lundi 30 juin 2014

Caf : de plus en plus de prestations pour les publics fragiles

En 2013, les caisses d'allocations familiales ont connu une augmentation du nombre de prestataires. Mais les évolutions sont très contrastées d'une allocation à l'autre : si les prestations pour la petite enfance ont tendance à se réduire, celles à destination des ménages pauvres et des personnes handicapées s'envolent.

Faut-il s'en inquiéter ou s'en réjouir ? La publication des statistiques de la caisse nationale des allocations familiales indique que la proportion de personnes concernées par une des prestations délivrées par les Caf n'a rarement été aussi importante : plus de 11,7 millions de foyers, représentant 47 % de la population française. Sur un an, la progression est de 1,9 % (1,7 % si on déduit l'intégration des Industries électriques et gazières) contre 0,8 % en 2012.
Contrastes territoriaux
Sur un plan géographique, les situations sont très contrastées : "Un département (Meuse) voit son nombre d'allocataires diminuer. À l'inverse, la moitié des départements affichent une augmentation de leur nombre d'allocataires supérieure ou égale à 1,5 %. Cinq d'entre eux enregistrent une progression de plus de 3 % (Mayotte, Guyane, Hérault, Gironde et Haute-Garonne)." Ces évolutions combinent les tendances démographiques (déclin ou expansion) et les données sociales (précarité).
En termes de types de prestations, les contrastes sont là aussi saisissants. La prestation d'accueil du jeune enfant (Paje) a subi un reflux en 2013 : moins 0,6 %, soit tout de même plus de 2,2 millions de ménages concernés. Un demi-million de familles ont bénéficié du complément libre choix d'activité, confirmant le déclin de cette mesure (le nombre de CLCA était de 587 000 en 2006).
Bond en avant pour l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé...
Les allocations familiales continuent à toucher un public plus large, confirmant la vitalité démographique française. Plus de 4,8 millions de familles (pour 11,5 millions d'enfants) ont été concernées en 2013, soit une progression de 1 %. Dans cet ensemble allocations familiales qui comprend entre autres l'allocation de rentrée scolaire (+ 1,4 %), l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH) a été versée à plus de 215 000 foyers, soit un bond en avant de 5,7 % sur un an. Près des deux tiers de ces allocataires ne perçoivent que l'AAEH de base, soit 129,21 euros par mois.
La croissance des allocations logement est plus forte : + 2,1 %. Plus de 6,2 millions de foyers en sont les destinataires. Témoin de la précarité très forte dans ce champ, l'allocation logement à caractère social a été particulièrement sollicitée avec une progression de 2,7 %.
... et pour le couplage RSA socle et activité
Dans le champ de la solidarité, comme on le sait, le nombre d'allocataires du RSA s'est envolé : + 7,2 % en un an (soit 2,3 millions de foyers, près 4,9 millions de personnes). Là encore, ce chiffre global cache des différences internes. Le nombre de foyers touchant le RSA socle et activité a bondi de près de 10 %, en raison notamment de la revalorisation du barème qui a permis à 7 000 allocataires percevant le RSA activité d'être également éligibles au RSA socle. L'étude de la Cnaf note une forte rotation des effectifs : "Plus de 678 000 foyers sont ainsi entrés dans le dispositif entre décembre 2012 et décembre 2013 contre 525 000 foyers sortis entre ces mêmes dates". Cela montre qu'à côté d'un public inscrit de longue date dans ce revenu d'assistance, une fraction non négligeable n'y fait qu'un passage plus ou moins long.
AAH : bientôt le million !
Autre public vulnérable : les personnes handicapées. Là aussi, le nombre d'allocataires à l'AAH a connu une forte augmentation : + 2,6 % en un an. Cette situation s'explique en grande partie par le plan de revalorisation de 25 % de cette allocation entre 2008 et 2012 qui a fait bondir le nombre d'allocataires de plus d'un quart. Dans certains départements (Doubs, Essonne, Rhône), la croissance tourne autour de 50 %. Le chiffre d'un million d'allocataires est presque atteint : 988 000. Les statistiques révèlent que 61 % de personnes touchent le taux plein, ce qui indique qu'elles ne disposent d'aucune autre source de revenu. 


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