mercredi 23 avril 2014

.« Un militantisme qui est en train de se perdre »

Chronique du Contrôle Social – La PJJ (1) 

Source : Terrains de lutte


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Premier épisode de la « chronique du Contrôle social » qui reviendra régulièrement sur les évolutions actuelles des métiers du travail social. Avec pour débuter, ce premier volet d’une série de témoignages d’un éducateur PJJ sur les transformations de son quotidien.

TDL : Quelles sont, officiellement, les principales missions de la Protection judiciaire de la Jeunesse (PJJ) ?
La PJJ est une administration qui dépend du ministère de la justice. Elle intervient dans le cadre d’un mandat judiciaire, c’est-à-dire suite à une décision du Juge des Enfants (ou parfois d’un Juge d’instruction). Pour faire simple, la PJJ prend en charge les mineurs de 10 à 18 ans, principalement parce qu’ils ont commis un délit et plus rarement parce qu’ils sont en danger. Nous, en tant qu’éducateurs PJJ, on est sur 4 missions : le suivi en milieu ouvert, le placement éducatif (en foyer), l’insertion et enfin le suivi en milieu fermé (en détention).
Les éducateurs en « milieu ouvert », comme on dit, interviennent dans la vie des gamins… qu’ils vivent chez eux, dans leur famille ou qu’ils soient placés. Après il y a les éducateurs qui travaillent en Établissement de Placement Éducatif (E.P.E). Si tu veux ce sont des foyers, où les gosses sont placés pour une durée déterminée. Ensuite il y a les éducs qui bossent dans les Unités Éducatives et d’Activité de Jour (U.E.A.J), qui sont des lieux qui proposent aux jeunes suivis des activités dans le cadre d’un parcours d’insertion. Et enfin les éducateurs en milieu fermé suivent des gamins qui ont été incarcérés.
Je me permets de rappeler que… et pour bien comprendre la suite… la justice des mineurs applique le principe d’attribuer à chaque enfant repéré par le système judiciaire, un juge des enfants référent. Il accompagne le jeune à chaque étape de son parcours qu’il soit un enfant en danger (au civil) ou qu’il soit délinquant (au pénal). Il endosse une double casquette qui est parfois très critiquée par les médias mais qui fait la spécificité et l’humanité du système français… à savoir qu’un même juge des enfants peut suivre un jeune jusqu’à ses 18 ans.
TDL : Et toi en tant qu’éducateur PJJ, en quoi consiste ton travail ?
Moi déjà, je travaille en milieu ouvert, ça veut dire que je m’occupe du suivi socio-éducatif d’enfants qui ont commis un acte délinquant, Je suis en quelque sorte l’éducateur « fil rouge » dans le parcours judiciaire du jeune. Mon intervention est exclusivement conditionnée par les décisions du magistrat qui confie à la PJJ la mission de suivre le gamin dans un cadre éducatif ou dans un cadre probatoire (le jeune a des obligations à respecter faute de quoi il peut être incarcéré). J’interviens donc dans un cadre qui est normé dans le temps, soit avant le jugement et jusqu’au jugement, soit après le jugement et sur une durée fixée par le juge. Il faut bien comprendre que ce n’est pas la situation sociale intrinsèque du jeune qui détermine la durée ou le cadre de notre intervention, mais les décisions du magistrat.
Alors après s’agissant de mes missions en tant qu’éducateur en milieu ouvert… Bon nous déjà on intervient pour renseigner les magistrats, c’est ce qu’on appelle dans le métier « l’aide à la décision ». Par nos rapports, nos interventions en audience, parfois aussi au téléphone ou dans des conditions plus informelles, on informe les magistrats de l’évolution des situations dont ils nous ont confiées la charge. Cette dimension est cruciale parce que même si c’est le magistrat qui décide, il décide sur la base de ce que nous lui transmettons…. Autant dire que la responsabilité éthique est énorme… en tout cas à mes yeux. Mais le cœur du métier c’est qu’on agit dans la famille, le milieu social, la scolarité, l’insertion professionnelle ou la santé des jeunes… Et bon, on intervient aussi sur le caractère déviant des actes qu’ils ont posés. Donc l’idée, c’est de leur rappeler la loi, le contexte de société dans lequel on vit, de les accompagner dans un parcours propre, à eux, et de les soutenir dans cette démarche…. En vérité, il y a autant de parcours qu’il y a de jeunes… Alors bien sûr, parfois, quand on repère des difficultés, c’est aussi nous qui demandons aux juges à ce que les gamins soient placés en foyer PJJ, en Centre Educatif Renforcé (C.E.R) ou en Centre Educatif Fermé (C.E.F).
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TDL : En quoi ton travail se différencie de celui des éducateurs des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) qui prennent en charge les délinquants majeurs ?
Toute la spécificité de la justice des mineurs, c’est de ne pas traiter les mineurs de la même façon que les majeurs ! Ni dans les suivis, ni au moment des jugements, ni dans l’aide structurelle que tu leur apportes… Déjà lorsque qu’un mineur est jugé, une bonne partie de l’audience est consacré à l’étude de sa personnalité. Le juge passe en revue les rapports des éducateurs, donne la parole aux parents présents ainsi qu’à l’éducateur présent. Le magistrat ne se contente pas de juger un gamin sur la base des faits qu’il a commis mais il s’intéresse aussi à l’origine de ses problèmes et à ses récentes évolutions.
Bon et nous quand on intervient, c’est un peu la même chose… Par exemple un Contrôle Judiciaire pour un majeur et pour un mineur, ce n’est pas la même chose ! C’est-à-dire que, pour un majeur, un éducateur du SPIP, il va le convoquer, il va recevoir des justificatifs d’emplois ou de soins et… il va renvoyer au Juge d’Application des Peines un regard très administratif. C’est : Il est venu à mes rendez-vous, ou pas ? Il a trouvé un boulot ou pas ? Il est allé chez le psy pour l’obligation de soin, ou pas ? Tandis que chez nous, on part du principe que pour des enfants, le respect des toutes ses obligations ne vont pas de soi. Quand un jeune n’arrive pas à trouver une formation, nous, notre approche ce n’est pas de dire : Il n’a pas trouvé de formation ! Ça consiste plutôt à décrire s’il s’est investi ou pas, et s’il n’était pas motivé, de rappeler quelles difficultés il a rencontré, dans sa famille, dans son quotidien…
Si tu veux, on va s’atteler à tempérer l’échec par la mise en perspective de son parcours personnel… Après, attention, je ne veux pas dire du mal des collègues du SPIP, je tiens à le dire ! Eux aussi font des actions, en maison d’arrêt ou en semi-liberté… Ce sont des gens qui sont vraiment investis… Mais sur la partie purement probatoire… ces questions, ils n’ont pas le temps de se les poser car ils sont débordés et puis les Juges d’Application des Peines ils veulent des faits pour prendre leurs décisions parce que, eux aussi, ils sont débordés. Si tu veux ce n’est pas une question de personne, c’est plutôt un problème structurel. Nous, concernant nos jeunes, on part du principe que rien n’est encore figé, qu’on peut agir sur leur évolution. On se pose des questions autour de l’enfance, de l’adolescence, de comment le jeune a grandi, de ce qu’il est capable de faire ou pas, et une fois qu’on a défini ses capacités… C’est dire au juge ce qu’il a réellement réalisé par rapport à ses capacités. Parce que les jeunes dont on s’occupe ce sont des personnalités qui continuent d’évoluer, ils ont pour la grande majorité entre 13 et 18 ans… Et donc, on part du principe que l’on ne peut pas avoir une lecture binaire des actes qu’ils posent … Ce n’est pas qu’on les excuse, mais on dit : « Voilà, le gamin, il n’est pas prêt pour tel travail ou tel formation ». On se prend le temps de comprendre, d’essayer d’autres dispositifs et si ça échoue on propose autre choses encore et encore jusqu’à ce que ça fonctionne. Et d’ailleurs c’est une conception que les Juges des enfants partagent avec nous. Donc elle est là notre spécificité… ne pas avoir une lecture binaire des choses et prendre le temps d’y répondre de la manière la plus adaptée possible.
D’ailleurs c’est quelque chose que l’on transmet aux nouveaux collègues… J’ai le souvenir d’une collègue, son premier dossier : un Contrôle Judiciaire. Elle vient me voir après le premier rendez-vous auquel le jeune n’était pas venu. Elle me dit : « Machin n’est pas venu, je vais écrire au magistrat ». Ben là, tout de suite je lui dis : « Non ! C’est peut-être ce que dit le texte, mais ce n’est pas ce que dit la profession, ce n’est pas ce que dit l’histoire du métier ». L’histoire du métier dit qu’il faut prendre le temps de comprendre, d’accompagner le jeune à ce qu’il se mobilise et de décomposer les difficultés qu’il rencontre en objectifs chacun surmontable pour qu’au final le jeune continue d’avancer, continue de se construire. Ce qu’on fait c’est plus subtil que de cocher des cases pour dire qu’un objectif est rempli ou pas… Alors après bien sûr, si la formation des éducateurs PJJ ne suit pas, c’est-à-dire que si on leur explique que notre métier c’est cocher des cases, remplir des formulaires et si on leur rappelle pas qu’il faut être un peu militant, un peu humaniste alors là, la dérive, elle est très facile et rapide.
Et c’est d’ailleurs ce qui est en train de se produire. Parce que c’est plus simple de dire au bout du deuxième rendez-vous ou de la deuxième observation : « Il n’est pas venu, il ne se justifie pas »… C’est beaucoup plus simple que d’aller le chercher chez lui pour le rencontrer et essayer de comprendre ce qui se passe, lui re-proposer un rendez-vous et ensuite d’organiser des synthèses pour alimenter la réflexion… et au final de taper un rapport qui personnalise sa situation et qui la distingue de celle d’un autre… Alors que pour deux situations très différentes, on aurait très bien pu avoir les mêmes cases de cocher ! Donc, tu vois… il y a un militantisme aussi autour de ça… Mais ce militantisme malheureusement est en train de le perdre.
TDL : Et tu l’expliques comment ? Il y a eu un changement dans le recrutement des éducateurs PJJ ces dernières années ?
Bon, déjà, il faut savoir que nous, on n’est pas des éducateurs spécialisés. Pour devenir éduc PJJ il faut un niveau Bac+2 et passer un concours national… Donc il y a un spectre très large de personnes qui se présentent… Il y en a qui ont fait du droit, des sciences dures, STAPS ou encore des sciences sociales, enfin bref… Il y a des gens qui ont fait chimie, histoire… En vrai il y a tous les profils ! Ce qui fait que, quand on arrive en formation, en réalité, on est totalement formatables! C’est-à-dire qu’on n’arrive pas nécessairement avec des convictions, ou une littérature… La frange qui rentre à la PJJ avec déjà un bagage est très très minoritaire. Alors finalement, toutes ces promos-là, elles peuvent se laisser porter par le contenu qu’on lui présente. L’école Nationale de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, l’ENPJJ, dans les années 1990, c’était un truc très militant, limite marxiste, et si t’étais pas de gauche quand tu y rentrais, tu l’étais quand tu en sortais. Mais depuis 2002 d’importantes mutations y ont eu cours. L’une d’entre elles touche aux modalités d’accès à la fonction d’éducateur… les portes d’entrées quoi.
Depuis 2002, il y a eu au moins 5 portes d’entrées différentes. Tu as d’abord les gens qui entrent par le concours classique, par voie externe ou interne. Les modalités de concours sont différentes mais ils suivent la même formation de deux ans à l’ENPJJ. En 2002, un contingent d’éduc a été recruté par concours exceptionnel… là c’était 3 mois de formation et une pré-affectation sur le lieu de ton stage… Ensuite il y a ce que l’on appelle le concours « 3ème voie », eux aussi passe par l’ENPJJ mais seulement un an. Après, en 2007, la RGPP s’applique chez les personnels… et des responsables de notre administration ont jugés bon de prendre des catégories C (Agent Technique d’Éducation, cuisinier, Ouvrier Professionnel, chauffeur…) et de les faire passer éducateur. Ça c’est mon cas ! Moi, j’ai profité de ça. Ça porte pas vraiment de nom d’ailleurs, certains parlent de promotion sociale, d’autres d’examens internes ou de reclassement. Le souci, c’est que dans le wagon, ils ont aussi fait passer des gens qui n’étaient sans doute pas très outillés pour exercer le métier… La vague de reclassement a duré 3-4 ans. Et ça, même si j’en ai profité, j’estime que ça a quand même appauvri le métier. Et enfin, pour répondre à cet appauvrissement, une dernière voie d’entrée a maintenant le vent en poupe : celle qui consiste à recruter des éducs Spé par ce qu’on appelle un « concours sur titre ». Là, il faut arriver avec un diplôme d’éducateur spécialisé, et tu peux passer un concours, qui n’est pas vraiment un concours d’ailleurs, plutôt un entretien professionnel, et après, tu as juste un an de formation à l’ENPJJ et puis tu es déjà sur site pour travailler comme un éduc titulaire soit dit en passant…
Alors cette pluralité des modes d’entrée bien sûr ça enrichit le métier, mais ça rajoute aussi une forme de diversité qui fait que c’est aussi difficile d’avoir une identité commune, une unité…
TdL : Qu’est ce que tu veux dire par là ?
Je veux dire, c’est difficile de se penser comme une communauté unie et soudée quand tu as autant de portes d’entrée, de session de formation et de contenus différents. Et moi, je reste persuadé que c’est un choix ! C’est un choix, car c’est aussi une manière de casser une identité, de casser des équipes… D’ailleurs, je vois bien, l’une des premières choses que l’on fait quand on se rencontre entre éducateur, assez rapidement dans la discussion, c’est de savoir par quelle formation on est passé, tu vois, c’est-à-dire de quelle école on est. Est-ce qu’on est une catégorie C qui est passé catégorie B, est-ce qu’on est de la formation en 3 mois, ou de celle en un an ou en 2 ans. Avec presque l’idée que le concours classique ce sont les puristes, les autres ce sont des cas sociaux qui sont reclassés, et les éducs spés des loosers qui ont pas trouvé de boulot dans l’associatif !
Donc pour le coup, ils ont réussi à créer une sorte… d’animosité entre nous. Et puis, pour moi, il y a aussi que le contenu de la formation a changé… Il est de plus en plus basé sur la psychologie, sur de la psychiatrie… Or ce type de savoir n’est pas neutre. Histoire ou sociologie par exemple nous poussent à aller voir ce qui dans la société peut expliquer le comportement des jeunes dont on s’occupe, ça oblige à penser en termes d’inégalité sociales, de responsabilité collective. Alors que la psychologie, la psychiatrie, la psychanalyse tendent à individualiser la responsabilité ! Pour un psycho, tel jeune est instable, parce qu’il est névrosé, parce qu’il est dépressif, parce qu’il a « mal à sa maman », qu’il présente une « faille narcissique », qu’il fait un transfert… les psychos sont intarissables sur le sujet ! Pour eux, il y a toujours une raison qui permet de dire que ce qui lui arrive c’est de sa faute à lui et pas de celle de son environnement social, familial ou scolaire.
Et puis la psychologie, elle est aussi validée par la place des psychologues chez nous. Ce sont des « Catégories A », donc déjà ils sont affiliés aux directions, enfin, ils sont très très proches des cadres au sein des structures, dans les foyers, dans les milieux ouverts. Mais leur place dans les réunions aussi pose question, parce que… Je te donne un exemple. L’autre jour, j’assistais à une synthèse dans un Centre Educatif Fermé (CEF). Donc il y avait un chef de service, un éducateur référent du CEF, le psychologue et moi (éduc PJJ). L’éducateur du Centre, qui pourtant vit au quotidien avec le gamin, lui fait faire des activités, en fait, il n’avait qu’un rôle de rapporteur factuel. Je ne sais pas ce qu’il avait fait comme études ou comme formation, mais à aucun moment il n’était en mesure d’analyser, de mettre en abîme la situation du jeune placé… et puis j’ai compris… j’ai compris quand le psychologue a pris la parole. Il a envahi tout l’espace, avec ses mots, avec ses repères… sans avoir participer aux scènes et aux activités et sur la base de quelques entretiens dans son bureau, il était capable de tout interpréter, de tout mettre en correspondance, de reconstituer un puzzle et de produire un story telling dont le chef de service et l’éduc du centre se sont contentés. Je t’avoue avoir alors baissé les bras face à tant d’unanimité… ça m’a décontenancé… Et puis… Comment répondre quand visiblement on ne parle pas la même langue.
Nous en tant qu’éducateurs, aujourd’hui, finalement… On est de bons gestionnaires, on sait remplir des formulaires, on sait envoyer des courriers, écrire des rapports… mais on n’est plus dans cette bataille des mots ! Et pour le coup, cette bataille des mots, on l’a perdu !
TdL : Et cet essoufflement du militantisme, quel effet a-t-il au quotidien ?
Je crois que le mécanisme le plus intéressant, c’est le fait que l’on se démotive ! Je pense que toutes les personnes qui rentrent dans ces métiers-là, ils arrivent avec une forme d’énergie en début de carrière qui est vraiment louable et qui est… Ben voilà, on imagine qu’on va faire plein de choses avec les gamins mais… La machine est tellement plombante, tellement administrative, que, tu deviens avec le temps, et parce que tu t’épuises, une sorte de personne un peu aigrie. Tu vois, en tant qu’éducateur PJJ, on manipule un public qui est quand même très très fragile… Et bien, moi mon sentiment, c’est qu’au bout d’un moment on se fragilise comme eux. On n’a même plus l’énergie de se battre pour défendre ses convictions au sein d’un service ou de se réinventer en quittant l’administration. C’est-à-dire que, finalement, on ne se voit même plus bosser ailleurs, on se contente de notre petit métier médiocre avec nos conditions de travail détestables… On passe nos journées à dire à nos gamins : « Réinventez-vous, lancez- vous dans la vie, ayez un peu de courage… », alors que nous on est incapable de défendre nos convictions, de les défendre eux, ou même de nous réinventer nous-même… Alors la faute à quoi ? Sûrement à un lent glissement qui a dénaturé notre métier, et qui a fait de nous des bureaucrates, des gestionnaires… qui se replient sur le statut de fonctionnaire, et que ouais… c’est comme une prison dorée… On préfère souffrir avec ce statut-là que de s’imaginer ailleurs ! Moi, j’aimerais beaucoup partir, mais on a un manque de confiance en nous… Les éducs des années 70-80, c’était des gens militants, qui ont réinventé leur métier, qui ont créé des structures, parce qu’ils étaient beaucoup plus politisés, mais aussi parce que pour s’accomplir professionnellement, ils n’hésitaient pas à dire « Je me casse, et je vais monter un foyer, je vais faire un lieu de vie, je vais faire ceci ou cela… », tandis qu’aujourd’hui, plus personne n’imagine ni ne soutient de projets éducatifs innovants. Tout est très sclérosé administrativement… Et économiquement je nen parle même pas. On n’est pas dupe du fait que le métier de travailleur social a muté… muté parce qu’on en a rationalisé ses principes et ses actions, qu’il n’est plus lisible qu’en terme de statistiques, et que ce faisant on l’a sciemment déshumanisé.
Chronique à suivre….

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