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Comme
vous le savez, le collectif AutonoMIE a réquisitionné mi-octobre un
hôtel désaffecté comprenant 25 chambres pour y loger une partie des 70
mineurs isolés qui composent le collectif.
Cette
ouverture constitue une victoire : celle de la solidarité et de la
lutte sur les politiques racistes et capitalistes qui vont en
s’aggravant. La préfecture et le Conseil Départemental doivent savoir
qu’à Toulouse, la mise à la rue (quand ce n’est pas la mise sous écrou)
de centaines de jeunes survivants à l’enfer migratoire, parlant notre
langue, colonisés par notre pays et ne demandant qu’à bénéficier d’une
infime partie de ce que nous prenons chez eux, ne peut se produire sans
une réaction populaire forte et déterminée.
Pour autant, l’émotion ne doit nous faire oublier deux réalités :
-
La place d’un mineur isolé n’est pas dans un squat, mais à l’école.
Cette solution, bricolée dans l’urgence, est précaire. Le préfet peut
décider à tout moment de nous expulser illégalement, avec les risques
que cela suppose : garde à vue, centre de rétention, expulsion… De plus,
elle ne répond qu’à une infime partie des besoins des jeunes (soin,
éducation, juridique…)
-
La quasi-totalité des jeunes sortent du collectif AutonoMIE avec une
reconnaissance de minorité et un jugement de placement. Le DDAEOMIE,
chargé de l’évaluation en Haute Garonne, est donc presque
systématiquement démenti par la juge des enfants. Combien de nuitées
d’hébergement le département compte-t-il encore économiser sur le dos
des jeunes migrants ? Trouver des solutions d’urgence jusqu’à ce que les
recours aboutissent ne doit pas nous faire oublier notre objectif :
forcer le Conseil Départemental à respecter ses obligations légales, et
ce, dès l’arrivée des jeunes sur son territoire.
En attendant, nous sommes installé-es au 75, rue de la Glacière, et nous comptons bien y rester jusqu’à obtenir gain de cause.
Nous
invitons toutes les associations et collectifs amis à nous soutenir
publiquement. Ce n’est pas de gaîté de cœur que nous nous sommes plié-es
à l’exercice médiatique. Nous visibilisons notre initiative de façon à
rendre le coût symbolique d’une éventuelle expulsion rédhibitoire !
Merci à celles et ceux qui ont déjà publié des communiqués de soutien.
Merci
enfin aux dizaines (centaine ?) de personnes et d’associations nous
proposant – et nous offrant ! – de l’aide chaque jour depuis dimanche.
Puisse l’addition de tous ces petits gestes aboutir à un idéal commun,
un horizon politique, un dépassement : contre les frontières, contre
l’exploitation et contre le racisme.
On se quitte sur ces mots d’Antonio Machado :
Caminante no hay camino
> Todo pasa y todo queda,
> pero lo nuestro es pasar,
> pasar haciendo caminos,
> caminos sobre el mar.
> Todo pasa y todo queda,
> pero lo nuestro es pasar,
> pasar haciendo caminos,
> caminos sobre el mar.
Toi qui marches, il n’existe pas de chemin,
> tout passe et tout reste,
> mais le propre de l’homme est de passer,
> passer en faisant des chemins,
> des chemins sur la mer.
> tout passe et tout reste,
> mais le propre de l’homme est de passer,
> passer en faisant des chemins,
> des chemins sur la mer.
✊ Solidarité avec les mineurs isolés étrangers !!! ✊
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