Source : Nouvel Obs
Souvenons nous, c'était en Mai 2018.
Au moment où Monsanto est condamné pour le Glyphosate, nos députés ont refusé 2 mois plus tôt d'interdire le glyphosate dans nos cultures.
Alors,Mesdames et Messieurs les député-e-s, responsables mais pas coupables ?
Rappel :
Tard dans la nuit, l'Assemblée nationale a renoncé à fixer une date d'interdiction pour le glyphosate, cet herbicide classé cancérogène probable.
C'est
un engagement personnel d'Emmanuel Macron : l'interdiction du
glyphosate sur le territoire français d'ici à 2021 aurait pu être gravée
dans la loi par un amendement déposé par le député LREM Matthieu
Orphelin. Mais celui-ci a été rejeté dans la nuit de lundi à mardi par l'Assemblée nationale.
En tout, 63 députés ont veillé jusqu'à 2 heures du matin pour rejeter l'amendement (20 pour, 2 abstentions). Parmi eux, les chefs de file des députés LREM, Richard Ferrand, des députés MoDem, Marc Fesneau et des députés LR, Christian Jacob.
A noter que les groupes "insoumis", socialiste et communiste n'étaient représentés que par un député chacun. S'ils avaient été au complet au moment du vote, l'interdiction du glyphosate, et donc de l'herbicide fétiche de Monsanto "Roundup", aurait théoriquement pu être votée (plusieurs députés insoumis s'en sont expliqué depuis). L'amendement Orphelin, moins radical qu'un amendement de la députée non inscrite et ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho, également rejeté, prévoyait des dérogations possibles jusqu'en 2023.
(En gras, les chefs de file de groupes parlementaires.)
Le glyphosate a été classé parmi les cancérogènes probables chez l’homme en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Les villes n’ont plus le droit de l’utiliser dans les espaces ouverts au public depuis le 1er janvier, et les particuliers ne pourront plus l’acheter en magasin à partir de 2019. Mais les agriculteurs, principaux utilisateurs de ce désherbant très puissant et dont beaucoup jugent contraignantes les alternatives, sont pour l'heure exemptés.
Delphine Batho avait suscité la polémique mercredi dernier en affirmant que le syndicat industriel UIPP (réunissant Monsanto ou Bayer) avait eu accès à son amendement d'interdiction du glyphosate avant les parlementaires. Estimant que cet "exemple est rarissime", le président de l’Assemblée nationale François de Rugy a indiqué qu’une enquête menée en interne n’avait "pas permis de déterminer d’où venait la fuite".
T.V.
En tout, 63 députés ont veillé jusqu'à 2 heures du matin pour rejeter l'amendement (20 pour, 2 abstentions). Parmi eux, les chefs de file des députés LREM, Richard Ferrand, des députés MoDem, Marc Fesneau et des députés LR, Christian Jacob.
A noter que les groupes "insoumis", socialiste et communiste n'étaient représentés que par un député chacun. S'ils avaient été au complet au moment du vote, l'interdiction du glyphosate, et donc de l'herbicide fétiche de Monsanto "Roundup", aurait théoriquement pu être votée (plusieurs députés insoumis s'en sont expliqué depuis). L'amendement Orphelin, moins radical qu'un amendement de la députée non inscrite et ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho, également rejeté, prévoyait des dérogations possibles jusqu'en 2023.
Les 63 députés, région par région
Parmi les 63 députés qui ont refusé d'inscrire l'interdiction du glyphosate dans la loi, on trouve 36 LREM, 15 LR, 7 UDI / Constructifs, 4 MoDem et 1 communiste (Sébastien Jumel).(En gras, les chefs de file de groupes parlementaires.)
- Auvergne-Rhône-Alpes
Jean-Yves Bony | LR | Cantal |
Vincent Descœur | LR | Cantal |
Emmanuelle Anthoine | LR | Drôme |
Monique Limon | LREM | Isère |
Valéria Faure-Muntian | LREM | Loire |
Dino Cinieri | LR | Loire |
Valérie Thomas | LREM | Puy-de-Dôme |
- Bourgogne-Franche-Comté
Barbara Bessot Ballot | LREM | Haute-Saône |
Perrine Goulet | LREM | Nièvre |
Rémy Rebeyrotte | LREM | Saône-et-Loire |
Michèle Crouzet | LREM | Yonne |
- Bretagne
Richard Ferrand | LREM | Finistère |
Graziella Melchior | LREM | Finistère |
Florian Bachelier | LREM | Ille-et-Vilaine |
Laurence Maillart-Méhaignerie | LREM | Ille-et-Vilaine |
Gilles Lurton | LR | Ille-et-Vilaine |
Thierry Benoit | UDI / AI | Ille-et-Vilaine |
Jean-Michel Jacques | LREM | Morbihan |
Nicole Le Peih | LREM | Morbihan |
- Centre-Val-de-Loire
Guillaume Kasbarian | LREM | Eure-et-Loir |
Laure de La Raudière | UDI / AI | Eure-et-Loir |
Philippe Vigier | UDI / AI | Eure-et-Loir |
Sophie Auconie | UDI / AI | Indre-et-Loire |
Jean-Pierre Door | LR | Loiret |
Marc Fesneau | MoDem | Loir-et-Cher |
- Grand Est
Grégory Besson-Moreau | LREM | Aube |
Antoine Herth | UDI / AI | Bas-Rhin |
Éric Girardin | LREM | Marne |
Charles de Courson | UDI / AI | Marne |
Lise Magnier | UDI / AI | Marne |
- Hauts-de-France
Julien Dive | LR | Aisne |
Maxime Minot | LR | Oise |
Benoît Potterie | LREM | Pas-de-Calais |
Daniel Fasquelle | LR | Pas-de-Calais |
Jean-Claude Leclabart | LREM | Somme |
- Ile-de-France
Marie Guévenoux | LREM | Essonne |
Christine Hennion | LREM | Hauts-de-Seine |
Anne-Christine Lang | LREM | Paris |
Christian Jacob | LR | Seine-et-Marne |
Jean-Jacques Bridey | LREM | Val-de-Marne |
Jean François Mbaye | LREM | Val-de-Marne |
- Normandie
Bertrand Bouyx | LREM | Calvados |
Sébastien Leclerc | LR | Calvados |
Séverine Gipson | LREM | Eure |
Véronique Louwagie | LR | Orne |
Jérôme Nury | LR | Orne |
Xavier Batut | LREM | Seine-Maritime |
Sébastien Jumel | PC | Seine-Maritime |
- Nouvelle-Aquitaine
Jean-Baptiste Moreau | LREM | Creuse |
Jean-Marie Fiévet | LREM | Deux-Sèvres |
Véronique Hammerer | LREM | Gironde |
Sophie Mette | MoDem | Gironde |
Olivier Damaisin | LREM | Lot-et-Garonne |
Nicolas Turquois | MoDem | Vienne |
- Occitanie
Arnaud Viala | LR | Aveyron |
Olivier Gaillard | LREM | Gard |
Nicolas Démoulin | LREM | Hérault |
Philippe Huppé | LREM | Hérault |
Marie-Christine Verdier-Jouclas | LREM | Tarn |
- Pays-de-la-Loire
Sarah El Haïry | MoDem | Loire-Atlantique |
- Provence-Alpes-Côte d'Azur
Pascale Boyer | LREM | Hautes-Alpes |
Jean-Claude Bouchet | LR | Vaucluse |
- Français de l'étranger
Roland Lescure | LREM | Amérique du Nord |
Une liste à mettre en regard (même si elles ne se recoupent pas parfaitement) avec les régions les plus agricoles du pays : "l'Atlas de la France toxique"
(2016, éd. Arthaud), de l'association Robin des Bois, avait dressé la
carte des départements les plus consommateurs de glyphosate. Dans le top
10 figure le Finistère de Richard Ferrand – pas moins de 8 députés
bretons ont voté contre l'amendement Orphelin.
"S'il y avait de la mauvaise volonté..."
Richard Ferrand a justifié son vote et celui de ses 35 ouailles en rappelant qu'il y avait déjà "un engagement politique clair, du président de la République, du gouvernement et de la majorité". "A ce stade, soyons en confiance", plaide le président du groupe LREM, pour qui "l'objectif est commun" avec Matthieu Orphelin, mais "la méthode diffère" :"Mettons clairement en garde l'ensemble des acteurs pour leur dire que leur mobilisation est indispensable, que nous comptons sur eux pour bâtir la bonne solution de sortie. A défaut, s'il y avait de la mauvaise volonté, oui, la loi viendrait tirer les conclusions d'un refus de prendre en compte l'exigence à laquelle nous sommes confrontés.""Pas besoin de légiférer pour interdire", renchérit Laurence Maillart-Méhaignerie, députée LREM d'Ille-et-Vilaine. "Dans l'esprit des états généraux de l'alimentation, nous faisons confiance aux acteurs pour organiser la fin du glyphosate d'ici trois ans." Comme noté par "le Parisien", elle avait pourtant cosigné à l'automne dernier une tribune dans "le Monde" réclamant à l'UE d'interdire l'herbicide "le plus rapidement possible". Un revirement qui concerne deux autres députées LREM, Christine Hennion (Hauts-de-Seine) et Valérie Thomas (Puy-de-Dôme).
Le glyphosate a été classé parmi les cancérogènes probables chez l’homme en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Les villes n’ont plus le droit de l’utiliser dans les espaces ouverts au public depuis le 1er janvier, et les particuliers ne pourront plus l’acheter en magasin à partir de 2019. Mais les agriculteurs, principaux utilisateurs de ce désherbant très puissant et dont beaucoup jugent contraignantes les alternatives, sont pour l'heure exemptés.
Delphine Batho avait suscité la polémique mercredi dernier en affirmant que le syndicat industriel UIPP (réunissant Monsanto ou Bayer) avait eu accès à son amendement d'interdiction du glyphosate avant les parlementaires. Estimant que cet "exemple est rarissime", le président de l’Assemblée nationale François de Rugy a indiqué qu’une enquête menée en interne n’avait "pas permis de déterminer d’où venait la fuite".
T.V.
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