Le Monde.fr
Banque et éthique… deux mots rarement associés. Sa définition ? « Nous finançons des projets qui ont un impact social, culturel ou écologique. Nous garantissons une parfaite transparence sur la circulation de l'argent, en publiant l'intégralité de nos opérations. Evidemment, nous ne détenons aucun produit spéculatif et nous ne nous refinançons pas sur les marchés », détaille Frédéric Moukarim, directeur du développement.
INTÉRÊT CROISSANT
Inconnu du grand public, la Nef est bien implantée dans le monde associatif et l'économie sociale et solidaire. Elle propose plusieurs produits d'épargne – livrets bancaires, compte à terme… – et compte 33 400 sociétaires.
En plaçant leur argent à la Nef, les particuliers ne cherchent pas à maximiser leurs économies – les taux sont dans la fourchette du marché pour ce type de produits – mais à partager une partie ou la totalité du fruit de leurs intérêts. Ils savent aussi que cette épargne va servir à prêter de l'argent à des entreprises qui travaillent dans l'économie solidaire, l'environnement…
« Contrairement aux banques classiques, nous soutenons l'amorçage puisque 40 % de nos crédits sont alloués à des entreprises en création. Surtout, nous ne prenons pas seulement en compte l'aspect économique du dossier, nous nous intéressons à la motivation de l'entrepreneur, à l'impact social de son activité… Au final, notre méthode est efficace car nous enregistrons moins de 1 % de casse », explique Jean-Marc de Boni, le président du directoire.
Depuis 2007 et l'éclatement de la crise financière, la Nef suscite un intérêt croissant, avec une progression annuelle de 10 à 15 % du nombre d'ouvertures de comptes et un produit net bancaire qui atteignait 7,8 millions d'euros fin 2013. A titre de comparaison, celui de BNP Paribas s'élevait à 38,8 milliards d'euros à cette même date.
« ALTERNATIVE AU SYSTÈME BANCAIRE »
Alors pourquoi changer de statut ? « Les particuliers veulent une alternative au système bancaire. Encore faut-il le leur proposer, souligne Jean-Marc de Boni. Concrètement, en devenant une banque, nous allons offrir la palette de services d'une banque classique. Cela nous permet aussi de gérer directement les dépôts de nos sociétaires, stabiliser nos ressources et donc augmenter notre capacité de distribution de crédits. »
Jusqu'ici, la Nef proposait ses placements grâce à un partenariat avec le Crédit coopératif. Désormais, ils seront gérés totalement par la Nef. Et à terme, les moyens de paiement seront aussi disponibles.
Inutile toutefois de demander dès aujourd'hui une carte bancaire, tout cela se fera graduellement. Le livret est attendu pour le début de l'année prochaine, les comptes à vue fin 2015, puis viendront, l'année suivante, les moyens de paiements. Restera alors un enjeu de taille : convaincre, en dehors du cercle des militants, que cette banque éthique est possible.
Frédéric Cazenave
INTÉRÊT CROISSANT
Inconnu du grand public, la Nef est bien implantée dans le monde associatif et l'économie sociale et solidaire. Elle propose plusieurs produits d'épargne – livrets bancaires, compte à terme… – et compte 33 400 sociétaires.
En plaçant leur argent à la Nef, les particuliers ne cherchent pas à maximiser leurs économies – les taux sont dans la fourchette du marché pour ce type de produits – mais à partager une partie ou la totalité du fruit de leurs intérêts. Ils savent aussi que cette épargne va servir à prêter de l'argent à des entreprises qui travaillent dans l'économie solidaire, l'environnement…
« Contrairement aux banques classiques, nous soutenons l'amorçage puisque 40 % de nos crédits sont alloués à des entreprises en création. Surtout, nous ne prenons pas seulement en compte l'aspect économique du dossier, nous nous intéressons à la motivation de l'entrepreneur, à l'impact social de son activité… Au final, notre méthode est efficace car nous enregistrons moins de 1 % de casse », explique Jean-Marc de Boni, le président du directoire.
Depuis 2007 et l'éclatement de la crise financière, la Nef suscite un intérêt croissant, avec une progression annuelle de 10 à 15 % du nombre d'ouvertures de comptes et un produit net bancaire qui atteignait 7,8 millions d'euros fin 2013. A titre de comparaison, celui de BNP Paribas s'élevait à 38,8 milliards d'euros à cette même date.
« ALTERNATIVE AU SYSTÈME BANCAIRE »
Alors pourquoi changer de statut ? « Les particuliers veulent une alternative au système bancaire. Encore faut-il le leur proposer, souligne Jean-Marc de Boni. Concrètement, en devenant une banque, nous allons offrir la palette de services d'une banque classique. Cela nous permet aussi de gérer directement les dépôts de nos sociétaires, stabiliser nos ressources et donc augmenter notre capacité de distribution de crédits. »
Jusqu'ici, la Nef proposait ses placements grâce à un partenariat avec le Crédit coopératif. Désormais, ils seront gérés totalement par la Nef. Et à terme, les moyens de paiement seront aussi disponibles.
Inutile toutefois de demander dès aujourd'hui une carte bancaire, tout cela se fera graduellement. Le livret est attendu pour le début de l'année prochaine, les comptes à vue fin 2015, puis viendront, l'année suivante, les moyens de paiements. Restera alors un enjeu de taille : convaincre, en dehors du cercle des militants, que cette banque éthique est possible.
Journaliste au Monde