dimanche 27 décembre 2015

Éolienne en kit, douche infinie, four solaire, les solutions open-source de la POC21

Source Mr Mondialisation

Alors que la 21e conférence des Nations autour des enjeux climatiques débutera à Paris dès le 30 novembre prochain dans des conditions particulières, de nombreuses initiatives écologiques s’organisent en parallèle depuis des mois. Ainsi, le projet POC21 investissait le château de Millemont l’été dernier, transformant le bâtiment historique en laboratoire d’idées altermondialistes… Plusieurs d’entre elles vont retenir notre attention.
« Oui au partage »
POC 21 pour Proof Of Concept. Si ces trois lettres évoquent également la réunion internationale, elles se veulent avant tout gage d’innovation. La devise du rassemblement était de présenter des produits « sexy comme Apple » mais « ouverts comme Wikipédia », c’est à dire, dont les plans et les connaissances liées à leur conception sont en consultation libre. Cet objectif témoigne de l’ancrage dans l’actualité des organisateurs. Ces derniers proviennent de deux organismes distincts «  OuiShare » littéralement  « oui au partage » et « Open State » qui encouragent les actes de transition par le design.
ChateauMillemont1-HD
OuiShare est un laboratoire d’idées parisien fondé en 2012, il est aujourd’hui l’un des acteurs principaux de l’économie collaborative en France. Adepte de l’open source, OuiShare s’appuie sur la libre distribution des données. De son côté, Open State regroupe des designers allemands, forts de plus de dix ans d’expérience.
Du 15 août au 20 septembre, près d’une centaine de designers, d’ingénieurs, et d’autodidactes se sont donc attelés à concevoir les maquettes d’objets hors du commun destinés à modérer nos émissions de déchets en tout genre, et plus largement notre consommation d’énergie. Sur les 200 propositions, 12 nouveautés ont été retenues au terme de 5 semaines de concertation et de fabrication. Leur faible coût, leur accessibilité et leur efficacité en terme de réduction de pollution ont joué dans la balance pour séduire le jury.
De l’éolienne à la douche, il n’y a qu’un pas
Parmi ces utopies réalistes, une éolienne capable de délivrer 1000 Watt sous 60km/heure de vent a notamment été sélectionnée. Tandis que le prix d’un tel outil se chiffre en plusieurs centaines d’euro chez les fournisseurs, une équipe de créateurs britanniques a élaboré un tutoriel enseignant la manière de monter, pour seulement 30euro, cet appareil producteur d’énergie. Le didacticiel est très complet, il compte près de 52 étapes pour que « monsieur tout le monde » soit en mesure de réaliser seul, en toute simplicité, sa propre éolienne. Six heures de travaux, et deux personnes sont nécessaires à la mise en place de l’éolienne. Un investissement léger immédiatement amorti.
serre_poc21
Parmi les autres projets, un hybride mi-bicyclette mi-tracteur s’est également distingué. Parfaitement adapté aux exploitations maraîchères, les outils fixés à l’arrière sont modulables à souhait. De fait, il est adapté à la coupe des herbes, au labourage et la position assise de l’utilisateur épargne son dos. Face aux importants coûts que représentent les machines électriques agricoles, le « bicitractor » apparaît comme une alternative répondant aux attentes des petits exploitants biologiques et de ceux qui expérimentent leur autonomie.
Enfin, on n’oubliera pas de citer la douche « éternelle » de Jason Selvarajan, un ingénieur finlandais de 29 ans. Le jeune homme a présenté son prototype de douche infinie capable de filtrer l’eau en temps réel pour la réinjecter propre dans le système. Son système dont les plans sont en partage libre ne coute que quelques euros et peut être monté soi-même en quelques heures.
Les jeunes français à l’honneur
Quant aux makers français, ils étaient à l’honneur, puisqu’ils sont à l’origine de 3 inventions retenues par le jurys. La première est une cuisine polyvalente. Elle regroupe notamment un vivier à poissons et une culture de végétaux s’associant en symbiose pour former une installation aquaponique d’intérieur (les déjections des poissons constituent l’engrais des légumes et des fruits). La seconde est une serre s’appuyant sur la permaculture et l’aquaponie. Et la dernière est un concentrateur solaire, fournissant, grâce à un système de miroirs, de l’énergie thermique à son utilisateur.
Ce rassemblement sous la bannière de la POC 21 illustre l’intérêt croissant que le monde attache à l’économie collaborative. Un monde du partage dont le succès semble aller de pair avec la lutte contre le dérèglement climatique et de manière générale contre les atteintes à notre environnement. Loin d’être une forme de régression comme ses détracteurs se plaisent à penser, elle est un mode de conception et de consommation novateur complètement adapté à nos besoins de citoyens modernes autant qu’à la mentalité de la jeune génération Y engagée



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