mercredi 28 novembre 2018

Les syndicats étudiants appellent à manifester samedi 1er décembre


Lilâ Le Bas, la présidente de l’Unef, expliquait au Figaro la semaine dernière que l’augmentation des frais d’inscription était «inacceptable». Crédits photo: LOIC VENANCE/AFP

Source : Le figaro etudiant
La Fage -syndicat majoritaire-, l’Unef -principal syndicat de gauche- et 14 associations d’étudiants étrangers s’insurgent contre la hausse des frais d’inscription à l’université. Une manifestation est prévue samedi.
L’Unef n’en démord pas. Le syndicat étudiant classé à gauche ne souhaite pas que les étudiants extra-européens paient pour étudier en France et le fait savoir. Après avoir expliqué dans nos colonnes que cette réforme présentée par Édouard Philippe lundi dernier était «inacceptable sur le fond et sur la forme», l’Unef a regroupé quatorze associations d’étudiants étrangers pour lancer un appel à manifester samedi 1er décembre prochain à 12h devant le Panthéon à Paris. Ce regroupement d’associations a également signé une tribune chez nos confrères du JDD et s’est joint à une pétition sur le site change.org signée plus de 160 000 fois. Le syndicat a aussitôt été rejoint par la Fage, première organisation étudiante de France, qui rappelle que «si les étudiants internationaux coûtent à l’État 3 milliards d’euros, ils apportent 4,65 milliards à l’économie nationale».
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«Loin de permettre aux étudiants étrangers de vivre dans de bonnes conditions, les mesures annoncées vont augmenter les difficultés qu’ils rencontrent, ont écrit les associations dans leur tribune. En augmentant très fortement les frais d’inscription jusqu’à 3 800 euros en master et doctorat, le gouvernement va renforcer la précarité qu’ils rencontrent.»

«La nationalité ne doit pas devenir un critère de discrimination»

Et les associations de poursuivre leur diatribe en fustigeant au passage la plate-forme d’accès à l’enseignement supérieur Parcoursup. «Après avoir instauré une sélection via Parcoursup ayant laissé de nombreux jeunes sur le carreau en début d’année, le gouvernement continue sur sa lancée en mettant en place une sélection sur
« Ils ne cherchent en réalité qu’un seul type d’étudiants : ceux issus de familles aisées ayant les moyens de payer ! »L’Unef et 14 associations d’étudiants étrangers
l’argent des étudiants étrangers. Alors qu’il affirme vouloir ‘attirer’ plus d’étudiants étrangers en France, l’augmentation des frais d’inscription va dans le sens inverse! Cette mesure et le discours tenu par Édouard Philippe ce lundi montrent qu’ils ne cherchent en réalité qu’un seul type d’étudiants: ceux issus de familles aisées ayant les moyens de payer!»
Édouard Philippe avait jugé injuste que les étrangers, dont «les parents ne paient pas d’impôts en France», paient la même chose que les Français les plus précaires dont les parents sont assujettis à l’impôt. «Quelle que soit notre nationalité nous étudions dans les mêmes filières, les mêmes amphis, consommons les mêmes choses, a réagi ce consortium d’associations. La nationalité ne doit pas devenir un critère de discrimination entre nous alors qu’il est déjà très fort aujourd’hui.»

Bourses trop rares

Enfin, alors qu’un système de bourses pour les plus nécessiteux devrait s’élargir de 700 à 2 100 destinataires, là non plus l’Unef trouve à redire: «Les bourses accessibles aux étudiants étrangers sont rares et ne concernent que très peu d’étudiants. Il s’agit soit d’aides du pays d’origine soit d’aides pour lesquelles la sélection se fait souvent au mérite. Sur les 320 000 étudiants étrangers en France, un très grand nombre trouve seuls des solutions de financement.»
La Fage, de son côté, a rappelé dans un communiqué qu’elle restait attachée à un service public d’enseignement supérieur et de recherche ouvert et gratuit et dit s’opposer «à toute augmentation des frais d’inscription, y compris lorsqu’elle ne concerne qu’une seule catégorie d’étudiants». «Cette augmentation renforcerait une reproduction des déterminismes sociaux et empêcherait la démocratisation effective de l’enseignement supérieur et l’élévation globale du niveau de qualification dans la société» rappelle la première organisation étudiante.

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