Le député Michel Lesage appelle à un « big bang territorial » pour la gestion de l'eau
La Gazette des Communes
Par L. Madoui 10/07/2013
Le « parlementaire en mission auprès du
gouvernement » appuie les orientations du projet de loi de décentralisation, qui
crée une compétence de gestion des milieux aquatiques, incombant aux communes et
à leurs groupements. Le rapport, remis le 2 juillet au Premier ministre et
présenté le 10 juillet à lAssemblée nationale, comporte 12 orientations,
déclinées en 70 propositions.
A bien y regarder, le « big bang territorial » que prône Michel Lesage nest pas à tout à fait un pavé dans la mare : le Rapport dévaluation de la politique de leau en France du député (PS) des Côtes dArmor défend une approche conforme à celle avancée par lexécutif dans son projet de loi sur la décentralisation.
Les milieux aquatiques confiés au bloc communal - Le « parlementaire en mission », chargé en février par le Premier ministre démettre des propositions pour « réorienter la politique » nationale, reprend lidée gouvernementale de confier aux communes et à leurs groupements la nouvelle mission de gestion des milieux aquatiques, créée par « lActe III ».
Dabord rattachée au troisième volet du projet de loi de décentralisation devant être discuté au Parlement après les municipales de mars 2014 -, la question des milieux aquatiques (art. 35 b et c) relève désormais, suite à un amendement sénatorial, du premier ensemble de mesures, quexaminera lAssemblée nationale en première lecture à partir du 16 juillet.
Michel Lesage sen remet donc au bloc communal, composé dacteurs institutionnels intervenant à une échelle administrative, et non aux acteurs fonctionnels opérant à léchelle dun bassin hydrographique que sont les Etablissements publics territoriaux de bassin (EPTB), quavait dans un premier temps retenus le gouvernement dans lavant-projet de loi de décembre 2012.
Considérés comme « léchelon pertinent » pour « structurer la nouvelle gouvernance de leau et permettre une réapproppriation par la puissance publique des politiques », les communes et EPCI sont néanmoins incités à se regrouper à léchelle du bassin versant, dans des EPTB ou dautres types de structures.
Le député-maire de Langueux préconise en outre la couverture du territoire par des Commissions locales de leau (Cle, dont il en existe aujourdhui 150), chargées délaborer des Schémas daménagement et de gestion des eaux (Sage).
Le financement en débat - Selon Michel Lesage, le modèle de financement est « à bout de souffle » : les recettes des services deau potable et dassainissement diminuent sous leffet de la baisse des volumes distribués et du recul des aides publiques, tandis que les dépenses à envisager sont considérables (eaux pluviales, inondations, renouvellement des réseaux).
Le principe selon lequel « leau paie leau » (la facture de lusager couvre lensemble des dépenses), déjà amplement écorné par la mobilisation de ressources budgétaires (aides de lEurope, des régions et départements), atteint donc ses limites.
Le député estime donc, dans son rapport, qu« il est indispensable et urgent quun débat national approfondi et sans tabou soit lancé sur le financement des politiques de leau », portant notamment sur le « mix facture-fiscalité » à mettre en uvre.
« Ce nest pas la facture qui va financer la lutte contre les inondations et la réparation des dommages, sujet sur lequel devra sexercer la solidarité », commentait lélu en présentant son rapport aux journalistes.
Pour gérer les cours deau et prévenir les crues, son rapport propose de créer une taxe de riveraineté (recouvrée auprès des propriétaires de cours deau) et une surtaxe déquipement à partir de la majoration de limpôt foncier.
Qualifiant de « slogan idiot lexpression leau paie leau », Michel Lesage juge, devant la presse, que « dès lors que leau est bien commun dintérêt général auquel tout le monde doit accéder, il doit être aussi financé par limpôt. Lécole nest pas financée par les seuls parents délèves, ni les transports par les seuls voyageurs, ni lhôpital par les seuls patients. » Concernant le financement de leau potable et de lassainissement, son rapport propose donc de « fiscaliser partiellement les recettes ».
Une Autorité nationale de leau - Le rapport plaide pour la création dune autorité de régulation du secteur de leau, unique activité de réseaux qui en est encore dépourvue. Une telle instance serait notamment chargée du suivi de prix des services deau et dassainissement et du contrôle des délégations de service public.
Elle sattacherait aussi à prévenir les conflits dintérêts, dans un secteur où les opérateurs privés sont largement représentés au sein des établissements publics (Office national de leau et des milieux aquatiques (Onema), agences de leau ) et où nombre de fonctionnaires exercent une partie de leur carrière dans les entreprises privées.
En matière de « démocratie de leau », Michel Lesage souhaite également quau sein des comités de bassin des agences de leau, les usagers domestiques et les associations de consommateurs et de protection de lenvironnement soient isolés dans un collège à part entière, distinct de celui de lensemble des usagers, où les industriels et agriculteurs exercent un poids prépondérant.
« Les usagers domestiques acquittent 85 % des redevances versées aux agences et ne représentent que 3 % des membres des comités de bassin, observe le député. Sur le bassin Loire-Bretagne, les associations environnementales et de consommateurs ont choisi de ne plus siéger. » La mise en place dun collège dédié à la société civile doit, selon Michel Lesage, se retrouver dans lensemble des instances nationales (Onema) et locales (Cle).
Les Echos Par Myriam Chauvot | 10/07
Abondant dans le sens des associations de défense des consommateurs, le rapport commandé par Matignon au député socialiste Michel Lesage dénonce la sur-représentation dans les agences de leau des agriculteurs, qui sont les principaux pollueurs.
Le rapport Lesage sur la politique de gestion de leau en France donne raison aux associations de consommateurs - AFP
Le rapport Lesage sur la politique de gestion de leau en France donne raison aux associations de consommateurs - AFP
Le rapport Lesage sur la politique de gestion de leau en France donne raison aux associations de consommateurs - AFP
Cest une victoire éclatante pour les associations de défense des consommateurs. Le rapport remis au premier ministre par le député socialiste des Côtes-dArmor Michel Lesage sur la politique française de gestion de leau a abondé dans leur sens en mettant gravement en cause le fonctionnement actuel des six agences de l'eau. « il faut un recentrage...le terme est faible, il existe dautres possibilités qui iraient plus loin », a lâché Michel Lesage au terme de la présentation aux media de son rapport de 200 pages. Assis à ses côtés, le député d Europe Ecologie Les Verts, François-Michel Lambert, opine.
« UFC Que Choisir » avait dénoncé dans un dossier paru en juillet « une gestion de leau décidée par les lobbys ». Michel Lesage abonde dans ce sens. « Aujourdhui, dans la composition du conseil dadministration des agences de leau (les comités de bassin), les usagers ne représentent que 40%, et seulement 25% au conseil national de leau, 20% à loffice national de leau et des milieux aquatiques (Onema)... », énumère t-il. Les entreprises et surtout les agriculteurs, pourtant les principaux pollueurs, sont davantage représentés proportionnellement et disposent de surcroît du soutien dexperts et de juristes, qui manquent cruellement aux usagers et représentants de la société civile (associations environnementales etc), doù, pour ces derniers, une difficulté daccès aux informations et un moindre poids dans les décisions. « Il faut un débat national, et créer un quatrième collège pour les usagers » afin de mieux les représenter dans les agences de leau, préconise Michel Lesage, qui souligne par ailleurs léchec de lOnema, créé il n'y a que quelques années et dont linutilité est déjà soulignée. « Les résultats nont pas été au rendez-vous, remarque Michel Lesage, LOnema est opérateur et régulateur, doù des risques élevés de conflits dintérêt, il faut une autorité nationale indépendante, qui aident les élus locaux à choisir entre la gestion de leau en régie publique ou en délégation » aux opérateurs privés.
Le financement de la politique nationale de leau est aussi à revoir. Actuellement, les ménages usagers assurent 86% du financement des agences de leau, contre 4% pour les agriculteurs, principaux pollueurs, et 10% pour les industriels. Il faut donc réformer la contribution financière des agriculteurs, en application du principe « pollueur payeur ». Laugmentation de leur contribution financière pénaliserait la compétitivité de lagriculture française au plus mauvais moment, arguent les opposants comme Antoine Frérot, PDG de Veolia. « Lagriculture française est passée du premier rang mondial au troisième derrière lAllemagne et les Pays-Bas et le Brésil sapprête à passer devant », reconnaît Michel Lesage qui préconise donc un mécanisme compensatoire dédommageant les agriculteurs qui font des efforts de diminution de leur pollution. Par ailleurs, le financement doit aussi être revu car « les recettes sont en forte régression, la consommation deau des ménages diminuant régulièrement, alors quil y a de forts besoins, poursuit le député. Il faut que le système de financement repose non seulement sur les tarifs de leau comme aujourdhui mais aussi sur une fiscalité : limpôt est un outil de solidarité », qui permettrait de faire payer entreprises et agriculteurs.
Dernier axe fort du rapport : la préconisation de déléguer aux collectivités territoriales la gestion globale de leau, et pas seulement certains aspects comme les inondations. A cet effet, un amendement a du reste été introduit (article 35 B et C) dans le projet de loi sur la décentralisation actuellement en examen au parlement. Cette décentralisation saccompagne, dans le rapport par une préférence marquée pour une gestion de leau en régie publique plutôt que par délégation à des opérateurs privés. Ces derniers, qui gèrent actuellement les services dassainissement pour 52% de la population et les services deau potable pour 70% des ménages, ne sont pas perçus par Michel Lesage comme travaillant nécessairement dans lintérêt général. « Il faut une réappropriation de la gestion de leau par la puissance publique », insiste t-il lors de la présentation de son rapport, évoquant une « financiarisation » et un « court termisme » induits par la délégation au privé.
Ce rapport est destiné à alimenter la prochaine conférence environnementale des 20 et 21 septembre, axée sur leau e lénergie, « ainsi que les réflexions du Comité Interministériel pour la modernisation de laction publique (Cimap), qui formulera des recommandations en fin dannée sur les politiques publiques », précise Michel Lesage. Une réforme en profondeur des structures de gestion de leau parait de plus en plus probable, au vu des prises de position tant du député socialiste que de son alter ego François-Michel Lambert, en charge des questions de leau chez EELV, qui a déjà été à lorigine de la pétition européenne ayant contraint le commissaire européen Michel Barnier à retirer leau et lénergie du champ du projet de directive sur les concessions.
A bien y regarder, le « big bang territorial » que prône Michel Lesage nest pas à tout à fait un pavé dans la mare : le Rapport dévaluation de la politique de leau en France du député (PS) des Côtes dArmor défend une approche conforme à celle avancée par lexécutif dans son projet de loi sur la décentralisation.
Les milieux aquatiques confiés au bloc communal - Le « parlementaire en mission », chargé en février par le Premier ministre démettre des propositions pour « réorienter la politique » nationale, reprend lidée gouvernementale de confier aux communes et à leurs groupements la nouvelle mission de gestion des milieux aquatiques, créée par « lActe III ».
Dabord rattachée au troisième volet du projet de loi de décentralisation devant être discuté au Parlement après les municipales de mars 2014 -, la question des milieux aquatiques (art. 35 b et c) relève désormais, suite à un amendement sénatorial, du premier ensemble de mesures, quexaminera lAssemblée nationale en première lecture à partir du 16 juillet.
Michel Lesage sen remet donc au bloc communal, composé dacteurs institutionnels intervenant à une échelle administrative, et non aux acteurs fonctionnels opérant à léchelle dun bassin hydrographique que sont les Etablissements publics territoriaux de bassin (EPTB), quavait dans un premier temps retenus le gouvernement dans lavant-projet de loi de décembre 2012.
Considérés comme « léchelon pertinent » pour « structurer la nouvelle gouvernance de leau et permettre une réapproppriation par la puissance publique des politiques », les communes et EPCI sont néanmoins incités à se regrouper à léchelle du bassin versant, dans des EPTB ou dautres types de structures.
Le député-maire de Langueux préconise en outre la couverture du territoire par des Commissions locales de leau (Cle, dont il en existe aujourdhui 150), chargées délaborer des Schémas daménagement et de gestion des eaux (Sage).
Le financement en débat - Selon Michel Lesage, le modèle de financement est « à bout de souffle » : les recettes des services deau potable et dassainissement diminuent sous leffet de la baisse des volumes distribués et du recul des aides publiques, tandis que les dépenses à envisager sont considérables (eaux pluviales, inondations, renouvellement des réseaux).
Le principe selon lequel « leau paie leau » (la facture de lusager couvre lensemble des dépenses), déjà amplement écorné par la mobilisation de ressources budgétaires (aides de lEurope, des régions et départements), atteint donc ses limites.
Le député estime donc, dans son rapport, qu« il est indispensable et urgent quun débat national approfondi et sans tabou soit lancé sur le financement des politiques de leau », portant notamment sur le « mix facture-fiscalité » à mettre en uvre.
« Ce nest pas la facture qui va financer la lutte contre les inondations et la réparation des dommages, sujet sur lequel devra sexercer la solidarité », commentait lélu en présentant son rapport aux journalistes.
Pour gérer les cours deau et prévenir les crues, son rapport propose de créer une taxe de riveraineté (recouvrée auprès des propriétaires de cours deau) et une surtaxe déquipement à partir de la majoration de limpôt foncier.
Qualifiant de « slogan idiot lexpression leau paie leau », Michel Lesage juge, devant la presse, que « dès lors que leau est bien commun dintérêt général auquel tout le monde doit accéder, il doit être aussi financé par limpôt. Lécole nest pas financée par les seuls parents délèves, ni les transports par les seuls voyageurs, ni lhôpital par les seuls patients. » Concernant le financement de leau potable et de lassainissement, son rapport propose donc de « fiscaliser partiellement les recettes ».
Une Autorité nationale de leau - Le rapport plaide pour la création dune autorité de régulation du secteur de leau, unique activité de réseaux qui en est encore dépourvue. Une telle instance serait notamment chargée du suivi de prix des services deau et dassainissement et du contrôle des délégations de service public.
Elle sattacherait aussi à prévenir les conflits dintérêts, dans un secteur où les opérateurs privés sont largement représentés au sein des établissements publics (Office national de leau et des milieux aquatiques (Onema), agences de leau ) et où nombre de fonctionnaires exercent une partie de leur carrière dans les entreprises privées.
En matière de « démocratie de leau », Michel Lesage souhaite également quau sein des comités de bassin des agences de leau, les usagers domestiques et les associations de consommateurs et de protection de lenvironnement soient isolés dans un collège à part entière, distinct de celui de lensemble des usagers, où les industriels et agriculteurs exercent un poids prépondérant.
« Les usagers domestiques acquittent 85 % des redevances versées aux agences et ne représentent que 3 % des membres des comités de bassin, observe le député. Sur le bassin Loire-Bretagne, les associations environnementales et de consommateurs ont choisi de ne plus siéger. » La mise en place dun collège dédié à la société civile doit, selon Michel Lesage, se retrouver dans lensemble des instances nationales (Onema) et locales (Cle).
Les Echos Par Myriam Chauvot | 10/07
Abondant dans le sens des associations de défense des consommateurs, le rapport commandé par Matignon au député socialiste Michel Lesage dénonce la sur-représentation dans les agences de leau des agriculteurs, qui sont les principaux pollueurs.
Le rapport Lesage sur la politique de gestion de leau en France donne raison aux associations de consommateurs - AFP
Le rapport Lesage sur la politique de gestion de leau en France donne raison aux associations de consommateurs - AFP
Le rapport Lesage sur la politique de gestion de leau en France donne raison aux associations de consommateurs - AFP
Cest une victoire éclatante pour les associations de défense des consommateurs. Le rapport remis au premier ministre par le député socialiste des Côtes-dArmor Michel Lesage sur la politique française de gestion de leau a abondé dans leur sens en mettant gravement en cause le fonctionnement actuel des six agences de l'eau. « il faut un recentrage...le terme est faible, il existe dautres possibilités qui iraient plus loin », a lâché Michel Lesage au terme de la présentation aux media de son rapport de 200 pages. Assis à ses côtés, le député d Europe Ecologie Les Verts, François-Michel Lambert, opine.
« UFC Que Choisir » avait dénoncé dans un dossier paru en juillet « une gestion de leau décidée par les lobbys ». Michel Lesage abonde dans ce sens. « Aujourdhui, dans la composition du conseil dadministration des agences de leau (les comités de bassin), les usagers ne représentent que 40%, et seulement 25% au conseil national de leau, 20% à loffice national de leau et des milieux aquatiques (Onema)... », énumère t-il. Les entreprises et surtout les agriculteurs, pourtant les principaux pollueurs, sont davantage représentés proportionnellement et disposent de surcroît du soutien dexperts et de juristes, qui manquent cruellement aux usagers et représentants de la société civile (associations environnementales etc), doù, pour ces derniers, une difficulté daccès aux informations et un moindre poids dans les décisions. « Il faut un débat national, et créer un quatrième collège pour les usagers » afin de mieux les représenter dans les agences de leau, préconise Michel Lesage, qui souligne par ailleurs léchec de lOnema, créé il n'y a que quelques années et dont linutilité est déjà soulignée. « Les résultats nont pas été au rendez-vous, remarque Michel Lesage, LOnema est opérateur et régulateur, doù des risques élevés de conflits dintérêt, il faut une autorité nationale indépendante, qui aident les élus locaux à choisir entre la gestion de leau en régie publique ou en délégation » aux opérateurs privés.
Le financement de la politique nationale de leau est aussi à revoir. Actuellement, les ménages usagers assurent 86% du financement des agences de leau, contre 4% pour les agriculteurs, principaux pollueurs, et 10% pour les industriels. Il faut donc réformer la contribution financière des agriculteurs, en application du principe « pollueur payeur ». Laugmentation de leur contribution financière pénaliserait la compétitivité de lagriculture française au plus mauvais moment, arguent les opposants comme Antoine Frérot, PDG de Veolia. « Lagriculture française est passée du premier rang mondial au troisième derrière lAllemagne et les Pays-Bas et le Brésil sapprête à passer devant », reconnaît Michel Lesage qui préconise donc un mécanisme compensatoire dédommageant les agriculteurs qui font des efforts de diminution de leur pollution. Par ailleurs, le financement doit aussi être revu car « les recettes sont en forte régression, la consommation deau des ménages diminuant régulièrement, alors quil y a de forts besoins, poursuit le député. Il faut que le système de financement repose non seulement sur les tarifs de leau comme aujourdhui mais aussi sur une fiscalité : limpôt est un outil de solidarité », qui permettrait de faire payer entreprises et agriculteurs.
Dernier axe fort du rapport : la préconisation de déléguer aux collectivités territoriales la gestion globale de leau, et pas seulement certains aspects comme les inondations. A cet effet, un amendement a du reste été introduit (article 35 B et C) dans le projet de loi sur la décentralisation actuellement en examen au parlement. Cette décentralisation saccompagne, dans le rapport par une préférence marquée pour une gestion de leau en régie publique plutôt que par délégation à des opérateurs privés. Ces derniers, qui gèrent actuellement les services dassainissement pour 52% de la population et les services deau potable pour 70% des ménages, ne sont pas perçus par Michel Lesage comme travaillant nécessairement dans lintérêt général. « Il faut une réappropriation de la gestion de leau par la puissance publique », insiste t-il lors de la présentation de son rapport, évoquant une « financiarisation » et un « court termisme » induits par la délégation au privé.
Ce rapport est destiné à alimenter la prochaine conférence environnementale des 20 et 21 septembre, axée sur leau e lénergie, « ainsi que les réflexions du Comité Interministériel pour la modernisation de laction publique (Cimap), qui formulera des recommandations en fin dannée sur les politiques publiques », précise Michel Lesage. Une réforme en profondeur des structures de gestion de leau parait de plus en plus probable, au vu des prises de position tant du député socialiste que de son alter ego François-Michel Lambert, en charge des questions de leau chez EELV, qui a déjà été à lorigine de la pétition européenne ayant contraint le commissaire européen Michel Barnier à retirer leau et lénergie du champ du projet de directive sur les concessions.
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