Jeudi
15 février 2018, Édouard Philippe recevait le « Rapport sur l’avenir du
transport ferroviaire » de Jean-Cyril Spinetta, ancien PDG d’Air
France. Au programme de ce document, qui doit servir de base de travail
pour une future loi sur les « mobilités » : mise en concurrence du rail,
remise en cause du statut de cheminot, plans de départ volontaires,
suppression des petites lignes jugées non rentables… Un cocktail
drastique de mesures libérales qui, pour les syndicats, remettent en
cause le service public ferroviaire au profit du secteur privé. Et qui
n’a pas manqué de susciter l’approbation (presque) unanime des grands
médias. En témoigne cet état des lieux de la presse et des journaux
télévisés, premier volet d’une série sur le traitement médiatique du
projet de la libéralisation du rail.
***
Depuis
la remise du rapport Spinetta, le jeudi 15 février 2018, la presse
s’est emparée de la question de la libéralisation du rail préconisée par
l’ancien PDG d’Air France. À commencer par le Journal du dimanche. La rédaction de l’hebdomadaire semble attendre avec impatience ce qu’elle nomme… « la bataille du rail ».
Une mise en scène guerrière qui, au mépris des salariés concernés et
mobilisés, privilégie la personnalisation des conflits sociaux avec,
d’un côté, les membres du gouvernement et, de l’autre, les dirigeants
syndicaux. Le JDD ne pouvait donc s’empêcher d’afficher en Une
du 18 février ce qu’il perçoit comme le premier round d’un match de
catch entre Élisabeth Borne, la ministre des Transports, et Philippe
Martinez :
Et au moment de s’attaquer au fond, le JDD
choisit clairement son camp. Le 17 février, il donne la parole à
Élisabeth Borne qui, dans une interview ponctuée de questions plus
impertinentes les unes que les autres, introduit le refrain qui inonde
colonnes et chaines de télévision et radio depuis une semaine : « “Le statu quo n’est pas possible” ». En d’autres termes, c’est le grand retour de la nécessité de la réforme [1]. Au gré de ce que l’on pourrait appeler des « questions-boulevard » ou questions rhétoriques, l’interview du JDD
se fait le relais du gouvernement en lui offrant sur un plateau un pur
entretien de communication. Extrait de cette effronterie
journalistique :
– « Les réformes se sont succédé sans résultat. Pourquoi celle que vous portez peut-elle réussir ? »
– « Le rapport Spinetta va-t-il inspirer le gouvernement ? »
– « Que répondez-vous au leader de la CGT, Philippe Martinez, quand il parle de “casse du service public” ? »
– « Le
rapport Spinetta propose un changement de statut pour SNCF Réseau, qui
deviendrait une société anonyme (SA). Quel est l’intérêt ? »
– « Quel va être votre calendrier ? »
Dans un article du même numéro intitulé « Comment le gouvernement compte réformer la SNCF », le JDD
redonne à nouveau largement la parole au gouvernement en toute
complaisance. À l’inverse, les propos – directs ou rapportés – de la CGT
et de son dirigeant, Philippe Martinez, sont accueillis plus
fraîchement sous la plume du journaliste :
Le leader de la CGT Philippe Martinez a donné le ton dès vendredi (sur France Inter) en dénonçant d’avance [2] une “casse sociale”. Sans attendre la discussion avec le gouvernement, son syndicat appelle à la grève pour le 22 mars – et lui-même brandit cette menace explicite : “Si les salariés de la SNCF sont en grève, il n’y a pas de train et on ne peut plus se déplacer”. […] La mise en scène d’un face-à-face avec une CGT arc-boutée sur la défense de dispositifs présentés (et ressentis par une partie des Français) comme des privilèges corporatistes ne semble pas pour lui déplaire. “Nous sommes face à ce qui a été diagnostiqué par le Président pendant toute la campagne : un corps intermédiaire conservateur et bloquant”, souligne-t-on à l’Elysée, où un conseiller qualifie la relation avec Philippe Martinez de “dialogue poli, mais dialogue de sourds”.
La
rédaction du journal dominical ne manque pas d’arguments pour légitimer
la « nécessité de la réforme ». À commencer par l’exposé de l’état de
déliquescence de la SNCF (un diagnostic du reste partagé par nombre de
salariés et de syndicats… qui n’en tirent pourtant pas les mêmes
conclusions politiques !). Ainsi d’un reportage pseudo-embarqué intitulé
« Pourquoi la SNCF va mal », publié le 20 février sur le site
Internet, dont la caricature prêterait à rire si elle n’était pas le
reflet d’une vaste campagne de la rédaction en faveur du rapport
Spinetta [3] :
Jeudi 15 février, quai du RER C, station Pereire-Levallois. Au moment précis où l’ancien président d’Air France, Jean-Cyril Spinetta remet son rapport au gouvernement sur l’avenir du transport ferroviaire, les haut-parleurs annoncent la couleur. “En raison d’un incident technique survenu à la station Porte-de-Clichy, les trains doivent circuler en alternance sur une seule voie. Nous nous excusons de la gêne occasionnée…” Les voyageurs prennent leur mal en patience en guettant des rames bloquées dans d’autres gares du parcours. La galère, la routine : les incidents de ce type sont innombrables sur le réseau francilien géré par la SNCF. La lecture du rapport Spinetta en donne la vraie mesure.
Sans commentaire…
Pour Le Monde ? C’est inéluctable.
Le JDD n’est pas le seul journal à acclamer les projets de libéralisation du rail du rapport Spinetta. Le Monde
a également décidé de se jeter lui aussi dans la fameuse « bataille du
rail ». Le « journal de référence » reprend une rhétorique qui lui est
chère – la réforme est « inéluctable » – et répartit d’ores et déjà les
bons et les mauvais points, selon que les protagonistes sont « lucides »
ou entêtés.
L’entrée en matière de l’interview de Jean-Cyril Spinetta publiée le 15 février [4] donne le ton : « Pour
l’auteur du rapport sur la SNCF commandé par le gouvernement, la
situation est préoccupante et le système doit se réformer “dans
l’intérêt de tous” ». Étonnant !… Comme le JDD, Le Monde livre un entretien tout en complaisance, comme en témoigne la première question : « Comment ressort-on de presque trois mois d’immersion dans le ferroviaire ? »
L’interview est suivie d’un article qui, sous couvert « de synthèse », introduit la philosophie générale avec lequel Le Monde
appréhende cette grande réforme, que l’on perçoit dans les commentaires
que le journaliste accole aux différents points du rapport :
L’heure du grand chamboule-tout approche pour la SNCF. Une étape décisive a été franchie, jeudi 15 février, avec la remise du « Rapport sur l’avenir du transport ferroviaire » de Jean-Cyril Spinetta au premier ministre Edouard Philippe. Hormis les retraites, tout est sur la table et l’ensemble des préconisations du texte de 120 pages constitueront, si elles sont mises en œuvre, la plus grande transformation qu’ait connue le rail français depuis la création de la SNCF en 1937. […] Inéluctable, l’ouverture à la concurrence est une obligation légale de la France qui est tenue de transposer dans sa loi, au plus tard à la fin de cette année, les directives européennes.
« I-né-luc-table » vous dit Le Monde !
Un parti-pris qui sera assumé sans discrétion deux jours plus tard dans l’éditorial du journal, prônant la responsabilité :
Le rapport Spinetta sur « l’avenir du ferroviaire » est-il la première étape d’une réforme de la SNCF différée depuis plus de vingt ans ou bien un nouveau ballon d’essai lancé par le gouvernement avant qu’il se résolve, comme ses prédécesseurs, à reculer devant de probables mouvements sociaux ? En tout cas, le document remis le 15 février par l’ex-patron d’Air France au premier ministre décrit avec lucidité une situation que nul ne peut plus ignorer, celle d’un système ferroviaire à bout de souffle, maintenu sous oxygène par un Etat qui n’en a décemment plus les moyens.
Comme
à l’accoutumée, le quotidien – qui fait mine de découvrir l’eau tiède –
use d’un ton solennel pour justifier la suite de son argumentation :
puisque « nul ne peut plus ignorer » cet état de fait, il faut réformer. Mais réformer selon ce que dit le gouvernement :
il n’y a pas d’autre voie… Et de brandir l’étendard de la dette et de
la dépense publique (nous y reviendrons également) comme autant
d’arguments d’autorité qui justifient
qu’« il-ne-peut-en-être-autrement » :
Comment ainsi justifier 10,5 milliards d’euros de concours publics, alors que chaque année la dette continue de gonfler de 3 milliards ? Comment celle-ci, qui a déjà atteint 46 milliards, pourrait-elle passer à 62 milliards en 2026, sans que l’on entrevoie une quelconque sortie de ce cercle vicieux ? Comment continuer à dépenser 1,7 milliard d’euros chaque année pour des lignes qui transportent seulement 2 % des voyageurs ? Pour résoudre cette équation devenue impossible, le rapport propose deux principes de bon sens – qualité qui a justement fait cruellement défaut ces dernières décennies : la « cohérence des choix publics » et la « responsabilisation des acteurs. »
La « lu-ci-di-té » et le « bon sens » vous dit encore Le Monde !
Rien
d’étonnant à ce que de telles évidences, mobilisées par la rhétorique
d’un journalisme aux ordres, débouchent sur autant de prescriptions que
de louanges envers un Président qui « risque » et « ose », lui :
Emmanuel Macron prend le pari que la France de 2018 a changé, et que les propositions de réforme qui avaient conduit, il y a vingt-trois ans, aux fameuses « grèves par procuration » d’une partie de la population ont fini par infuser dans les esprits. C’est un pari risqué, mais s’il n’est pas tenté, c’est notre système ferroviaire qui pourrait être le grand perdant.
Rideau !
Les syndicats peuvent-ils bloquer la France ?
Le Parisien
n’est pas en reste, mais dans un autre registre : la crainte des
mobilisations. On se souvient, au moment du mouvement de 2016 contre la
Loi Travail, de toute la bienveillance du quotidien envers les grévistes
et les manifestants. Petit piqûre de rappel en images :Si
le quotidien se montre pour l’instant plus discret, les articles qu’il
consacre au projet de réforme de la SNCF nous laissent dire… que son
approche n’a pas changé ! En témoigne sa « une » du 20 février 2018 :La
rédaction, visiblement plus préoccupée par les déboires de grands
bourgeois se chamaillant pour un héritage, réussit tout de même à bien
« angler » le sujet consacré à la SNCF : « Les syndicats peuvent-ils bloquer la France ? » (20 février). Une angoisse que l’on retrouve dès l’entame du papier dans les pages intérieures :
Les syndicats de cheminots ont-ils les moyens de mettre leurs menaces de grève à exécution ?
Et de poursuivre :
Les quatre organisations syndicales représentatives de l’entreprise publique – les plus dures, la CGT et Sud-Rail, comme les plus réformistes – la CFDT et l’Unsa – ont adopté un ton martial : haro sur le gouvernement en cas d’application de ce rapport. Certaines prédisent même un nouvel automne 1995. […] Le gouvernement compte bien, en tout cas, s’appuyer sur l’opinion publique pour faire céder les cheminots. Les syndicats pourront-ils y remédier ?
Le Parisien croise les doigts… Si le journaliste cite un syndicaliste de Sud-Rail, son témoignage est contrebalancé par « un fin connaisseur des relations sociales de l’entreprise » (sic), dont on ne connaît pas l’identité ni la profession exacte – si ce n’est qu’il est « fin connaisseur » – et dont les propos sont cités en exergue [5] :
Certains rêvent de répéter l’histoire, mais le contexte est différent. Les cheminots avaient le soutien de l’opinion publique en 1995. Pas en 2018 !
Sur le web, le ton est à l’identique. Ainsi qu’en témoigne l’introduction de l’article « Risque maximum de conflit social à la SNCF » (6 février) :
Attention, bombes sociales à la SNCF. Si vous avez prévu de voyager en train dans les prochains mois, méfiez-vous : l’agenda social 2018 de la compagnie ferroviaire s’annonce explosif et risque de déclencher des grèves d’ampleur.
Si l’on ajoute à cela deux autres articles respectivement publiés les 15 et 16 février [6], Le Parisien
offre un bon exemple de journalisme gouvernemental ânonnant, toujours
sous couvert de « rendre compte » du rapport de façon neutre, la reprise
in extenso – et sans les questionner – des arguments marchands
et de l’arsenal langagier néolibéral. En plus de témoigner d’une
certaine obsession pour… le statut des cheminots. Florilège de citations
issues de ces deux articles :
– « Une manière de faire sauter le tabou du sacro-saint statut des cheminots
qui alourdit automatiquement la masse salariale de la SNCF 2,4 % chaque
année contre 2 % chez un transporteur sans statut. Pour en finir avec
charge supplémentaire, plusieurs scénarios sont possibles. » (sic)
– « Les deux plus gros tabous de la SNCF vont-ils sauter ? »
– « [Le statut des cheminots est] une vraie bible sociale qui a un coût.
Selon le rapport, le statut, couplé aux frais de structure importants
et à un excédent de personnel, provoquerait “un écart potentiel de
compétitivité d’au moins 30 % par rapport aux règles du marché”. »
– « Le statut sacro-saint du cheminot »
– « Le rapport insiste sur la nécessité de soulager SNCF Réseau de sa dette colossale. »
Ad libitum.
Nous
nous contenterons, pour boucler le panorama de la presse écrite, de
quelques exemples d’articles se joignant au concert des précédents. Aux Échos :
Nous
reviendrons très prochainement sur le cas de Pascal Perri, un
« expert » surexploité par les médias au cours des derniers jours…
Et à l’Opinion :
Et dans les JT ? Un même concert à l’unisson !
Le jour même de la remise du rapport Spinetta, le 20h de France 2 du 15 février
ouvre sur la « révolution » qui s’annonce pour la SNCF. Un premier
sujet revient rapidement sur les grandes lignes du « big bang »
préconisé par l’ancien patron d’Air France. Puis un reportage
enthousiaste est dédié à l’exemple allemand de privatisation des petites
lignes.
Le journaliste évoque des trains « spacieux, modernes », une clientèle « soignée »
par des sociétés privées qui reprennent même l’exploitation des lignes
non rentables (par altruisme, on imagine). Les témoignages des passagers
interrogés sont unanimes, et livrent un bel échantillon de pédagogie
libérale : « quand il y a de la compétition, ça marche mieux parce que chacun fait plus d’effort ! » explique une première dame. Un second passager : « et comme ça les prix restent abordables car quand il y a un seul opérateur, il peut fixer les prix comme il l’entend ». Le journaliste témoigne : « les prix restent raisonnables, le service ne change pas ». En ce qui concerne les cheminots, explique la voix-off, c’est également le cas. Le conducteur interrogé est catégorique « il y a jamais eu de problème […] en général les conditions de travail dans le privé ne sont pas moins bonnes ».
Mais, s’émeut le journaliste – car il y a un mais – « l’Allemagne
est loin d’avoir libéralisé totalement ses chemins de fer, sur les
grandes lignes la Deutsche Bahn est toujours en situation de
quasi-monopole ». Et d’interroger le patron d’un opérateur privé qui
s’en indigne. On apprend tout de même, à la fin du reportage, que
l’Etat allemand verse tous les ans 8 milliards d’euros aux régions pour
subventionner les opérateurs privés, sans quoi ces derniers ne
pourraient pas être rentables.
Le « modèle allemand » de privatisation du rail a décidément du succès auprès des journalistes de télévision. Le JT de TF1 du 19 février lui dédie également un reportage. Cette fois-ci, c’est la dimension comptable qui l’emporte. « La Deutsche Bahn a renoué avec les bénéfices »
annonce Gilles Bouleau non sans admiration. De manière fort originale,
le reportage se déroule… dans un train. On y vante les mérites de l’ICE [7], « un train rapide sur une ligne entièrement nouvelle ».
Rien de bien nouveau sous le soleil pourtant, puisque l’ICE allemand
n’est autre que l’homologue du TGV français… Mais l’information la plus
importante, ce sont les résultats de la Deutsche Bahn, et ses bénéfices
quatre fois supérieurs à la SNCF, « le résultat d’une profonde mutation ».
Le porte-parole de la compagnie confirme, enthousiaste : « Notre objectif est de faire du profit […] nous devons gagner de l’argent avec nos activités commerciales ».
Cependant – à la différence du reportage de France 2 – le syndicaliste
interrogé évoque des conditions de travail plus difficiles pour les
cheminots. Enfin, apprend-on en fin de reportage, la Deutsche Bahn
demeure en dessous de la SNCF pour ce qui est du nombre de passagers. En
d’autres termes, la SNCF transporte plus de personnes pour moins de
profit. La différence entre une logique privée et (ce qu’il reste d’)
une logique de service public peut-être ?
Outre
l’émerveillement des journalistes de France 2 et de TF1 pour le
« modèle allemand », on peut s’étonner de leur absence de curiosité pour
les autres exemples de privatisation du rail. Car le modèle
britannique, par exemple, est au moins tout aussi évocateur. D’autres
émissions, comme C dans l’air sur France 5,
n’ont pourtant pas manqué d’évoquer son bilan catastrophique :
accidents multiples – plus de 70 morts entre 1995 et 2005 – retards
fréquents, suppressions d’effectifs, coût exorbitant et particulièrement
pour les passagers avec l’augmentation des prix (jusqu’à 300 € par mois
pour un abonnement mensuel sur une ligne régionale contre 90 €
auparavant).
Avançons une explication
bienveillante quant à la cécité des journalistes de France 2 sur les
problèmes posés par la libéralisation du rail : peut-être est-ce
simplement qu’ils n’ont pas su trouver les bons « experts » ? Car le
choix des intervenants auxquels la chaîne publique fait appel pose une
grave question de pluralisme, voire de légitimité. Ainsi pour évoquer le
« totem » du statut des cheminots,
les journalistes font-ils appel à Agnès Verdier-Molinié. Cette dernière
est présentée comme une économiste alors que sa légitimité
scientifique, ainsi que celle de l’IFRAP, le think-tank qu’elle dirige,
sont largement contestées – comme nous l’évoquions dans un précédent article.
Autre exemple à l’occasion d’un reportage
sur la disparition des petites lignes de chemin de fer préconisée par
le rapport Spinetta. Cette fois, c’est (l’omniprésent) Pascal Perri qui
est interrogé. Ancien journaliste et chef d’entreprise, titulaire d’une
thèse en géographie et auteur de deux livres sur les « scandales » des
monopoles d’EDF et de la SNCF, celui qui est présenté comme
« économiste » livre son sempiternel message : la libéralisation est
nécessaire, les petites lignes coûtent trop cher pour quelques
passagers, leur suppression est justifiée et il faudrait privilégier les
transports routiers. « Privilégier le car plutôt que le train, c’est
ce que préconisent certains, avec un argument écologique : sur ces
petites lignes régionales circulent encore des locomotives diesel »
conclut la journaliste. Elle oublie de préciser que c’est précisément un
des arguments… de Jean-Cyril Spinetta. Pour le pluralisme des
« experts », on repassera…
***
Cette
revue rapide des journaux télévisés des grandes chaînes ainsi que de
plusieurs grands quotidiens témoigne de l’accueil favorable, voire du
soutien affirmé, qu’ont reçu les propositions du rapport Spinetta dans
de nombreux médias. Et pourtant, ce n’est qu’un début : pour rendre
compte de l’intensité des « tirs de barrage » médiatiques en faveur de
la libéralisation du rail, nous nous pencherons également, dans de
prochains articles, sur les débats et interviews télévisés et
radiophoniques. Avec une attention toute particulière pour le rôle des
« experts » qui, à l’instar de Pascal Perri, n’ont de cesse de répéter
sur toutes les ondes et à toute heure le mot d’ordre : la réforme est
nécessaire !
Frédéric Lemaire et Pauline Perrenot
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