Source : La Marseillaise
Des patients souffrant de pathologie mentale sortent de leur isolement et lancent une pétition pour revendiquer la reconnaissance du caractère non thérapeutique de la mise en chambre d’isolement. Ils ont beau être différents, ils veulent être comme tout le monde. Le 13 juin, ils défileront à la Fada Pride pour promouvoir le changement.
Des patients pas comme les autres, trop souvent considérés comme la
dernière roue d’un système de santé acculé sous le poids des contraintes
budgétaires, entre diminution de moyens d’un côté et retour aux
services fermés de l’autre, réclament une autre alternative. Parce
qu’encore de nos jours, l’isolement est vécu comme un traumatisme et non
comme un soin, des petites voix, pas celles qu’ils entendent dans leur
tête, les nuits d’angoisse et d’insomnie, mais bien celles d’une
aspiration au changement se font entendre.
Au regard de leur vécu, des patients réclament une meilleur prise en compte de leur « douleur ». Ils ont lancé une pétition, rédigé une tribune. Ont voulu témoigner.
Sonia raconte ses nombreux passages en psychiatrie. Où tout y est aléatoire. « Au bon vouloir des médecins et des soignants ». Des conditions qui la conduiront à devenir représentante des usagers et a réussir une formation de pair-aidant. Une formation encore balbutiante et qui tarde à trouver sa légitimité. En créant une profession aussi précaire que les AVS dans l’éducation nationale, ces entraides mutuelles ne remplaceront jamais les soignants, mais pourraient être complémentaires.
« La psychiatrie, on attendait tous qu’elle change. Mais elle fait mal et nous ce n’est pas ce que l’on veut. Quand ont dit que l’on est dans un pays de liberté, je ne comprend toujours pas », soupire Sonia.
Patrick a passé 10 années sous neuroleptiques et a mis longtemps à s’en remettre. Aujourd’hui, les langues se délient sur les pratiques, mais c’est loin d’être suffisant. « On en arrive à un moment où on pète les plombs. Dans la vie des facteurs crées des traumatismes. Si certains arrivent à les surmonter, pour d’autres cela est plus difficile. Se révolter devient un comportement anormal ».
Les lois existent. La santé mentale n’est pas un délit. Certains dans leur parcours de vie ont eu la chance un jour de rencontrer des médecins qui les ont aidés à s’en sortir. « Les personnes qui soignent sont les bonnes personnes, mais le cadre est mauvais. Il est restrictif, punitif. Les patients se retrouvent souvent seuls face à l’urgence », souffle Claude.
Les psychiatres comme les malades sont souvent dans une situation inconfortable. Les soignants doivent défendre l’intérêt du malade et l’intérêt de la société. « Pour les gens ont est taré », résument Claude, Patrick, Mourad, Sonia, Mariane, Serge... Il faut lire le rapport 2015 de l’OMS sur les hospitalisations contraintes en France, au nombre de 70 000. Le rapport du défenseur des droits est tout aussi accablant. « Notre force est dans le combat pour être un jour considérés comme des êtres humains. » Le 11 juin, les bizarres, les écorchés vifs seront à la Fada Pride. La manifestation sera porteuse d’un manifeste dans lequel il est écrit noir sur blanc qu’il est temps que l'État promeuve un changement radical de paradigme en santé mentale.
Au regard de leur vécu, des patients réclament une meilleur prise en compte de leur « douleur ». Ils ont lancé une pétition, rédigé une tribune. Ont voulu témoigner.
Sonia raconte ses nombreux passages en psychiatrie. Où tout y est aléatoire. « Au bon vouloir des médecins et des soignants ». Des conditions qui la conduiront à devenir représentante des usagers et a réussir une formation de pair-aidant. Une formation encore balbutiante et qui tarde à trouver sa légitimité. En créant une profession aussi précaire que les AVS dans l’éducation nationale, ces entraides mutuelles ne remplaceront jamais les soignants, mais pourraient être complémentaires.
« La psychiatrie, on attendait tous qu’elle change. Mais elle fait mal et nous ce n’est pas ce que l’on veut. Quand ont dit que l’on est dans un pays de liberté, je ne comprend toujours pas », soupire Sonia.
Patrick a passé 10 années sous neuroleptiques et a mis longtemps à s’en remettre. Aujourd’hui, les langues se délient sur les pratiques, mais c’est loin d’être suffisant. « On en arrive à un moment où on pète les plombs. Dans la vie des facteurs crées des traumatismes. Si certains arrivent à les surmonter, pour d’autres cela est plus difficile. Se révolter devient un comportement anormal ».
Des crises d’urgence
Mariane a vécu l’isolement. « Qui prend les décisions, et à quel moment ? » demande t-elle. « Heureusement qu’ils m’ont attaché dans les crises d’urgence. Mais les décisions sont prises sans renseignement sur l’individu. Des décisions immédiates lorsqu’ils n’ont pas la solution. C’est une manière de nous mettre en attente et de passer à autre chose. Trop souvent nous sommes considérés comme des dangers ». Cette privation des libertés, Mariane est capable d’en parler des heures durant.Les lois existent. La santé mentale n’est pas un délit. Certains dans leur parcours de vie ont eu la chance un jour de rencontrer des médecins qui les ont aidés à s’en sortir. « Les personnes qui soignent sont les bonnes personnes, mais le cadre est mauvais. Il est restrictif, punitif. Les patients se retrouvent souvent seuls face à l’urgence », souffle Claude.
Les psychiatres comme les malades sont souvent dans une situation inconfortable. Les soignants doivent défendre l’intérêt du malade et l’intérêt de la société. « Pour les gens ont est taré », résument Claude, Patrick, Mourad, Sonia, Mariane, Serge... Il faut lire le rapport 2015 de l’OMS sur les hospitalisations contraintes en France, au nombre de 70 000. Le rapport du défenseur des droits est tout aussi accablant. « Notre force est dans le combat pour être un jour considérés comme des êtres humains. » Le 11 juin, les bizarres, les écorchés vifs seront à la Fada Pride. La manifestation sera porteuse d’un manifeste dans lequel il est écrit noir sur blanc qu’il est temps que l'État promeuve un changement radical de paradigme en santé mentale.
Catherine Walgenwitz
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