Source : Telerama
Suivie par près de 3 millions de
téléspectateurs ce jeudi 29 septembre, l'émission présentée par Elise
Lucet a diffusé un reportage choc sur le financement de la campagne de
Nicolas Sarkozy en 2012. Vous pouvez le (re)voir sur le site de France
Télévisions jusqu'au jeudi 6 octobre.
Implacable. C’est ce qui caractérise le mieux la fameuse enquête d’Envoyé spécial sur
le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2012, ou « affaire
Bygmalion », qui a été diffusée le jeudi 29 septembre, et qui a été
suivie par près de 3 millions de téléspectateurs (16% de part
d'audience), un joli score par rapport à l'audience de l'émission ancien
formule.
De quinze au départ, il y en aura au final... quarante-quatre, presque trois fois plus. L’idée vient alors de « déplacer la facturation », c’est-à-dire de facturer une (bonne) partie des meetings à l’UMP, et non plus sur les comptes de campagne. Evidemment, c'est totalement illégal. Là-dessus, deux versions s’affrontent : celle d’Attal, qui dit que la décision a été prise après Villepinte. Et celle de Lavrilleux, qui dit que cela n’a été décidé qu’a posteriori, le 6 mai, c'est-à-dire au soir du deuxième tour et de la défaite de Nicolas Sarkozy.
Moment fort du film : le journaliste d'Envoyé spécial se rend auprès de certains sous-traitants (fournisseurs d'écrans vidéos, de tribunes etc) pour savoir ce qu'ils ont réellement facturés pour certains meetings. Tous confirment la « comptabilité Attal », et pas celle des comptes de campagne, (très) largement sous-évaluée. D’autres factures, comme ceux des t-shirts ou de certains billets de train, auraient aussi été dissimulées, selon l’enquête. « L’important, c’était de gagner sans respecter la législation sur les comptes de campagne », finit par lâcher Jétrôme Lavrilleux. Dans l’affaire, Franck Attal est le seul à assumer ce système de double facturation. « Je ne peux imaginer que ni Nicolas Sarkozy ni Jean-François Copé n’aient été au courant », assène-t-il.
Malgré leurs nombreuses sollicitations, Nicolas Sarkozy n’a pas souhaité répondre aux questions d’Envoyé spécial. Les suites judiciaires démarrent à compter du 6 octobre, date à laquelle le juge pourrait demander un renvoi de l'ancien président devant le tribunal correctionnel.
>(Re)voir l'émission Envoyé Spécial du 29 septembre sur le site de France Télévisions
Comme on pouvait s’en douter depuis la diffusion d’un extrait au 20h de France 2 le 8 septembre, tout le film (à partir de 1h04) s’articule autour du témoignage de Franck Attal, cet ex-dirigeant de Bygmalion en charge de l'organisation des meetings. Qui raconte pour la première fois face à une caméra, et par le menu, comment les choses ont dérapé. Un premier meeting à Marseille, le 19 février 2012, est jugé décevant par l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy. Pas assez grandiose, pas assez clinquant. Son coût : 770 000 euros, quand même. Mais il faut faire mieux. Une meilleure lumière, des caméras qui bougent, façon steady-cam et Louma, un vrai réalisateur de télé... sont exigés pour monter en gamme. « Des moyens dignes du cinéma » résume Franck Attal, qui s’exécute.Surperproduction hollywoodienne
Dès le 7 mars, le directeur de campagne Guillaume Lambert reçoit une note d’avertissement des experts comptables qu’il ne va pas falloir dépenser plus, au risque de dépasser à terme le plafond autorisé pour une campagne présidentielle, à savoir 22,5 millions d’euros. Ça n’empêchera pas l’escalade. Le meeting de Villepinte, le 11 mars, est digne d’une surperproduction hollywoodienne, avec écran de 120 mètres de long et 70 000 personnes chauffées à blanc. Une image furtive prise lors de cet événement montre d’ailleurs le rôle central joué par Franck Attal dans la campagne : casque sur les oreilles, c'est lui qui est chargé d’accompagner le président candidat sur scène. « A ce moment-là, Jérôme Lavrilleux (directeur adjoint de la campgne, ndlr), me dit : “On a un sujet. Il va y avoir beaucoup plus de meetings que prévu. On va atteindre très vite les plafonds” », raconte Franck Attal dans le film.De quinze au départ, il y en aura au final... quarante-quatre, presque trois fois plus. L’idée vient alors de « déplacer la facturation », c’est-à-dire de facturer une (bonne) partie des meetings à l’UMP, et non plus sur les comptes de campagne. Evidemment, c'est totalement illégal. Là-dessus, deux versions s’affrontent : celle d’Attal, qui dit que la décision a été prise après Villepinte. Et celle de Lavrilleux, qui dit que cela n’a été décidé qu’a posteriori, le 6 mai, c'est-à-dire au soir du deuxième tour et de la défaite de Nicolas Sarkozy.
Une machine à faire des super meetings au prix d’une kermesse
A l’UMP, Jean-François Copé explique ne pas avoir été alerté de cette facturation au parti. Nicolas Sarkozy, qui est mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale », dit carrément ne pas connaître Franck Attal et n'avoir entendu parler de Bygmalion que récemment. Devant les factures impayées, Guy Alvès, l’un des deux fondateurs de l'agence avec Bastien Millot, confie face caméra avoir été contraint d’accepter ce système « au risque de couler [sa] boîte ». Au total, « cette machine à faire des super meetings au prix d’une kermesse », comme dit joliment le film, aurait servi à dissimuler 18 millions de dépassement à la commission des comptes de campagne. Exemple à Marseille : le meeting à 770 000 euros n'est facturé que 100 000 euros dans les comptes de campagne.Moment fort du film : le journaliste d'Envoyé spécial se rend auprès de certains sous-traitants (fournisseurs d'écrans vidéos, de tribunes etc) pour savoir ce qu'ils ont réellement facturés pour certains meetings. Tous confirment la « comptabilité Attal », et pas celle des comptes de campagne, (très) largement sous-évaluée. D’autres factures, comme ceux des t-shirts ou de certains billets de train, auraient aussi été dissimulées, selon l’enquête. « L’important, c’était de gagner sans respecter la législation sur les comptes de campagne », finit par lâcher Jétrôme Lavrilleux. Dans l’affaire, Franck Attal est le seul à assumer ce système de double facturation. « Je ne peux imaginer que ni Nicolas Sarkozy ni Jean-François Copé n’aient été au courant », assène-t-il.
Malgré leurs nombreuses sollicitations, Nicolas Sarkozy n’a pas souhaité répondre aux questions d’Envoyé spécial. Les suites judiciaires démarrent à compter du 6 octobre, date à laquelle le juge pourrait demander un renvoi de l'ancien président devant le tribunal correctionnel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire