Source: Les Permaculteurs
En revanche si vous n’êtes pas emballés par les calculs, vous pouvez sauter ce paragraphe :il existe une solution plus concrète.Vous pourrez mesurer vos distances une fois les murs montés et faire la commande des chevrons et de la volige à ce moment-là : vous perdrez un peu de temps en attendant la livraison, c’est tout.
Calculer la longueur d’un chevron revient à calculer l’hypothénuse d’un triangle rectangle dont vous connaissez les deux côtés opposés.
Voilà pourquoi vous aurez besoin du bon vieux théorème de Pythagore : a2 = b2 + c2, qui permet de calculer l’hypothénuse.
Si b = 2,5 m et c = 6 m, le calcul se fait ainsi : b2 = 2,5 x 2,5 = 6,25 et c2 = 6 x 6 = 36 b2 + c2 = 6,25 + 36 = 42,25
Comme a2 = b2 + c2, a2 = 42,25
a = racine carrée de 42,25 = 6,5 m.
Vous pouvez aussi, maintenant, calculer la surface de votre toit puisque vous disposez des mesures de sa longueur et de sa largeur.
A partir de l’obtention du permis, vous avez 36 mois pour réaliser la maison…où en tout cas tout ce qui se voit de l’extérieur,car l’employé de la DDE qui viendra vérifier la conformité au moment de l’achèvement des travaux n’a pas le droit d’entrer dans la maison. Sachez aussi que la garantie décennale, que doit fournir tout constructeur professionnel s’applique aussi à vous :si vous voulez vendre la maison, dans un délai inférieur à 10 ans après l’obtention de la conformité, vous devrez signer un papier garantissant à l’acheteur que vous paierez les frais ou ferez les réparations en cas de problèmes importants (fuites en toiture, fissures des murs, etc.).
Texte Sylvia Dorance Photos Zaïna Ben Ali
Remerciements :
à Paule et à Roger, pour leur aide, leur science et leur soutien,
à Francis pour ses tuyaux sur les tuyaux, à Lahoussine, à Zarah,
à Tristan, pour leurs sacrés coups de main et les parties de rigolade,
à Christian qui n’est plus là, à Leïla, à Jean-Charles, aux deux Matthieu,
à Fanny, à Nelly et à Karine, à Emmanuelle, à Corinne, la reine des joints,
à Babeth, à Sylvie, à Laurence, à Doris et Anna, à Stéphane, à Alain, à Odile
et à ceux du SEL en Durance…
qui ont mis, ne serait-ce que pour un jour, la main à la pâte
à Paule et à Roger, pour leur aide, leur science et leur soutien,
à Francis pour ses tuyaux sur les tuyaux, à Lahoussine, à Zarah,
à Tristan, pour leurs sacrés coups de main et les parties de rigolade,
à Christian qui n’est plus là, à Leïla, à Jean-Charles, aux deux Matthieu,
à Fanny, à Nelly et à Karine, à Emmanuelle, à Corinne, la reine des joints,
à Babeth, à Sylvie, à Laurence, à Doris et Anna, à Stéphane, à Alain, à Odile
et à ceux du SEL en Durance…
qui ont mis, ne serait-ce que pour un jour, la main à la pâte
INTRODUCTION
Ce livre est un guide pratique
accessible à tous, fondé sur notre expérience et sur les nombreuses
informations que nous avons glanées auprès de gens du métier pendant 3
ans. Ce n’est pas une « bible » de la construction ni un ouvrage
technique pour des spécialistes. Il a pour but de donner confiance aux
gens qui veulent se lancer dans l’aventure de l’autoconstruction.
Ce livre est là pour prouver que
construire sa maison soi- même est tout à fait possible, depuis la
conception jusqu’aux derniers petits détails de décoration,en passant
par les fondations, les murs, le toit, l’électricité, la plomberie,
etc. Nous l’avons fait, ce n’est pas du tout notre métier, et beaucoup
d’autres l’ont fait avant nous. Notre maison est finie, confortable…
elle n’a pas de fuite et elle résiste au Mistral !
Pour répondre aux besoins de ceux qui
n’ont jamais touché une truelle, ces pages contiennent de nombreux
conseils concrets et précis qui sont peut-être totalement inutiles pour
ceux qui ont déjà de l’expérience.Vous les sauterez s’ils ne vous
concernent pas.
D’autre part nous n’envisageons pas
toutes les possibilités de construction. Il faudrait des milliers de
pages.Vous trouverez ici la description de toutes les étapes de la
réalisation d’une maison pour laquelle nous avons fait des choix de
matériaux, de techniques, d’organisation, de style, qui ne seront pas
forcément toujours les vôtres.
Par exemple, nous avons utilisé de
grosses briques monomur, des enduits à la chaux, des huisseries en bois.
Pour le toit, nous n’avons pas posé les fermettes que l’on rencontre
très souvent de nos jours sur les chantiers, mais des poutres rondes
appuyées sur des murs porteurs à pignons.A l’intérieur,la volige est
apparente.Ainsi de suite. C’est la construction de cette maison qui est
décrite ici. Pour une grande part, les informations sont communes à
toute construction. Mais vos propres choix vous amèneront
aussi,certainement,à chercher ailleurs les compléments d’information
dont vous aurez besoin.
Dans certains cas, vous trouverez des
renvois à des sites ou à des livres intéressants et clairs sur des
techniques que nous n’avons pas eu à appliquer nous-mêmes ou des
matériaux que nous n’avons pas utilisés.Vous trouverez aussi une
bibliographie à la fin du livre.
Et maintenant, quelques idées en vrac, à méditer :
- Au moment de la conception, lorsqu’il s’agit seulement d’avoir de bonnes idées, le risque est de se lancer dans une construction pharaonique. Ensuite, il faut réaliser tout cela. Et parfois, on a du mal à tenir la route jusqu’au bout.Il vaut mieux finir une maison de proportions et de conception raisonnables que de ne jamais pouvoir habiter un palace toujours en chantier.
- A partir de maintenant vous allez devenir une véritable éponge à informations.Vous parlerez beaucoup, avec vos amis, ceux qui ont déjà fait des travaux, avec les livreurs et vendeurs de matériaux, etc. Les gens seront toujours intéressés par votre projet et prêts à donner des tuyaux,des conseils, parfois de l’aide. Recoupez les avis, acceptez toujours la possibilité de modifier vos idées initiales, mais n’écoutez pas forcément le dernier qui se prononce ou celui qui parle le plus fort.
- Pendant la durée du chantier, on n’a pas le temps ou on refuse de se reposer parfois, physiquement et psychologiquement. Or, faire une pause de trois jours peut vous redonner du courage et un enthousiasme tout neuf qui vous feront largement rattraper le temps supposé perdu.
- Il est important de se projeter quelques semaines en avant dans le chantier. Pour mieux prévoir l’enchaînement des livraisons et des travaux, ne pas vous retrouver à court de ciment ou de briques, ne pas avoir à défaire et refaire parce que vous n’avez pas assez réfléchi, ne pas avoir à prendre de décision importante dans la précipitation, etc.
- Prévoir large pour les quantités, surtout au début quand vous ne connaissez pas parfaitement les besoins, est un bon pari : les marchands de matériaux reprennent sans problème ce qui reste si ce n’est pas abîmé et rien n’est plus agaçant que d’être bloqué en plein élan par la pénurie de sable ou de gaine électrique. De plus vous ferez des économies de temps et d’argent si vous évitez de revenir interminablement dans les magasins pour 10 tire-fond ou un sac de ciment prompt.
Après une étude comparative des prix,de
la qualité et de la disponibilité des produits, entre les différents
fournisseurs locaux, il est préférable d’ouvrir un compte dans un
magasin de matériaux.Vous obtiendrez des remises et des conditions
favorables de livraison ou de reprise du matériel.
- Soyez toujours « trop » prudents.Vous ne pouvez pas imaginer le nombre d’histoires qu’on va vous raconter sur le copain d’Untel qui s’est cassé le dos en tombant de son toit ou sur le beau-frère qui s’est entaillé la chaussure à la meuleuse. « C’était moins une. Il a eu drôlement chaud ».
La prudence passe par le fait d’avoir un
chantier propre et organisé, où les outils sont rangés quand on ne
s’en sert plus, où l’on met de côté les clous et les bouts de ferrailles
au lieu de les laisser à terre,où l’on empile les choses
correctement,où l’on sécurise les échafaudages, où l’on ne travaille pas
avec des vêtements flottants qui peuvent se coincer dans la scie
sauteuse, où les machines sont nettoyées, abritées, révisées si
nécessaire, etc. Bref, la prudence, c’est toujours ennuyeux comme
tout,et il est bien difficile de rester prudent jusqu’à la fin du
chantier, mais…
- Pensez aux voisins s’il y en a et à l’environnement : ne brûlez pas les sacs de ciments (ils sont doublés de plastique), ne laissez pas les emballages, les morceaux de polystyrène, les bouts de scotch orange vif, les tronçons de gaine rouge ou verte, voler au vent et fleurir tout le quartier. Évitez aussi de faire tourner la bétonnière ou la meuleuse le dimanche à 7 heures du matin.
- Faites le point sur le budget assez régulièrement : on a vite fait de se laisser déborder. Cela passe par un budget prévisionnel au départ, par une comparaison régulière avec le budget réel et par une révision du budget prévisionnel pour la suite.
1.LE CHOIX DU TERRAIN
L’orientation
On pense toujours qu’un terrain plein
Sud est la meilleure orientation. Encore faut-il savoir quelle est sa
vue, quel est le climat de la région et comment on va pouvoir y
implanter la maison. Un grande baie vitrée plein Sud en Provence au mois
d’août transforme la maison en four solaire.Il faut aussi tenir compte
du vent dominant, par exemple pour éviter de tourner vers lui
l’ouverture d’un hangar.
Les accès
Vérifier leur taille : la loi SRU impose
des largeurs minimales.Vous risquez de ne pas obtenir de permis si
votre chemin est moins large. Attention aussi à la nature du sol : un
chemin d’argile se transforme en patinoire à la première pluie. Le
gravier fin sur une pente raide se retrouve au pied de la pente dès la
fin du premier hiver.
A qui appartient le chemin d’accès ? A
la commune, à vous, à un voisin avec une servitude pour vous ? Dans le
dernier cas, vérifiez la réalité et les conditions de la servitude à la
mairie ou chez le notaire local : par exemple, qui doit entretenir le
chemin ?
Enfin, pensez à la période des travaux :
une toupie de béton ou un camion de poutres avec une remorque vont-ils
pouvoir arriver jusque sur le terrain et tourner sans risque de se
renverser ou de faire écrouler le talus, sans arracher toutes les
branches des arbres centenaires, etc. ?
La viabilisation
Où se trouvent les points les plus
proches de raccordement à l’eau, à l’électricité, au téléphone, aux
égouts s’il y en a ? Faire planter des poteaux électriques coûte cher.
Les poteaux de téléphone sont gratuits mais si vous voulez enterrer les
câbles, c’est payant et onéreux. L’ensemble, si les points de
raccordements ne sont pas immédiatement à proximité, peut très
rapidement faire augmenter le prix du terrain. Attention aussi aux
formulations : on trouve parfois des annonces portant la mention «
viabilités à proximité » ou « viabilités en bordure ». Mais si le
terrain est une longue pointe et que la viabilisation se trouve
exactement à l’opposé de l’endroit où vous pourrez implanter la maison,
le problème de distance reste entier.
Les particularités géologiques
La nature du sol a une importance
évidente. Un sol argileux imposera un épandage très long et coûteux
après la fosse septique. Un sol friable peut vous obliger à édifier des
fondations profondes ou à couler des piliers de consolidation. Enfin si
vous construisez sur du roc, les fondations seront solides mais
l’implantation de la fosse septique et le creusement des canalisations
d’adduction et d’évacuation coûtera cher.
De toute façon,vous devez compter une
étude géologique de votre terrain dans votre budget, si vous n’êtes pas
situé à proximité d’une zone urbaine (coût approximatif, mais se
renseigner car variable selon les régions :800 euros).L’étude
hydrogéologique peut être couplée avec le plan d’évacuation des eaux
usées. Elle servira aussi à révéler d’éventuelles zones inondables sur
le terrain.
Les limites de constructibilité
Il existe des zones « non edificandi »
(où rien ne doit être construit) par rapport aux chemins, routes,
limites de terrain, etc. Ces zones sont variables selon la région et la
nature des voiries.Vous pouvez par exemple devoir implanter votre maison
à plus de 10 m du centre d’un chemin rural ou à plus de 4 m de la
limite entre votre terrain et celui du voisin. Vérifiez donc que cela ne
vous empêche pas de placer la bâtisse où vous l’envisagez ou de
l’orienter comme vous le voulez. C’est à la mairie que vous obtiendrez
tous les renseignements.
Les POS et COS du terrain et de ses environs
Le POS (plan d’occupation des sols)
détermine les zones constructibles de la commune. Il est consultable à
la mairie. Certaines zones sont totalement inconstructibles de façon
durable, comme les « zones de montagne ». D’autres sont constructibles
sous conditions particulières, comme la taille minimale du terrain pour
y édifier une maison.
Le COS (coefficient d’occupation des
sols) détermine la taille maximale de la construction par rapport à la
surface du terrain. Si le COS est de 0,5, par exemple, vous ne pourrez
construire une maison de 150 m2 que si votre terrain fait un minimum de 300 m2.
Les règles locales
Si vous êtes situés dans une zone
sismique, vous devrez respecter certaines règles dans la
construction,comme d’entourer chaque ouverture de la maison de poteaux
en béton armé. Ces règles sont disponibles en mairie.
La proximité d’un bâtiment ou d’un
village classé vous obligera à soumettre votre plan et le choix des
matériaux et des couleurs, la taille des ouvertures, la forme du toit,
etc. aux « Bâtiments de France », ce qui retardera l’obtention du permis
et vous imposera des contraintes esthétiques particulières.
Dans certaines régions, il existe des
règles liées à la protection contre l’incendie.Vous pouvez par exemple
être obligés de construire une piscine ou de défricher dans un rayon de
80 m autour de la maison. Pour la plupart des informations, se
renseigner à la mairie et/ou à la DDE.
Une remarque importante : ne concluez le
contrat d’achat d’un terrain qu’avec la clause suspensive d’obtention
du permis de construire. Ainsi vous ne risquez aucune surprise
désagréable et si, pour une raison ou pour une autre,vous n’obtenez pas
le permis, la vente est annulée.
2.L’EVALUATION DU BUDGET
A titre de simple indication, la maison de 120 m2
que nous avons construite, en utilisant des briques monomur, des tuiles
anciennes, des poutres en cèdre et en douglas, des carreaux de terre
cuite au sol, et en n’installant pas d’autre chauffage qu’un gros poêle à
bois, nous est revenue à 75 000 euros tout compris, avec l’achat des
outils, la viabilisation, l’installation de la fosse septique et de
l’épandage. La construction de la remise de 56 m2 est
comprise dans ce prix. Elle est couverte des mêmes tuiles anciennes et
enduite comme la maison, mais les murs sont en parpaings, ce qui coûte,
en gros 1/2 du prix des briques. L’achat du terrain n’est pas compris.
Liste des postes à prendre en compte dans le budget
- Achat du terrain (incluant les taxes et les frais de notaire + l’éventuelle commission d’agence immobilière). Remarque : Le bornage du terrain est obligatoire et il est à la charge du vendeur. Le géomètre vous remettra un plan que vous utiliserez pour la demande de permis de construire.
- Viabilisation.
- Frais de dépôt de permis.
- Taxes locales à la construction (se renseigner : elles peuvent être importantes et constituer une très mauvaise surprise. En général elles sont étalées sur 2 ans).
- Passage du consuel pour la vérification de l’installation électrique (100 euros en 2003).
- Outils et matériel de base (bétonnière,meuleuse,échafaudage,scie électrique,perceuse,etc.+ planches de coffrage,madriers de maçon). Voir la liste exhaustive et le rôle spécifique des outils et du matériel au chapitre 6. Outil p. 22.
- Intervention d’un terrassier pour le creusement des fouilles, la tranchée de viabilisation et l’installation de la fosse septique et de l’épandage.
- Matériaux pour le gros œuvre : briques ou parpaings, liant (ciment ou chaux), sable, béton pour les fondations et les dalles, fer à béton pour les fondations, les poteaux, les linteaux et les dalles, poutres, chevrons, volige, isolation du toit, couverture.
- Huisseries : fenêtres, portes, volets + vitrage, éventuellement double.
- Isolation thermique intérieure (sauf en cas de briques monomur).
- Matériel pour les cloisons intérieures.
- Matériel électrique (gaines, fils, interrupteurs, prises, tableau, fusibles, terre, disjoncteurs, etc.).
- Matériel de plomberie et appareils sanitaires (douche et ou baignoire, lavabo,WC, évier, cumulus).
- Chaudière, radiateurs,ou poêle + matériel d’installation en cas de chauffage par le sol, par exemple, ou de géothermie ou chauffage solaire.
- Carrelages et parquets.
- Peinture et enduits.
- Terrassement autour de la maison à la fin des travaux.
- Et festin de pendaison de la crémaillère avec tous ceux qui vous ont soutenus ou aidés !
Comment procéder à l’évaluation ?
Commencez par lister le plus
exhaustivement possible les outils, matériaux et interventions dont vous
allez avoir besoin, en vous aidant de la liste ci-dessus,en imaginant
chronologiquement toutes les étapes de la construction que vous
envisagez,en discutant avec un marchand de matériaux. Puis demandez des
devis à plusieurs fournisseurs et comparez. Revenez vers ceux qui vous
paraissent les plus intéressants (prix, proximité, grand éventail de
produits, etc.) et négociez. Vos deux arguments majeurs : « J’ai obtenu
tel prix pour tel et tel matériau chez un concurrent »(restez
raisonnables sinon vous ne serez pas crédibles) ; « Si vous me faites
des conditions intéressantes je prendrai tout chez vous ».
Les avis sont partagés sur l’attitude à
avoir. Personnellement, j’ai préféré dire carrément que je ne
connaissais rien mais que je me renseignais beaucoup et tout le temps.
Qu’on pouvait donc facilement me « rouler dans la farine », mais qu’au
moment où je m’en apercevrais ce serait rédhibitoire. Cela m’a permis
d’attirer plutôt la sympathie que le mépris (on passe facilement pour un
imbécile quand on fait semblant de savoir ce qu’on ignore). Cela m’a
aussi permis, finalement, d’obtenir des prix raisonnables et de précieux
conseils en prime.
Quelques exemples de prix
Les prix ci-dessous sont donnés à titre
purement indicatif, juste pour vous permettre de vous faire une idée
approximative si vous êtes pour le moment complètement étrangers à
l’univers de la construction. Les prix peuvent varier dans le temps et
selon la région et les quantités commandées. Par exemple,au moment où
nous avons construit la maison, le prix du fer était relativement
raisonnable. Deux ans après, il avait quasiment doublé à cause de la
fermeture des derniers fabricants français et de l’obligation pour les
fournisseurs de s’approvisionner à l’étranger. Or c’est incroyable ce
qu’il peut y avoir comme fer dans une maison en briques !
Vous trouverez à la page suivante des
exemples de prix négociés en Provence (une région généralement chère),
en 2002/2003. Les prix sont donnés en euros, hors taxes, hors livraison.
3.LES PLANS
Il est permis de réaliser le plan soi-même sans passer par un architecte si l’on ne dépasse pas la surface de 170 m2
et si la maison est de plain pied.Vous pouvez même aller consulter
gratuitement l’architecte-conseil de la DDE quand vous avez fini le
plan, juste pour vérifier qu’il n’y a pas de problème.
Demandez aussi à la mairie s’il existe
un document résumant les conditions à remplir pour obtenir un permis
dans la commune. Cela peut vous éviter de recevoir un refus pour une
bêtise. J’en parle avec certitude : c’est ce qui nous est arrivé. Il est
interdit, dans la commune où nous avons construit, de réaliser une
remise dans des matériaux différents de la maison elle-même. Or nous
pensions la faire en bois ! Refus, deuxième dépôt de la demande après
transformation des plans, nouvelle attente… Nous avons perdu 2 mois.
Comment concevoir le plan ?
Lorsqu’on construit sa maison, cela
procure la chance de pouvoir le faire en pensant à sa propre façon de
vivre et à la circulation que ce mode de vie induit dans les différents
espaces. Si vous avez un fils génie de la batterie, il peut être
judicieux de placer sa chambre loin des espaces de vie du reste de la
famille. Si vous avez une vie sociale active, un espace ouvert où la
cuisine peut se faire tout en continuant la conversation est une option
intéressante.Autant de particularités de votre mode de vie autant
d’idées à intégrer dans votre plan.
D’autre part si vous n’êtes vraiment pas
des maçons à la base,mieux vaut peut-être concevoir un plan simple
qu’un projet très compliqué avec pigeonnier intégré et patio
intérieur.Toutes les ruptures de toit, par exemple, sont des occasions
de fuites.Toutes les excentricités sont des complications. Bien sûr
personne ne veut vivre dans un bunker, mais il y a des solutions pour
animer une maison, même si elle a un plan simple.
Limites imposées
En dehors des contraintes locales
éventuelles citées au chapitre 1, il faut tenir compte des règles liées
au climat, en particulier le degré de pente du toit. Dans les régions de
neige, on privilégie les pentes raides pour éviter que le poids ne
vienne à bout de la charpente. Dans les régions de plaine, la pente
s’adoucit, avec un minimum à respecter de toute façon : 25 %.
Ce que doivent indiquer les plans
Pour un permis de construire,vous devez
présenter un plan de positionnement de la maison sur la parcelle, un
plan des fondations, un plan au sol, une coupe et un plan de chaque
façade.Tous ces plans doivent être faits à l’échelle (1/500 pour les
plans de situation et 1/100 pour les autres) et être orientés.
Réaliser ces plans peut prendre du
temps, ne serait-ce que pour le calcul de toutes les mesures. Si vous
maîtrisez un logiciel de mise en page ou un logiciel d’architecte,vous
ferez du travail très propre. Sinon, vous pouvez aussi utiliser le bon
vieux papier millimétré, le calque et l’encre de Chine.
Le plan de positionnement est à faire
sur une copie du plan délivré par le géomètre. Il doit bien sûr être à
l’échelle (en général 1/500), et doit clairement montrer les zones de «
non edificandi », le projet de fosse septique et d’épandage s’il y en a
un, les arrivées d’eau et d’électricité. Le projet d’épandage peut être
réalisé à part, directement par l’hydrogéologue.Voir un exemple p.15.
Le plan des fondations montre les murs porteurs,à l’échelle 1/100. Il est entièrement coté.Voir un exemple p.16.
Le plan au sc , lui aussi au 1/100, doit
montrer l’emplacement et l’épaisseur des murs et des cloisons, ainsi
que l’emplacement des ouvertures extérieures et intérieures,avec
indication de la zone d’ouverture des portes. Il doit préciser l’usage
des pièces (cuisine, chambre, etc.).Tout doit être coté.Voir un exemple
p.17.
La coupe est destinée à montrer le
profil du ou des toit(s), les ouvertures transversales, les
décrochements de niveau éventuels. Voir un exemple p.18.
Le plan des façades montre l’aspect
extérieur. Il est coté et orienté. Il s’agit bien d’un plan et pas d’un
dessin en perspective. Voir un exemple p.18.
S’il y a des bâtiments annexes, ils doivent également faire l’objet de plans et figurer sur le plan de positionnement.
Attention : il faut
compter l’épaisseur du mortier dans le calcul de la hauteur des murs (1 à
1,5 cm entre deux rangs de parpaings ou de briques), sinon cela peut
fausser les calculs d’une bonne dizaine de centimètres pour un mur de 10
rangs, par exemple. De même, compter l’épaisseur des murs et des
cloisons dans le calcul de la largeur et de la longueur des pièces et de
la maison entière.
Un dernier point : pas de panique. Une
erreur de 10 ou 15 cm dans le calcul de la hauteur globale de la maison
ne vous fera pas refuser la conformité en fin de parcours. Mais mieux
vaut essayer d’être le plus précis possible dès le départ parce qu’on
peut de toute façon avoir des surprises ensuite.
Le plan de la toiture
Le plan de toiture n’est pas demandé
pour l’obtention du permis, mais il est recommandé de le faire pour
pouvoir commander la bonne longueur de poutres, de chevrons, de volige,
le bon nombre de tuiles, etc. Ce plan vous sera aussi nécessaire au
moment de construire vos pignons et d’y réserver l’emplacement des
poutres avec précision.Ainsi,au moment de la livraison, les poutres
pourront être déposées à la grue, directement à leur place définitive,
ce qui est évidemment la solution la plus simple.Aucune erreur n’est
possible à ce moment-là ! Mieux vaut avoir réétudié votre plan avant.
Faire ce plan est plus compliqué que de
réaliser le plan au sol. En effet, pour un profane et pour quelqu’un qui
a un peu oublié le théorème de Pythagore,calculer la pente du toit,sa
surface et la longueur des chevrons demande quelques révisions !
La pente du toit
Elle se calcule en pourcentage. Le
minimum autorisé en France est de 25 %, sauf pour les toits-terrasses.
25 %, cela signifie qu’il y a un écart de 25 cm de hauteur entre deux
points situés à 1 m de distance calculé à plat. Si vous êtes dans une
région de montagne, la pente sera plus raide. Renseignez-vous sur les
habitudes de la région.
Envisageons un cas concret : vous savez,
par exemple, que la pente de votre futur toit doit être de 30 % au
minimum, que la hauteur minimale de votre mur est de 2,60 m, et que la
largeur totale de la maison est prévue à 8 m. (On dirait un problème de
robinets ! Ça rappelle de vieux souvenirs).
Vous voulez par exemple que le sommet du
toit se trouve exactement au milieu de la largeur de la maison : en 4 m
(moitié de la largeur totale), le mur gagnera 4 x 30 cm, soit 1,20 m en
tout et le sommet sera à 2,60 m + 1,20 m = 3,80 m, ce qui fait une
maison très basse.
Si vous voulez que le sommet du toit
monte plus haut, vous serez obligés de le décaler.Ainsi, pour qu’il
arrive à 4,5 m, par exemple, le calcul est le suivant :
450 cm – 260 cm = 190 cm (pour savoir quelle hauteur sépare le sommet du mur et le sommet du pignon).
190 cm divisés par 30 cm = 6,3 (pour
savoir combien de mètres sont nécessaires pour gagner cette hauteur,
avec une pente de 30 %).
Le sommet du toit sera donc à 6,33 du
bord de la maison. Il ne reste plus qu’1,66 m de large pour le deuxième
côté, ce qui est vraiment peu et imposera une pente très raide pour le
deuxième versant du toit. On peut calculer cette pente de la façon
suivante :
On a toujours 190 cm d’écart entre le point le plus haut du pignon et le sommet du mur.
Et on gagne ces 190 cm sur une distance
de seulement 1,66 m. Ce qui signifie que sur une distance de 1 m, avec
cette pente, on gagne :
190 cm divisés par 1,66 = ll4.Vous aurez une pente de 114 % :un vrai vertige ! C’est impossible.
Vous devrez donc soit accepter de faire
un pignon moins haut, soit élargir la maison, soit faire monter l’un des
deux murs beaucoup plus haut et faire une mezzanine à l’intérieur.
Les croquis de la p. 14 présentent deux solutions, parmi bien d’autres possibles.
Le calcul des longueursEn revanche si vous n’êtes pas emballés par les calculs, vous pouvez sauter ce paragraphe :il existe une solution plus concrète.Vous pourrez mesurer vos distances une fois les murs montés et faire la commande des chevrons et de la volige à ce moment-là : vous perdrez un peu de temps en attendant la livraison, c’est tout.
Calculer la longueur d’un chevron revient à calculer l’hypothénuse d’un triangle rectangle dont vous connaissez les deux côtés opposés.
Voilà pourquoi vous aurez besoin du bon vieux théorème de Pythagore : a2 = b2 + c2, qui permet de calculer l’hypothénuse.
Si b = 2,5 m et c = 6 m, le calcul se fait ainsi : b2 = 2,5 x 2,5 = 6,25 et c2 = 6 x 6 = 36 b2 + c2 = 6,25 + 36 = 42,25
Comme a2 = b2 + c2, a2 = 42,25
a = racine carrée de 42,25 = 6,5 m.
Vous pouvez aussi, maintenant, calculer la surface de votre toit puisque vous disposez des mesures de sa longueur et de sa largeur.
4. L’obtention du permis
Le dossier complet
La mairie dispose souvent d’un exemple type de dossier de permis de construire. D’une façon générale, le dossier doit comprendre, en plus des plans cités au chapitre précédent,
La mairie dispose souvent d’un exemple type de dossier de permis de construire. D’une façon générale, le dossier doit comprendre, en plus des plans cités au chapitre précédent,
• un plan de situation du terrain dans la commune (1/12500) et un extrait cadastral (1/2500), tous deux fournis par le géomètre,
• un extrait du contrat de vente stipulant les clauses d’accès et de servitude s’il y a lieu,
• un dessin montrant l’implantation de la future construction dans le paysage. Les nouvelles technologies peuvent vous aider énormément pour ce dernier document. Il suffit de scanner une photo, de la dimensionner grosso modo à l’échelle 1/100 et d’y superposer votre plan de façade avant de colorer le tout.
Si vous n’avez pas d’égout à proximité et si vous avez besoin d’installer une fosse septique, on vous demandera l’étude hydrogéologique, le plan de réalisation du système d’assainissement complet et l’obtention du permis sera soumise à l’accord préalable du SIVOM (organisme gérant la question des déchets pour la commune) sur votre projet d’assainissement.
• un extrait du contrat de vente stipulant les clauses d’accès et de servitude s’il y a lieu,
• un dessin montrant l’implantation de la future construction dans le paysage. Les nouvelles technologies peuvent vous aider énormément pour ce dernier document. Il suffit de scanner une photo, de la dimensionner grosso modo à l’échelle 1/100 et d’y superposer votre plan de façade avant de colorer le tout.
Si vous n’avez pas d’égout à proximité et si vous avez besoin d’installer une fosse septique, on vous demandera l’étude hydrogéologique, le plan de réalisation du système d’assainissement complet et l’obtention du permis sera soumise à l’accord préalable du SIVOM (organisme gérant la question des déchets pour la commune) sur votre projet d’assainissement.
Les délais
Il faut compter entre 2 et 3 mois entre la date de dépôt et la réception de l’avis. Si vous recevez un refus, ne tardez pas à modifier le permis en fonction des remarques,à moins qu’elles ne vous posent de sérieux problèmes,et déposez une nouvelle demande le plus rapidement possible parce que cela peut de nouveau prendre 2 à 3 mois. Dans la mesure du possible,mieux vaut éviter les périodes de fêtes ou de vacances : tout est paralysé parfois pendant 3 semaines !
Après l’obtention du permisIl faut compter entre 2 et 3 mois entre la date de dépôt et la réception de l’avis. Si vous recevez un refus, ne tardez pas à modifier le permis en fonction des remarques,à moins qu’elles ne vous posent de sérieux problèmes,et déposez une nouvelle demande le plus rapidement possible parce que cela peut de nouveau prendre 2 à 3 mois. Dans la mesure du possible,mieux vaut éviter les périodes de fêtes ou de vacances : tout est paralysé parfois pendant 3 semaines !
A partir de l’obtention du permis, vous avez 36 mois pour réaliser la maison…où en tout cas tout ce qui se voit de l’extérieur,car l’employé de la DDE qui viendra vérifier la conformité au moment de l’achèvement des travaux n’a pas le droit d’entrer dans la maison. Sachez aussi que la garantie décennale, que doit fournir tout constructeur professionnel s’applique aussi à vous :si vous voulez vendre la maison, dans un délai inférieur à 10 ans après l’obtention de la conformité, vous devrez signer un papier garantissant à l’acheteur que vous paierez les frais ou ferez les réparations en cas de problèmes importants (fuites en toiture, fissures des murs, etc.).
5. Organiser le chantier
Maîtriser le temps et l’espace
La phase des fondations est assez
stressante car, en plus d’être le début du chantier et un moment clé de
la construction, elle vous oblige d’entrée de jeu à gérer correctement
le temps et l’espace. Gérer le temps pour que les rendez-vous
s’enchaînent parfaitement et que le chantier soit chaque fois prêt à
recevoir l’intervention extérieure (creusement par le terrassier,
livraison des fers à béton, livraison du béton).
Gérer l’espace pour que,par exemple,les encombrants fers à béton n’aient pas été déposés dans le passage de la pelle mécanique lorsqu’elle tournera pour creuser les fouilles,ou pour que les énormes tas de terre qui vont sortir ne vous gênent pas pendant tout le reste du chantier pour placer la bétonnière,stocker les palettes de briques ou simplement permettre aux livreurs de manœuvrer.
Vous aurez ainsi à gérer le temps et l’espace pendant au moins toute la période du gros œuvre. Pour éviter les ennuis, une seule solution :anticiper toujours par la pensée sur la suite des événements.Et puis, aussi,faites-vous une raison :même si vous étudiez les choses « au petit poil », vous ferez certainement quand même pas mal de manutention !
Gérer l’espace pour que,par exemple,les encombrants fers à béton n’aient pas été déposés dans le passage de la pelle mécanique lorsqu’elle tournera pour creuser les fouilles,ou pour que les énormes tas de terre qui vont sortir ne vous gênent pas pendant tout le reste du chantier pour placer la bétonnière,stocker les palettes de briques ou simplement permettre aux livreurs de manœuvrer.
Vous aurez ainsi à gérer le temps et l’espace pendant au moins toute la période du gros œuvre. Pour éviter les ennuis, une seule solution :anticiper toujours par la pensée sur la suite des événements.Et puis, aussi,faites-vous une raison :même si vous étudiez les choses « au petit poil », vous ferez certainement quand même pas mal de manutention !
Eau, électricité et stockage
Il est très difficile de commencer un chantier sans eau et électricité. Faites les démarches dès la signature définitive car cela peut prendre du temps.Or vous aurez besoin de la meuleuse dès le début pour couper les fers à béton et ce ne sera pas facile de nettoyer les règles et les râteaux pleins de béton… sans eau. Si vraiment les services « compétents » se montrent particulièrement incompétents,vous avez toujours la solution du très long tuyau et de la très longue rallonge, si les voisins sont sympathiques et si vous n’êtes pas en rase campagne. Il y a aussi la possibilité de louer un groupe électrogène, mais cela fait des frais et de la manutention en plus. Autre point à régler dès le début : le stockage des outils et des matériaux à l’abri des intempéries et du vol. Pour les outils de valeur,l’idéal est une cabane de chantier métallique avec un cadenas, ou une vieille caravane dont vous aurez condamné les fenêtres.Pour les matériaux, rien ne vaut les bâches de camion. Elles sont gigantesques, increvables, et on en trouve d’occasion à des prix raisonnables.Vous pourrez en couper de grands morceaux pour couvrir le sable, le ciment ou la chaux, les sacs de colle et de joint, etc.
Couvrir les sacs de liant va de soi et les légères bâches de
plastique livrées par les marchands de matériaux se déchirent tout de
suite. S’il gèle, elles se cassent en mille morceaux qui se mettent à
voler sur le chantier et aux alentours.Il est très difficile de commencer un chantier sans eau et électricité. Faites les démarches dès la signature définitive car cela peut prendre du temps.Or vous aurez besoin de la meuleuse dès le début pour couper les fers à béton et ce ne sera pas facile de nettoyer les règles et les râteaux pleins de béton… sans eau. Si vraiment les services « compétents » se montrent particulièrement incompétents,vous avez toujours la solution du très long tuyau et de la très longue rallonge, si les voisins sont sympathiques et si vous n’êtes pas en rase campagne. Il y a aussi la possibilité de louer un groupe électrogène, mais cela fait des frais et de la manutention en plus. Autre point à régler dès le début : le stockage des outils et des matériaux à l’abri des intempéries et du vol. Pour les outils de valeur,l’idéal est une cabane de chantier métallique avec un cadenas, ou une vieille caravane dont vous aurez condamné les fenêtres.Pour les matériaux, rien ne vaut les bâches de camion. Elles sont gigantesques, increvables, et on en trouve d’occasion à des prix raisonnables.Vous pourrez en couper de grands morceaux pour couvrir le sable, le ciment ou la chaux, les sacs de colle et de joint, etc.
Texte Sylvia Dorance Photos Zaïna Ben Ali
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