Source: les Indigènes de la république
La commémoration du massacre de 1961 est
devenue aujourd’hui un rendez-vous incontournable pour beaucoup. Mais
trop souvent, cet évènement reste enfermé dans un récit historique sur
la guerre d’Algérie, qui se termine par « plus jamais ça! ». Or toutes
les conditions de ce terrible 17 octobre restent encore plus que jamais
d’actualité. Les guerres coloniales puis néocoloniales n’ont jamais
cessé, et la répression des résistances non plus. La police continue de
tuer, toujours les mêmes: Noirs, Arabes, Roms.
– Comme en 1961, la France mène des guerres impérialistes contre les peuples du Sud (Libye, Mali, Centrafrique, Syrie…)– Comme en 1961, elle mène une guerre sourde contre un « ennemi de l’intérieur ».
– Comme en 1961, nous vivons sous Etat d’urgence.
– Comme en 1961, cet Etat d’urgence vise une population spécifique.
– Comme en 1961, cette population vit dans une condition raciale inférieure, économiquement exploitée, et culturellement opprimée. Comme en 1961, la police contrôle, opprime et tue ces mêmes populations.
– Comme en 1961, les résistances sont criminalisées et brutalement réprimées.
Le 17 octobre 1961 représente une des formes les plus visibles et les plus violentes du Racisme d’Etat. Il est l’aboutissement d’un processus qui se reproduit aujourd’hui. Si les discours changent, le Racisme d’Etat, lui, reste. Tous les jours, des non-blanc.he.s sont tué.e.s par l’Etat Français. Tous les jours, nos dirigeant.e.s politiques déclarent la guerre à celleux considéré.e.s comme une menace : les musulman.e.s, les « terroristes », les « racailles ». Les mots ont changé, le rapport social est le même, le traitement policier aussi. Nous sommes tou.te.s concerné.e.s. La violence raciste d’état qui a tué Adama Traoré cet été et qui s’abat sur les quartiers populaires est le laboratoire de la répression générale du mouvement social.
C’est pourquoi nous vous invitons, à l’occasion du 55ème anniversaire de ce massacre colonial, à participer à une initiative qui tranche avec les commémorations habituelles. Une manifestation qui, comme en 1961, partira des quartiers populaires. Une manifestation contre les crimes policiers, le racisme d’Etat et les guerres impérialistes. Sur le parcours, nous nous arrêterons sur des lieux symboliques qui renvoient aux différentes dimensions du racisme d’Etat : rues symboliques du colonialisme et scènes de meurtres policier. A l’issue de cette marche, un rassemblement où toutes les forces, individuelles et collectives seront les bienvenues pour, ensemble organiser notre riposte politique.
A l’heure où le racisme d’Etat se radicalise, nous ne nous laisserons pas faire. 1961, même Etat, mêmes guerres, même police. Face au racisme d’Etat, organisons la contre-offensive !
Rendez-vous à l’Impasse du Bachaga Boualam (métro Bagatelle) samedi 15 octobre à 13h pour le départ de la marche.
Marche organisée par le Collectif pour l’Union Antiraciste et populaire 31 avec le soutien de Survie 31, Tahya Falastine, PIR Toulouse, Rages2Racisé-e-s, Coup pour Coup 31, OCML-VP, NPA31, ATTAC 31, Solidaires Etudiant-e-s.
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