Source : La dépêche
L'assemblée
générale des maires de Haute-Garonne s'ouvre aujourd'hui à Portet dans
un contexte tendu en présence de la ministre Jacqueline Gourault. La
«métropolisation» du département passe mal.
Les maires de Haute-Garonne sont au bord de la crise de nerfs. Déjà lassés par une fonction ingrate et plutôt mal rétribués pour les plus modestes d'entre eux, les élus accueillent avec inquiétude le souhait de l'Elysée de vouloir fusionner métropole et département sur le territoire de Toulouse Métropole. Jacqueline Gourault, la ministre auprès du ministre de l'Intérieur, qui doit rencontrer ce matin les maires de Haute-Garonne au cours de leur assemblée générale, pourrait être accueillie assez froidement.
Pour les responsables des collectivités locales extérieures à la métropole, la réforme que cherche à imposer Emmanuel Macron fait figure d'épouvantail. D'abord parce qu'elle s'inspire d'un cas particulier, le modèle lyonnais, ensuite parce qu'elle pourrait gréver à terme les finances des communes alimentées par le Département à partir de l'impôt collecté sur Toulouse Métropole. C'est d'ailleurs ce que dénonce le président PS du conseil départemental, Georges Méric, qui prédit la fin de l'égalité entre les territoires avec la mort programmée de l'actuel système de redistribution. «Avec ce projet, le conseil départemental ne s'occuperait que du rural et la métropole des territoires dynamiques», résume André Mandement, maire de Muret et président de la communauté d'agglomération du Muretain (CAM), voisine directe de la métropole toulousaine. Car l'avenir des territoires périurbains, comme ceux du rural et de la montagne, s'écrit en pointillé dans ce que l'Elysée qualifie déjà de «département résiduel».
«C'est une tentative de concentration, s'insurge M. Mandement. Y a-t-il une volonté d'absorption de la métropole ? Nous en tout cas ne nous sentons pas Toulousains. J'y vois le danger d'une recentralisation ainsi qu'un risque de détérioration du ratio emploi/habitant». Pourtant, le président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc, favorable à la réforme, préconise la mise en place d'un mécanisme pour redistribuer dans le département une partie de la richesse métropolitaine. Mais le maire de Muret est sceptique : «Nous vivons très mal la mainmise de la métropole. Si la réforme se fait, la solidarité de la métropole vers les autres territoires de Haute-Garonne ne s'exercera pas».
Le président du Sicoval et maire d'Ayguesvives, Jacques Oberti, ne veut pas devenir «le vassal de la métropole toulousaine. Si le Département n'est plus là pour faire respecter les équilibres, les habitants du rural vont être abandonnés. Si les recettes dynamiques restent dans les territoires dynamiques, seules les recettes des territoires ruraux reviendront au rural. On va générer de la paupérisation. Qui maintiendra alors les services dont la population a besoin».
En Haute-Garonne, selon l'association des maires, 42 maires ont abandonné leur mandat depuis quatre ans dont six pour non-cumul. Plusieurs anciens maires évoquent «un sentiment général de ras-le-bol» entre la suppression de la taxe d'habitation, la baisse des dotations de l'Etat aux communes ou la diminution des contrats aidés. «Dans les petites villes, le maire, et à la rigueur, sa secrétaire sont le principal point de contact auquel les habitants ont accès», explique le Cevipof (centre de recherches politiques de Science-Po). Dès qu'il y a un problème ou une fermeture de service public, même si c'est un enjeu national, le maire concentre toutes les attentions et toutes les critiques». Un phénomène accentué par la généralisation des communautés de communes, les maires perdant des compétences.
Les maires de Haute-Garonne sont au bord de la crise de nerfs. Déjà lassés par une fonction ingrate et plutôt mal rétribués pour les plus modestes d'entre eux, les élus accueillent avec inquiétude le souhait de l'Elysée de vouloir fusionner métropole et département sur le territoire de Toulouse Métropole. Jacqueline Gourault, la ministre auprès du ministre de l'Intérieur, qui doit rencontrer ce matin les maires de Haute-Garonne au cours de leur assemblée générale, pourrait être accueillie assez froidement.
Pour les responsables des collectivités locales extérieures à la métropole, la réforme que cherche à imposer Emmanuel Macron fait figure d'épouvantail. D'abord parce qu'elle s'inspire d'un cas particulier, le modèle lyonnais, ensuite parce qu'elle pourrait gréver à terme les finances des communes alimentées par le Département à partir de l'impôt collecté sur Toulouse Métropole. C'est d'ailleurs ce que dénonce le président PS du conseil départemental, Georges Méric, qui prédit la fin de l'égalité entre les territoires avec la mort programmée de l'actuel système de redistribution. «Avec ce projet, le conseil départemental ne s'occuperait que du rural et la métropole des territoires dynamiques», résume André Mandement, maire de Muret et président de la communauté d'agglomération du Muretain (CAM), voisine directe de la métropole toulousaine. Car l'avenir des territoires périurbains, comme ceux du rural et de la montagne, s'écrit en pointillé dans ce que l'Elysée qualifie déjà de «département résiduel».
«C'est une tentative de concentration, s'insurge M. Mandement. Y a-t-il une volonté d'absorption de la métropole ? Nous en tout cas ne nous sentons pas Toulousains. J'y vois le danger d'une recentralisation ainsi qu'un risque de détérioration du ratio emploi/habitant». Pourtant, le président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc, favorable à la réforme, préconise la mise en place d'un mécanisme pour redistribuer dans le département une partie de la richesse métropolitaine. Mais le maire de Muret est sceptique : «Nous vivons très mal la mainmise de la métropole. Si la réforme se fait, la solidarité de la métropole vers les autres territoires de Haute-Garonne ne s'exercera pas».
Le président du Sicoval et maire d'Ayguesvives, Jacques Oberti, ne veut pas devenir «le vassal de la métropole toulousaine. Si le Département n'est plus là pour faire respecter les équilibres, les habitants du rural vont être abandonnés. Si les recettes dynamiques restent dans les territoires dynamiques, seules les recettes des territoires ruraux reviendront au rural. On va générer de la paupérisation. Qui maintiendra alors les services dont la population a besoin».
42 démissions depuis 2014
Depuis les dernières élections municipales de 2014, 1 021 maires ont démissionné de leurs fonctions en France. Des départs volontaires mais aussi des démissions suite au cumul des mandats ou à la création de nouvelles communautés de communes. C'est 90 % de plus que sur la même période du mandat précédent. Une écrasante majorité des élus qui ont démissionné étaient à la tête de communes de moins de 2000 habitants.En Haute-Garonne, selon l'association des maires, 42 maires ont abandonné leur mandat depuis quatre ans dont six pour non-cumul. Plusieurs anciens maires évoquent «un sentiment général de ras-le-bol» entre la suppression de la taxe d'habitation, la baisse des dotations de l'Etat aux communes ou la diminution des contrats aidés. «Dans les petites villes, le maire, et à la rigueur, sa secrétaire sont le principal point de contact auquel les habitants ont accès», explique le Cevipof (centre de recherches politiques de Science-Po). Dès qu'il y a un problème ou une fermeture de service public, même si c'est un enjeu national, le maire concentre toutes les attentions et toutes les critiques». Un phénomène accentué par la généralisation des communautés de communes, les maires perdant des compétences.
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