lundi 2 janvier 2017

La mobilisation continue à la clinique de l'Ormeau de Tarbes

Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées : les salariés ont quitté l’ARS de Montpellier, les ministères s’activent en coulisse, la lettre ouverte recueille 1500 signatures
jeudi 29 décembre 2016 par TARBES INFOS

Les grévistes de la Polyclinique de Tarbes et leurs soutiens ont quitté le siège de l’ARS à Montpellier jeudi soir, après trois jours d’occupation du site. La lettre ouverte à Marisol Touraine, lancée par des responsables bigourdans du PCF, d’Ensemble et de NPA, a déjà recueilli plus de 1500 signatures. En coulisse, les cabinets du Premier Ministre et des Ministères de la Santé et du Travail continuent à rechercher une solution au conflit social de l’Ormeau-Pyrénées.
Les salariés grévistes de la Polyclinique de Tarbes qui occupaient encore le siège régional de l’ARS à Montpellier ont décidé de regagner les Hautes-Pyrénées jeudi 29 décembre 2016 dans la soirée. La directrice régionale de l’ARS, Monique Cavalier, poursuit ses contacts avec les cabinets ministériels de Bernard Cazeneuve, Marisol Touraine et Myriam El Khomri, pour tenter de trouver une issue au conflit social. Carole Delga, présidente de la région Occitanie, a elle aussi contacté les ministères à ce sujet. La grève à la Polyclinique de l’Ormeau-Pyrénées, qui dure depuis le 8 novembre, a été lancée pour demander une amélioration des conditions de travail et de rémunération des salariés. Le médiateur Pierre Martin, qui avait adressé des recommandations aux deux parties, après l’échec d’une première phase de médiation, doit rédiger son rapport dans les prochains jours. La direction de la Polyclinique a déjà adressé sa position au médiateur, rejetant la recommandation d’une prime pérenne de 700 euros pour les salariés. De leur côté, les grévistes vont adresser leur position sur les recommandations vendredi matin à Pierre Martin. Dans sa lettre accompagnant l’envoi des recommandations, le médiateur avait précisé que ses propositions « tiennent compte de la bonne santé financière de l’établissement, telle qu’analysée par le cabinet SECAFI, et ne me paraissent pas de nature, si elles sont appliquées, à remettre en cause sa performance économique ».
En parallèle, une lettre ouverte à la Ministre de la Santé Marisol Touraine, soutenant la position des salariés en grève de la Polyclinique, lancée lundi soir par Marie-Pierre Vieu (PCF), Claude Martin (Ensemble) et Christian Zueras NPA), sur Change.org, a déjà rassemblé, le 29 décembre 2016 à 23h, plus de 1500 signatures de personnalités politiques, culturelles, associatives ou syndicales. Les réalisateurs Bertrand Tavernier et Gérard Mordillat, le chef d’orchestre Jean-Claude Petit, le philosophe Etienne Balibar ou le directeur de Politis, Denis Sieffert, figurent sur la liste des signataires aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent, Noël Mamère, Clémentine Autain, Gérard Filoche, Olivier Besancenot, et des députés bigourdans Jean Glavany et Jeanine Dubié.
Lors d’une conférence de presse, jeudi 29 décembre, Marie-Pierre Vieu et les responsables du PCF de Tarbes et des Hautes-Pyrénées ont rappelé que leur organisation « soutient politiquement le mouvement des salariés de l’Ormeau-Pyrénées car il pose une question fondamentale : doit-on laisser la finance, par le biais des fonds de pension ou d’autres montages financiers, gérer les questions de santé, à travers un bien commun, la Sécurité Sociale ? ». Ils dénoncent un processus de « marchandisation de la santé, au détriment de la qualité de soins des patients, et des conditions de travail des salariés ». Marie-Pierre Vieu évoque aussi une lutte sociale qui « concerne en grande partie des femmes. Dans notre département des Hautes-Pyrénées, elles sont nombreuses à avoir choisi une carrière professionnelle dans la santé. Les femmes qui se sont rendues à l’ARS de Montpellier ont confié leurs enfants à leurs conjoints. Certaines d’entre elles participent pour la première fois de leur vie à un mouvement social ». Le PCF de Tarbes et des Hautes-Pyrénées propose un « plan de mobilisation pour la santé », avec notamment l’abrogation des lois Bachelot et Touraine, ainsi qu’un « moratoire sur le démantèlement des hôpitaux, la réforme du financement du secteur de la santé privée et publique, avec la suppression de la tarification à l’acte ». Vendredi après-midi, les salariés grévistes de la Polyclinique se retrouveront à la Bourse du Travail de Tarbes pour une nouvelle assemblée générale. En espérant que l’année 2017 leur permette d’entrevoir la sortie du tunnel …

Jean-François Courtille

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