Marinaleda, village andalou en autogestion, est quasiment la seule expérience de ce type en Europe. Et ça marche !
Il
aura fallu plus de 10 ans d’occupation de terres, de répression, de
violences du pouvoir, de privations, pour que les « sans-terre » de
Marinaleda arrachent 1 200 hectares au duc de l’Infantado, ami du roi
père, et grand propriétaire dont les domaines s’étendent à l’infini.
Depuis,
Marinaleda a créé un mode de fonctionnement non capitaliste : égalité
des salaires, auto-construction (15€ par mois à la charge des familles),
services à la population gratuits, pas de chômage, décisions prises en
assemblées générales de la population (40 à 50 par an).
La
communauté s’est dotée d’une usine coopérative : fabrication d’huile
d’olive. L’expérience peut devenir contagieuse... Son maire, J. M.
Gordillo, réélu depuis 30 ans, a été victime d’agressions, de tentatives
d’assassinat. L’existence même de Marinaleda insupporte la droite et
ici le Parti socialiste Espagnol (PSOE) qui dirige le gouvernement
autonome andalou. La présidente de la Junta, Susana Díaz vise le
leadership national du parti. Le PSOE souhaite en finir avec cet havre
de « socialisme ».
La
Junta a mis en demeure la communauté d’acheter les terres, qui avaient
été conquises de haute lutte contre le duc. Pour le maire et les
habitants de Marinaleda, pas question d’acheter la terre. Ils la
travaillent en usufruit. En partagent les fruits. Et puis la terre n’est
pas un bien marchand, m’a dit, il y a quelques minutes le charismatique
maire. En fait, le gouvernement socialiste andalou, en attaquant
Marinaleda, veut renflouer ses caisses, et surtout liquider cette
« utopie concrète ».
Tous solidaires et vigilants !
Nous sommes tous Marinaleda.
Signez la pétition qui circule. Elle est incomplète, mais a le mérite d’alerter.
Jean Ortiz
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire