samedi 31 août 2013

McDo et fast-foods américains, la grève au menu

Source . Marianne
Jeudi 29 Août 2013
Léa Ducré

Des milliers d’employés de McDonald’s et d’autres chaînes de fast food américaines sont en grève aujourd’hui. Revendications et manifestations d’ampleur, une nouveauté pour la filière.


MAGNIEN/20 MINUTES/SIPA
MAGNIEN/20 MINUTES/SIPA
Ils ont déposé leurs casquettes et ôté leurs chaussures antidérapantes. Pas de plateaux tendus avec le sourire aujourd’hui. Dans les rues de New York, ils étaient des centaines à protester. Un mot d’ordre : « Nous ne pouvons pas survivre avec 7,25 dollars de l'heure » et une critique de fond contre des conditions de travail « d’abusives ». Les protestataires, issus de 60 enseignes de fast-foods telles que McDonald's, Wendy's, KFC et Burger King, ont deux revendications principales : une revalorisation de salaires et le droit de se syndiquer. 
  
Le salaire exigé par les grévistes - 15 dollars de l’heure - représente plus du double de l’actuel salaire minimum qui n’a pas suivi l’inflation de ces 50 dernières années qui l’aurait élevé à près de 10 dollars de l’heure. «La plupart de ces employés ont des enfants et essayent de faire vivre leur famille, explique Mary Kay Henry, présidente internationale de la SEIU précisant que « le salaire médian (y compris dans des positions d'encadrement) est de 9,08 dollars de l'heure, soit bien en dessous du seuil de pauvreté pour un employé qui a la chance de travailler 40 heures hebdomadaires».

Si les bas salaires ont pu être conciliables avec une vie d’étudiant, ils ne le sont certainement pas pour des employés qui « ne sont plus, comme dans le passé, des adolescents », fait remarquer Marie Kay Henry. Aujourd’hui, les moins de 20 ans ne représentent plus que 16 % de la main-d'œuvre dans les fast-foods américains contre 25 % il y a dix ans, selon une enquête  de NBC News.

La grogne s'organise

L’autre revendication, le droit à se syndiquer, n’est pas anodine. La présence d’une structure syndicale aux côtés des employés pourrait constituer un changement de taille pour les géants du fast-food. Pour l’heure, le mouvement social est sans précédent dans cette filière. Démarré en novembre avec 200 grévistes à New York, il touche aujourd’hui une cinquantaine de villes dont Boston, Chicago et Los Angeles. 
  
De leur côté, les chaînes de restauration rapide ne veulent rien entendre. McDonald’s se contente de sériner que les employés « reçoivent des salaires compétitifs et ont accès à toute une série d'avantages pour leurs besoins personnels ». L’enseigne avait déjà suscité la controverse cet été après les révélations sur son utilisation généralisée du « contrat zéro heure » en Grande Bretagne.

Ce contrat made in Great Britain assigne les salariés à une disponibilité permanente vis-à-vis de l’employeur qui n’est soumis à aucune contrainte de travail minimum en échange. Chaque heure travaillée n’est rémunérée qu’au salaire minimum, de 7,30 euros. Au début du mois d’août, le gouvernement de David Cameron envisageait mollement une enquête sur ces contrats ultra précaires. Le résultat pourrait créer une autre ligne de front pour le roi du Big Mac peu habitué à la contestation. 

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