TRIBUNE DE NUIT DEBOUT BORDEAUX –
Nous voudrions n’avoir pas à réagir. À ne pas rajouter de commentaire aux commentaires, à ne pas rajouter des affects tristes à une sidération collective. Nous ne voudrions pas, non plus, nous lancer dans une analyse froide et glacée des évènements. On voudrait faire œuvre de silence, pour éviter la surenchère.
Manifestement, la pudeur n’est pas partagée. La télévision, à son habitude, ne s’encombre d’aucune velléité déontologique : voilà la chaîne du service public qui interroge un homme aux côtés de sa femme décédée. Ça choque un peu : le CSA dira son mécontentement jusqu’à la prochaine incartade, et les mêmes (ou leurs acolytes) pourront recommencer sans remise en question profonde et durable des institutions médiatiques. Les politiciens s’y mettent aussi. Il y a, comme toujours, les éternelles platitudes de ces ventriloques sans émotion. Et puis, il y a l’incompréhensible : celui qui veut placer des militaires avec des lance-roquettes aux quatre coins de rue, celui qui veut interdire les grèves et les manifestations (si vous comprenez la logique, on veut bien une explication), celui qui prétend que la France est le pays le plus touché par les attentats terroristes au monde (niant ainsi l’appartenance au monde de l’Irak, de la Turquie, de l’Afghanistan et bien d’autres…). Ne surtout pas réfléchir : foncer dans le tas. Proposer des solutions ultra-simplistes à des réalités ultra-complexes. Et tout cela s’est passé en moins de 24h.
Alors, leur solution est facile : ils s’enferment dans le déni du complexe, ne voient plus que le seul point de vue national. Exit les questions d’un monde qui n’offre aucun espoir, aucune sortie par le haut de ces situations inextricables, aucun avenir à l’horizon. Exit les questions de la lutte contre les ressentiments et contre la haine. Leur réponse sera inévitablement et uniquement militaire. Et ils trouveront un soutien aveugle chez tous ceux qui veulent être rassurés à tout prix.
L’urgence, ce n’est pas de répondre à ces injonctions affectives. L’urgence n’est pas de rajouter de la tristesse à l’horreur, de l’analyse stérile aux images choquantes. Se battre contre le terrorisme, c’est aussi se battre contre ce sentiment de terreur. On ne sait pas forcément comment faire. Mais on sait que ce n’est pas à leur manière.
Nuit Debout Bordeaux.
Nous voudrions n’avoir pas à réagir. À ne pas rajouter de commentaire aux commentaires, à ne pas rajouter des affects tristes à une sidération collective. Nous ne voudrions pas, non plus, nous lancer dans une analyse froide et glacée des évènements. On voudrait faire œuvre de silence, pour éviter la surenchère.
Manifestement, la pudeur n’est pas partagée. La télévision, à son habitude, ne s’encombre d’aucune velléité déontologique : voilà la chaîne du service public qui interroge un homme aux côtés de sa femme décédée. Ça choque un peu : le CSA dira son mécontentement jusqu’à la prochaine incartade, et les mêmes (ou leurs acolytes) pourront recommencer sans remise en question profonde et durable des institutions médiatiques. Les politiciens s’y mettent aussi. Il y a, comme toujours, les éternelles platitudes de ces ventriloques sans émotion. Et puis, il y a l’incompréhensible : celui qui veut placer des militaires avec des lance-roquettes aux quatre coins de rue, celui qui veut interdire les grèves et les manifestations (si vous comprenez la logique, on veut bien une explication), celui qui prétend que la France est le pays le plus touché par les attentats terroristes au monde (niant ainsi l’appartenance au monde de l’Irak, de la Turquie, de l’Afghanistan et bien d’autres…). Ne surtout pas réfléchir : foncer dans le tas. Proposer des solutions ultra-simplistes à des réalités ultra-complexes. Et tout cela s’est passé en moins de 24h.
Alors, leur solution est facile : ils s’enferment dans le déni du complexe, ne voient plus que le seul point de vue national. Exit les questions d’un monde qui n’offre aucun espoir, aucune sortie par le haut de ces situations inextricables, aucun avenir à l’horizon. Exit les questions de la lutte contre les ressentiments et contre la haine. Leur réponse sera inévitablement et uniquement militaire. Et ils trouveront un soutien aveugle chez tous ceux qui veulent être rassurés à tout prix.
L’urgence, ce n’est pas de répondre à ces injonctions affectives. L’urgence n’est pas de rajouter de la tristesse à l’horreur, de l’analyse stérile aux images choquantes. Se battre contre le terrorisme, c’est aussi se battre contre ce sentiment de terreur. On ne sait pas forcément comment faire. Mais on sait que ce n’est pas à leur manière.
Nuit Debout Bordeaux.
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