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vendredi 23 novembre 2018
Grève des agents du 115 à Toulouse : « 1 500 personnes sont à la rue, il y a urgence »
Les travailleurs sociaux du 115 ont
manifesté jeudi 22 novembre 2018 devant l'hôpital La Grave à Toulouse
pour dénoncer le manque criant de places d'hébergement pour les
sans-abri.
Car pour les agents du SIAO et les travailleurs sociaux du 115,
le numéro d’appel d’urgence réservé aux personnes à la rue, la
situation n’est plus tolérable à Toulouse. Et pour cause : malgré les
créations de places d’hébergement créées ces dernières années, la ville
reste largement sous-dotée en capacité d’accueil. Sylvie Fernandez, travailleur social sur le 115 et représentante du personnel CGT, explique à Actu Toulouse :
Les nuits dernières ont été très froides et il n’y a
toujours pas de places supplémentaires ouvertes. On se dirige vers des
ouvertures de gymnases, mais dans des conditions difficiles et indignes dans lesquelles on mélangerait des hommes seuls, des femmes avec enfants et des familles.
Or, d’après les agents, il y a urgence. La syndicaliste reprend :
On a évalué qu’il y a 1 500 personnes à Toulouse qui ont
besoin de places d’hébergement, qui dorment à la rue, dans des voitures,
sous des porches, sous des tentes. Les Toulousains s’en sont sans doute
aperçu…
Or, pour eux, ouvrir des gymnases pour accueillir des sans-abri ne constitue en rien une solution pérenne. « Quand on a subi une inondation ou un risque majeur, dormir une nuit dans un gymnase, ça va. Proposer à des gens de dormir peut-être tout l’hiver dans un gymnase
qui sera mal chauffé et où il y aura des conditions d’hygiène
dégueulasses, pour nous c’est inentendable. On demande des solutions
dignes et on s’est mis symboliquement devant l’hôpital La Grave car ce
bâtiment est pour bonne partie entièrement vide. C’est un bâtiment
public et on souhaiterait que les pouvoirs publics s’interrogent sur la
capacité à mobiliser autre chose que des gymnases en extrême urgence », poursuit Sylvie Fernandez.
Au 115, que des refus, ou presque…
Alors que l’hiver approche, et que plus de 120 familles ont été remises à la rues à la sortie de l’hiver dernier, le constat des travailleurs sociaux est implacable. Sylvie Fernandez renchérit :
Il y a entre 250 et 300 personnes qui nous appellent
quotidiennement au 115. On ne peut appliquer que des refus sauf si une
place se libère par ci par là. On a quelques places pour les femmes car
il y a un centre d’accueil qui a ouvert et qui délivre des hébergements
pour une nuit. Mais on fait 20 à 25 refus femmes par jour, 50 refus
hommes, et 200 refus familles… Ces familles, on n’a rien n’a leur
proposer ! Quand on est travailleur social, on espère plutôt accompagner
les personnes dans le droit commun, plutôt que de les accompagner à
s’installer dans la rue…
Les travailleurs sociaux sollicitent une rencontre avec le nouveau préfet de la Haute-Garonne et de la région Occitanie, Étienne Guyot, afin de pouvoir agir au plus vite auprès des personnes à la rue…
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