La recherche de logement, quelle galère ! Les visites d’appartement
sans fenêtre, la cage à lapin au dernier étage sans ascenseur, le studio
au prix d’un T3… Quant aux loyers, ils ne cessent d’augmenter (+2,38%
au deuxième semestre 2008) et pèsent de plus en plus dans les budgets
des ménages. Et si la solution résidait dans l’habitat associatif ?
En France, seulement 433 000 des 1,2 million de demandeurs de logement social ont pu accéder au parc HLM en 2006. Ce type d’habitat montre-t-il ses limites ? D’autant que le dernier projet de loi sur le logement prévoit d’assouplir la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbains) en permettant d’inclure les programmes immobiliers d’accession sociale à la propriété dans les 20% de logements locatifs sociaux.
Autrement dit : les 400 maires (sur 730) qui n’ont toujours pas atteint les quotas obligatoires pourraient comptabiliser les constructions de ménages plus aisés que ceux visés prioritairement par la loi SRU. Les associations d’aide au logement sont sur le pied de guerre. D’autres préconisent de supprimer les HLM et de subventionner les ménages plutôt que les habitations. Du côté de la propriété, le tableau n’est guère plus optimiste. Dernièrement, le rehaussement des taux d’intérêt rend l’accès au crédit bancaire de plus en plus difficile pour les particuliers.
Alors, propriétaire ou locataire ? Loin du tapage médiatique, les particuliers s’interrogent. Et finalement, pourquoi pas les deux ?
L’habitat coopératif, la solution ?
La solution se trouve peut-être hors de nos frontières : Suisses, Danois, Norvégiens et Québécois ont opté pour l’habitat coopératif. Le concept : mettre en commun des ressources humaines et matérielles pour accéder à un logement de qualité, tout en favorisant un style de vie basé sur l’échange et la responsabilité. Si l’idée paraît simple, la concrétisation se révèle plus complexe.
Dans les pays pionniers, les coopératives, très nombreuses, servent de relais aux autorités publiques en matière d’habitations mixtes et de logement social : 50 000 habitants au Québec, 17% du parc immobilier en Norvège, 10% en Suède. En France, ce modèle, qui avait connu un certain essor dans les années 1950-60 avant de disparaître au profit des HLM dans les années 70, refait surface. Des associations se créent pour accompagner les porteurs de projet.
Au dire des résidents, nul besoin d’être une bande d’amis pour se lancer dans un projet de coopérative. Le désir de vivre dans un logement convivial, un naturel plutôt sociable et une vision pas trop figée de sa maison idéale sont les ingrédients de base. Les relations avec les futurs voisins sont testées dès la première phase du projet.
Les coopérateurs confrontent leurs intérêts et établissent des plans de construction (ou de rénovation) en fonction de leurs besoins et du cadre de vie auquel ils aspirent. A noter que très souvent, la dimension écologique fait partie intégrante de la conception du bâtiment coopératif. Ensuite, ils avancent en commun une partie du capital (entre 5% et 20% suivant les pays et les projets) et empruntent le reste auprès d’une banque.
Des résidents à la fois propriétaires et locataires
Comme dans toutes coopératives, les membres ont un double statut. Détenteurs de parts sociales (proportionnellement à la superficie de leur futur appartement), ils deviennent propriétaires (collectivement) des biens acquis par la coopérative et bénéficient du droit de participer aux décisions. « Quel que soit le capital apporté, le principe “ une personne, une voix ” garantit le fonctionnement démocratique de la structure » explique Bertille Darragon, permanente de l’association française Habicoop.
D’autre part, les habitants sont locataires :
ils versent un loyer à la coopérative qui correspond au coût réel du
logement (frais de fonctionnement et remboursement de l’emprunt). Ces
loyers se situent généralement dans le bas de la fourchette des prix de
l’immobilier et demeurent inchangés au fil des ans. En cas de départ
d’un coopérateur, la vente des parts sociales ne peut donner lieu à
aucune plus-value. Un bien immobilier qui entre dans le système
coopératif n’est donc plus soumis à la spéculation immobilière. Les
habitants restent maîtres des lieux, mais aussi des prix.
Si l’argument budgétaire semble convaincant, « le style de vie » est toujours la réponse qui arrive en tête lorsqu’on interroge les coopérateurs sur leur choix. « Quelle alternative existe-t-il entre la villa individuelle cachée derrière sa haie de thuyas et le squat collectif ? », caricature Philippe Schneider, habitant de la coopérative Inti (Suisse). Invariablement, les habitants affirment rechercher un mode de vie qui intègre le partage, la solidarité, l’entraide entre voisins.
La mixité sociale est encouragée par les loyers modérés et la mutualisation de l’apport financier qui permet d’accéder au crédit bancaire. Dans le cas du « village vertical », projet lyonnais qui devrait voir le jour en 2011, les coopérateurs pensent réserver un appartement à une association de solidarité pour les sans-logis. Le même type de partenariat existe pour permettre la venue de personnes âgées ou en situation de dépendance. Pour Philippe Schneider, « l’immeuble est comme une petite société » :
En France, seulement 433 000 des 1,2 million de demandeurs de logement social ont pu accéder au parc HLM en 2006. Ce type d’habitat montre-t-il ses limites ? D’autant que le dernier projet de loi sur le logement prévoit d’assouplir la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbains) en permettant d’inclure les programmes immobiliers d’accession sociale à la propriété dans les 20% de logements locatifs sociaux.
Autrement dit : les 400 maires (sur 730) qui n’ont toujours pas atteint les quotas obligatoires pourraient comptabiliser les constructions de ménages plus aisés que ceux visés prioritairement par la loi SRU. Les associations d’aide au logement sont sur le pied de guerre. D’autres préconisent de supprimer les HLM et de subventionner les ménages plutôt que les habitations. Du côté de la propriété, le tableau n’est guère plus optimiste. Dernièrement, le rehaussement des taux d’intérêt rend l’accès au crédit bancaire de plus en plus difficile pour les particuliers.
Alors, propriétaire ou locataire ? Loin du tapage médiatique, les particuliers s’interrogent. Et finalement, pourquoi pas les deux ?
L’habitat coopératif, la solution ?
La solution se trouve peut-être hors de nos frontières : Suisses, Danois, Norvégiens et Québécois ont opté pour l’habitat coopératif. Le concept : mettre en commun des ressources humaines et matérielles pour accéder à un logement de qualité, tout en favorisant un style de vie basé sur l’échange et la responsabilité. Si l’idée paraît simple, la concrétisation se révèle plus complexe.
Dans les pays pionniers, les coopératives, très nombreuses, servent de relais aux autorités publiques en matière d’habitations mixtes et de logement social : 50 000 habitants au Québec, 17% du parc immobilier en Norvège, 10% en Suède. En France, ce modèle, qui avait connu un certain essor dans les années 1950-60 avant de disparaître au profit des HLM dans les années 70, refait surface. Des associations se créent pour accompagner les porteurs de projet.
Au dire des résidents, nul besoin d’être une bande d’amis pour se lancer dans un projet de coopérative. Le désir de vivre dans un logement convivial, un naturel plutôt sociable et une vision pas trop figée de sa maison idéale sont les ingrédients de base. Les relations avec les futurs voisins sont testées dès la première phase du projet.
Les coopérateurs confrontent leurs intérêts et établissent des plans de construction (ou de rénovation) en fonction de leurs besoins et du cadre de vie auquel ils aspirent. A noter que très souvent, la dimension écologique fait partie intégrante de la conception du bâtiment coopératif. Ensuite, ils avancent en commun une partie du capital (entre 5% et 20% suivant les pays et les projets) et empruntent le reste auprès d’une banque.
Des résidents à la fois propriétaires et locataires
Comme dans toutes coopératives, les membres ont un double statut. Détenteurs de parts sociales (proportionnellement à la superficie de leur futur appartement), ils deviennent propriétaires (collectivement) des biens acquis par la coopérative et bénéficient du droit de participer aux décisions. « Quel que soit le capital apporté, le principe “ une personne, une voix ” garantit le fonctionnement démocratique de la structure » explique Bertille Darragon, permanente de l’association française Habicoop.
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Si l’argument budgétaire semble convaincant, « le style de vie » est toujours la réponse qui arrive en tête lorsqu’on interroge les coopérateurs sur leur choix. « Quelle alternative existe-t-il entre la villa individuelle cachée derrière sa haie de thuyas et le squat collectif ? », caricature Philippe Schneider, habitant de la coopérative Inti (Suisse). Invariablement, les habitants affirment rechercher un mode de vie qui intègre le partage, la solidarité, l’entraide entre voisins.
La mixité sociale est encouragée par les loyers modérés et la mutualisation de l’apport financier qui permet d’accéder au crédit bancaire. Dans le cas du « village vertical », projet lyonnais qui devrait voir le jour en 2011, les coopérateurs pensent réserver un appartement à une association de solidarité pour les sans-logis. Le même type de partenariat existe pour permettre la venue de personnes âgées ou en situation de dépendance. Pour Philippe Schneider, « l’immeuble est comme une petite société » :
« On y trouve de tout : des familles, des couples, des jeunes, des moins jeunes… Les habitants se croisent dans la buanderie du rez-de-chaussée, se retrouve sur la terrasse du toit pour un barbecue ou au sous-sol pour un concert en soirée ». Ils assurent ensemble la gestion et l’entretien de l’immeuble, misant sur la responsabilité de chacun. Et ça marche ! »
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