mardi 10 avril 2018

Expulsions sur la Zad : l’intervention militaire se poursuit

Source Reporterre

Les expulsions sur la Zad se poursuivent ce mardi 10 avril. Reporterre est sur place ; voici le fil des événements.
  • Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage
  • 18h00 - Point sur la situation. Les affrontements se concentrent toujours autour des Vraies rouges et de la route menant aux Fosses noires. Pour le moment, seule la Chèvrerie a été expulsée et détruite. D’après la préfecture, une dizaine de gendarmes ont été blessés par des jets de projectiles et de cocktails Molotov. Côté zadistes, l’équipe Médics faisait état en début d’après-midi d’une vingtaine de blessés, dont trois sérieux. Plusieurs personnes ont été touchées par des éclats de grenades. Le bocage est envahi par les fumée des gaz lacrymos, parfois dissipée par des averses. Des barricades sont renforcées à l’aide de matériaux récupérés sur les maisons détruites. Les habitants ont lancé un appel à un grand pique-nique de protestation face aux expulsions et démolitions en cours. Ce pique-nique aura lieu ce mercredi à 13h sur le camp des Cheveux blancs.
17 h 49.
  • 17h50 Les gaz lacrymos stagnent, collés au sol ou accrochés aux basses branches des arbres. La gendarmerie ne sera pas parvenue à progresser sur le tronçon de route où la barricade créée dans la matinée a grossi.
16 h 40.
  • 17h30 Voici le compte-rendu de la conférence de presse de Nicole Klein, préfète de Loire-Atlantique.
« L’opération de rétablissement de l’État de droit s’est poursuivie tout au long de la journée, a-t-elle commencé. Deux nouveaux squats ont été évacués, portant à 16 le nombre de lieux expulsés. 15 ont été détruits, dont 9 aujourd’hui. » La préfète a précisé qu’il était difficile d’estimer le nombre de personnes expulsées car « nombre des squats étaient vides au moment de l’arrivée de l’huissier ».
A un journaliste remarquant un certain ralentissement des opérations comparé à lundi, un représentant de la gendarmerie a répondu : « il s’agit d’une logique technique. Aujourd’hui, les squats étaient plus éloignés de la route qu’hier, donc moins faciles à déconstruire. Nous avons rencontré un certain nombre de résistances, mais nous restons en phase avec des objectifs et la feuille de route fixés ».
Elle a ensuite rappelé le double objectif de l’opération : « permettre une remise en l’état de la route départementale D281 [pourtant déblayée par les opposants en janvier dernier] et un retour de l’État de droit ».
« Voilà pourquoi les expulsions ont visé prioritairement les lieux situés aux abords immédiats de la route dont les occupants s’opposaient à sa remise en état, ainsi que les squats qui n’avaient aucune activité agricole réelle [les Cent noms portaient pourtant un projet d’élevage], a-t-elle souligné. Les occupants ont eu deux mois pour quitter les lieux et ne pouvaient ignorer qu’ils allaient être expulsés. »
La préfète a ensuite martelé le refus de l’État de reconnaître les projets collectifs, bien qu’elle en ait reçu plus d’une dizaine, « le président ayant bien dit que ce n’était pas le Larzac ici ». Pour que les activités agricoles entrent dans les clous, « il fallait donc un projet individuel de régularisation agricole, avec un nom et une adresse précise ».
D’après la préfecture, dix gendarmes ont été blessés, notamment par des jets de pavés et de cocktails Molotov. « La volonté d’apaisement exprimé par Édouard Philippe en janvier dernier ne peut s’apparenter à un renoncement à l’état de droit », a-t-elle insisté.
Banderole prise sur la Zad par Véronique Rebeyrotte.
  • 17h00 Au nom de l’Acipa, principale association citoyenne anti-aéroport, Julien Durand « demande l’arrêt des opérations ce soir. Si ce soir, il n’y a pas d’arrêt des évacuations, il n’y aura pas de reprise possible du dialogue ».
  • 16h56 Sur Twitter, l’essayiste étasunienne Naomi Klein apporte son soutien à la Zad : « en attaquant une communauté utopique qui a été un modèle pour nombre d’entre nous, le gouvernement de Macron fait preuve de violence gratuite et de vandalisme ».
  • 16h50 Les barricades sont renforcées avec des restes de fenêtres, des palettes, des pneus et des taules récupérés sur les maisons détruites. « Quel dommage pour les gendarmes qu’ils n’aient pas tout débarrassé aussitôt les cabanes détruites ! » commente un zadiste. Au milieu des grenades assourdissantes résonne le son d’un accordéon diatonique.
16 h 41.
  • 16h45 Les affrontements se poursuivent autour des Vraies rouges et sur la route menant aux Fosses noires. Des barricades sont renforcées. La fumée des lacrymos est à nouveau épaisse, plongeant même les gendarmes dans le brouillard.
  • 16h25 Le projet des « cheveux blancs » de ramasser les restes de lacrymos et de grenades afin de les amener à la préfecture fait des émules, comme le montre la photo ci-dessous.
16 h 15.
  • 16h15 - Communiqué de la Confédération paysanne. « Hélicoptère, véhicules blindés, lacrymogènes et 2 500 nervis sur place… L’Etat est en train de déployer l’équivalent de près de 50 % des effectifs humains qu’elle a engagés dans ses opérations extérieures militaires à l’étranger. De quoi le ministre de l’Intérieur veut-il nous protéger ? Atelier bois, fabrique de pâtes et de bière artisanale, projets culturels, démarrage de production ovine, boulangerie, atelier mécanique, troupeau collectif bovin allaitant… sont autant de projets déjà existants sur place. Aujourd’hui, des paysannes et paysans en devenir ou en place se font expulser, ce qui est inadmissible ! »
  • 16h10 Aux Vraies rouges, la pluie tombe à grosses gouttes, dissipant les nuages de gaz lacrymos.
16 h.
  • 15h50 Alexandre, ancien charpentier et opposant, près de 85 ans, est toujours présent en première ligne, au milieu des grenades explosant à quelques mètres de lui. « On est au front, j’ai l’habitude de ces rigolos de flics. Ce qui m’intéresse, c’est de donner un coup de mains aux jeunes. Les gendarmes, ils n’aiment pas trop ça quand les anciens interviennent. »
Alexandre
15 h 40, dans la forêt face aux Vraies rouges.
  • 15h47 Concert de grenades devant les Vraies rouges, ce potager et ces trois cabanes semblent être devenus l’enjeu de la journée.
15 h 15, aux Vraies rouges.
  • 15h45 Les « cheveux blancs » du « camping des vieux fourneaux » sont de plus en plus nombreux sur zone. Certains de ces retraités et « jeunes de tous âges » font du ménage dans les champs en ramassant les restes de grenades et de lacrymos. Ils iront les déposer devant la préfecture de Loire-Atlantique. Une dame explique : « le coût complet d’une lacrymo, fabrication et lancer, c’est 120 euros ».
  • 15h30 - Point sur la situation. Les affrontements se concentrent au lieu-dit les Vraies rouges, où des habitants portaient un projet de maraîchage. Ce matin, la Chèvrerie a été détruite. Selon l’équipe Médics de la Zad, il y aurait une vingtaine de blessés du côté des zadistes et de leurs soutiens, dont trois sérieux. Plusieurs personnes ont été touchées par des éclats de grenades. Côté gendarmes, on compterait 4 blessés. Les soutiens aux habitants ont afflué sur la zone, dont des paysans de Copains 44 sur leurs tracteurs, et des membres de l’Acipa. Lors de la conférence de presse, les habitants ont dénoncé le double-jeu de l’État, qui appelle au dialogue mais expulse des lieux pourtant porteurs de projets agricoles.
  • 15h13 - Voici le compte-rendu de la conférence de presse qui s’est tenue à 14h à la Rolandière.
22 personnes porteuses de projets agricoles et artisanaux sont intervenues collectivement pour exprimer leur consternation face au double-jeu de la préfète et leur détermination à défendre un projet collectif pour l’avenir de la Zad. « On s’est engagé dans un dialogue, on y a cru et on s’aperçoit qu’en fait, tous les projets sont menacés, » ont-ils dénoncé.
« La ferme des Cent noms a été rasée en pleine connaissance de cause qu’il y avait un projet en cours, connu des autorités, a regretté Vincent Delabouglise, paysan membre de Copains 44, soulignant que les brebis ont été pucées et domiciliées à la ferme une semaine plus tôt. On en tire une conséquence : tous les projets agricoles sont menacés, y compris les historiques dans la mesure où on ne peut avoir aucune confiance dans la parole de l’État. » Aujourd’hui, c’est le projet de maraîchage aux Vraies rouges qui a été détruit.
Paysans boulangers, herboristes ou semenciers, pépiniéristes, meuniers, paysan brasseur, charpentier, apicultrice, éleveurs, producteurs de plantes médicinales, artisans potier et cuir, maraîcher. Tous et toutes sont venus rappeler la dimension collective de leurs activités.
« La préfète ne parle que de projets individuels, elle refuse d’examiner notre projet collectif, a ainsi expliqué Willem, éleveur. Pourtant, une convention d’occupation précaire à titre collectif lui a été présentée, il faut qu’elle soit étudiée. Pourquoi ce projet collectif serait-il mauvais alors que l’histoire nous fournit plusieurs exemples de belles réussites pour les territoires, comme au Larzac ? L’inverse du collectif, c’est l’isolement, qui mène à l’agrandissement des fermes et aux suicides nombreux dans le monde agricole. »
Les personnes présentes ont également précisé que « les projets agricoles prennent du temps ; ce travail est en gestation depuis dix ans, sous la menace d’expulsions ; on peut pas en deux mois proposer un projet parfait. »
Elles ont demandé « le retrait immédiat des forces de l’ordre et le retour à l’État de droit ». A un journaliste qui demandait combien de temps les zadistes comptaient tenir, une habitante a répondu : « Ce n’est pas la question. Nous voulons l’arrêt de la destruction de nos lieux de vie, lieux de nos amitiés, de nos amours et de nos projets agricoles et artisanaux. »
Les habitants ont lancé un appel à pique-nique demain mercredi à 13h au lieu-dit camping des cheveux blancs.
  • 13h50 Aux Vraies rouges, l’offensive des gendarmes se poursuit : les buttes de permaculture sont recouvertes d’une avalanche de palets lacrymos.
  • 13h45 En soutien à la Zad, l’École des hautes études en sciences sociales de Paris (EHESS) est occupée depuis ce matin. Dans un communiqué, des étudiants expliquent les raisons du blocage : « Parce qu’on a toujours une excuse pour ne pas participer aux luttes en cours autrement que par la posture de l’intellectuel engagé. Parce que les mots n’ont jamais mis en déroute les flics, parce que les séminaires militants n’ont jamais bloqué les flux économiques et que produire un savoir critique n’arrête pas les attaques néolibérales qui se succèdent d’années en années dans tous les secteurs. Signer une tribune dans le Monde n’exempte pas de descendre dans la rue et ne prémunit pas du blocage – disserter sur la grève ne dispense pas de la faire. »
  • 13h34 Une autre personne s’éloigne, soutenue par deux personnes, blessée apparemment par un éclat de grenade explosive.
  • 13h20 Un blessé évacué sur un brancard par une équipe Médics au niveau des Vraies Rouges. Ils aurait été touché par un tir de LBD (lanceur de balles de défenses) dans l’abdomen à 20 mètres.
  • 12h38 Aux Fosses Noires, une dizaine de tracteurs du collectif Copain arrivent de la ferme de Bellevue, encadrés par une haie d’honneur, sous les applaudissements. « C’est le signe que le mouvement reste uni et se retrouve face à l’ennemi commun », commentent les zadistes en finissant leur assiette de riz, carottes et pois-chiches servi par la cantine sous la pluie fine.
  • 12h15 Selon l’équipe Médics de la Zad, il y aurait une vingtaine de blessés du côté des zadistes et de leurs soutiens, dont trois sérieux. L’un d’eux a été évacué à l’hôpital. La plupart seraient blessés par des éclats de grenade, l’un serait brûlé.
12h08, journalistes en première ligne.
  • 11h25 Une petite averse bienvenue tombe sur le bocage transformé en vaste nuage de lacrymos. Cheveux blancs, sac à dos, canne de marche et masque de peintre sur le nez, Alexandre, 85 ans, a tenu à être présent au milieu des grenades. « On est habitué, ça ne nous fait pas peur. »
    Selon un bilan du ministère de l’Intérieur, treize habitations ont été détruites et « environ une vingtaine » restent à « évacuer ». L’opération pourrait se poursuivre « jusqu’à la fin de la semaine », selon le ministère.
  • 11h17 L’équipe Médics de la Zad décompte six blessés dont quatre par des grenades de désencerclement. D’après le ministère de l’Intérieur relayé par France Info, il y aurait trois blessés côté gendarmes.
  • 11h06 Aux Vraies rouges, notre reporter signale une pluie de grenades et de gaz lacrymos. Le blindé tente une nouvelle percée sans succès ; le nuage dissipé, les opposants avancent à nouveau.

  • 11h00 Aux Fosses noires, une carcasse de voiture renversée est tractée vers une barricade. Arrive également une catapulte artisanale, « l’arme du pauvre face aux grenades à répétition ». D’après le site zad.nadir, une personne blessée au pied par un projectile a dû être évacuée à l’hôpital.
  • 10h54 Alors que les gendarmes s’étaient repliés vers 9h30 des Vraies rouges face à la résistance des habitants, ils seraient de retour sur place.
  • 10h44 D’après le site zad.nadir, une des personnes qui étaient sur le toit de la Chèvrerie a été frappée par les gendarmes et amenée à l’hôpital peu avant 10h. Le lieu est en train d’être détruit.
  • 10h38 D’après un témoin sur place, parmi les blessés, il y aurait deux habitants de la Rolandière.
  • 10h29 Une fille passe avec des tasses de thé fumant. Les talkiewalkies annoncent un blessé sur l’autre lieu qui résiste, la Chèvrerie, dû à un éclat de grenade selon ce canal interne.
  • 10h24 Voici une carte de la Zad pour s’y retrouver :
Carte de la Zad et points chauds lors de l’expulsion lancée le 9 avril
  • 10h19 Au fait, voilà à quoi ça ressemble, les Vraies rouges :

  • 10h12 La puissance sonore des grenades explosives, lancées par dizaines, donnent une atmosphère de guerre. Le plus souvent, les parties en présence ne se voient pas.
  • 10h09 Une tronçonneuse zadiste découpe des arbres pour alimenter une barricade.
  • 10h06 Les grenades, que les gendarmes appellent eux-mêmes « explosives » seraient de type GLI-F4.
  • 09h55 Une personne a reçu des éclats de grenade de désencerclement dans la jambe. Des gens crient « Médics ! ». Il semble y avoir un autre blessé.
  • 09h51 Face à face, cailloux contre grenades dans un bosquet entre ronces et arbustes. Décor étrange de maisons détruites dont ne reste que le bas des murs et des plate-formes de cabanes arasées.
  • 09h48 Sur la route entre les Fosses noires et le Lama faché. Les gendarmes ont reculé. Un pneu du blindé est pris dans les flammes. Les gendarmes mobiles reprennent position dans le sous-bois sans rien voir à cause des nuages de lacrymogènes. Un zadiste me dit : « Bon courage et merci la presse ».
Un pneu du blindé est enflammé
  • 09h38 Aux Vraies rouges. Ça a tenu ! Les gendarmes reculent. Ils s’en vont dans un concert de grenades assourdissantes, de pluie de lacrymos et avec la voix enregistrée qui répète en boucle : « Obéissance à la loi, dernière sommation, on va faire usage de la force ».

  • 09h34 Les grenades explosives se multiplient dans le bois.
  • 09h33 Un habitant récupère un matelas dans une caravane effondrée, au toit explosé la veille par une pelleteuse.
  • 09h30 La Chèvrerie - Le blindé s’est aussi replié. Les barricades se reforment au fur et à mesure, sur les cent mètres regagnés. Les grenades assourdissantes explosent dans un flou, les gens sont aveuglés par les nuages opaques de lacrymo.

  • 09h25 La poussée des manifestants - ou un mouvement tactique - a fait se replier les gendarmes mobiles sur le chemin devant les Fosses noires. Ils se retirent vers le Lama faché.
  • 09h16 Au bord d’un chemin, deux cartons emplis de BD, de livres, d’une cocotte-minute, d’une bouteille d’huile de cuisine et d’une scie. A l’abandon.

  • 09h04 L’huissier poireaute au pied de la maison. Les grimpeurs ne se décident pas à monter déloger les occupants, qui dansent et chantent sur la pointe du toit.
  • 09h02 Dans la prairie, à la Chèvrerie, au milieu des cordons de gendarmes mobiles, en tandem derrière un porteur de bouclier, un gendarme porte un fusil mitrailleur le long de la cuisse.
  • 08h56 La Chèvrerie. Lacrymogènes au lance-grenades, puis à la main après charge sur quelques mètres. Les zadistes : « Journalistes, est-ce que vous avez besoin de soins ? ». Les maîtres-chiens sont deux et restent à l’écart des lacrymo. Les gendarmes sont cinq fois plus nombreux que les zadistes ici. Les grimpeurs, à pied d’œuvre, tiennent un conciliabule pour déloger les deux habitants sur le toit. L’hélicoptère doit voler très bas à cause de la couverture nuageuse. Les journalistes sont bousculés par les gendarmes.
  • 08h42 Deux tractopelles et des grimpeurs arrivent aux Vraies rouges.
  • 8h35 Les Vraies rouges attaqués par un blindé.

  • 08h36 A la Chèvrerie, le chien policier qui aboie en permanence - c’était lui qu’on entendait au loin - est mis à l’écart quand une charge de dix mètres repousse les lanceurs de boue et les noie sous les gaz que le vent faible rabat sur eux et sur la maison dont le toit est toujours occupé par deux habitants. Les manifestants reviennent en disant : « Dernière sommation, nous allons faire usage de la boue ».
  • 08h31 Les Boîtes noires, une cabane sublime de l’est de la zone, est en train de se faire expulser.
  • 08h30 La charge sur les Vraies rouges va commencer. Les habitants préparent de la peinture.

  • 08h22 Deux personnes sur le toit de tôle de la Chèvrerie, cernée par les gendarmes mobiles qui restent statiques à l’orée d’un champ. Tirs de mottes de boue sur les boucliers et les visières des casques. Ils sont ponctués de « Touché, attention à ton casque, il va être sali ».
  • 08h13 Entre les Fosses noires et la Chèvrerie, les chemins creux où pépient les oiseaux de printemps sont saturés de gaz et de brume. On entend des explosions de grenades et un chien qui aboie au loin.
  • 08h07 - Toujours près des Fosses noires, une grenade assourdissante contre un jet de bouteille. Au loin, du côté de la Chèvrerie, on entend aussi des tirs de grenades. Le poste de médics a dû se déplacer et quitter les Fosses noires noyées sous les gaz.

  • 07h46 Au carrefour de la Saulce, une salamandre écrasée. Un mec, masqué avec un pneu dans chaque main, me dit qu’en Wallonie, on ferme certaines routes pendant la saison des amours.
  • 07h44 A la Chèvrerie, les gendarmes mobiles sont survoltés. Tirs de flashball sans sommation, une arrestation.
  • 07h42 On entend un rossignol. Visiblement, les lacrymogènes ne les gênent pas. On parle des arrivées toutes récentes des rossignols avec un mec masqué sur la barricade.
  • 07h37 Le gaz stagne dans les champs. On ne voit pas à dix mètres dans certains endroits. Grenades assourdissantes. Les gardes mobiles hurlent à travers les nuages de lacrymogène : « Reculez ! »
  • 07h35 L’OPJ (officier de police judiciaire) répète en boucle et en continu « Obéissance à la loi, première sommation, dernière sommation, on va faire usage de la force ».
  • 07h30 Et deux grives musiciennes qui se répondent dans les saules alentour, comme si de rien n’était.
  • 07h27 Quelques paysans des Vraies rouges défendent leur potager.

  • 06h45 La barricade est en feu.

  • 06h40 C’est encore la nuit. L’hélicoptère tourne autour de la zone et éclaire le sol d’un puissant projecteur. Près des Fosses noires, une barricade s’est élevée.



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Lire aussi : Expulsions : le récit de la journée du 9 avril
Source : Nicolas de La Casinière et Alessandro Pignocchi pour Reporterre
Photos : © Alessandro Pignocchi/Reporterre
. ainsi que : @ ZAD_NDDL
. et :
. Alphonse Fresneau : Véronique Rebeyrotte
. carte de la Zad : Taranis News
. blindé en feu : Christophe Jaunet

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