Source : Aparté
Plus de 10 000 mètres carrés de graff, des murals de 7m de haut et 50 artistes internationaux, c’est ce que représente la plus grande expo street-art de France, Mister Freeze. Vitrine de l’art urbain, l’exposition se terminera dimanche 8 octobre.
Première étape de l’exposition à l’espace Cobalt – Photographie : Eva Battut, Aparté.com
Quand nous arrivons sur l’ancienne zone industrielle, transformée en paradis du graff, Reso nous accueille. Il est accompagné d’enfants en situation de handicap à qui il fait la visite. « Pour
nous, c’est important d’ouvrir le street art à tous, et pas seulement à
un public de galerie qui viendrait juste pour acheter » , nous confie-t-il devant les yeux pétillants des enfants, visiblement heureux de leur venue.
« C’est important d’ouvrir le street art à tous, et gratuitement »
Ce toulousain, nom incontournable de la scène graffiti, est un des membres fondateurs de Mister Freeze, créé il y a cinq ans. Son dada, c’est la peinture sur bois découpé. Il affectionne particulièrement les zooms : suites de murals agrandis au fur et à mesure que l’œil se déplace.
Reso pose avec l’une de ses œuvres réalisées pour l’exposition – Photographie : Eva Battut, Aparté.com
Mister Freeze, kézako ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas un pseudo mais bien un symbole. « La première édition s’est déroulée dans un squat artistique de Launaguet, aujourd’hui rebaptisé Le Frigo.
Dans ce squat où les artistes toulousains avaient l’habitude de
développer leur créativité, il y avait un frigo industriel de stockage
géant. L’idée est alors venue de créer une exposition à l’intérieur de
ce frigo. C’est devenu notre symbole de fraîcheur, ce qui nous réunit
tous maintenant » confie Reso. De là est née l’idée de réunir des artistes internationaux dans un espace plus grand, l’Espace Cobalt, afin de leur donner la liberté de créer dans une optique d’ouverture à un plus grand public.
« Le frigo est devenu notre symbole de fraîcheur qui nous représente et nous réunit aujourd’hui »
Cette année, une immense zone Off a été créé à côté de l’Espace Cobalt et a été recouverte de graff en seulement 10 jours. « La plus grande difficulté était de mêler à ces immenses murals des œuvres plus petites » explique Reso. Amener le monumental à Mister Freeze,
c’est son initiative. Photographies, hyper-réalisme, abstraction,
cubisme, calligraphie, pochoirs, installations : la variété est de mise
cette année. En entrant dans la zone Off, l’immensité de certaines œuvres et la diversité des styles est frappante.
« Une réalisation collective »
« On a choisi des gens qui
correspondent à notre état d’esprit. L’objectif est que les gens
ressentent ce qu’on a ressenti avec le graffiti. On voulait que le
graffiti soit tout public comme il l’est par nature, sur des murs, sur
des toiles. Tout cela sans valoriser un artiste unique« , note Reso. Il ajoute : « on
est sur quelque chose de collectif. La réalisation est collective,
c’est un moment de rencontre qui crée des échanges et une force. On est
beaucoup plus réactifs, on a envie de s’entraider quand on crée
ensemble ».
« À chaque coin de rue on peut découvrir un graff. Il peut être d’un artiste reconnu comme d’un inconnu. Le lendemain, on repasse, il n’y sera peut-être plus. C’est ça le graffiti, c’est éphémère et anonyme »
Tout au long de l’expo, l’objectif est
de ressentir les valeurs de l’univers graff, notamment son aspect
éphémère et anonyme. D’après Reso, toutes ces œuvres resteront seulement
gravées dans la mémoire des gens par le biais de leur œil ou de leur
appareil photo.
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