jeudi 23 mai 2019

Mantes-la-Jolie : un collectif d’avocats va défendre les lycéens agenouillés par la police

Le Parisien

Réuni autour de l’avocat Arié Alimi, le collectif souhaite désormais qu’un juge d’instruction puisse s’occuper de l’affaire des 152 lycéens mis à genoux et les mains derrière la tête lors de leur interpellation collective, le 6 décembre 2018.

« Il y a 152 lycéens concernés, on voudrait qu’il y ait 152 plaintes ». C’est par ces termes que la conférence de presse s’est terminée ce mercredi, dans les locaux d’Info’com CGT à Paris (XIIIe). L’avocat des familles maître Arié Alimi a annoncé la création d’un collectif pour défendre les enfants mis à genoux et les mains derrière la tête, lors de leur interpellation collective, le 6 décembre dernier. La vidéo de cette interpellation avait alors choqué l’opinion publique.

« Il faut un juge d’instruction indépendant pour cette affaire »

« On ne peut pas traiter comme ça des enfants, il faut tenter de rétablir un vrai statut de victimes, réagit Arié Alimi, à l’origine d’un dépôt de plainte avec constitution de partie civile le 6 mai dernier. L’enquête administrative est diligentée par l’IGPN (NDLR : inspection générale de la police nationale) et l’enquête judiciaire est également menée par l’IGPN. Il faut un juge d’instruction indépendant pour cette affaire. »


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Mantes-la-Jolie, le 6 décembre. 152 lycéens avaient été mis à genoux par la police.Observatoire des violences policières Les récents propos de la patronne de l’IGPN n’ont pas été du goût de tous. Brigitte Julien a indiqué qu’il n’y avait « pas (eu) de comportements déviants de la part des policiers » lors d’une commission d’enquête parlementaire. Des propos qui interrogent les défenseurs des victimes. « Depuis quand en France, on imagine 152 enfants à genoux, les mains sur la tête ? »

Quatre nouveaux avocats

Yasser a été l’un de ceux interpellés dans des conditions polémiques. Il raconte comment certains policiers l’ont hélé « Et l’arabe » ce jour-là pour lui parler, sa garde à vue « avec quatorze autres dans une petite cellule » et la remarque d’une policière gravée dans sa mémoire « pour signifier qu’on était des animaux en cage » « On l’a entendue dire “on se croirait au zoo de Thoiry” », peine à dire, ému, l’adolescent.
Désormais, les avocats vont s’attacher à ce qu’une « enquête puisse déterminer ce qu’ils ont vécu ». Antoine Conte, Raphaël Kempf, Alice Becker et Emmanuel Tordjman rejoignent ainsi le collectif juridique. « Il faut un juge d’instruction indépendant pour rétablir ce sentiment de confiance afin que les familles puissent déposer plainte, réagit Emmanuel Tordjman. Pour l’instant, on n’a pas eu accès au dossier, on ne sait pas ce qu’il y a dedans. »

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