Le Conseil national de la Résistance fut réactivé l'été 2008. Le CNR en Midi-Pyrénées est la déclinaison régionale de ce réseau organisé pour mener une résistance créatrice d'alternatives. Nous contribuons ainsi par notre action politique coopérative à construire Un Autre Monde...
"Créer, c'est Résister. Résister, c'est créer."
samedi 6 octobre 2018
Macron enterre la Sécu dans l’indifférence générale
En
supprimant les cotisations salariales chômage et maladie, Macron ne
s’attaque pas qu’à nos salaires, il détruit le principe fondateur de la
Sécurité sociale, son mode de financement autonome de l’État et des
actionnaires : la cotisation. Pour Gérard Filoche, il s’agit d’un « retournement historique » :
On a l’habitude depuis 50 ans de crier à la destruction de la Sécurité sociale : ordonnances Jeanneney [1], plans Barre [2], Juppé [3], contribution sociale généralisée de Rocard [4], lois Fillon [5], Douste-Blazy [6], autant de coups de boutoir contre cette formidable institution révolutionnaire arrachée à la Libération.
Mais force est de constater que malgré ces attaques répétées, de la Sécu, il en reste. Près de 500 milliards d’euros échappent encore chaque année à la gestion purement capitaliste [7].
Un pactole. Comment ce bastion assiégé a-t-il résisté envers et contre
tout ? Grâce à une invention modeste et parfaitement géniale : la cotisation, principe fondateur de la Sécu, « seule
création de richesse sans capital. La seule qui ne va pas dans la poche
des actionnaires mais est directement investie pour le bien-être des
citoyens », disait Croizat. C’est bien grâce à ce mécanisme de
cotisations dans des « caisses » abondées et gérées par les travailleurs
– et sur lesquelles l’État n’a donc pas la main – que les plans
successifs n’ont pas pu rogner la Sécu au-delà de ce qu’ils ont déjà
fait.
C’est à cela que s’attaque Macron aujourd’hui en supprimant les
cotisations salariales chômage et maladie, en transférant le financement
de la Sécu à l’impôt et aux patrons [8]. À leur bon vouloir, donc. Après l’avoir affaiblie pendant 50 ans, ils tentent aujourd’hui de tuer la Sécu en l’« étatisant ».
Il est temps de se relever, et de réclamer plutôt l’extension du principe simple de la cotisation à d’autres domaines. Regardez Gérard Filoche, qui l’explique mieux que personne.
La suppression des cotisations par le gouvernement Philippe en trois étapes : 1er janvier 2018 :
suppression totale de la cotisation salariale d’assurance maladie
baisse de la cotisation salariale d’assurance chômage de 2,40 % à 0,95 %
hausse de la CSG de 1,7 %, passant de 7,5 % à 9,2 %
1er octobre 2018 :
suppression totale de la cotisation salariale d’assurance chômage
1er octobre 2019 :
transformation du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) en baisse de cotisations patronales
Un entretien de Jérémie Younes avec Gérard Filoche, fondateur de la Gauche Démocratique & Sociale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire