Source actu.fr
« Un toit c’est tout, un point c’est tout ». Pour la
troisième fois en seulement quelques semaines, les salariés du SIAO
(Service intégré de l’accueil et de l’orientation) de Toulouse, sont à nouveau en grève. Jeudi 22 novembre 2018, sous les coups de 12h30, une cinquantaine d’entre eux ont exprimé leur ras-le-bol et leurs inquiétudes devant l’hôpital La Grave, dans le quartier Saint-Cyprien.
Les travailleurs sociaux du 115 ont manifesté jeudi 22 novembre 2018 devant l'hôpital La Grave à Toulouse pour dénoncer le manque criant de places d'hébergement pour les sans-abri.
Des conditions indignes
Car pour les agents du SIAO et les travailleurs sociaux du 115, le numéro d’appel d’urgence réservé aux personnes à la rue, la situation n’est plus tolérable à Toulouse. Et pour cause : malgré les créations de places d’hébergement créées ces dernières années, la ville reste largement sous-dotée en capacité d’accueil. Sylvie Fernandez, travailleur social sur le 115 et représentante du personnel CGT, explique à Actu Toulouse :Les nuits dernières ont été très froides et il n’y a toujours pas de places supplémentaires ouvertes. On se dirige vers des ouvertures de gymnases, mais dans des conditions difficiles et indignes dans lesquelles on mélangerait des hommes seuls, des femmes avec enfants et des familles.
1 500 personnes à la rue à Toulouse
Or, d’après les agents, il y a urgence. La syndicaliste reprend :On a évalué qu’il y a 1 500 personnes à Toulouse qui ont besoin de places d’hébergement, qui dorment à la rue, dans des voitures, sous des porches, sous des tentes. Les Toulousains s’en sont sans doute aperçu…Or, pour eux, ouvrir des gymnases pour accueillir des sans-abri ne constitue en rien une solution pérenne. « Quand on a subi une inondation ou un risque majeur, dormir une nuit dans un gymnase, ça va. Proposer à des gens de dormir peut-être tout l’hiver dans un gymnase qui sera mal chauffé et où il y aura des conditions d’hygiène dégueulasses, pour nous c’est inentendable. On demande des solutions dignes et on s’est mis symboliquement devant l’hôpital La Grave car ce bâtiment est pour bonne partie entièrement vide. C’est un bâtiment public et on souhaiterait que les pouvoirs publics s’interrogent sur la capacité à mobiliser autre chose que des gymnases en extrême urgence », poursuit Sylvie Fernandez.
Au 115, que des refus, ou presque…
Alors que l’hiver approche, et que plus de 120 familles ont été remises à la rues à la sortie de l’hiver dernier, le constat des travailleurs sociaux est implacable. Sylvie Fernandez renchérit :Il y a entre 250 et 300 personnes qui nous appellent quotidiennement au 115. On ne peut appliquer que des refus sauf si une place se libère par ci par là. On a quelques places pour les femmes car il y a un centre d’accueil qui a ouvert et qui délivre des hébergements pour une nuit. Mais on fait 20 à 25 refus femmes par jour, 50 refus hommes, et 200 refus familles… Ces familles, on n’a rien n’a leur proposer ! Quand on est travailleur social, on espère plutôt accompagner les personnes dans le droit commun, plutôt que de les accompagner à s’installer dans la rue…
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