Source Bizi
Ce samedi 24 mars à l’appel de Bizi !, 110 personnes ont réalisé une action symbolique au Rond-Point de l’Europe à Biarritz, pour dénoncer l’Europe Prison et demander le retrait du projet de loi Asile-Immigration. Dès 11H00 du matin, elles y ont installé un grand drapeau européen dont les étoiles jaunes étaient remplacées par du barbelé, puis elles ont tourné autour du rond-point avec des panneaux dénonçant l’Europe Prison, le projet de loi Asile-Immigration, et prônant l’accueil et la solidarité avec les migrant·e·s.
En présence de Cédric Herrou, paysan de la Vallée de la Roya arrêté à de multiples reprises pour avoir aidé des migrant·e·s, les militant·e·s ont présenté une campagne intitulée “Eux c’est nous / EtorkiZUna” qui verra se multiplier les actions de solidarité et de demande du retrait du projet de loi Collomb dans les semaines et les mois à venir.
Florence Warembourg de Bizi a lancé un premier Appel à se rendre au Centre de rétention d’Hendaye qui doit réouvrir ce mardi 3 avril, pour s’y présenter et demander d’y être enfermé·e·s à la place des migrants·e·s.
“Ils ne sont pas plus coupables que nous. On les enferme dans cette véritable prison pour innocents, pour le simple fait d’être nés dans des parties du monde où la vie a été rendue impossible, pour le simple fait de vouloir fuir la guerre ou la misère. En plus, le projet de loi Asile-Immigration prévoit de porter la durée de rétention à 90 voire 135 jours ! Dans quel centre de rétention nous incarcéra-t’on demain, si nous devions fuir une côte basque rendue inhabitable par la montée des océans provoquée par le réchauffement climatique ? Pourquoi faisons nous aux autres ce que nous ne voudrions pas qu’on nous fasse à nous ? Mardi 3 avril à 9h00, nous nous présenterons aux portes du Centre de rétention d’Hendaye et demanderons à prendre les places prévues pour les migrant·e·s. Les migrant·e·s ont le droit à des maisons, pas à des prisons !”
Les personnes refusant cette gestion inhumaine de la question des migrants sont appelés à se joindre à cette action du 3 avril et celles et ceux qui ne peuvent pas se libérer ce jour là pourront remplir d’ici là un formulaire (disponible ici : Eux, c’est nous !) indiquant leur état civil et précisant qu’ils demandent à être enfermés au Centre de rétention d’Hendaye en lieu et place des migrant·e·s. La liste entière sera remise le 3 au directeur du Centre.
Rappelant les conséquences dramatiques de la bunkerisation de l’Europe, Cédric Herrou, devenu malgré lui un des symboles du délit de solidarité en France, a appelé à renforcer l’accueil et le soutien matériel aux migrant·e·s, et à se mobiliser contre le projet de loi Asile-Immigration. Florence Aniotz de Bizi en a quand a elle présenté les aspects les plus néfastes et affirmé qu’il “représente un recul préoccupant des droits et une aggravation de la situation des migrant·e·s, et risque d’empirer les maltraitances dont ils sont déjà l’objet dans l’Hexagone“.
Anaiz Aguirre a expliqué le sens de l’engagement de Bizi dans cette bataille, la question des migrant-e-s étant de plus en plus liée à celle de l’aggravation et de l’accélération du dérèglement climatique en cours, dans lequel les pays industrialisés ont une nette responsabilité historique. “Nous ne pouvons pas fuir nos responsabilités, et dire maintenant “débrouillez vous” ! Ce discours serait encore plus inacceptable en Pays Basque qui a longtemps été une terre d’émigration, avec des dizaines de milliers de Basques fuyant la misère et accueillis dans divers pays du monde. Le seul projet réaliste et humain consiste à construire ensemble un avenir commun, solidaire et soutenable. Gure etorkiZUna, etorkinekin eraiki behar dugu.”
La porte-parole du mouvement altermondialiste basque a annoncé plusieurs autres rendez-vous d’information ou de mobilisation qui auront lieu dans les semaines à venir, dont la tenue les 20 et 21 avril à Bayonne d’un Forum “Penser autrement l’immigration, agir localement” co-organisé par Atherbea, Bizi et Solidarité migrants-Etorkinekin, et la présence d’un cortège “Eux c’est nous / EtorkiZUna” dans la traditionnelle manifestation du 1er mai à Bayonne.
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