Des détenues accusent les gardiennes de mauvais traitements
[Actualisé] Des détenues de la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, ont fait parvenir deux courriers d’alerte à l’extérieur de la prison. Elles y racontent les brimades et les mauvais traitements subis. Du côté des gardiennes, on nie bien que le climat dans la prison soit tendu.
[Actualisé mardi 11 juin à 13 heures avec des renseignements issus de forum basque et des nouvelles concernant d'éventuelles poursuites en diffamation]
Renfort de détails
«Madame, monsieur de la radio, aidez-nous à ce que les choses changent. Les surveillantes se comportent pire que les détenues, elles nous mettent la pression, l’humiliation, elles jouent avec nous.» Cette phrase est un extrait de l’une de deux lettres anonymes envoyées par la poste et reçues par la radio locale Canal Sud en un mois. Les missives font état, au delà de la privation de liberté, de brimades, mauvais traitement, refus de soin.Des animateurs de Canal Sud qui ont l’habitude de recevoir et lire du courrier de prisonniers pour leurs émissions Bruits de tôle ou Yoyo ont été particulièrement alarmés par ces messages du quartier femmes de la maison d’arrêt de Seysses, à 25 kilomètres de Toulouse. Un collectif de soutien a même été monté avec d’autres organisations pour «tenter de savoir si les détenues allaient bien et de relayer un message que les détenues ne peuvent délivrer du fond de leur cellule» alors même que les membres n’ont pas réussi à identifier les prisonnières. «Les situations compliquées sont dénoncées dans toutes les prison, mais c’est la première fois que c’est aussi clair, aussi détaillé», explique Miky Gélys, du collectif. Les courriers étant normalement surveillés, le fait que de telles lettres aient réussi à passer les barbelés de la prison n’est qu’une preuve de plus de la situation d’urgence pour le collectif.
Auto-mutilation
Dans un premier courrier en date du 10 mai, une détenue raconte «à bout de nerfs, épuisées par ces conditions de détention rythmées par la répression, les brimades et les pressions, nous avons entrepris aujourd’hui une action afin de tenter de faire bouger les choses. En effet, depuis 10 jours, il y a eu 5 tentatives de suicide au quartier femmes et aujourd’hui, alors que nous avons voulu avoir un entretien avec la directrice, celui-ci nous a été refusé. Après maintes menaces de la part du personnel pénitentiaire, trois d’entre nous, poussées dans leur dernier retranchement ont avalé des cachets, moi-même je me suis auto-mutilée».Vingt jours plus tard, l’autre lettre raconte une situation au quotidien. Notamment envers une détenue basque qui a fini par se mettre en grève de la faim. Comble des faits évoqués dans la lettre reproduite ci-dessous, un refus de soin suite à une période de mitard pour la même détenue. «Le lendemain, Iti a été vue par le médecin à qui elle a fait part qu’elle était indisposée et qu’elle n’a rien, ni serviette ni papier toilette. Le médecin lui a donné de l’essuie-tout, ne serait-ce que pour l’hygiène, et en la remontant au mitard les surveillantes lui ont confisqué l’essuie tout.»
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