mercredi 25 février 2015

ZAD partout - samedi dernier à Toulouse........


À Toulouse, environ 450 personnes ont défilé ce samedi 22 Février pour la défense des ZAD et contre les violences policières. La manifestation, cette fois-ci autorisée par la Préfecture, n’en était pas moins fortement encadrée par les forces de l’ordre.

Le nombre restreint de manifestants a mis en relief un groupe particulièrement électrisé de participants aux visages masqués et vêtus de noir. Contrastant avec le reste du cortège, ces derniers se sont lancés après la première échauffourée avec les forces de police dans un raid de cassage. Brisant plusieurs vitrines entre Esquirol et les Carmes, les individus à la stratégie Black Blocs se sont dispersés sans encombre au niveau du quai de Tounis.

Pendant ce temps, le cortège de manifestants a continué son trajet jusqu’à sa destination officielle place du Salin. Après un temps d’arrêt, le cortège de plus en plus réduit a repris sa marche dans les petites rues du quartier avant de se stopper devant le Palais de Justice. S’en est alors suivi une guerre molle entre les forces de l’ordre et le reste des manifestants.

Alternant attente, provocations, interpellations musclées, tempête de grêle et canon à eau, le petit jeu pas très amusant a duré prés d’une heure et demi avant que la police ne décide de se retirer du champ de bataille. Récit en image.

// Portfolio

AntiSivens 21 fev 2015 Toulouse -2995
© Pablo Tupin-Noriega
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14h15. Réunion au square Charles de Gaulle. Les forces de l’ordre se font assez discrètes mais de nombreux fourgons de CRS sont postés dans les rues alentours.
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© Pablo Tupin-Noriega
14h10. Les clowns se préparent. Ils contrastent fortement avec de nombreux manifestants vêtus de noirs aux visages bien moins rieurs.
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15h00. Départ du cortège vers le boulevard sous une pluie battante. La tête est composée de manifestants aux visages masqués scandant avec force des slogans tels que « Un flic, une balle, justice sociale » ou « Flic suicidé, à moitié pardonné ». Certains commerçants ferment leurs rideaux.
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© Pablo Tupin-Noriega
15h10. Le cortège entame les boulevards. Un couple de trentenaire tient à nous signaler qu’il quitte le cortège à cause de la violence verbale de certains groupes.
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15h20. Le cortège arrive au niveau du métro Jean-Jaurès. Contraste encore, avec des manifestants qui scandent « Des légumes, pas du bitume ».
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15h30. En queue de cortège, des manifestants plus discrets et quelques drapeaux. Au fond, une groupe du NPA.
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15h42. Le cortège arrive au monument aux morts et entame la rue de Metz. Soudain, une vive détonation se fait entendre, puis les grenades lacrymogènes commencent à tomber. De notre position, impossible de savoir qui a engagé les hostilités. Nous recevons des témoignages contradictoires.
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15h45. Le gaz a séparé le cortège en deux, laissant les éléments masqués côté rue de Metz en direction d’Esquirol. Les feux de détresse sont sortis et l’avant cortège semble continuer sa marche comme si de rien n’était.
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15h47. Les détonations reprennent de plus belle, les grenades lacrymogènes tombent au devant du cortège et l’agitation augmente. Une grenade éclate près de nous. Un homme passe devant nous en trombe et flanque un coup de marteau sur la vitrine d’une agence immobilière.
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AntiSivens 21 fev 2015 Toulouse -3042
© Pablo Tupin-Noriega
15h50. Un groupe compact de plusieurs dizaines de casseurs s’engage dans la rue des arts et casse plusieurs vitrines. Ils postent également des batteries de feux d’artifice. Une petite division de forces de police est à leur poursuite.
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15h54. Le groupe est arrivé aux Carmes. Il hésite quant à la direction à prendre et s’engage finalement rue des Polinaires. « Pas par là, il n’y a rien ! » crie une femme. Arrivé autour de l’église Notre-Dame de la Dalbade, le groupe improvise des barricades avec des barrières de chantier. Derrière-nous, les CRS continuent à allure mesurée leur progression. Ils semblent plus vouloir repousser qu’interpeller.
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15h58. Le groupe arrive sur le quai de Tounis. Une partie descend sur les quais, se change et jette ses affaires dans le fleuve. Ces gens devenus méconnaissables sans masques et habits noirs, avancent à allure normale vers le Palais de Justice pour se fondre dans la foule des autres manifestants.
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AntiSivens 21 fev 2015 Toulouse -3055
© Pablo Tupin-Noriega
16h25. Pendant ce temps, la manifestation continue sa route le long de l’itinéraire officiel. L’encadrement policier se fait plus visible. Un jeune homme masqué et vêtu de noir marche isolé quelques mètres devant le cortège. Alors qu’il prend la tangente, il se retrouve pourchassé par une dizaines de CRS.
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16h52. Après un arrêt Place du Salin, les Allées Paul Feuga sont envahies par un ensemble disparate de manifestants. Les CRS sont fortement présents au niveau du Palais de Justice.
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17h00. Les deux camps se font face. Quelques manifestants jettent des objets sur les forces de police, d’autre les insultent copieusement. La BAC charge alors pour mener des interpellations. Tandis qu’un interpellé est maintenu à terre, des policiers couvrent la manœuvre en frappant toute personne un peu trop proche. De nombreux journalistes, certains à terre, seront ainsi frappés. Un homme interpellé est embarqué le visage en sang.
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17h11. Cette routine se répète à plusieurs reprises. Les interpellations continuent.
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17h24. « Premières sommations avant usage de la violence ». Mais les manifestants ne semblent pas très réceptifs.
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17h35. Une deuxième sommation, et le canon à eau arrose toute la zone. L’effet est finalement assez limité et les manifestants reculent de quelques mètres seulement. La BAC prend alors le groupe de flanc et le repousse au niveau de la place Lafourcade.
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17h42. Au milieu du cafouillage généralisé, une tempête de grêle se déclenche. L’ambiance est surréaliste. Le peu de manifestants qui reste se met à l’abri sous les préaux des commerces. On continue à se regarder en chiens de faïence. Un manifestant qui jouait de la caisse claire depuis des heures s’arrête de jouer. Certains manifestant sont à bouts, sur les nerfs, d’autres justes lassés. Il semble qu’ils attendent juste que la police parte pour rentrer. Ça sent la fin.
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18h00. La BAC vient repousser les manifestants restants vers le pont Saint-Michel. Un passant qui n’a pas pris part à la manifestation nous signale l’attitude provocante d’un membre de la BAC à l’égard d’un manifestant. Il reste alors autant de journalistes que de manifestants. Sur le pont, les derniers manifestants sont éloignés à la bombe lacrymogène. « C’est l’heure de l’apéro » lance un homme, goguenard.

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