Les dossiers de Terrains de Luttes n°4
Depuis
30 ans, la remise en cause de l’Etat social s’est accompagnée, entre
autre, d’un développement de l’Etat pénal. Ce processus est caractérisé
par la multiplication des forces et des moyens de police ainsi que par
le recours plus systématique aux institutions carcérales.
Particulièrement fort aux Etats-Unis, ce mouvement n’ignore pas les pays
européens comme la France ou la Grande-Bretagne. La diminution des
moyens accordés aux politiques socio-éducatives de prise en charge des
délinquants, et spécifiquement des jeunes délinquants, est souvent mise
en avant. Dans ce dossier, Terrains de luttes souhaite revenir sur une
dimension moins visible mais tout aussi importante de cette redéfinition
de l’Etat : les transformations du métier d’éducateur ou de travailleur
social. En effet, ce ne sont pas seulement les moyens affectés au
travail socio-éducatif qui sont modifiés par la remise en cause de
l’Etat social mais également par les conditions de travail et le contenu
du métier.
Pour éclairer ces transformations,
Terrains de luttes a interrogé deux travailleurs sociaux : un éducateur
de la PJJ en France et un éducateur et militant anglais. Ils reviennent
sur la remise en cause de la dimension militante associée au départ à
leur métier, sur les transformations du recrutement des éducateurs et de
leur hiérarchie, sur le crédit de plus en plus important apporté à
l’expertise psychologique au détriment de la connaissance du terrain et
des jeunes, sur la bureaucratisation de ce secteur qui dépolitise leur
intervention.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire