ces Messieurs exactement devant la vitrine ? Sensibiliser les jeunes femmes à l’enjeu du saut d’index ? Ou par le froid de canard qui court, avaient-ils plutôt envie de se réchauffer ? ».
Il n’est ainsi plus rare de voir sur internet des vidéos de personnes se filmant en passant à coté de grévistes et criant « sale chômeurs » ou « sale fainéants » à des travailleurs parfois debout dans le froid depuis l’aube. À l’image de ces travailleurs qui se lèvent à 4h30 du matin, avant les piquets de grève, afin de pouvoir aller travailler, ces insultes reposent sur le sentiment d’être différent de ces « assistés » et de ces « bons à rien », certitude que ne peuvent que conforter les fantasmes véhiculés par le racisme de classe ambiant. Le succès de la résistance aux offensives néolibérales passe également par une lutte contre les représentations culturelles qui, en réduisant le peuple à une masse informe et décadente, réactivent le bon vieux fantasme assimilant « classes laborieuses » et « classes dangereuses ».
Daniel Zamora et Jean-Louis Siroux
Notes
[1] Les articles publiés sous forme de « tribune » n’engagent pas collectivement l’Association Acrimed, mais seulement leurs auteurs dont nous ne partageons pas nécessairement toutes les positions.Appel à soutien à lanceur d'alerte
Lancement d’un site internet de soutien à Antoine Deltour, lanceur d’alerte* contre l’évasion fiscale
Publié le 18 décembre 2014
Alors qu’Antoine Deltour, le lanceur
d’alerte par qui est arrivé le scandale du « Luxleaks » sur l’évasion
fiscale industrielle de centaines de multinationales, est poursuivi par
la justice luxembourgeoise pour « violation du secret des affaires », la
Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires appelle les citoyens à
manifester leur soutien sur un nouveau site internet dédié, et les eurodéputés à soutenir enfin la demande de commission d’enquête sur ces accords secrets passés avec le Grand Duché.
Pour soutenir Antoine Deltour, cliquez ici
Vendredi dernier Antoine Deltour, l’auteur présumé d’une partie des fuites des accords secrets passés entre le cabinet de conseil PriceWaterhouseCoopers pour le compte de 340 multinationales et l’administration luxembourgeoise (scandale dit du Luxleaks) a été mis en examen par la justice luxembourgeoise pour « violation du secret des affaires ».
La plateforme paradis fiscaux et judiciaires souligne l’étonnant paradoxe selon lequel les entreprises peuvent impunément échapper à l’impôt et priver de ce fait les pays riches comme les pays en développement de centaines de milliards d’euros de recettes fiscales tandis que ceux qui les dénoncent, sont passibles de 5 ans de prison au Luxembourg et ne bénéficient d’aucune véritable protection.
« Antoine Deltour a rendu un immense service à la communauté européenne en dévoilant l’ampleur de l’industrie de l’évasion fiscale luxembourgeoise et c’est lui qui est incriminé ! Quand les lois sont à ce point en décalage avec non seulement la morale mais surtout la logique, il est temps de les changer », s’indigne Lucie Watrinet, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire, coordinatrice de la Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires.
Le degré de protection des lanceurs d’alerte est encore très faible en France, alors que sans eux bon nombre de scandales n’auraient jamais été connus du grand public (affaire HSBC avec Hervé Falciani, affaire UBS France avec Stéphanie Gibaud ...).
« Tout ce que nous pouvons espérer, c’est que cette affaire nous permette d’avancer sur les deux tableaux : celui du combat pour plus d’harmonisation fiscale en Europe et celui sur la protection des lanceurs d’alerte. Mais Antoine Deltour ne doit pas en faire les frais ! » déclare Daniel Lebègue, président de Transparency International France.
La Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires rappelle qu’une demande de création de commission d’enquête parlementaire sur ces accords secrets peine à être déposée, faute d’un soutien suffisant de la part des eurodéputés, qui refusent de s’engager pour que la lumière soit faite sur cette affaire et qu’on s’attaque enfin à l’évasion fiscale, plutôt qu’aux lanceurs d’alerte.
La Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires appelle les organisations politiques, syndicales et de la société civile et l’ensemble des citoyens à apporter leur soutien à Antoine Deltour sur le site internet qui vient d’être créé https://support-antoine.org/
Contacts :
Karine Appy | CCFD-Terre Solidaire | 06 66 12 33 02
Julian Nevo | Transparency International France | 01 84 16 95 65
* Lire aussi sur le blog du CnR : Les salariés lanceurs d'alerte protégés.
Pour soutenir Antoine Deltour, cliquez ici
Vendredi dernier Antoine Deltour, l’auteur présumé d’une partie des fuites des accords secrets passés entre le cabinet de conseil PriceWaterhouseCoopers pour le compte de 340 multinationales et l’administration luxembourgeoise (scandale dit du Luxleaks) a été mis en examen par la justice luxembourgeoise pour « violation du secret des affaires ».
La plateforme paradis fiscaux et judiciaires souligne l’étonnant paradoxe selon lequel les entreprises peuvent impunément échapper à l’impôt et priver de ce fait les pays riches comme les pays en développement de centaines de milliards d’euros de recettes fiscales tandis que ceux qui les dénoncent, sont passibles de 5 ans de prison au Luxembourg et ne bénéficient d’aucune véritable protection.
« Antoine Deltour a rendu un immense service à la communauté européenne en dévoilant l’ampleur de l’industrie de l’évasion fiscale luxembourgeoise et c’est lui qui est incriminé ! Quand les lois sont à ce point en décalage avec non seulement la morale mais surtout la logique, il est temps de les changer », s’indigne Lucie Watrinet, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire, coordinatrice de la Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires.
Le degré de protection des lanceurs d’alerte est encore très faible en France, alors que sans eux bon nombre de scandales n’auraient jamais été connus du grand public (affaire HSBC avec Hervé Falciani, affaire UBS France avec Stéphanie Gibaud ...).
« Tout ce que nous pouvons espérer, c’est que cette affaire nous permette d’avancer sur les deux tableaux : celui du combat pour plus d’harmonisation fiscale en Europe et celui sur la protection des lanceurs d’alerte. Mais Antoine Deltour ne doit pas en faire les frais ! » déclare Daniel Lebègue, président de Transparency International France.
La Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires rappelle qu’une demande de création de commission d’enquête parlementaire sur ces accords secrets peine à être déposée, faute d’un soutien suffisant de la part des eurodéputés, qui refusent de s’engager pour que la lumière soit faite sur cette affaire et qu’on s’attaque enfin à l’évasion fiscale, plutôt qu’aux lanceurs d’alerte.
La Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires appelle les organisations politiques, syndicales et de la société civile et l’ensemble des citoyens à apporter leur soutien à Antoine Deltour sur le site internet qui vient d’être créé https://support-antoine.org/
Contacts :
Karine Appy | CCFD-Terre Solidaire | 06 66 12 33 02
Julian Nevo | Transparency International France | 01 84 16 95 65
* Lire aussi sur le blog du CnR : Les salariés lanceurs d'alerte protégés.
Monsanto ne pourra pas déposer son brevet sur une tomate naturelle
Source : BastaMag
Monsanto,
le géant américain des semences, visait l’obtention d’un brevet portant
sur des tomates issues de sélection traditionnelle et naturellement
résistantes à un champignon appelé Botrytis cinerea. Mais c’était sans compter l’opposition de la coalition No Patent on seeds ! (pas de brevets sur les semences), un collectif d’associations engagées contre le brevetage des végétaux, des graines et des animaux d’élevage [1].
« Les tomates originales utilisées pour ce brevet proviennent de la banque internationale de gènes de Gatersleben en Allemagne, explique la coalition. La résistance recherchée était déjà connue chez ces plantes. Or, Monsanto a publié un brevet formulé de façon à créer l’impression que des techniques de génie génétique avaient été utilisées pour produire lesdites tomates. » Il ne s’agirait donc pas d’une invention, critère incontournable pour obtenir un brevet. L’argument a été semble t-il retenu par l’Office européen des brevets – chargé d’étudier les demandes de brevets principalement déposées par les grandes firmes – qui vient de « révoquer » le brevet EP1812575 de Monsanto.
« Maintenant les sélectionneurs, cultivateurs et consommateurs pourront bénéficier d’une diversité de tomates plus importante à travers de futures sélections », se réjouit Christopher Then de No Patent on Seeds. Néanmoins, la coalition rappelle que plus d’une centaine de brevets ont déjà été accordés par l’Office européen des brevets sur des plantes issues de méthodes de sélection conventionnelles (voir nos articles sur le brevetage de melons ou de poivrons). Les organisations demandent une révision de la réglementation européenne sur les brevets afin d’exclure de la brevetabilité le matériel de sélection, les plantes, les animaux et la nourriture qui en est issue. Afin de freiner la main-mise de quelques grandes multinationales sur la chaine alimentaire.
Sur le même sujet : Industrie chimique, sociétés de biotechnologies et géants du trading contrôlent la chaîne alimentaire mondiale Photo : © Réseau Semences Paysannes
« Les tomates originales utilisées pour ce brevet proviennent de la banque internationale de gènes de Gatersleben en Allemagne, explique la coalition. La résistance recherchée était déjà connue chez ces plantes. Or, Monsanto a publié un brevet formulé de façon à créer l’impression que des techniques de génie génétique avaient été utilisées pour produire lesdites tomates. » Il ne s’agirait donc pas d’une invention, critère incontournable pour obtenir un brevet. L’argument a été semble t-il retenu par l’Office européen des brevets – chargé d’étudier les demandes de brevets principalement déposées par les grandes firmes – qui vient de « révoquer » le brevet EP1812575 de Monsanto.
« Maintenant les sélectionneurs, cultivateurs et consommateurs pourront bénéficier d’une diversité de tomates plus importante à travers de futures sélections », se réjouit Christopher Then de No Patent on Seeds. Néanmoins, la coalition rappelle que plus d’une centaine de brevets ont déjà été accordés par l’Office européen des brevets sur des plantes issues de méthodes de sélection conventionnelles (voir nos articles sur le brevetage de melons ou de poivrons). Les organisations demandent une révision de la réglementation européenne sur les brevets afin d’exclure de la brevetabilité le matériel de sélection, les plantes, les animaux et la nourriture qui en est issue. Afin de freiner la main-mise de quelques grandes multinationales sur la chaine alimentaire.
Sur le même sujet : Industrie chimique, sociétés de biotechnologies et géants du trading contrôlent la chaîne alimentaire mondiale Photo : © Réseau Semences Paysannes
Notes
[1] Les
organisations de la coalition No Patent on Seeds ! sont Bionext
(Pays-Bas), La déclaration de Berne (Suisse), GeneWatch
(Grande-Bretagne), Greenpeace, Misereor (Allemagne), Development Fund
(Norvège), No Patents on Life (Allemagne), Red de Semillas (Espagne ),
Rete Semi Rurali (Italie), Réseau Semences Paysannes (France) et
Swissaid (Suisse).
Journal des bonnes nouvelles du 23/12/14
Une année qui se
termine sur des notes positives : nous n'allons
pas bouder notre plaisir. :-)
Cela valide en tout cas notre choix de vous permettre d'interpeller directement vos élus. Comme d'aucuns nous reprochent que notre système de signatures serait plus contraignant que nos concurrents nord américains moins regardants sur la qualité des signatures, nous ne pouvons trop que remercier tous ceux d'entre vous qui ont accepté de se créer un compte et de choisir les élus (député, maire, sénateurs, euro-députés) que vous pouvez interpeller. C'est ce qui nous permet de toucher rapidement tous ces élus et de les inciter à agir sans forcément attendre que vous soyez des millions.
Et même quand nos destinataires mettent en place des filtres pour éviter vos messages, nous savons qu'ils ont entendu le message qu'ils ne veulent plus lire. ;-)
Toute l'équipe de Cyber @cteurs vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année.
Ferme des 1000 vaches Système U répond par courrier postal : merci Jean marie
votre souris et votre porte-monnaie ont du pouvoir. :-)
AMENDEMENT PEC 215, MERCI POUR VOTRE MOBILISATION. RESTONS VIGILANTS, LE COMBAT CONTINUE
La PEC 215, qui donnerait aux grands propriétaires terriens tout droit de réviser bloquer ou attribuer des territoires appartenant depuis toujours aux peuples indigènes du Brésil, a finalement été "archivée"... ce qui ne veut pas dire grand chose à part qu'elle peut réapparaître dès l'année prochaine sous ce nom ou sous un autre. Merci à tous ceux qui ont écrit aux autorités brésiliennes sur notre invitation.
Cette victoire est aussi la vôtre.
Pour un registre européen des gérants de trusts : accord Parlement-Conseil sur les registres centraux
Les propriétaires ultimes d'entreprises seraient mentionnés dans des registres centraux dans les pays de l'UE. Ces registres seraient accessibles aux personnes ayant un "intérêt légitime", tels que les journalistes d'investigation ou d'autres citoyens concernés, selon un accord conclu entre les négociateurs du Parlement et du Conseil, mardi, concernant la proposition de directive européenne contre le blanchiment d'argent.
Voir en archives le communiqué que la députée verte visée nous a fait connaître
Projet d’accord UE-Canada : des choix importants de l’Assemblée nationale qui valent pour le GMT/TAFTA et les APEs
Le 23 novembre dernier, l’Assemblée nationale a adopté une Résolution dont l’importance ne peut échapper aux citoyennes et aux citoyens qui, en France, mais aussi dans un grand nombre de pays d’Europe, sont opposés à l’accord avec le Canada (CETA selon l’acronyme anglais) comme à l’accord avec les USA (TTIP selon l’acronyme anglais, mieux connu sous les sigles GMT ou TAFTA), comme à d’autres documents du même genre (la négociation sur les services – ACS ou TISA- ou les Accords de partenariat économique avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique – APEs). Car, ce que l’Assemblée nationale vient d’affirmer pour l’accord négocié avec le Canada vaut pour tous ces autres accords négociés dans le secret, sans mandat des peuples ou de leurs représentants.
Voir la suite
Transparence dans les industries extractives :
La loi qui introduit l’obligation pour les entreprises pétrolières, gazières, minières et forestières de publier tous les paiements faits à des gouvernements, projet par projet dans chaque pays où elles mènent des activités d’exploitation ou d’exploration, a été définitivement adoptée par le Parlement ce 17 décembre. Cette loi transpose en droit français les directives européennes Transparence et Comptable adoptées par le Parlement européen en juin 2013..../....
Si le vote de cette loi française est un progrès important dans la lutte contre la corruption, il reste cependant une occasion manquée pour les autorités françaises de combattre l’évasion fiscale.
Voir la suite
Cela valide en tout cas notre choix de vous permettre d'interpeller directement vos élus. Comme d'aucuns nous reprochent que notre système de signatures serait plus contraignant que nos concurrents nord américains moins regardants sur la qualité des signatures, nous ne pouvons trop que remercier tous ceux d'entre vous qui ont accepté de se créer un compte et de choisir les élus (député, maire, sénateurs, euro-députés) que vous pouvez interpeller. C'est ce qui nous permet de toucher rapidement tous ces élus et de les inciter à agir sans forcément attendre que vous soyez des millions.
Et même quand nos destinataires mettent en place des filtres pour éviter vos messages, nous savons qu'ils ont entendu le message qu'ils ne veulent plus lire. ;-)
Toute l'équipe de Cyber @cteurs vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année.
Ferme des 1000 vaches Système U répond par courrier postal : merci Jean marie
votre souris et votre porte-monnaie ont du pouvoir. :-)
AMENDEMENT PEC 215, MERCI POUR VOTRE MOBILISATION. RESTONS VIGILANTS, LE COMBAT CONTINUE
La PEC 215, qui donnerait aux grands propriétaires terriens tout droit de réviser bloquer ou attribuer des territoires appartenant depuis toujours aux peuples indigènes du Brésil, a finalement été "archivée"... ce qui ne veut pas dire grand chose à part qu'elle peut réapparaître dès l'année prochaine sous ce nom ou sous un autre. Merci à tous ceux qui ont écrit aux autorités brésiliennes sur notre invitation.
Cette victoire est aussi la vôtre.
Pour un registre européen des gérants de trusts : accord Parlement-Conseil sur les registres centraux
Les propriétaires ultimes d'entreprises seraient mentionnés dans des registres centraux dans les pays de l'UE. Ces registres seraient accessibles aux personnes ayant un "intérêt légitime", tels que les journalistes d'investigation ou d'autres citoyens concernés, selon un accord conclu entre les négociateurs du Parlement et du Conseil, mardi, concernant la proposition de directive européenne contre le blanchiment d'argent.
Voir en archives le communiqué que la députée verte visée nous a fait connaître
Projet d’accord UE-Canada : des choix importants de l’Assemblée nationale qui valent pour le GMT/TAFTA et les APEs
Le 23 novembre dernier, l’Assemblée nationale a adopté une Résolution dont l’importance ne peut échapper aux citoyennes et aux citoyens qui, en France, mais aussi dans un grand nombre de pays d’Europe, sont opposés à l’accord avec le Canada (CETA selon l’acronyme anglais) comme à l’accord avec les USA (TTIP selon l’acronyme anglais, mieux connu sous les sigles GMT ou TAFTA), comme à d’autres documents du même genre (la négociation sur les services – ACS ou TISA- ou les Accords de partenariat économique avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique – APEs). Car, ce que l’Assemblée nationale vient d’affirmer pour l’accord négocié avec le Canada vaut pour tous ces autres accords négociés dans le secret, sans mandat des peuples ou de leurs représentants.
Voir la suite
Transparence dans les industries extractives :
La loi qui introduit l’obligation pour les entreprises pétrolières, gazières, minières et forestières de publier tous les paiements faits à des gouvernements, projet par projet dans chaque pays où elles mènent des activités d’exploitation ou d’exploration, a été définitivement adoptée par le Parlement ce 17 décembre. Cette loi transpose en droit français les directives européennes Transparence et Comptable adoptées par le Parlement européen en juin 2013..../....
Si le vote de cette loi française est un progrès important dans la lutte contre la corruption, il reste cependant une occasion manquée pour les autorités françaises de combattre l’évasion fiscale.
Voir la suite
Muret : sauvons les platanes des allées Niel !
SIGNEZ LA PETITION
Sauvons 71 platanes centenaires de Muret (31)
Cette pétition doit être validée par la Communauté Avaaz avant publication
Pourquoi c'est important
Soixante et onze platanes centenaires sont menacés pour construire un parking souterrain payant !
Monsieur le Maire de Muret,
Lors
des dernières réunions publiques de décembre 2014, vous avez présenté
un projet d'aménagement des allées Niel qui décime à terme les platanes
centenaires. Vous avez précisé "qu’en grattant autour des arbres, en grignotant les racines, les arbres allaient mourir". De plus, vous avez insisté sur le fait, "qu’avec
le temps, ces arbres en bonne santé actuellement, allaient dans
quelques années attraper le chancre et qu’il faudrait de toute façon les
abattre”.
Ces arbres sains, plantés dans les années 1900, font partie intégrante du patrimoine Muretain. Le projet que vous avez présenté, met à mal ce patrimoine et son histoire, auquel beaucoup sont attachés.
Les
arbres nous protègent de la pollution et du dérèglement climatique que
nous connaissons. En effet, ils absorbent le CO2 et rejettent de
l’oxygène selon les principes de la photosynthèse. Défendons les, prenons-en soin !
Par ma signature, je vous demande, Monsieur le Maire :
1) d'annoncer officiellement la conservation des platanes des allées Niel, patrimoine muretain et régional,2) de lancer un projet collaboratif d'aménagement des allées Niel auquel tous les habitants pourront participer, et qui aura les caractéristiques suivantes : protection des platanes actuels, vue globale du ré-aménagement du centre ville, place importante aux modes de déplacement doux et collectifs.
Collectif : Sauvons les arbres des allées Niel
https://docs.google.com/document/d/1gnuRzFnmqTHH4N-oKSLyVld1CcP5F0me2FSNO5k_k7U/pub
Publiée Décembre 16, 2014
La police, invitée surprise de l’entretien préalable à licenciement d’un salarié sans papiers
Saliou B. travaille avec un nom d’emprunt,
comme nombre de personnes sans papiers, pour une
entreprise de nettoyage dont le siège est situé à
Vanves (92). Il travaille à temps partiel environ 2
heures par jour, en CDI.
Lors de la signature du contrat, Saliou ne
présente aucun papier, pas même la photocopie de la
pièce d'identité d'emprunt. L'entreprise ne fait pas
de vérifications et le contrat est signé en janvier
2014.
A partir de juin 2014, des retards de
paiement de ses heures de travail amènent le salarié
à se plaindre auprès de son employeur. Celui-ci
devient bizarrement très pointilleux sur l’identité
de son salarié. Il bloque le versement de ses
salaires mais ne lui demande pas de cesser son
activité.
Après 6 mois durant lesquels Saliou B. a
continué de travailler sans être payé, il se décide
à réclamer par courrier le paiement de ses salaires
et la rectification des bulletins de paie, et
informe son employeur qu’il saisira le conseil de
prud’hommes si ses droits ne sont pas rétablis.
L’employeur, pour toute réponse, le
convoque à un entretien préalable à licenciement le
17 décembre au matin ! Mais l'employeur ne s'est pas
contenté de convoquer son salarié ; il a également
prévenu la police, et dix minutes après le début de
l'entretien, une voiture de police arrive sur place.
C’est l’arrestation du salarié qui met fin à
l’entretien. Il est ensuite placé en garde à vue
pour usurpation d’identité,
puis transféré au centre de rétention de Plaisir
(78) d’où il risque
d’être expulsé de France à tout moment.
Les organisations signataires dénoncent
l’attitude de la police et rappellent que celle-ci a
omis de placer en garde à vue le véritable
délinquant : l’employeur, qui lui reste libre.
Est-il prévu qu'il fasse l'objet de poursuites ?
En effet, la dissimulation, même partielle,
d’heures de travail constitue un délit, et a pour
conséquences un manque à gagner en cotisations
perdues pour les organismes sociaux et la protection
sociale.
Par ailleurs, l’article L.8252-2 du code du
travail prévoit que le salarié étranger dépourvu de
titre de séjour a les mêmes droits au paiement des
salaires que les autres salariés. Il a aussi le
droit à être entendu lors d’un entretien préalable
pouvant aller jusqu’à son licenciement.
La police a, dans ce cas, permis à
l’employeur de continuer à s’exonérer de ses
obligations. Son intervention dans cette affaire a
de fait empêché la victime de faire valoir ses
droits devant la justice prud'homale ou pénale.
______________
En empêchant ce salarié de faire valoir
ses droits, et en permettant à l’employeur de
continuer à contrevenir au code du travail, la
police donne un signal symbolique inquiétant : en
plus de devoir se cacher, les salariés sans
papiers devront-ils renoncer à faire valoir leurs
droits ?
Les employeurs coupables d'abus et
exploitation d'une main-d'œuvre par nature
vulnérable seront-ils désormais protégés par les
forces de police ?
Dans un État de droit, cette attitude
est inacceptable. Nous demandons la libération
immédiate de Saliou B. et la saisine des services
de l’inspection du travail pour qu’une enquête
soit menée, le salarié rétabli dans ses droits et
l'employeur poursuivi pour les infractions qu'il a
commises.
Paris,
22 décembre 2014
Organisations signataires :
CGT-UD-Paris
CGT-UD-92
CNT-Solidarité ouvrière-Nettoyage-Région parisienne
Gisti
Sud-Travail-Ile-de-France
Syndicat de la magistrature (SM)
Union syndicale Solidaires
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