mardi 15 juillet 2014

“Violence en réunion avec flashball”:


Trois policiers renvoyés devant le Tribunal de Bobigny

Communiqué du collectif huit juillet suite à l’ordonnance de renvoi de la juge d’instruction.

Bref rappel des faits : Le soir du 8 juillet 2009 à Montreuil, nous sommes l'objet d'une
opération punitive. Nous organisons un repas dans la rue pour protester contre l’expulsion, le
matin même, d'une ancienne clinique occupée et transformée en un lieu aux multiples
activités sociales et politiques. Alors que nous marchons jusqu’au lieu expulsé, les policiers
viennent sans sirène ni gyrophare, se garer près de la clinique. Ils sortent de leurs voitures et
s’équipent de leurs flashballs. Alors que nous partons, ils nous tirent dessus, sans sommation
et à hauteur de visage. Au total, ils touchent six personnes dont cinq au dessus de l’épaule
(front, nuque, oeil, clavicule, épaule). Joachim, touché à l’oeil, s’effondre devant eux. Ils ne lui
portent pas secours et préfèrent nous poursuivre et continuer à tirer.

Cinq ans plus tard, le 4 avril 2014, la procureure avait pointé la gravité des faits en demandant
le renvoi du policier qui a tiré sur Joachim devant la cour d’Assises. En revanche, elle avait
requis un non-lieu pour les deux autres policiers tireurs initialement mis en examen.
Le 10 juillet, la juge d’instruction a rendu sa décision : elle renvoie devant le tribunal
correctionnel les trois policiers mis en examen pour violences volontaires par personne
dépositaire de l'autorité publique et insiste sur la responsabilité de la hiérarchie.

D’une part, elle admet qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé, ni d’une bavure, mais d’un cas avéré
de violence en réunion par des policiers armés de flashball. Rappelons-le encore une fois : ce
soir-là, six personnes ont été touchées par des tirs de flashball dont cinq au dessus de l'épaule.
Si seul Joachim a perdu un oeil, tous les tires auraient pu nous blesser grièvement. D’autre
part, en signalant les nombreuses anomalies qui caractérisent cette opération de maintien de
l’ordre, elle révèle que la hiérarchie policière est compromise dans les violences de ce soir-là.
Le renvoi de trois policiers devant les tribunaux et la mise en cause de leur hiérarchie est un
fait rarissime. Combien de familles endeuillées, de personnes mutilées attendent indéfiniment
que la justice reconnaisse le tort qui leur a été fait pour finalement se voir signifier un nonlieu
? Le dernier en date concerne Lamine Dieng, mort étouffé dans un camion de police. Le
25 mai dernier la juge prononçait un non-lieu après 7 ans d'instruction.

À Nantes, le 22 février 2014, lors de la manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-
Landes, la police a éborgné trois personnes suite à des tirs de flashball et blessé des dizaines
d'autres. Alors que les policiers responsables de ces mutilations n'ont toujours pas été
identifiés, la justice prolonge et légitime la répression en multipliant les poursuites contre les
manifestants, les condamnant à de lourdes peines pour des faits mineurs.

Alors que le gouvernement veut équiper toute la police de nouveaux modèles de flashball (le
LBD “Lanceur de balles de défense” 40), le procès qui s’annonce est l'occasion de rappeler la
fonction réelle des nouvelles armes de la police, qui repose sur la peur et la mutilation – en
un mot la terreur. Et plus généralement de mettre en lumière les violences qu'exerce
quotidiennement la police, et l'impunité quasi-systématique qui les accompagne.

Le renvoi de plusieurs policiers devant les Tribunaux est trop rare pour que la partie civile ne
s'élargisse, au moins symboliquement, aux autres victimes de la police et laissés pour compte
de la justice. Trouvons la force de nous défendre collectivement à l’intérieur comme à
l’extérieur des tribunaux.

Collectif 8 Juillet

Contact presse : huitjuillet@riseup.net

(Si vous désirez nous joindre téléphoniquement, laissez votre numéro à cette adresse mail.)

mercredi 9 juillet 2014

RV les 17 et 18 juillet au camping de la Dèche sur Mer !

Pauvres, précaires, Personnes en situation de handicap, salariés, chômeurs, retraités, :

Bienvenu-e-s à la Dèche-sur-Mer !


Ensemble, refusons la misère dans la cinquième puissance économique mondiale !
Toutes et tous mobilisons nous. Dénonçons la situation et la stigmatisation intolérables !

Toutes et tous au camping de la Dèche-sur-Mer
Du jeudi 17 au vendredi 18 juillet
Parking Lissagaray Auch
 
INAUGURATION JEUDI 17 à 12h30
Certains se souviennent du jeudi 16 juillet 2009 où nous avions installé pour deux jours notre camping sur la place Lissagaray à Auch !

Nous dénoncions les ressources trop faibles de millions de personnes en France.
La situation n'est pas meilleure, bien au contraire...
LA CRISE, « LEUR CRISE », laisse sur le bord de la route des millions de personnes, sans boulot, sans argent, sans logement, sans accès aux soins, sans, sans sans...
Le chômage ne cesse d'augmenter. Ceux qui ont encore un travail, souvent à temps partiel et en CDD ont du mal à joindre les deux bouts. Les salaires et les retraites stagnent. Le RSA et les minima sociaux c'est la misère...
Un communiqué va suivre.


Anne Marie NUNES
APF - CD 32
06 32 73 59 76
b

Tempête à l’INRA autour d’un rapport sur l’agriculture biologique

Marie Astier (Reporterre)

Reporterre - lundi 17 février 2014
Plus de cent chercheurs en agronomie ont envoyé une lettre à la direction de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Dans cette lettre, révélée par Reporterre, les chercheurs vilipendent le parti pris non scientifique d’une étude critiquant l’agriculture biologique. Face à cette bronca exceptionnelle, la direction de l’Institut agronomique se réfugie dans le silence.

Ils sont agronomes, géographes, économistes, sociologues, généticiens ou encore chercheurs en cancérologie. Ils travaillent dans des écoles d’agronomie, des universités ou des instituts reconnus de la recherche française, tels que le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) et l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
Ce matin, ils sont cent seize chercheurs à avoir signé en leur nom propre une longue lettre adressée au PDG de l’INRA. Reporterre a pu se la procurer : elle demande le retrait de ce qui était présenté comme une grande synthèse scientifique de l’institut sur l’agriculture biologique. Une copie a même été adressée au ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll.
- Lettre à télécharger :
PDF - 205 ko
L’étude contestée est le volume 1 du rapport Vers des agricultures à hautes performances, intitulé Analyse des performances de l’agriculture biologique. Réalisé sous la direction du directeur scientifique agriculture de l’INRA, Hervé Guyomard, il répond à une commande du Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective (CGSP), institution rattachée au Premier ministre.

Publié en octobre dernier, le document a suscité une série de réactions critiques, de la FNAB (Fédération nationale de l’agriculture biologique) et du syndicat SUD Recherche .
Mais de manière plus inattendue, la critique s’est propagée dans toute la communauté des chercheurs et a conduit, en quelques mois, à cette lettre adressée par le collectif de scientifiques à l’INRA. « De nombreux éléments constituant ce rapport le rendent très critiquable », affirme le courrier.
« Ce rapport jouit de la légitimité scientifique de l’INRA, il sera repris et cité dans beaucoup de travaux scientifiques. Ce serait grave qu’il reste comme cela, sans débat au sein de la communauté des chercheurs. C’est pour cela qu’on demande de le retirer », explique sous couvert d’anonymat l’un des rédacteurs de la missive.
Indice que l’affaire est grave, de nombreux chercheurs et ingénieurs employés par l’INRA ont accepté de mettre leur nom en bas de la lettre. « Ce n’est pas évident de remettre en cause une production de son propre institut », remarque un autre signataire.
Un rapport qui s’appuie sur… un climato-sceptique
Point par point, chapitre par chapitre, le groupe de savants a donc entrepris d’identifier les faiblesses scientifiques de ce rapport. Au final, il est décortiqué en dix pages très denses.
« Nous voulions construire une critique argumentée de ce rapport. C’est une note écrite à plusieurs mains. Chaque partie a été relue par plusieurs experts du domaine concerné », explique à Reporterre l’un de ses auteurs. « Il ne s’agit pas de prendre partie en faveur de l’agriculture biologique, mais de plaider pour une analyse rigoureuse de ses forces et de ses faiblesses, ce qui, à nos yeux d’universitaires et de chercheurs, n’est pas le cas dans ce rapport », indique en préambule le courrier.
Première critique, « dès l’introduction, le rapport cite à plusieurs reprises des ouvrages et pamphlets connus pour leur hostilité à l’agriculture biologique », relève la lettre des chercheurs. La première citation du rapport fait référence à un ouvrage de Gil Rivière-Wekstein, clairement opposé au bio, intitulé Bio, fausses promesses et vrai marketing. Consultant agricole, l’auteur est directeur de la publication de la lettre d’information Agriculture&Environnement, qui relaye notamment les positions des climato-sceptiques.
Rien que la lecture du résumé du rapport (p.6) donne en effet l’impression que l’agriculture biologique manque sérieusement d’avantages : « L’analyse montre que l’agriculture biologique souffre d’un handicap de productivité physique (...) ; les qualités nutritionnelles, sanitaires et organoleptiques des produits issus de l’agriculture biologique ne sont pas sensiblement différentes de celles des produits issus de l’Agriculture Conventionnelle, de sorte qu’il est peu probable que les consommateurs de ces produits en tirent un bénéfice significatif en matière de santé. »
Le bio, pas si bon que ça pour la santé et l’environnement

Ensuite, la première partie du rapport propose une revue des précédentes études menées sur les performances de l’agriculture biologique (p.17). Une synthèse faite de descriptions « souvent partielles voire sélectives », écrivent les auteurs de la lettre.
Ainsi, dans la partie sur la qualité sanitaire des aliments issus de l’agriculture bio (p.57), le rapport ne consacre qu’une demi-page (sur 6 pages) à la contamination des aliments par les pesticides et « aucun lien avec les risques pour la santé n’y est mentionné », s’étonnent les rédacteurs du courrier. Le fait que les aliments bios ne contiennent pas de pesticides n’est même pas mentionné parmi les avantages de ce type d’agriculture.
De même, « l’effet positif sur la santé des agriculteurs de la non-utilisation de pesticides de synthèse en Agriculture biologique est minimisé dans le rapport », ajoute la lettre. Là encore, le rapport consacre seulement une demi-page au sujet et le titre elliptique du chapitre (p.139) est évocateur : « Un effet plutôt positif de l’agriculture biologique sur la santé des travailleurs agricoles ».
A la lecture du rapport, même les « performances environnementales » de l’agriculture biologique semblent limitées. Il souligne que « le problème de la contamination des sols et des eaux par le cuivre et le soufre [produits utilisés en agriculture bio - NDLR] reste préoccupant » (p.114) mais il n’introduit « aucun élément de comparaison avec l’utilisation de produits phytosanitaires en agriculture conventionnelle », déplorent les scientifiques auteurs de la lettre critique.
« Cette absence totale de relativité dans l’analyse conduit à minimiser complètement l’avantage de l’agriculture biologique en ce qui concerne l’utilisation de pesticides. »
Le rapport de l’INRA propose d’autoriser les pesticides chimiques dans l’agriculture bio

La deuxième partie du rapport s’appuie sur des données originales, afin d’analyser la « productivité et la rentabilité » de l’agriculture bio en France. Pour analyser ses rendements, il s’appuie sur une base de données où certaines exploitations bio sont classées comme utilisant des herbicides, pourtant interdits dans le cahier des charges... « Cette interdiction des herbicides n’est visiblement pas connue des auteurs du chapitre », s’inquiète le courrier adressé à l’INRA. Une fois exploitées, ces données visiblement erronées permettent à l’étude de conclure que le rendement en agriculture biologique augmente quand on applique des herbicides.
Une observation utilisée ensuite par le rapport pour proposer l’autorisation de certains pesticides de synthèse en agriculture biologique, afin d’améliorer les performances. Une recommandation « particulièrement problématique », relèvent les rédacteurs de la lettre : « Cela remet en cause la définition même de l’agriculture biologique, qui refuse l’utilisation d’intrants chimiques de synthèse. »
Ils relèvent également un problème méthodologique dans le chapitre suivant, qui analyse « la compétitivité de l’agriculture biologique ». Il s’appuie sur un questionnaire diffusé via internet : 1632 personnes ont eu la possibilité de le compléter, mais seulement 814 réponses ont été considérées comme exploitables. Une « mobilisation (...) très satisfaisante » (p.256) observe le rapport, qui pourtant nous apprend que « le questionnaire a probablement pâti de l’attitude de la profession des agriculteurs biologiques qui, pour des raisons qui lui sont propres, a déclaré dans ses réseaux ne pas se reconnaître dans cette consultation et par conséquent ne cautionner en aucun point cette enquête. »
En fait, les questions ont été considérées comme biaisées par un grand nombre d’agriculteurs biologiques, qui ont refusé de répondre. « Beaucoup de questions ont posé problème, confirme Stéphanie Pageot, Présidente de la FNAB. La compétitivité n’est définie que d’un point de vue économique. La durabilité des fermes et la préservation de l’environnement ne sont absolument pas pris en compte. »
« Cela pose un gros problème sur le plan méthodologique. Parmi les personnes qui ont accédé au questionnaire, le taux de non-réponse est énorme, les auteurs de l’étude auraient dû tout de suite s’interroger sur la qualité de leur questionnaire », s’étonne un des scientifiques signataire de la lettre. Les réponses au questionnaire n’auraient donc pas dû servir de base à une analyse scientifique, pas plus qu’à des recommandations.
Mais de façon générale, « dès le départ la démarche est biaisée » reconnaît l’un des scientifiques signataires de la lettre à l’INRA. Ce rapport propose d’aborder l’agriculture bio de la même manière que la conventionnelle, en découpant les performances par domaine (productivité, environnement, social...).
Or l’agriculture bio et l’agriculture conventionnelle n’ont pas du tout les mêmes logiques. C’est comme si vous compariez la performance d’une bicyclette et d’une voiture uniquement du point de vue de la vitesse ! Le but de l’agriculture bio n’est pas de produire autant ou plus que l’agriculture conventionnelle, c’est de produire autrement, en respectant l’environnement écologique et social. Un rapport honnête aurait dû présenter les buts de l’agriculture biologique et sa démarche holistique : on ne peut l’étudier qu’en considérant le système dans son ensemble."
Enfin, le rapport déplore également plusieurs fois le manque de données scientifiques pour évaluer les performances de l’agriculture biologique. Mais il ne cherche pas les raisons de ce manque, remarque la lettre des chercheurs, qui relève « l’absence d’analyse concernant la faiblesse récurrente de l’investissement de la recherche française et tout particulièrement de l’INRA dans le domaine de l’agriculture biologique ».
Une faiblesse constatée par la FNAB : « Par exemple, on pousse pour qu’il y ait des recherches sur les alternatives au cuivre en viticulture, mais nous n’arrivons pas à obtenir un engagement de l’INRA sur le sujet », note sa présidente.
Pour combler ce retard de la recherche française en agriculture biologique, le rapport explique que le bio peut profiter des recherches faites sur l’agriculture en général... Un engagement insuffisant regrette encore la FNAB. « Ils nous disent que les recherches de l’INRA sur le sol peuvent nous servir... Mais s’ils font leurs analyses sur des sols pleins de pesticides, cela ne peut pas s’appliquer à l’agriculture biologique », explique Stéphanie Pageot.
Un rapport « idéologique » ?

Alors pourquoi ce rapport est-il aussi biaisé ? C’est avant tout une position « idéologique » explique-t-on chez SUD Recherche : « A la lecture du rapport, on était consternés sans être vraiment surpris. C’est dans la continuité du positionnement de la direction générale de l’INRA sur la question du bio. Ce rapport reflète une certaine idée du progrès, de personnes qui ne croient qu’à la technoscience. »
Le malaise provoqué par ce document ajoute à l’embarras permanent de certains chercheurs, qui déplorent la faiblesse des moyens attribués à la recherche en bio. Selon le communiqué du syndicat, « le constat du faible investissement de l’INRA dans ce domaine de recherche (moins de 100 équivalents temps plein sur plus de 7 500 titulaires) avait été posé dans le livre blanc de l’INRA sur l’agriculture biologique en 2000 ».
Un manque d’investissement que relève aussi le journaliste Vincent Tardieu dans son livre-enquête sur l’agroécologie en France (Vive l’agro-révolution française !, ed. Belin, 2012) : « l’investissement de la recherche française en agriculture biologique ressemble à une mise ’pour voir’ d’un joueur de poker. »
« L’INRA est historiquement au service du productivisme agricole, poursuit-on chez SUD Recherche. Mais d’habitude cette opinion est exposée de façon plus subtile, plus nuancée... Là on a un point de vue très orienté. »
Cela pourrait s’expliquer par la forme scientifique prise par ce rapport. Il s’agit, dans la classification de l’INRA, d’une « étude ». « Elle ne nécessite aucune règle particulière en terme de révision par les pairs ou de discussion collective », déplore l’un des scientifiques ayant signé le courrier à l’INRA.
C’est pourquoi en plus du retrait du rapport, dans leur lettre, les scientifiques demandent également à l’INRA une « expertise scientifique collective », qui garantit que l’analyse est confiée à un « collectif pluridisciplinaire d’experts ».
Après l’envoi de cette lettre fin décembre, des discussions ont été entamées entre ce collectif de chercheurs et la direction de l’INRA, qui pour l’instant ne s’est pas engagé à répondre aux demandes des scientifiques. Contactée par Reporterre, elle n’a pour l’instant pas souhaité réagir.


Après la parution de notre enquête, l’INRA a enfin réagi. Lire Le rapport partial de l’INRA sur l’agriculture bio : les politiques s’en mêlent.



http://www.reporterre.net/spip.php?article5402

Le réseau se dégrade, EDF s'enrichit

L'UFC-Que Choisir réagit !

Liens entre
          ERDF et EDF

Alors que l’UFC-Que Choisir dénonce depuis des mois la détérioration grandissante de la qualité du réseau électrique français, l’association passe aujourd’hui à l’offensive au sujet des liens capitalistiques entre ERDF et EDF à l’origine de ce problème. L’association saisit le Comité de règlement des différends et des sanctions (CoRDiS) de la CRE ainsi que les parlementaires pour que les consommateurs paient enfin pour des investissements effectivement en faveur du réseau électrique, et non pour alimenter les comptes d’EDF.
Malgré la reprise récente des investissements d’ERDF dans le réseau, ceux-ci demeurent bien trop faibles : seulement 826 millions d’euros, alors que le besoin est estimé à 2 milliards d’euros par an d’ici 2020. Ce sous-investissement aboutit à une détérioration inexorable de la qualité de distribution : le temps moyen de coupure au niveau national s’est encore dégradé passant de 75 min en 2012 à 97 min en 2013. Cette moyenne masque de grands écarts puisque les parisiens supportent un temps moyen de coupure de 23 minutes par an, les habitants de l’Ardèche en subissent 10 fois plus, avec 242 minutes de coupure annuelle.
Le problème n’est pas la sous-évaluation du TURPE(1), taxe payée par le consommateur/usager dans sa facture pour l’entretien et la modernisation du réseau, bien au contraire. Le Conseil d’Etat, en novembre 2012, a même annulé le TURPE 3 car largement surévalué, et a sanctionné le système qui consistait à faire payer deux fois le consommateur pour des investissements sur le réseau via la captation définitive par ERDF des provisions pour renouvellement qui n’étaient pas utilisées ! Le manque d’investissement dans le réseau provient ainsi avant tout du fait qu’ERDF, en totale dépendance vis-à-vis d’EDF, fait largement primer la logique financière sur le niveau de qualité de la distribution.
En effet, filiale à 100% du groupe EDF S.A, ERDF remonte, chaque année, 75% de son résultat net à sa maison mère au détriment de l’investissement dans le réseau mais aussi centralise sa trésorerie dans les caisses d’EDF (près de 3,5 Mds € fin 2012). Cette porosité des comptes soulève un grave conflit d’intérêt entre la logique financière d’un groupe évoluant dans des domaines concurrentiels (EDF) et celle attachée à une entreprise accomplissant essentiellement une mission de service public (ERDF). Si la Commission européenne avait alerté sur cette situation dès 2007, la Cour de Justice  a, plus récemment, rappelé qu’un découplage total de propriété est une garantie de respect des textes européens et in fine d’assurer l’objectif d’indépendance du gestionnaire.
Cette dépendance d’ERDF vis-à-vis d’EDF ressort également de son équipe dirigeante tant en termes de nomination que de rémunération. L’exemple emblématique de P. Montloubou, actuel président du directoire d’ERDF, en est le meilleur exemple : pour la première fois a été nommé un directeur de la branche commerce dérégulée d’EDF pour prendre la tête d’une filiale régulée comme ERDF. Plus grave encore, parmi les critères qu’utilise ERDF dans ses statuts pour déterminer la rémunération de ses cadres dirigeants figure un critère relatif aux flux de trésorerie. Concrètement, ce critère aboutit à  augmenter la rémunération des dirigeants à proportion de l’argent remonté auprès de la maison mère, et par voie de conséquence, du non investissement dans le réseau électrique.
Au-delà des dysfonctionnements actuels, l’UFC-Que Choisir s’alarme de deux dispositions du projet de loi sur la transition énergétique transmis au CESE(2), présenté en conseil des ministres mercredi dernier, qui sont susceptibles de renforcer le sous-investissement dans le réseau électrique :
- l’article 40 supprime la possibilité de fixer par décret des sanctions si les niveaux de qualité et de fourniture ne sont pas respectés,
- l’article 41 permet à ERDF de rémunérer le capital investi à un niveau bien supérieur à la réalité permettant ainsi à ce dernier de gonfler la facture des consommateurs sans que ce niveau soit justifié au regard de la réalité des charges subis par ERDF. Une telle disposition vient détruire toute la portée de la décision du conseil d’Etat précitée qui avait critiqué cette surévaluation du TURPE et exigeait que ces règles inscrites dans les contrats de concession soient supprimés.
Décidée à ce que les consommateurs paient le juste prix pour une réelle qualité du réseau de distribution, l’UFC QUE CHOISIR passe à l’action et :
- saisit le CoRDiS pour qu’il fasse cesser les pratiques qui portent atteinte à l’indépendance du gestionnaire ERDF et éventuellement sanctionner ce manque d’indépendance si préjudiciable aux usagers du réseau électrique et œuvre à une séparation patrimoniale des deux entités (EDF et ERDF),
- demande aux parlementaires de supprimer les articles du projet de loi  sur la transition énergétique qui favorise des niveaux de qualité insuffisants et qui font naître le risque d’une surévaluation indue du TURPE.

(1) C'est le Tarif d'Utilisation du Réseau Public qui consiste à faire payer au consommateur les besoins d'investissement (amélioration/modernisation) notamment sur le réseau de distribution.
(2) Conseil économique social et environnemental

dimanche 6 juillet 2014

Des Amérindiens portent plainte contre génocide


COMMUNIQUE DE PRESSE DE SURVIVAL INTERNATIONAL
1 Juillet 2014
Un Aché, peu de temps
                        après avoir été capturé et déporté dans la
                        réserve.
Un Aché, peu de temps après avoir été capturé et déporté dans la réserve.
© A. Kohmann/Survival

Les survivants d’une tribu d’Indiens d’Amérique du Sud qui a été décimée au cours des années 1950 et 1960 traduisent le gouvernement paraguayen devant les tribunaux pour le génocide qu’ils ont subi.
Le cas des Aché, une tribu de chasseurs-cueilleurs qui parcourait les forêts montagneuses de l’est du Paraguay avant d’en être brutalement expulsée, est devenu tristement célèbre dans les années 1970.
Devant la brusque expansion agricole dans l’est du Paraguay à partir des années 1950, les Aché ont dû défendre leurs terres contre un front de colonisation croissant. Très vite, les colons organisèrent des raids mortels contre les Aché, épargnant les femmes et les enfants qui étaient généralement capturés et vendus comme esclaves.
L’un des chasseurs d’Indiens les plus réputés était Manuel Jesús Pereira, un propriétaire terrien local. Il était employé par le département des affaires indigènes du Paraguay, et son domaine agricole fut transformé en une ‘réserve’ dans laquelle étaient internés les Aché qui avaient été capturés. Coups et viols étaient monnaie courante. De nombreux Aché succombèrent à des maladies respiratoires. Le directeur du département qui visitait fréquemment cette réserve fit lui-même le commerce d’esclaves.
Cette situation fut dénoncée au Paraguay par plusieurs anthropologues, dont beaucoup furent expulsés ou perdirent leur emploi. Ces crimes furent dénoncés et portés à l’attention internationale par l’anthropologue allemand Mark Münzel. Son rapport intitulé Génocide au Paraguay, publié en 1973 par l’organisation danoise IWGIA, exposait les nombreuses atrocités commises contre les Aché.
Survival International fit connaître le rapport de Münzel et parraina une enquête menée par un juriste international renommé, Richard Arens, qui fit les mêmes constatations. De nombreuses autres organisations internationales, des universitaires et des militants des droits de l’homme dénoncèrent ces crimes et appelèrent le gouvernement paraguayen à rendre des comptes, ce qui contribua à limiter les pires des excès.
Cependant, le président du Paraguay alors au pouvoir, le général Alfredo Stroessner, était considéré comme un allié-clé de l’Occident. Les gouvernements britannique, américain et ouest-allemand nièrent en bloc qu’un génocide avait eu lieu. Les autorités américaines financèrent l’organisation Cultural Survival basée à Harvard ‘afin d’examiner la situation des peuples indigènes du Paraguay’. Bien que le rapport que fit cette organisation au gouvernement fut confidentiel, il put être connu en vertu de la loi sur la liberté de l’information. Cultural Survival en publia par la suite une version modifiée.
S’appuyant en partie sur le témoignage de Kim Hill, un volontaire du Corps de la Paix, ce rapport niait qu’un génocide avait eu lieu et discréditait ceux qui, comme Münzel et Arens, avaient porté le sort des Aché à l’attention de l’opinion internationale. L’aide américaine au régime sanguinaire de Stroessner continua.
Aujourd’hui, les survivants du génocide et leurs descendants demandent réparation. Une organisation aché, la Fédération nationale Aché, a lancé une action en justice en Argentine, avec le soutien du grand avocat des droits de l’homme Baltasar Garzón. Les Aché utilisent le principe juridique de ‘compétence universelle’, en vertu duquel les crimes les plus graves tels que le génocide et les crimes contre l’humanité peuvent être jugés et punis dans un pays différent de celui dans lequel ils se sont produits si les victimes ne peuvent pas obtenir justice dans leur propre pays.
Ceferino Kreigi, un porte parole aché, a déclaré : ‘Nous réclamons justice – nous avons subi la torture, le viol, les coups. Nous ne pouvons plus supporter cette douleur’.
L’avocat des Aché, Juan Maira, a rapporté : ‘[Les Aché] ont été chassés comme des animaux parce qu’on voulait les enfermer dans un ghetto. Une fois détenus dans la réserve, ils n’étaient pas autorisés à en sortir. Ils ont non seulement vendu les enfants comme des esclaves, mais parfois aussi les femmes, Il est probable que 60% de la population ait été anéantie’.
La population aché est maintenant en hausse, même si leurs forêts ont presque totalement été détruites pour faire place à l’élevage du bétail et à l’agriculture.

Lire ce communiqué en ligne: http://www.survivalfrance.org/actu/10322



Pour plus d’informations, toute demande de visuels, ou l’utilisation des photos ci-jointes:
Lucille Escartin
Tel: (+33) (0)1 42 41 44 10
le@survivalfrance.org
ou Alice Bayer (à Londres) (+44) (0)20 7687 8710
ab@survivalinternational.org
Survival aide les peuples indigènes à défendre leur vie, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir. Fondée en 1969, Survival commémore son 45ème anniversaire cette année.
Survival International (France)
18 rue Ernest et Henri Rousselle
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jeudi 3 juillet 2014

L'Observateur des inégalités - Juillet 2014.

Que faire avec 46 milliards d’euros ? Testez l’évaluateur des dépenses publiques.

Le gouvernement a choisi de réduire les prélèvements. La baisse atteindra 46 milliards d’euros chaque année à partir de 2017. Cette somme aurait pu servir à construire des logements sociaux, à ouvrir des places de crèche ou des commissariats de quartier, entre autres. Notre « Évaluateur des dépenses publiques » permet de chiffrer le coût de ces (...) Lire la suite
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L’évaluateur des dépenses publiques : notre méthode

Pour évaluer le coût des dépenses publiques nouvelles à mettre en oeuvre, nous nous sommes appuyés sur un grand nombre de travaux existants. Nous avons surestimé les montants par prudence. Voici notre méthode. Lire la suite
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Ecole : comment rendre les notes plus justes

Le système de notation des élèves français est une évaluation injuste qui pénalise les élèves en difficulté. Pierre Merle, professeur de sociologie à l’IUFM et à l’université européenne de Bretagne propose des pistes d’évolution. Extrait de la revue « Regards croisés sur l’économie ». Lire la suite
Enquêtes d’opinion

Que pensent les Français des inégalités ?

Les trois quarts des Français estiment que la société est « plutôt injuste » contre un quart qui pense qu’elle est « plutôt juste ». Les inégalités de revenus restent celles qui sont perçues comme « les plus répandues », celles liées au logement arrivent bien après. « Les moins acceptables » concernent l’accès aux soins et au logement. Revue de détail de l’opinion face aux (...) Lire la suite
Articles

Mobilité sociale : un sujet de bac piégé

Les élèves de terminale économique et sociale ont planché le 19 juin sur la mobilité sociale. Un sujet truffé d’embûches. Par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Lire la suite
Points de vue

Politique de la ville, la pauvreté en concentré

La nouvelle politique de la ville concentre ses moyens sur les plus pauvres. Au risque de pénaliser certains territoires en difficulté. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Lire la suite
Actualité de l’Observatoire

www.jeunes.inegalites.fr prend un coup de jeune

www.jeunes.inegalites.fr fait peau neuve. Encore plus d’outils et d’informations sur les inégalités et les discriminations à l’adresse du jeune public. Mais qui peut servir de 9 à 99 ans. Par Nina Schmidt, responsable du projet Jeunes. Lire la suite
Actualité de l’Observatoire

Enseignants, acteurs sociaux, l’exposition « Jeunesse pour l’égalité » est à votre disposition

L’exposition « Jeunesse pour l’égalité » proposée par l’Observatoire des inégalités, c’est 16 panneaux grand format qui présentent un panorama large des inégalités en France et dans le monde dans un langage simple. Lire la suite

Données

Les inégalités sociales au collège

58 % des élèves des sections pour jeunes en difficulté au collège sont issus de catégories sociales défavorisées, 2 % sont enfants de cadres supérieurs. Selon le milieu social, les élèves ne réussissent pas au collège de la même manière. Lire la suite

L’inégal accès au bac des catégories sociales

Les taux d’accès au bac augmentent. Mais alors que neuf enfants d’enseignants sur dix sont bacheliers, ce n’est le cas que de quatre enfants d’ouvriers non-qualifiés. Lire la suite

Les inégalités de revenus repartent à la hausse aux Etats-Unis

Les 20 % des ménages les plus pauvres ne détiennent que 3,2 % du revenu national aux Etats-Unis, tandis que les 20 % les plus riches en perçoivent 51 %. Les inégalités de revenus repartent à la hausse outre-Atlantique. Lire la suite

L’évolution du taux de chômage selon l’âge

De 1975 à 2012, le taux de chômage a été multiplié par quatre pour les 20-24 ans et par trois pour les 45-49 ans. Depuis 2008, la crise a particulièrement touché les plus jeunes. Le taux de chômage des moins de 25 ans atteint désormais un niveau record en France. Mais les plus âgés ne sont pas épargnés non plus. Lire la suite

La durée de chômage selon le sexe et l’âge

Les chômeurs restent en moyenne 14 mois sans emploi, mais près de 20 % d’entre eux connaissent une période d’inactivité professionnelle forcée de plus de deux années. Lire la suite

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Lettre éditée grâce au soutien de donateurs individuels, du magazine Alternatives Economiques et de la Fondation Abbé Pierre .

APPEL A LA GREVE VENDREDI !

Dans le cadre de l'appel à la grêve nationale ce vendredi 4 juillet 2014

  Nous, Intermittents de l'indre, chômeurs et  précaires appelons à

une manifestation sur la place de la république de Châteauroux. 

Le rendez vous aura  lieu de  12h à 14h .
 
Durant l'occupation de la mairie ,nous serons présent pour informer le public des avancées des négociations aux niveau nationale.

Nous réaffirmons que la lutte ne fait que commencer, et que nous n’avons jamais été aussi nombreux à défendre les droits sociaux de tous.

Parce que l’accord dans son ensemble, bien au-delà des seules annexes 8 et 10, touche les plus précaires, à l’heure où 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés,

La lutte continue dans la durée pour que tous les artistes et techniciens du spectacle mettent sous leur vigilance les travaux de la concertation, afin que nos revendications unitairement défendues depuis plus de dix ans soient enfin prises en compte.

Nous ne sommes pas dupes des fausses propositions du gouvernement, et nous maintenons la pression.
La proposition discrétionnaire du gouvernement, de prendre en charge temporairement le différé d’indemnisation sur les seules annexes 8 et 10, est inacceptable. Nous demandons qu’il soit pris en charge pour l’ensemble des chômeurs.

L’assurance chômage nous concerne tous : il s’agit d’un enjeu national.

Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous.

Toutes et tous ensemble, mettons les travaux de la mission sous notre vigilance.



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