Source : Sciences et Avenir
L'astrophysicien
Hubert Reeves s'associe à une tribune publiée par
l'association Humanité & Biodiversité dont il est le président
d'honneur. Une tribune intitulée "Chronique d'une catastrophe annoncée".
La tribune de de l'astrophysicien Hubert Reeves à propos de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
©ISA HARSIN/SIPA
"Informé de la prise de position de l'association Humanité & Biodiversité, en tant que président d’honneur de cette association, je m’associe pleinement à la conclusion de ce plaidoyer", explique en préambule le célèbre astrophysicien Hubert Reeves. Le plaidoyer en question s'intitule "Chronique d'une catastrophe annoncée... que Humanité & Biodiversité se refuse à accepter !" En voici le texte :©ISA HARSIN/SIPA
NOTRE-DAME-DES-LANDES Chronique d'une catastrophe annoncée... et qui, de tant de manières, aurait pu être évitée.
Humanité et Biodiversité ne se consolera pas en se disant, et en disant : "on l'avait bien dit : un mauvais projet, une mauvaise analyse des alternatives possibles, une mauvaise consultation avec une question mal posée et un dossier d'information mal fait, et voilà le résultat...". Non, et même si par un heureux hasard ou par bonheur, des épisodes de violences sont évités, il reste que pourrait se réaliser un mauvais projet pour l'environnement comme pour les finances publiques, un projet qui laissera une profonde amertume dans l'esprit de tous ceux et toutes celles qui ont pris la peine de regarder le dossier de près, d’envisager et proposer des alternatives moins impactantes d’un point de vue social, environnemental et économique. Quand on est viscéralement hostile au règlement des conflits par la violence (ce qui anime les responsables de l’association Humanité et Biodiversité), on peut s’imaginer oser appeler à "la non-violence" ceux qui s'opposent au projet, et appeler à la "non-puissance" ceux qui s’autorisent à penser qu’ils ont raison avec 55% de oui à l'issue d'un referendum mal "ficelé" "et restreint géographiquement. "Ce n'est pas parce qu'on a tous les moyens d'exercer sa puissance qu'on doit le faire" écrivait Jacques Ellul dans son livre "Théologie et Technique - pour une éthique de la non-puissance". Ce ne serait ridicule, ni d'un côté, ni de l'autre. Et même en période électorale, il serait plus responsable et respectueux de la part de ceux qui exercent le "pouvoir" de sortir de ce conflit autrement que par la raison du plus fort. Suivre le sens de l'intérêt général, avec ouverture d'esprit et concertation, pour trouver la meilleure solution est essentiel pour accéder à un vivre ensemble harmonieux.
"Il est toujours possible d'arrêter un conflit
destructeur de destins et de valeurs démocratiques… La situation à
Notre-Dame-des-Landes offre cette opportunité: Humanité et Biodiversité
appelle nos responsables politiques à s’en saisir", commente Hubert Reeves. Il s’agit
d’éviter des affrontements qui, de musclés, pourraient devenir mortels.
Ajouter de la violence aux violences que subit déjà la société
française, est insupportable à qui souhaite une société apaisée. En
cette période pré-électorale, ne pas aviver les tensions sociales serait
plus conforme à ce que l’on attend du monde politique. La France
n’est-elle pas la patrie des philosophes des Lumières ?"Humanité et Biodiversité ne se consolera pas en se disant, et en disant : "on l'avait bien dit : un mauvais projet, une mauvaise analyse des alternatives possibles, une mauvaise consultation avec une question mal posée et un dossier d'information mal fait, et voilà le résultat...". Non, et même si par un heureux hasard ou par bonheur, des épisodes de violences sont évités, il reste que pourrait se réaliser un mauvais projet pour l'environnement comme pour les finances publiques, un projet qui laissera une profonde amertume dans l'esprit de tous ceux et toutes celles qui ont pris la peine de regarder le dossier de près, d’envisager et proposer des alternatives moins impactantes d’un point de vue social, environnemental et économique. Quand on est viscéralement hostile au règlement des conflits par la violence (ce qui anime les responsables de l’association Humanité et Biodiversité), on peut s’imaginer oser appeler à "la non-violence" ceux qui s'opposent au projet, et appeler à la "non-puissance" ceux qui s’autorisent à penser qu’ils ont raison avec 55% de oui à l'issue d'un referendum mal "ficelé" "et restreint géographiquement. "Ce n'est pas parce qu'on a tous les moyens d'exercer sa puissance qu'on doit le faire" écrivait Jacques Ellul dans son livre "Théologie et Technique - pour une éthique de la non-puissance". Ce ne serait ridicule, ni d'un côté, ni de l'autre. Et même en période électorale, il serait plus responsable et respectueux de la part de ceux qui exercent le "pouvoir" de sortir de ce conflit autrement que par la raison du plus fort. Suivre le sens de l'intérêt général, avec ouverture d'esprit et concertation, pour trouver la meilleure solution est essentiel pour accéder à un vivre ensemble harmonieux.
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