mercredi 28 septembre 2016

Le CAF' CAUSSE

Source :  Le Lot en Action 

 Lieux alternatifs : Caf'Causse, c'est parti pour une 6ème saison
C'est le samedi 15 octobre à 19h ! Lire l'article : http://bit.ly/2dqs6F5

200 emplois menacés à Paul-Sabatier : le conseil d'administration sous protection policière

Souyrce : Actu Coté Toulouse

Mercredi 28 septembre, le conseil d'administration de l'université Paul-Sabatier doit se réunir pour entériner le pacte pour le développement, dans lequel 200 postes sont menacés. 

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200 emplois pourraient être supprimés à l'université Paul-Sabatier de Toulouse. (Photo : DR)
La présidence parle de « gel ». Les syndicat de « suppression ». Malgré cette nuance, 200 postes sont bel et bien menacés à l’université Toulouse 3 Paul-Sabatier, dans le cadre d’un pacte pour le développement. Cette annonce sera à l’ordre du jour du conseil d’administration qui se tiendra mercredi 28 septembre 2016, au rectorat. Les syndicats ont prévu de se rassembler dès 9 h. Un dispositif policier sera mis en place afin d’éviter que le conseil ne soit perturbé.

Ne pas être placé sous tutelle

Jean-Pierre Vinel, président de l’université, assure ne pas avoir le choix. « L’établissement fait face à un énorme déficit et nous devons ramener le budget à l’équilibre. » Un équilibre qui doit passer par des coupes dans les effectifs.
Si nous devons maintenir au mieux le fonctionnement de l’université, notamment avec un nombre sans cesse croissant d’étudiants (35 000 en 2016-2017), nous devons faire avec ce que nous alloue l’État, afin de ne pas être placé sous tutelle.

Des alternatives

Un argument balayé par les syndicats. La CGT insiste sur le fait qu’il existe des alternatives. « Le président a les moyens de faire pression sur le gouvernement afin d’éviter le non remplacement des départs à la retraite et de faire appel à des contrats précaires. »
Etienne Fieux, enseignant-chercheur à l’Institut de mathématiques et membre du syndicat Sud, rappelle que le président n’a pas été élu pour supprimer des postes et évoque lui-aussi des solutions :
Des sommes d’argent, qui sont allouées dans le cadre des investissements d’avenir notamment, ne sont pas réparties de manière équitable entre tout le monde.
Elles pourraient donc contribuer au fonctionnement des établissements.

La session du CA suspendue

L’annonce de suppression ou de gel des 200 postes, du « jamais vu en France depuis 2012 » selon Etienne Fieux, a conduit à des échanges très tendus entre les syndicats et le président. Le 19 septembre, Jean-Pierre Vinel a décidé de suspendre le conseil d’administration après une intervention des représentants du personnel s’opposant au pacte. « Le président n’a même pas essayé de discuter et a décidé de reporter le CA dans un lieu sécurisé », assure l’enseignant en mathématiques.
Pour éviter qu’un tel événement ne se reproduise, les forces de l’ordre seront mobilisées devant le rectorat, mercredi 28 septembre.

Mytroc.fr : le premier site au monde où tout s’échange

 Source : POSITIVR

Voici un site malin et original. Malin, car il permet de faire des échanges facilement. Original, car on peut tout échanger : des biens comme des services. Son nom : My Troc. Floriane Addad, l’une des cofondatrices, a répondu à nos questions.

Floriane, pourriez-vous présenter votre site à nos lecteurs ?

« MyTroc est le seul site de troc au monde qui permet de tout échanger, prêts, biens et services avec une monnaie collaborative, la noisette. Elle simplifie les échanges, évite les contraintes de besoins asymétriques de valeur ou de temps. Mais les membres peuvent troquer comme ils le souhaitent : troquer avec des noisettes ou troquer directement quelque chose contre autre chose. »

Crédit photo : mytroc.fr
Crédit photo : mytroc.fr
Mytroc.fr est en ligne depuis novembre 2015, comment se passent ces premiers mois et combien d’utilisateurs avez-vous ?
« Il y a actuellement plus de 7200 membres, plus de 6000 annonces en ligne et 1200 échanges ont été réalisés. Les annonces sont incroyables, on trouve vraiment de tout : du pot de miel bio à la balade en voilier, de la garde de chat au cours de japonais ou d’hypnose, des vêtements, de l’aide pour du bricolage ou en informatique. »

Crédit photo : mytroc.fr
Crédit photo : mytroc.fr
Comment est née l’idée de tout troquer ?
« Après avoir vu aux infos une jeune maman faire du troc de baby-sitting, je me suis dit que tout pouvait se troquer. On fait des économies, et ça permet de consommer de manière plus responsable et solidaire.
Je me suis associée avec Célia Dulac qui venait de finir ses études de droit à la Sorbonne, et avec qui je travaillais depuis 3 ans dans une école élémentaire. Je me souviens lui en avoir parlé pour la première fois sur le banc de la cour d’école, on attendait les enfants. Le lendemain on se mettait au travail. Quelques mois après on a trouvé Judicaël qui est expert en site hautes performances et qui travaillait au CNRS. Nous sommes vraiment complémentaires au sein du projet et nous partageons les mêmes valeurs et envies. »

Crédit photo : mytroc.fr
Crédit photo : mytroc.fr
Quel est votre but ?
« En réadaptant le troc au monde d’aujourd’hui grâce aux technologies actuelles, nous souhaitons réduire la surconsommation et développer la solidarité et le partage.
Prêter au lieu d’acheter, nous n’avons pas tous besoin d’avoir une perceuse, un barbecue, une imprimante ou autre à la maison, nous pouvons très bien nous emprunter du matériel entre voisins.
Et puis, donner, réparer au lieu de jeter, nos vieilles bricoles peuvent être des trésors pour les autres.
Recycler, prêter, donner, ça réduit la surconsommation, le gaspillage, le suremballage et donc on réduit notre impact écologique négatif.
Se rendre service aussi, nous avons tous un savoir-faire pour aider quelqu’un d’autre et nous sommes tous complémentaires. »

Crédit photo : mytroc.fr
Crédit photo : mytroc.fr
Auriez-vous quelques anecdotes à nous raconter suite à des échanges sur votre site ?
« Un membre qui avait publié une annonce pour la St Valentin. Il cherchait quelque chose d’original à offrir à sa copine.
Un autre utilisateur, un écrivain, lui a répondu en lui proposant d’écrire un poème personnalisé pour son amie. Nous avons su que sa copine a adoré et qu’elle a même pleuré dans ses bras.
Christine qui habite à Lille avait déposé une parure de drap sur le site. Quand le jeune homme intéressé par son annonce est venu chercher son troc, l’électricité dans l’entrée faisait des va et vient. Ça tombait bien, il était électricien de métier. Quand il est reparti, tout fonctionnait à merveille !
Karine a déposé une annonce pour trouver quelqu’un pour réparer les fuites dans sa salle de bain. Le soir même, Remizr, est venu pour la dépanner. 27 noisettes, un café et un sourire plus tard, tout était réparé. »

Voici une vidéo amusante qui présente l’idée et le fonctionnement de mytroc.fr :

Projection plei air jeudi soir place du Capitole à Toulouse

Nuit Debout Toulouse vous invite Jeudi 29 septembre à 21h30 sur la Place du Capitole à la projection du film "L'intérêt général et moi"

Synopsis :

Une autoroute construite mais vide (l'A65 Langon-Pau), un projet ferroviaire pharaonique (la LGV GPSO), un projet d’aéroport vieux de plus de 40 ans (Notre Dame des Landes). Sous ces infrastructures, des vies, des territoires, des espaces naturels sacrifiés ou devant l’être, au nom de l’intérêt général. Mais qui détermine l’intérêt général ? Comment ? Un film sur la démocratie des grands projets, sur la façon dont on prend et ressent ce type de décisions, aujourd’hui, en France.

Grève des médecins hospitaliers : «Nous sommes au bord du burn-out»

Source : La Dépêche

Comme bon nombre de ses confrères médecins hospitaliers, Guillaume Céréa, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital Rangueil, à Toulouse, était en grève hier pour dénoncer «des horaires surhumains et une trop faible rémunération».
Temps de travail, rémunération, carrières… les praticiens hospitaliers sont au bord du malaise, de l'épuisement.
Dans l'attente de mesures du gouvernement pour rendre plus attractif l'hôpital confronté à une pénurie de médecins, les anesthésistes-réanimateurs, gériatres, gynécologues, urgentistes, psychiatres… étaient appelés par leurs syndicats à faire la grève hier (lire encadré).
Guillaume Céréa, 33 ans, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital Rangueil, à Toulouse, était de ce mouvement, même s'il a dû travailler, réquisitionné pour assurer la mission de service public qui incombe à son établissement.

Jusqu'à 70 h par semaine

«La situation est extrême tendue. Pas mal d'entre nous sont épuisés. L'un de mes collègues s'est suicidé et nous sommes au bord du burn-out. Ce n'est plus possible», s'inquiète et se révolte le jeune spécialiste.
«Nous faisons jusqu'à 70 heures par semaine alors que la réglementation européenne fixe notre temps de travail à 48 heures hebdo maximum. Cela a des répercussions sur tous les pans de notre vie : santé, famille… Et puis, les salaires ne suivent pas. Nous gagnons deux à trois fois moins que dans le privé où les praticiens sont payés à l'acte. Au final, ça revient plus cher à la Sécurité sociale. De plus, dans le privé, ils n'ont pas, contrairement à nous, la mission de former les internes», poursuit le jeune médecin qui perçoit un salaire de base de 3 600 €. Avec les gardes et les astreintes, de jour et de nuit, Guillaume Céréa, qui a fait 11 années d'études, touche 4 500 € par mois.
À l'instar des syndicats, il dénonce le «manque de médecins dans certaines spécialités» comme la sienne. Une pénurie qui remet d'ailleurs en cause la pertinence du numerus clausus de plusieurs spécialités.

«Plus personne ne veut travailler à l'hôpital»

«Malheureusement, la situation n'est pas près de s'améliorer car plus personne ne veut travailler à l'hôpital». Entre 25 et 30 % des postes sont en effet vacants.
Guillaume Céréa ne cache pas que l'idée de partir dans le privé «lui a déjà effleuré l'esprit».
«C'est vrai que c'est tentant de travailler beaucoup moins pour gagner nettement plus. Mais j'espère que les choses finiront par aller mieux à l'hôpital car je suis attaché au service public et à l'idée de soins accessibles à tous. Un CHU a également un rôle d'innovation, de travail de recherche».

Voir le reportage vidéo ici 

Mouvement peu suivi

Le mouvement de grève des praticiens hospitaliers, lancé hier à l'appel du syndicat d'anesthésistes SNPHAR-E, de l'Avenir Hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) a été différemment suivi en France. Si sur Paris et Lyon, certains hôpitaux ont affiché un taux de participation de l'ordre de 25 %, le mouvement n'a été suivi que par 4,53 % des praticiens.
Les représentants des syndicats de praticiens hospitaliers devraient être reçus le 4 octobre par Marisol Touraine, ministre de la Santé. «Nous travaillons à améliorer la situation de l'hôpital et de ses acteurs», fait savoir le ministère.
Guillaume Atchouel

mardi 27 septembre 2016

Rassemblement demain à Toulouse pour que personne ne dorme à ma rue !

 

Rassemblement à l'appel des salarié-e-s de la veille sociale 31 en soutien aux familles qui se sont installées devant leurs locaux afin de demander des solutions d’hébergement dignes et en quantité suffisante

Rassemblement mercredi 28 septembre à 12 h 
66 rue Etienne Billières à Toulouse

72 Utilisations de Produits Naturels Pour Économiser et Éviter les Produits Chimiques….


Source : Les moutons enragés !

On ne se prive pas de partager!! Le lien source est une mine d’or. Merci Galadriel.
Un résumé en un tableau les 72 services que peuvent vous rendre 7 produits naturels financièrement accessibles et écologiquement acceptables.

Les conseils d’utilisation sont ICI
Source Comment-économiser via LesBrind’Herbes

Pas sans toit 81 _ apéritif de soutien à Albi


Contribution aux réflexions collectives à propos de nos "cortèges de têtes"

Source : Paris luttes info

Analyse autour du phénomène des cortèges de têtes durant la lutte contre la loi travail, qui auront été et sont encore l’une des caractéristiques notables de ce mouvement.

Mouvement et cortège de tête

Jeudi 15 septembre aura été une rentrée en demi-teinte. Grosse journée de lutte pour beaucoup d’entre nous, des blocus lycéens/étudiants efficaces même si peut-être moins nombreux qu’en avril, des manifs sauvages qui envahissent toute une partie de la ville, et, surprise, un cortège de tête solide qui parvient à se constituer à Bastille malgré l’annonce d’un dispositif visant, justement, à le désamorcer en amont. Surtout, ce cortège, d’après certaines estimations, aurait constitué entre 1/5 et 1/4 de la manifestation complète. Et même, pour les plus optimistes, près de la moitié des manifestant.e.s présent.e.s...
Il semble qu’avec du recul, ce cortège ait su rassembler pendant ces mois de luttes les composantes principales de ce qui a pu constituer le mouvement : syndicalistes de la base poussant leur direction à sortir dans la rue et poser des dates, souvent les mêmes bloquant et occupant leur lieux de travail comme à Fos sur Mer ou au Havre (entre autres), autonomes partisan.e.s d’un processus insurrectionnel, groupes affinitaires révolutionnaires, lycéen.ne.s bloquant leurs lycées, étudiant.e.s mobilisé.e.s sur leur campus, précaires, chômeur.se.s, retraité.e.s en colère et autres révolté.e.s de tout poil.
Dès lors, affirmer que ce cortège soit la seule et unique membrane de cet étrange "mouvement" ne paraît pas exagéré. Continuer le début, c’est alors aussi amorcer de nombreuses réflexions collectives sur cet acquis.

Débordements et volontés

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Le 15 était annoncé par les directions syndicales comme l’enterrement du mouvement. Pourtant, elles ne cessent depuis le début de suivre les bases spontanées, d’abord mobilisées sur internet, puis occupées à tenir la rue. Les débordements en manifestations, les débordements de Nuit Debout ou les débordements sur les lieux de travail (blocages offensifs, chemises arrachées, sabotages, volonté de mener une grève reconductible, menace en partenariat avec d’autres composantes - "un jeune en prison et on bloque le port", avaient annoncé.e.s les dockers du Havre -, etc. ), font tous trois partie d’une même dynamique, d’un même souffle : un pas de côté vis-à-vis du monde qu’on nous propose, une remise en cause radicale de plusieurs de ses mythes (la police, la "compétitivité", l’unité nationale et/ou républicaine, etc.).
Ici se construit le premier pas vers une auto-organisation qui ne soit plus envisagée seulement comme une forme de lutte, mais comme une forme de vie. Une auto-organisation qui se construit aux dépens de l’État, de ses carcans autoritaires et bureaucratiques ; et aux dépens de l’économie, de ses algorithmes et de son exploitation. Une auto-organisation qui tente d’imaginer dans chacun de ses recoins, et avec toutes les difficultés que l’utopie implique, d’autres mondes, d’autres espaces, d’autres manières de ressentir le temps, d’autres manières de dialoguer ensemble. Ce premier pas est l’amorce d’une remise en cause permanente du monde aujourd’hui produit, au profit d’une création expérimentale de vies, ici et maintenant, qui construirait collectivement l’immanence par l’unité organique de ses multiplicités. Une auto-organisation intrinsèquement offensive donc, puisque son caractère s’oppose de fait à un État envisagé comme « une certaine relation entre des êtres humains » (G. Landauer).
Cette dynamique de "pas de côté" qui flotte dans nos actes et nos imaginaires mérite de s’émanciper du simple mouvement contre la loi travail, et de se reconnaître elle-même. Il me semble que nous nous sommes tous et toutes réuni.e.s plus d’une fois, dans plusieurs villes, en plusieurs lieux : rue, lieux de travail, lieux d’études, lieux d’auto-organisation où se tiennent des assemblées. Avec à chaque fois l’envie de dépasser la simple revendication. A chaque fois l’envie d’arrêter de rester sur la défensive. Alors affirmons le : le cortège de tête est notre maison commune, et nous voulons l’étendre, complexifier ses ramifications, se disperser, et, surtout, se faire connaître. Et paradoxalement, peut-être que cela impliquera de quitter la simple "forme-cortège".

Lutter dans la rue ensemble... et sur nos lieux de taff ?

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A plusieurs moments, nous avons déjà pu mettre en commun nos pratiques. Comme quand certain.e.s jeunes déterminé.e.s ont décidé de ne pas se faire fouiller devant les grilles avant d’entrer en manif, et que des camarades syndicalistes sommèrent leurs collègues de se solidariser de l’initiative. Ou quand certain.e.s ont été rejoints devant leur raffinerie, dans leur port, sur les rail de leur gare ou devant leur boîte pour bloquer. Cette solidarité est d’abord née dans le cortège. Elle a su jouer contre la répression autoritaire et les importantes violences policières qui ont marqué le mouvement : échanges de sérums phys, maalox et autres produits de pharmacie de secours, conseils pour se mettre en sécurité ou ne pas empirer son état, libération de camarades en train d’être chopé.e.s, blocs offensifs très hétérogènes, soutien au niveau de l’anti-rep, etc. Cette solidarité mérite maintenant d’exploser au grand jour.
Nous sommes confronté.e.s au défi de fixer les dates de nos propres manifestations. Pourquoi, simultanément, ne pas s’émanciper du simple retrait de la loi travail ? Pourquoi ne pas mettre définitivement l’accent sur “le monde” qui la produit ? Plusieurs évènements sont là pour porter ce glissement : la probable intervention sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes courant octobre ; un Etat d’urgence toujours plus long et répressif ; la mascarade des élections présidentielles.
Cela ne serait possible et imaginable qu’en montant des comités, des conseils ou des collectifs de luttes autonomes vis-à-vis du monde syndical. Si tous les membres des différents cortèges de têtes syndiqué.e.s décident collectivement de monter des comités locaux un peu plus offensifs, libérés des pressions syndicales, peut-être pourrions-nous obtenir des moyens de luttes plus efficaces ?
Les progrès réalisés par l’intersyndicale et notamment par certains collectifs comme "Bloquons Tout !" sont déjà énormes. Et il est très compréhensible qu’actuellement, il soit très difficile de lutter dans sa boîte sans passer par un syndicat (voire impossible, pour faire grève par exemple). Du reste, certains syndicats sont plus combattifs que d’autres, mais ceux-là ne sont pas encore toujours étendus à tous les secteurs, et restent limités. Aussi, la pression exercée sur les sections locales ou nationales est parfois tellement forte qu’en raison de la conflictualité actuelle, on parvient à pouvoir faire grève.
Mais passées ces considérations finalement sommaires, nous constatons que le rythme et les modalités des luttes ne sont pas décidés par nous-mêmes, mais par nos directions syndicales.
Les syndicats nous séparent, nous compartimentent. Le cortège de tête, à l’inverse, était notre “maison commune”. Et la loi travail à faire abroger, un objectif commun. Mais un objectif temporaire, et à notre goût insuffisant. Cette compartimentation ne se fait pas qu’au niveau des luttes, elle se fait dans leur déroulement et leurs modalités mêmes : chacun lutte pour sa profession, pour sa corporation, pour son secteur, sur la seule base de revendications défensives. On est aussi divisé sur la base de notre ancienneté ou de notre rôle (salarié.e.s ou usager.e.s). C’est ainsi qu’à Bordeaux, alors qu’un certain nombre de syndicalistes de base tentent depuis le début du mouvement d’élargir les revendications à l’ensemble des composantes, notamment en voulant faire rentrer la CNT dans l’intersyndicale locale ou en menant bataille en interne pour imposer des luttes plus déterminées, les structures départementales bloquent tout procédé qui irait en ce sens.
Les préavis de grèves, dans certaines situations, restent très difficiles à obtenir. Les dates fixées pour les mobilisations sont au choix inutilement multipliées (pour favoriser l’épuisement), ou éloignées (le temps de laisser s’assoupir la dynamique en marche). Surtout, les préavis ne sont plus donnés que pour une journée et très rarement en reconductibles. Il faut souvent insister auprès d’une union locale pour qu’un simple courrier d’appel à la grève (provenant du syndicat national !) soit simplement relayé... On se fait souvent reprocher de trop solliciter le syndicat, malgré les nombreux.ses permanent.e.s syndicaux... On voit régulièrement apparaître des journées de manifestations nationales dans certains secteurs sans qu’elles ne soient accompagnées de préavis (donc réservées aux permanent.e.s).. Beaucoup d’agents ne sont même pas mis au courant de leur droit de grève et des préavis placés...
Les permanent.e.s qui se comportent comme des petits chefs, et autres membres "important.e.s", donnent des consignes claires : il ne faut pas inquiéter les copains.copines élu.e.s ou placé.e.s à des hauts postes. Les élections professionnelles dans les très petites entreprises du 28 novembre au 12 décembre vont mettre des individu.e.s chacun combattif dans une perspective de concurrence directe. On se demande d’ailleurs si certaines directions ne sont pas sorties dans la rue uniquement avec cette perspective en vue : la concurrence syndicale pour remporter les élections professionnelles. La rue fait place à la campagne. Preuves que le syndicalisme classique reste un premier pas placé dans la politique classique. Et argument de plus pour faire de celle-ci (la politique classique) un de nos problèmes majeurs.
Un pied dans la politique et donc, aussi, un pied dans la répression... Les deux vont de pair. C’est ainsi que des membres de SO syndicaux font amis-amis avec des RG, ou que, sur un blocage, toute action qui n’est pas impulsée et validée par l’intersyndicale (action considérée alors comme "spontanée") est regardée de travers, sinon réprimandée. C’est ainsi que quand les dockers se rejoignent le 14 juin à Paris, les "anciens" et autres délégué.e.s encadrent le potentiel face-à-face avec les forces de l’ordre avec un service d’ordre de 300 personnes... alors que les envies chez les dockers étaient variées, que beaucoup ont finalement décidé de s’affronter avec les flics, et que la répression toucha leur cortège pacifiste comme tous les autres. Comment véritablement s’unir si nos directions ou nos gardes-fous punissent le moindre écart ? Toutes ces préoccupations rejoignent celles de quitter les manifs-kermesses évitant à tout prix n’importe quelle forme de débordement. Le débordement est justement le caractère originel de notre mouvement.
Les syndicats aspirent à négocier avec des pouvoirs mis au service d’une économie qui depuis 40 ans déjà se base sur le mot d’ordre libéral de la compétitivité. Quelles que soient les ambitions réformistes inspirées des doctrines de Keynes ou d’autres économistes d’État, celles-ci ne seront pas durables ou serviront uniquement à maintenir ce monde pourri en place. Ce monde de la politique représentative politicienne, de guerre, de famine, d’urbanisme de la domination, de normes oppressives, de répression, de lois liberticides, et d’exploitation - ici ou ailleurs. Les exemples de Syriza et de Podemos sont là pour entériner le constat, tout comme en son temps le Front Populaire avait, malgré les mythes construits depuis, désamorcé un mouvement de grèves sauvages offensif et massif [1] ; tout comme en son temps, encore, le PCF avait appelé les révolté.e.s déterminé.e.s à reprendre le boulot et quitter les barricades en mai 68...
Dans ces conditions, il est difficile d’affirmer que les syndicats ne desservent pas nos volontés. Ils seront toujours là simplement pour négocier avec le pouvoir en place. Les petit.e.s chef.fe.s de certaines sections sont déjà là pour prendre du galon, défiler sur les écrans télévisés et, pourquoi pas un jour, devenir politiciens. A l’inverse, il me semble que nous voulons destituer ensemble le pouvoir de la politique et de son économie sur nos vies quotidiennes. Nos intérêts sont donc définitivement antagonistes. Nous ne critiquons pas ici l’initiative de monter des syndicats en étant salarié.e.s de base pour en faire un réel instrument de lutte, ni le fait de s’impliquer activement dans sa section syndicale pour lutter au jour le jour. Nous constatons juste que les possibilités de ces instruments restent trop limitées pour ce que nous voulons vraiment.

Monter des comités, assemblées, conseils, collectifs de luttes ?

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On pourrait penser à des stratégies de grèves innovantes pour ne pas s’épuiser, ni se ruiner. Par exemple, dans certains secteurs est possible de mettre en place une grève sélective, c’est-à-dire une grève qui ne concerne qu’une branche-clé du secteur, mais qui paralyse l’activité des autres branches, et les empêchent donc de travailler ; ou qu’un seul service clé dans l’entreprise (par exemple, un atelier peinture dans une entreprise de construction automobile, qui bloque alors la chaîne).
Encore, on pourrait assurer un remboursement au moins partiel du salaire en cas de grève (reconductible ou non), en gérant nous-mêmes l’argent des cotisations de luttes et en montant des caisses de grèves libérées des directions syndicales. Cela nous permettra de penser que faire grève, c’est aussi vivre : donc prévoir des bouffes collectives et des ressources de secours pour subsister en cas de long conflit.
Une caisse de grève peut s’organiser ainsi. En réunion de comité ou en assemblée, on désigne collectivement deux, trois, quatre (ou plus) camarades, tou.te.s révocables, chargé.e.s d’imprimer des tracts, de communiquer sur la lutte sur les réseaux sociaux, de prendre la parole en réunion publique à chaque fois dans l’objectif de récolter de l’argent ; mais aussi d’organiser des collectes à la sortie des boîtes, sur les points de passage, dans les transports en commun, devant les locaux des centrales syndicales, etc. On pourrait se coordonner entre comités, entre conseils, entre assemblées. Élargir nos revendications, et s’échanger ensemble des moyens matériels et financiers.
Chaque comité devrait avoir comme premiers intérêts deux objectifs : radicaliser la contestation et s’en donner les moyens matériels ; encourager la création de structures similaires dans les autres secteurs ou services de l’entreprise (puis dans les autres entreprises de la même branche).
Décloisonner la pratique de lutte dans les entreprises ne peut se faire qu’en-dehors du monde syndical. On pense aux grèves chez la SNCF, où CGT et Sud-Rail se disputaient le contrôle de la lutte, et ont organisé les travailleur.se.s dans des assemblées cloisonnées, corpo par corpo, dépôt par dépôt, et même atelier par atelier. Ces assemblées se sont vite transformées en simples bureaux de vote pour choisir ou non la poursuite de la grève. La division est une cause de notre manque de moral. L’émiettement est un produit direct des décisions des directions syndicales.
En fait, acquérir notre autonomie peut permettre de mieux nous organiser, de décloisonner nos combats, d’être plus stratégiques, et, avant-tout, d’être maîtres de nos volontés dans chacun des défis que présentent les luttes.
Cheminot.e.s, postier.e.s, dockers, intermittent.e.s, facteurs.trices, profs, fonctionnaires territoriaux, agents d’entretiens, aides soignant.e.s, auto-entrepreneurs précaires (salarié.e.es déguisé.e.s) et employé.e.s et ouvrier.e.s de différentes boîtes ou structures (Amazon, Air France, hôpitaux, BTP, transports en communs etc.), nous nous sommes tous et toutes retrouvé.es dans ce cortège avec la ferme envie d’aller au-là de nos manifestations routinières, souvent pensées en amont pour être inoffensives. Nous avons tous et toutes été révolté.es par les évènements du 23 juin à Bastille : l’accord de Martinez avec le gouvernement a achevé de montrer le véritable visage du syndicalisme. Nous sommes tous solidaires des copains de Goodyear, d’Air France, des Contis, du Havre, de Fos-Sur-Mer, avec les dockers interpellé.e.s chez eux au Havre, avec les syndicalistes déterminé.e.s licencié.e.s, envoyé.e.s en prison, ou même éborgné.e.s par le pouvoir d’État.
Nous appelons donc tou.te.s les syndicalistes de base des cortèges de têtes à émerger publiquement (témoigner sur les difficultés auxquelles chacun.e. est confronté.e dans sa lutte via internet pourrait être un bon début), se reconnaître, se donner rendez-vous et décider ensemble si des futurs communs peuvent se penser hors de la sphère syndicale. Prolonger ce qui aura été dit par une liste mail sécurisée et nationale entre toutes les personnes et groupes intéressés pourrait permettre de transformer ces paroles en actes. Il y a déjà un appel de la plate-forme TSS pour une grève transnationale [2], sur lequel il pourrait être possible de s’organiser pour rebouger les directions. Mais quelles que soient leurs réponses, il faudra comploter ensemble derrière leur décision pour s’organiser enfin sans elles.
Nous appelons tou.te.s les membres des cortèges de tête à faire le point collectivement sur la situation actuelle des syndiqué.e.s dans leur cortège, sur la situation locale actuelle entre directions syndicales/syndiqués "dociles" d’une part et cortèges de têtes/syndiqués un peu plus "déters" d’autre part.
Nous appelons tou.te.s les non-syndiqué.e.s lisant ce texte et voulant lutter dans leur boîte à se manifester aussi, pour se joindre aux deux catégories citées ci-dessus. Dans beaucoup de petites villes, comme Avranches, des centaines d’individu.e.s de petites boîtes locales se sont progressivement rassemblé.e.s sur les quatre mois de mobilisation, avec en grande partie des salarié.e.s non-syndiqué.e.s. De même, tous les salarié.e.s précarisé.e.s et camouflé.e.s en auto-entrepreneur.se.s à cause de l’uberisation croissante de nos sociétés de services (coursiers à vélos, taxis amateurs, plateformes de travail numériques en freelance et microtasking, tâches ménagères avec Homejoy, etc.) auraient intérêts à s’engager à leurs côtés.
Et nous appelons tou.te.s les "k-way noirs" et autres émeutier.e.s déterminé.e.s à soutenir les salarié.e.s dans leurs luttes sur leurs lieux de travail, ou quand ils font face à la répression de la justice, du/de la patron.ne, ou du/de la responsable syndical.e un peu trop sûr.e de lui ou d’elle. Cela pourrait commencer par se rendre au TGI de Bobigny le 27 ou/et le 28 septembre pour soutenir les inculpé.e.s d’Air France pour leur révolte et une pauvre chemise arrachée. Puis soutenir les 8 camarades de Goodyear les 19 et 20 octobre à Amiens, qui passent en appel. Puis les deux dockers du Havre le 25 novembre au tribunal correctionnel de Paris. Mettre en commun nos moyens en ce qui concerne l’anti-répression, que ce soit en terme de mobilisation ou en termes financiers, peut s’avérer plus qu’intéressant.
L’abolition des catégories qui nous séparent est ici envisagée sérieusement.
Car, malheureusement, le 15 septembre a aussi été le retour de certaines confrontations entre deux cortèges qui s’opposent dans leur logique même, dans leur rapport au monde et dans leur volonté. Le problème a été réfléchit après-coup à Rouen [3],au Havre [4] et à Bordeaux [5], notamment, mais a l’air de s’être manifesté en d’autres lieux : à Grenoble, où la tension entre le cortège CGT et le cortège de tête s’est montrée dès la constitution de ce dernier ; à Montpellier, où les deux cortèges sont restés séparés, et où les directions syndicales ont refusé de se rendre jusqu’au tribunal pour soutenir des camarades interpellé.e.s ; et sûrement d’autres villes encore. A l’inverse, à Nantes, un long travail facilité aussi par la proximité de la ZAD (mais pas que) a abouti au fait qu’une telle situation semblerait presque absurde. A Paris, les directions sont plus pesantes mais les membres des cortèges syndicaux à venir tenir les rangs au sein du cortège de tête sont de plus en plus nombreux.ses.
En se se rendant compte de tout cela, on peut réaliser qu’affirmer notre autonomie sera un premier pas vers les possibilités d’une abolition de nos conditions et d’une rencontre réelle. Actuellement, le "milieu autonome" nie pourtant la contradiction fondamentale de notre système : l’exploitation quotidienne au travail, l’obligation de se vendre pour vivre. C’est cette contradiction qui peut se matérialiser de manière conflictuelle en retrouvant une certaine autonomie pratique. Agiter nos rues ne peut prendre sens qu’en agitant les lieux où l’on nous traine chaque matin pour gagner de la thune... de même qu’il faut agiter nos quartiers, nos territoires, pour que nos vies s’agencent définitivement dans des dispositifs transversaux de subversion généralisée.

Mettre en commun nos pratiques, se rencontrer

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Aller au-delà du cadre syndical nous semble donc un premier pas pour se rencontrer réellement, mais un pas non auto-suffisant.
Les salarié.e.s qui luttent sur leurs lieux de travail pourront, une fois maîtres de leur contestation, commencer à s’organiser concrètement, de manière plus offensive mais aussi plus énergique, directement contre leur boîte, pour reprendre possession de ce qu’ils veulent en faire ou tout simplement pour affirmer le refus des conditions proposées. Ils.elles seront plus facilement payé.e.s les jours de manifestations et de grèves. Ils pourront utiliser l’argent à meilleur escient que pour des formations bidons, des conseils d’entreprises simulés, ou des gros ballons CGT. Par exemple pour les caisses contre la répression, par exemple pour installer une vie sur les lieux productifs occupés, par exemple pour affréter des bus lors de moments butoirs, et bien d’autres choses encore.
Les autonomes qui luttent en bandes sont déjà en train de s’organiser pour reprendre la rue, et pourront se coordonner avec eux pour les aider dans des moments importants : lors de la répression patronale ou judiciaire, lors de blocages majeurs, etc. De même pour les étudiant.e.s et leur assemblées de fac, ou les lycéen.ne.s et leurs occupations de salles, qui gagneraient à se généraliser.
Les autonomes précarisé.e.s, chômeur.se.s, retraité.e.s, ou toute autre personne subissant sur son lieu de travail les effets de la restructuration du capital et rendant ses conditions de luttes sur lieux productifs difficiles pourront se joindre à eux. A terme, des comités de quartiers et des lieux occupés pourraient remplacer les Bourses du travail institutionnalisées. Des caisses autonomes (antirépression mais pas que) aident déjà ces gens-là. Mais tout un tas d’initiatives peuvent s’y agréger. Occuper des lieux est une des nécessités de notre mouvement, pour retrouver du souffle, de la temporalité, et de l’espace. Ces comités de quartiers pourraient être le carrefour des luttes de logements, des migrants, écologiques et de toutes les initiatives autogestionnaires et/ou solidaires d’un quartier ! Certains quartiers ont déjà commencé : La Plaine à Marseille, La Place des Fêtes à Paris, et d’autres squats ou lieux associatifs qui font bouger les rues dans lesquelles ils habitent !
Le rythme de la "forme-cortège" est épuisant. Dépassons ce cadre avant qu’il ne devienne trop routinier, pour le renforcer sur ses côtés et en son intérieur même. Occuper nous permettra de monter des projets de longs termes, de faire réseaux, de se faire connaître à l’échelle d’un quartier. D’avoir prise, a minima, sur nos existences quotidiennes - que l’on s’y implique en sortant de nos longues journées de taff ou sur l’ensemble de nos journées parce que notre emploi du temps le permet. Les comités en lutte dans les entreprises pourraient être en liaison permanente avec les comités de quartiers, dans lesquelles le reste des membres du cortège se montreraient.
Un tissu humain et matériel d’auto-organisation dense et multiple pourrait en naître. Ce tissu, à terme, rendrait “dérisoire l’idée que glisser une enveloppe dans une urne puisse constituer un geste - à fortiori un geste politique [6]”. L’État français l’a déjà compris quand, dans ses notes de renseignement, il remarque que les cortèges de têtes sont poreux avec les ZAD et leurs soutiens, avec les occupant.e.s à Bure, avec le milieu squat international... avec, en définitive, tou.te.s celles et ceux qui ont décidé de s’organiser sans médiations institutionnelles, contre le monde produit par l’économie et ses États-nations.
Occuper la ville concrètement en occupant des places, des bâtiments, des rues, doit se coupler avec l’occupation de nos lieux de travail et nos luttes dans le monde de l’exploitation. La proposition d’agiter et de saboter la campagne présidentielle déjà en cours, jusqu’à la date fatidique en 2017 où nous crierons dans la rue que nous n’avons rien posé dans l’urne cette fois-là, ne pourra qu’en être renforcée. Avancer ensemble ne pourra se faire sans des efforts des deux côtés : que les syndiqué.e.s réfléchissent sur leur autonomie et leur volonté d’actions ; que les "autonomes" non syndiqué.e.s acceptent de s’organiser avec les premiers en assemblées ou en groupes plus réduits. La "phase de plateaux" annoncée par certains ne pourra être effective qu’en y mettant les moyens.
Un contre-monde sera alors en construction permanente, du monde du travail à nos rues, de nos lieux de vies urbains à nos campagnes. Et ensemble, nous savons que nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin. Si Notre-Dames-des-Landes doit être expulsée, nous serons là, car c’est un territoire que nos cœurs ont arraché à l’Etat. Si un lieu occupé de la capitale en vient à être expulsé, nous serons là : car tout cela va bien au-delà de la simple loi travail. Nous le savons tous, et nous restons là à nous soucier du 49-3. Mais pourquoi encore avoir confiance en leur démocratie ? Pourquoi ne pas s’organiser de manière autonome vis-à-vis de celle-ci, pour se positionner réellement contre, et non plus dedans ? Il s’agit ici aussi de dépasser nos doutes et nos peurs... De stimuler notre puissance d’agir, résorber notre sentiment d’impuissance, matérialiser un "Principe d’Espérance" universel...
Et c’est ce que l’on a déjà commencé à faire, dans la rue et ailleurs.
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Quelque soit notre profil, venons nombreux.ses à l’A.G. interpro/interluttes pour décider des suites de la lutte ! Jeudi 22 Septembre à la Bourse du Travail, 18h30 (Évènement Facebook : https://www.facebook.com/events/331157017221321/)

Coloscopie : un examen sans appréhension


Source : Tour de France des Alternatives
Toutes les précautions à prendre pour que cet examen ait lieu sans souci.
On a fixé le jour et l’heure. La coloscopie aura lieu dans deux semaines. Un rendez-vous que l’on attend un peu tendu. En quoi consiste cet examen ? Grâce à une fine sonde introduite par voie naturelle, la coloscopie permet de voir tout le côlon et d’ôter des polypes que l’on pourrait découvrir. Compte à rebours…

La semaine qui précède

Cet examen est presque toujours réalisé sous anesthésie générale. Une consultation préalable avec l’anesthésiste est donc obligatoire pour déceler une éventuelle contre-indication. Et adapter les traitements qui pourraient être responsables de saignements : aspirine, anticoagulants..
A faire : Arrêter l’aspirine dix jours avant l’intervention.

Quelques jours avant

Pour que le médecin voie bien les parois du côlon, il ne doit rester aucune matière fécale. Une préparation est nécessaire, à commencer trois à quatre jours avant l’examen par un régime sans résidus. « Il s’agit d’un régime blanc, explique le Dr Didier Loiseau, gastro-entérologue.
Sans fruits ni légumes, mais avec du riz, des pâtes, des laitages, du poisson, des volailles. »

La veille

Il faut purger l’intestin, non pas avec des lavements, mais avec des médicaments pris par voie orale. On donne soit des préparations en sachets à diluer dans trois ou quatre litres d’eau, soit d’autres, plus récents, à diluer dans un plus faible volume. Attention, cette dernière solution ne dispense pas de boire trois ou quatre litres d’eau, de thé, ou autres liquides (pas d’alcool).
A faire :
  • Commencer la purge la veille, dans l’après-midi.
  • Boire par petites doses, par exemple un verre toutes les cinq minutes.
  • Boire frais. C’est moins désagréable.
Les sachets d’aromatisation parfois fournis sont prévus pour parfumer. Ne pas les ajouter si leur goût déplaît.
  • Rester chez soi. La purge déclenche de la diarrhée au bout de deux à trois heures (parfois avant) et peut durer une bonne partie de la nuit.
  • Si on souffre d’hémorroïdes, prévoir une pommade spécifique et en faire une application avant et après chaque selle pour éviter les irritations de l’anus.

Le jour même

Pas de repas avant la coloscopie : il faut arriver à jeun à la clinique ou à l’hôpital (depuis la veille au soir si l’examen est le matin). Sans boire ni manger.
Sitôt arrivé, on pose la perfusion, on s’endort et l’on se réveille dès que l’examen (vingt à trente minutes) est fini. On se repose sur place pendant deux heures, le temps de se restaurer un peu.
On sort très vite, en forme. Avec les résultats, sauf si un prélèvement a été effectué à l’intérieur de l’intestin (biopsie). Le médecin traitant reçoit un compte rendu assorti de photos, voire d’une cassette sur ce que le spécialiste a visualisé.
A faire :
  • Ne pas conduire de voiture ce jour-là, et demander à un parent ou un proche de venir vous chercher
  • Ne pas prendre de rendez-vous important dans la journée.

Le Pacte des jours heureux


Des Pyrénées à Paris, la marche des Jours Heureux

Source : Gazette Debout

Une marche citoyenne des Pyrénées jusqu’à Paris. Voici le programme des participants aux « Jours Heureux », qui partiront du village d’Oloron Sainte-Marie (64) le vendredi 7 octobre au matin pour arriver à Paris le samedi 5 novembre. Les étapes d’environ 25 km se feront à pieds, à vélo, en tandem, et avec des instruments de musique. Ils passeront à Pau-Lescar, Marmande, Bergerac, Périgueux, Limoges, Romorantin-Lanthenay, Orléans et Créteil.


La projection du documentaire Les Jours Heureux de Gilles Perret sera proposée dans certaines étapes. Ce film, dans lequel ont notamment tourné Raymond Aubrac et Stéphane Hessel, raconte l’histoire de la naissance du programme du Conseil National de la Résistance (CNR) intitulé : « Les jours heureux ». Un texte qui est encore au cœur du système social français puisqu’il a donné naissance à la sécurité sociale, aux retraites par répartition, aux comités d’entreprises, etc.
Carte de la marche des jours Heureux.
Carte de la marche des jours Heureux.
Les objectifs de cette marche sont multiples : rencontrer les citoyens et les résistants d’aujourd’hui, mieux faire connaître le programme du CNR et l’Appel des résistants de 2004.
Ses participants aimeraient que d’autres marches citoyennes convergent à Paris avant les primaires de novembre pour montrer la volonté d’un nouveau cap politique. Ils espèrent être plus de 1000 à Paris pour terminer la marche.
Tout au long de leur parcours, les participants aimeraient se mettre en lien avec les Nuits debout locales. Vous pouvez contacter Martin, l’un des organisateurs (martin.rf@laposte.net) pour organiser des rencontres.
Vous pouvez également les contacter sur Facebook et retrouver tous les détails de leur projet sur leur site internet. 

Plan pour l’évacuation du gouvernement


 

« Ce que ne peut se figurer aucune tête d’oeuf gouvernementale, c’est l’attachement des êtres, de ceux qui y vivent comme des milliers qui y sont passés et en ont été irrémédiablement touchés, au lieu de la ZAD. »


                

Un lecteur nous a fait parvenir ses prédictions quant à la séquence politique qui s’ouvre. Expulsion de la ZAD, Revenu Garanti et autres manoeuvres en cours.


SOURCE : Lundi matin
Ouvriers, soldats, citoyens ! Les divisions que je commande ne sont pas les instruments de la contre-révolution. Elles ne viennent pas pour vous opprimer, mais pour vous libérer du joug terroriste inouï que la masse de la population berlinoise a dû subir. Ce que je tiens absolument à garantir, c’est la sécurité des personnes et des biens, la liberté de la presse et le libre exercice du droit le plus noble de tout citoyen : l’élection d’une Assemblée nationale.
Noske, le 14 janvier 1919,
alors que ses corps-francs ratissent Berlin

Gouverner est essentiellement affaire de tactique, puisque la stratégie, pour tout gouvernement, se ramène à rester aux affaires, ou du moins à y rester le plus longtemps. S’il y a une supériorité chronique du gouvernement sur nous qui le combattons, elle réside autant dans l’ampleur des moyens à sa disposition que dans une certaine maîtrise du calendrier. De là découle un certain privilège de l’initiative doublé d’une quasi-certitude dans l’anticipation, qui nous fait le plus souvent défaut. Si bien qu’il est vital pour nous de déchiffrer les tactiques adverses à peine celles-ci formées, afin de les déjouer sans tarder et de les ruiner plus sûrement. Ce qui suit est un modeste exercice de divination appliqué à ces tactiques, pour les mois qui viennent, à partir des « signaux faibles » émis par les différentes agences de communication gouvernementales.

Enterrement de la lutte contre la loi « travaille ! »

En annulant son université d’été à Nantes, le PS a dérobé à ce qui s’était levé au printemps, de manifestation en manifestation, tout point de jonction, tout point à partir de quoi reprendre son élan. Les centrales syndicales, qui ont tiré de ce conflit tout le bénéfice symbolique et politique qu’elles en pouvaient attendre, ont finement joué en acceptant l’humiliation de manifester en nasse. Elles qui n’avaient fait que suivre le mouvement, et notamment les jeunes masqués, s’en sont dissociées au bon moment et, avec un peu d’aide de leurs collègues policiers, ont eu la peau de ce dont elles n’étaient que le parasite le plus flagrant. L’enterrement final du 15 septembre, concession forcée à une base encore remontée, a démontré, avec à Paris un cortège de tête faisant un bon tiers de la manifestation et ayant réussi à se reconstituer malgré la nasse, que le printemps n’était pas mort, bien loin de là, que les vacances avaient été des vacances, et non une reddition. Il était d’autant plus urgent, de tout côté, de faire comme si de rien n’était. Pas d’hystérisation autour des cocktails molotovs explosifs que les flics se sont pris, ce jour-là, par salves. Pas de grandes déclarations gouvernementales au sujet de la « violence » des « black blocs », des « casseurs » et autres « zadistes ». Il ne s’est rien passé le 15 septembre, passons à la suite si vous le voulez bien. Valls pourrait dire en substance, au sujet de la lutte contre la loi « travaille ! », ce que Blum répondait en juillet 1936 alors qu’on l’interpellait sur le mouvement d’occupation des usines : « Ils nous interpellent sur une crise dont le ministre de l’Intérieur a démontré qu’elle est terminée ! Vous nous reprochez une politique qui a réussi. Eh bien moi, je vous demande à tous d’éprouver la même satisfaction qu’une crise si grave se soit terminée sans qu’il soit survenu entre les citoyens d’un même pays un accident irréparable ! ».

Expulsion de la ZAD

L’existence de la ZAD est un scandale. Un scandale dont le gouvernement peut au fond se satisfaire qu’il ne soit pas plus ébruité que cela, du moins hors de la Loire -Atlantique et d’une partie de la Bretagne. Pour un État qui n’a cessé de se construire comme état territorial depuis plus de mille ans, au travers des guerres, des jacqueries, des insurrections et des révolutions, qu’une portion du territoire national se détache ainsi de l’Hexagone, se constitue en îlot autonome d’où la police est bannie, où des checkpoints sont tenus par des punks, où l’on construit sans permis et où les habitants vivent comme bon leur semble dans une illégalité revendiquée, voilà qui n’a pas titre à exister dans le merveilleux monde hideux de Candy la républicaine. On a tout de même des mots pour cela, des mots-épouvantails : « zone de non-droit », « territoires perdus de la République », « repaire d’anarchistes », etc. Si l’on n’a pas, jusqu’ici et en dehors de la Loire-Atlantique, poussé de grands cris d’orfraie démocratique au sujet de l’existence même de la ZAD, c’est seulement qu’en parler, après le piteux échec de l’opération César de 2012, aurait été reconnaître et par là accroître l’impuissance gouvernementale face à « ce dossier », comme face à tant d’autres.
Seulement voilà, en France, la politique existe encore, même si elle est moribonde, et même si les opérations politiques se réduisent de plus en plus à des opérations policières. Et il se trouve que l’expulsion de la ZAD arrange bien Manuel Valls, qui y voit une excellente occasion de continuer à camper son personnage de socialiste-droit-dans-ses-bottes, de Noske du XXIe siècle, de social-démocrate autoritaire. Et elle arrangerait bien Hollande qui, si on lui assure qu’il n’y aura pas de mort, y voit une bonne occasion de mettre ses concurrents Verts et Mélenchon dans une bien fâcheuse posture : au vu des niveaux de violence qui seront prévisiblement atteints lors de l’expulsion du côté des opposants et qui seront au fond les seuls efficaces face à la brutalité du déploiement policier, on voit mal quel candidat à la présidentielle pourrait se permettre de les soutenir à quelques mois des élections. Quelle belle occasion de piéger la « gauche de la gauche » : si elle soutient les manifestants, elle se discrédite, et si elle ne le fait pas, elle perd toute raison d’être.
Quelle que soit l’entente retrouvée entre la fraction « citoyenne » de la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et ses composantes plus « radicales », quel qu’ait été l’échec de l’opération César en 2012, quelque massive que soit la manifestation du 8-9 octobre, quelques beaux et grands que soient les hangars d’hébergement alors construits, il est rassurant mais faux de penser que l’opération de reprise de la zone soit militairement impossible. Une bonne vieille stratégie de la tâche d’huile expérimentée si souvent dans les colonies – prendre une zone ravitaillable et l’étendre -, un quadrillage de tous les accès routiers à la zone pour empêcher les soutiens d’affluer, une campagne de propagande adroitement menée, et au reste entamée depuis bien longtemps, sur la « violence » des opposants, une flopée d’assignations à résidence et d’interdiction de paraître, un déploiement policier et militaire massif et un emploi tout aussi massif de la violence armée des « forces de l’ordre », voilà qui est tout à fait à même de permettre de reconquérir la zone. Si l’on veut empêcher cette reconquête, du moins faut-il partir de cette hypothèse, et non d’un triomphalisme que viendrait anéantir le premier contact avec les forces adverses.
Ce que ne prend pas en compte le gouvernement dans cette affaire de l’expulsion de la ZAD, ce qu’il ne peut pas prendre en compte étant donnée l’existence lamentable de ceux qui tiennent le manche, c’est que la ZAD est peut-être la seule « cause » en France pour laquelle des gens sont prêts à mourir, qu’une partie de ceux qui se retrouveront face aux forces d’occupation de l’État ne défendent justement pas de manière abstraite une « cause politique », mais leur vie même, celle qu’ils ont choisie et non celle qu’ils subissent, celle qu’ils ont construit jour après jour avec des moyens de fortune, mais pour cela même d’une rare beauté, celle qui n’existe nulle part ailleurs tant elle s’est ancrée , s’est voulue . Ce que ne peut se figurer aucune tête d’oeuf gouvernementale, c’est l’attachement des êtres, de ceux qui y vivent comme des milliers qui y sont passés et en ont été irrémédiablement touchés, au lieu de la ZAD. La ZAD est un lieu où l’on respire mieux que partout ailleurs en France, et c’est pourquoi elle sera férocement défendue. Voilà ce que ne prennent en compte aucun des militaires qui ont élaboré les plans d’évacuation. Ils seront face à des Indiens, pas à des militants français.
L’expulsion de la ZAD, l’anéantissement de la ZAD, c’est vraiment le mort qui saisit le vif. C’est la vieille politique zombifiée qui se venge de la vie, des vies politiques qui lui survivront. C’est le vieux capital des bétonneurs sommairement repeints en vert qui vient écraser le vivant vivace. Ce n’est pas sans raison qu’il n’y a rien sur la ZAD dans l’exécrable documentaire Demain de l’infecte Mélanie Laurent ; c’est parce que ce qui se joue à la ZAD, c’est maintenant, c’est toujours maintenant, toujours problématique maintenant, et d’autant plus intense. Rien à voir avec un kit de solutions pour mieux gérer localement la même vie aberrante que celle de Mélanie Laurent.
On se souvient de la banderole que le peloton de vélos et de tracteurs parti de la ZAD à l’occasion de la COP 21 avait déployé sur la place d’Arme en arrivant à Versailles, devant le château : « Gardez Le Bourget, on prend Versailles, Vive la commune ! ». Au fond, ce qui aura manqué à la lutte contre la loi « travaille ! » pour être plus qu’une lutte, c’est une visée qui transperce l’impasse du présent. La ZAD offrait quelque chose comme une telle visée, dans le présent : l’idée de Commune. Et c’est encore cette idée qui est convoquée pour la manifestation des 8-9 octobre, et qui fait sa puissance d’appel politique : prêter serment de venir déterrer son bâton en cas de tentative d’expulsion et de se battre. La Commune, non comme forme d’auto-organisation alternative, égalitaire, etc., mais comme serment de se tenir face à l’adversité, face au monde. Serment qui est la base muette de toute élaboration politique possible, qui ne prescrit aucune forme particulière d’auto-organisation et demeure irréductible à toute institution.

Revenu universel

La social-démocratie a toujours consisté en un certain art faux-cul de manier la carotte et le bâton. D’où son génie dans le registre contre-insurrectionnel. Après la séquence désastreuse pour le pouvoir socialiste de la déchéance de nationalité suivie de la loi « travaille ! », des débats sur le burkini puis de l’expulsion de la ZAD, le moins que l’on puisse dire, c’est que François Hollande aura perdu tout crédit à gauche. Mais l’amnésie spectaculaire, l’égarement général et la crainte de l’extrême-droite aidant, il ne désespère pas de se refaire une petite virginité politique par une proposition de campagne, et un nouveau « modèle de société », à même de prendre de court à peu près tout le monde : François Hollande veut instaurer le revenu universel à partir de 18 ans. Voilà qui présente d’innombrables avantages : cette vieille proposition négriste que chérissent tant d’économistes libéraux - qui y voient une bonne occasion de faire fondre définitivement une bonne partie de la bureaucratie étatique attachée au vieil État-Providence et l’occasion d’accroître encore la précarité du travail puisque l’on assure à chacun la possibilité de survivre misérablement - « ringardise » à peu près tous les autres candidats, lui permet de racheter les jeunes qu’il n’a cessé de s’aliéner, et offre ce petit soupçon d’utopie – heureusement compatible avec la meilleure ingénierie sociale - sans laquelle Hollande resterait Hollande : un technocrate malin et cynique tentant de se faire passer pour un être humain. Le revenu universel, sorti suffisamment tard du chapeau du prestidigitateur pour que nul ne s’avise qu’il est l’autre face de l’uberisation de la vie, aurait l’avantage de replacer Hollande au centre du jeu de la campagne, pourrait même passer pour une petite révolution. Sans compter qu’un revenu universel pour tous les Français permettrait de rivaliser savamment avec l’extrême-droite, dont c’était déjà l’utopie sous Vichy, au bon temps du professeur Duboin. Parce qu’évidemment, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, et si être Français vous donne titre à 700 euros par mois, il va être de plus en plus difficile de le devenir, et il faudra veiller d’autant plus impitoyablement sur ceux qui prétendent l’être. Là, la déchéance de nationalité prendra un sens autre que symbolique. Avec le revenu universel, Hollande qui n’aime rien tant que se croire plus malin que tout le monde, croit gagner sur tous les tableaux de la campagne quand il ne fait que préparer le terrain à l’extrême-droite. Cela aussi, c’est une fatalité de la social-démocratie. Quant à Toni Negri et ses suiveurs, il ne leur reste plus qu’à écrire leurs mémoires et espérer une fin prochaine : eux qui présentaient le revenu garanti comme la revendication qui ferait imploser le commandement capitaliste se retrouvent à la pointe de sa modernisation désastreuse. À force de « chevaucher le tigre »...

Et nous dans tout ça ?

Si telle est, dans les termes gouvernementaux, la séquence prévue à compter d’octobre : liquidation de l’ultra-gauche et mise à mal de l’extrême-gauche par l’expulsion de la ZAD puis, en décembre-janvier, proclamation de la nouvelle utopie socialiste : le revenu universel, le tout sur fond de primaire de droite en forme de croix gammée, la moindre des choses est, pour nous, d’opérer en connaissance de cause. Ce qui signifie, d’abord, que la clef de la victoire à la ZAD, maintenant que nous ne pouvons plus compter sur l’effet de surprise dont nous avons bénéficié lors de l’opération César, se trouve autant dans l’affrontement sur la ZAD même que dans l’attaque ou l’occupation de l’ensemble des lieux, des domiciles et des instances où il reste des socialistes dans ce pays (mairies, conseils généraux, communautés de communes, domicile des élus ou des responsables de tout poil, journaux et journalistes complices, etc.). Précisément parce que l’expulsion de la ZAD est dans le fond une opération de politique classique non moins qu’une exigence de Vinci, c’est par une attaque généralisée de la politique classique qu’il faut répondre à l’attaque de la ZAD. Et ce qu’il faut alors défendre, ce n’est pas seulement la ZAD, c’est le dépassement de la politique qui s’y joue, la possibilité de la Commune. La défense de la ZAD est le terrain logique de déploiement et de recomposition de toutes les forces autonomes qui se sont agrégées dans la lutte contre la loi « travaille ! ». Et défendre la ZAD signifie d’abord : attaquer la politique partout où elle tente de se manifester impunément, briser le processus électoral, bloquer l’économie, arrêter le monde. Son expulsion doit faire détonateur pour l’ensemble de la situation, bien au-delà de la ZAD. C’est l’impasse du présent qu’il s’agit de faire sauter.

La « dé-fête du travail » au programme du festival de cinéma Images mouvementées d’Attac

 


Source : Bastamag

par


C’est autour du démantèlement du code du travail que se concentrera la prochaine édition du festival de cinéma Images mouvementées, organisée par l’association Attac. Des projections de films, des débats et des rencontres avec les réalisateurs se dérouleront du 30 septembre au 2 octobre prochains, au cinéma 5 Caumartin, à Paris Saint-Lazare. Un événement dont Basta ! est partenaire.
Alors que les générations précédentes avaient acquis au fil du temps de plus en plus de protections et de garanties associées au travail, on fait désormais machine arrière : recul de l’âge de la retraite il y a peu et aujourd’hui la « loi El Khomri » qui amorce le démantèlement du code du travail. Ce n’est là que le début d’une longue série de régressions sociales imposées par Bruxelles sous la pression des marchés financiers. Et c’est un gouvernement prétendument socialiste qui, bien loin de renouer avec l’esprit du Front populaire ou du Conseil National de la Résistance, a entrepris de nous empoisonner le travail...
La nouvelle édition du festival de cinéma d’Attac, Images mouvementées, sera l’occasion de réfléchir ensemble à la « dé-fête du travail ». Rendez-vous du 30 septembre au 2 octobre 2016, au cinéma 5 Caumartin, à Paris Saint-Lazare, avec, comme chaque année, des films, des débats, des rencontres avec les réalisateurs, une librairie, des animations...

- >La programmation et toutes les informations sur le site du festival.

Depuis 2003, le festival de cinéma d’Attac « Images mouvementées » s’emploie à informer et à susciter la réflexion collective sur des questions cruciales de ce début de XXIe siècle en s’appuyant sur une programmation cinématographique exigeante et éclectique. Celle-ci associe courts, moyens et longs-métrages, documentaires et fictions, films français et étrangers, anciens et récents, ayant eu une large diffusion ou non. Le festival accueille régulièrement des avant-premières.

 VOIR LA BANDE ANNONCE DU FESTIVAL ICI

Le JT de la Parisienne Libérée Juil 2016


lundi 26 septembre 2016

Société : Le 115 ne répond plus !

Source : Actu Cote Toulouse


  À Toulouse, des familles sans-abri plantent leurs tentes devant la veille sociale

Face aux refus systématiques des services sociaux submergés par les demandes d’hébergement d'urgence, des familles sans-abri ont planté leurs tentes dans le quartier Saint-Cyprien.

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Depuis lundi 26 septembre, plusieurs familles ont installé des tentes devant le 115 de Toulouse. (Photo : Côté Toulouse/X.L)

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ces dernières semaines, le 115, ce numéro d’urgence qui vient en aide aux personnes sans-abri, ne répond plus. Ou du moins presque plus. En effet, quotidiennement, ce sont environ 3 500 appels qui arrivent à la veille sociale. De quoi saturer un standard qui ne parvient, au final, qu’à en décrocher à peine 10%, soit 350 coups de fils.
Mais avoir un travailleur social au bout du fil n’est pas synonyme, pour autant, de dormir la nuit suivante avec un toit au dessus de la tête. En effet, seulement 10% des pris en charge au téléphone bénéficieront finalement d’un hébergement.

Situation explosive

Un contexte explosif qui conduit à des situations tendues, survenant de plus en plus régulièrement. Ainsi, ces trois dernières semaines, les responsables de la veille sociale ont été contraints d’appeler à trois reprises, chaque semaine, la police, pour faire évacuer l’entrée des bureaux de la veille sociale, située avenue Étienne-Billières.
On est proche de l’impasse, estime Sylvie Fernandez, représentante du personnel à la veille sociale. Le nombre de familles qui nous sollicitent augmente de plus en plus. Cela est lié notamment à des remises à la rue par l’État, et à une augmentation des expulsions locatives avant la trêve. On voit également beaucoup de femmes seules avec des enfants de moins de trois ans depuis qu’elles ne sont plus prises en charge par le Conseil départemental.

Principalement des familles

En effet, depuis quelques mois, le Conseil départemental ne prend plus systématiquement en charge les femmes seules avec enfants, dénoncent des travailleurs sociaux. Un état des lieux démenti en avril dernier par le Conseil départemental.
Face à des refus systématiques, des familles ont donc décidé de s’installer avec des tentes, avenue Étienne-Billières, devant les locaux du 115. Pour le moment, une douzaine de familles s’y seraient installées. À Toulouse, ce sont 940 places d’hébergement et 120 places en hôtel qui sont mises à disposition par les pouvoirs publics. En septembre 2016, ces dispositifs affichent tous complets.
Photo de Xavier  Lalu
Xavier Lalu
Journaliste, chef de projet à Côté Toulouse

Lire aussi : Les Sans abris les oubliés de l'été. Publié par la FNARS Baromètre du 115

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dimanche 25 septembre 2016

La Belle Démocratie : et si, en 2017, on leur faisait vraiment peur ?

Source : Reporterre

À l’occasion de la journée nationale de la transition citoyenne, les auteurs de cette tribune, au nom d’un nouveau mouvement, La Belle Démocratie, lancent un appel à la création d’assemblées locales partout en France, dans le but de « prendre le pouvoir pour le partager ».
La Belle Démocratie est un « archipel de mouvements citoyens issus de toutes les régions de France, aux antipodes des clivages idéologiques et des partis aveuglés par la soif du pouvoir ». La liste non exhaustive de ses membres est à la fin du texte.

Présidentielle et législatives 2017... c’est reparti pour le grand cirque et l’impuissance généralisée ? La politique spectacle, le marketing électoral, le FN toujours plus près du pouvoir, les records d’abstention et cinq ans de plus à foncer chaque jour plus droit dans le mur ?
Et si, en 2017, on leur faisait vraiment peur ? Peur de perdre, par les urnes, ce pouvoir qu’ils exercent sur nous depuis si longtemps ?
En 2016, on s’est mis debout. En 2017, et si on mettait la fessée à toute la classe politique ? PS, UMP et FN confondus, tous en minorité dans les urnes, ces mêmes urnes par lesquelles ils nous maintiennent dans l’impuissance depuis tant d’années et que nous sommes si nombreux à rejeter ?
Ce rêve est à notre portée !
Nous sommes un archipel de mouvements citoyens issus de toutes les régions de France, aux antipodes des clivages idéologiques et des partis aveuglés par la soif du pouvoir. Réveillés en sursaut par l’état d’urgence, galvanisés par les Nuits debout, nous nous sommes rencontrés, reconnus, rassemblés. Nous venons de créer La Belle Démocratie [1] pour favoriser de toutes nos forces l’avènement de la première démocratie citoyenne, en rupture totale avec le fonctionnement destructeur des forces politico-financières actuelles.

Déclenchons la plus grande pandémie de fièvre démocratique de l’histoire de France !

« La belle démocratie », parce que nous croyons profondément à la beauté du dialogue, de l’intelligence collective et de la restauration de l’intérêt commun face aux appétits financiers insatiables ; mais aussi « label démocratie » pour réunir notre multitude citoyenne au sein de candidatures « haute qualité démocratique » et donner enfin le jour au bulletin de vote humaniste dont notre pays a si urgemment besoin. Le premier bulletin de vote qui n’aspire pas à élire des représentants pour défendre une couleur, un programme sur l’échiquier politique, mais à entraîner la République dans un mouvement de renaissance de la démocratie, profondément « dépervertie », profondément assainie, profondément renouvelée : avec le citoyen agissant en son cœur.
Pour construire nos fondamentaux, nous avons jusqu’à présent été très humbles, très discrets, très prudents. Les bases sont jetées : l’heure est venue d’être enfin follement réalistes, de rêver les rêves les plus inaccessibles ! Tombons dans la démesure, ayons la plus folle des ambitions, déclenchons la plus grande pandémie de fièvre démocratique de l’histoire de France !
Indignés, abstentionnistes, antisystèmes, votants désespérés, partisans d’une renaissance de la démocratie, faisons notre printemps citoyen en 2017 ! Créons des assemblées locales partout [2] !
Désignons des candidats députés dans toutes les circonscriptions et remportons la majorité à l’Assemblée nationale, sans autre programme que notre détermination à l’écrire et le porter avec tous ! Prenons le pouvoir tout au long des échéances à venir et inventons les nouvelles règles de la première démocratie fondée sur le pouvoir d’agir des habitants !

Un vent d’espoir pour l’ensemble des mouvements sociaux du monde entier 

Face à la folie et l’aveuglement de nos dirigeants, levons un vent de folie ! À la démesure des seigneurs d’un monde profondément prédateur et profondément fragmenté, avec ses tempêtes financières, ses extrémismes, ses catastrophes environnementales, ses milliards d’humains privés d’eau, de soins et d’éducation, opposons ce que la démocratie a de plus beau : la démesure d’un mouvement jubilatoire de reprise en main de notre destin commun.
Offrons-nous la victoire de la démocratie non plus seulement à l’échelle d’un village drômois ou d’une île nordique acculée par la crise financière, mais de la France entière, entraînant un retentissement planétaire sans précédent, un vent d’espoir pour l’ensemble des mouvements sociaux qui dans le monde entier tentent de construire une humanité solidaire, fraternelle et responsable face aux puissances du fatalisme, face à la servitude volontaire, face aux lobbys du toujours plus pour les toujours plus puissants.
Le plus dingue ? C’est que c’est à la portée de tous et d’une simplicité prodigieuse... il suffit d’une bande de copains, d’une salle, quelques affiches et méls, des gommettes et des post-its, et votre assemblée locale est lancée !
N’ayons plus peur de nous, de notre énergie, de notre joie, de nos rêves, de notre puissance !
Fini le fatalisme, le cynisme ou l’incrédulité, place au sursaut jubilatoire et à la rage d’agir !
Débridons nos imaginaires, abattons nos barrières mentales, multiplions les rencontres, les fêtes, les musiques et les danses de la révolution citoyenne !
2017, La Belle Démocratie ! Prenons le pouvoir pour le partager !

La Belle Démocratie est animée par des membres d’organisations telles que Nous la Majorité, #MaVoix, #LesJoursHeureux-LePacte, Le pouvoir citoyen en marche, Alternatiba, Assemblée Nationale Citoyenne, 36000 listes participatives pour 2020, Synergies Démocratiques, Les Affranchis, La CEN, WARN, Partagir, le Parti pirate, Idéa, Colibris 67, Cercle Podemos Montpellier, ANV COP21, Conférence citoyenne 2017, Curieuses démocraties, GRAM Métropole Lyon, Ensemble Ici, Générations futur, les Audacieux, Libérons, Super Châtaigne…



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[1La Belle Démocratie n’est pas un parti politique, n’a pas de comité directeur, de programme ni de candidats préétablis. En rupture avec la forme et le discours partisans, totalement décentralisée, radicalement horizontale, elle se construit par la mobilisation citoyenne à travers la multiplication d’assemblées locales dans les villages et les quartiers.
[2Inscrivez vos assemblées locales sur labelledemocratie.fr.

Lire aussi : « Pour que la démocratie fonctionne, il faut que les gens s’en emparent »
Source : Courriel à Reporterre
- Dans les tribunes, les auteurs expriment un point de vue propre, qui n’est pas nécessairement celui de la rédaction.
- Titre, chapô et inters sont de la rédaction.

Photo : © Julie Lallouët-Geffroy/Reporterre

Claude Bourguignon : conférence pour une agriculture vivante !


GRAFFITI // Quatre Montpelliérains exposent au Mister Freeze à Toulouse

 Source : Busk magazine

Fort de son succès, l’exposition Mister Freeze organisée par l’association Faute o Graff réitère l’aventure pour la 4ème fois ! Elle réunit cette année 31 artistes internationaux issus de l’art urbain du 29 septembre au 8 octobre 2016 à Toulouse. Pour cette nouvelle édition, quatre graffeurs montpelliérains poseront leurs œuvres dans la capitale régionale !
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A Montpellier, le plateau de graffeurs est vaste et c’est sans surprise que l’on retrouve certains de nos artistes locaux dans de grands événements dédiés à l’art urbain. Cette année, Zest, Maye, Momies et Smole sont invités au Mister Freeze pour exhiber leur talent. Si les trois premiers sont aguerris pour y avoir déjà participé l’an passé, c’est une première pour Smole ! Tous quatre seront donc aux côtés d’autres artistes reconnus comme Jace, Katre, Brusk, Poes, Reso ou encore Eric Lacan (Monsieur Qui).
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L’exposition se déroulera durant 13 jours dans deux lieux, qui se transformeront en véritables galeries éphémères : à L’Espace Cobalt (ancien bâtiment industriel réhabilité) et dans un lieu tenu secret de 8000m² qui sera révélé lors du vernissage le 29 septembre à 18h30. Au total, plus de 9000m² accueilleront des fresques murales, des espaces d’expositions et des installations in situ !
Plus d’infos : Mister Freeze
Mister Freeze 2015 / Crédits Photo : ©Faute O Graff

Céline Alvarez : une chercheuse à la pédagogie performante

Source : POSITIVR
Après avoir vu ce reportage, deux sentiments s'entremêlent : l'émerveillement et la colère. L'éducation mérite largement mieux que l'immobilisme.

Pour aider les enfants à s’épanouir et à acquérir le goût d’apprendre, une jeune chercheuse, alors institutrice, a expérimenté une démarche basée sur trois points essentiels : l’action, l’amour et la motivation. Résultat ? Des gamins capables de lire dès l’âge de trois à quatre ans ou de résoudre des multiplications à quatre chiffres dès l’âge de quatre ans ! Et, le tout, dans la joie et la bonne humeur. Vous vous dites que l’Éducation nationale a dû être enthousiaste et ravie ? Pensez-vous ! Elle a aussitôt demandé à la rebelle d’arrêter ses recherches…
Cette ancienne institutrice, c’est Céline Alvarez. Dans sa classe, elle invitait les enfants à faire le ménage, à s’habiller eux-mêmes, à découvrir des continents, à lire… Son but « stimuler le potentiel de ses élèves« . Une méthode géniale et efficace qui, malheureusement, n’était pas du goût de sa hiérarchie…
France 2 a récemment consacré un reportage à cette expérience. Regardez, ça laisse un drôle de sentiment, entre émerveillement et colère.

École : enseigner autrement


Rageant, n’est-ce pas ?
Pour se justifier, Florence Robine, la directrice générale de l’enseignement scolaire, précise notamment une chose :


« Notre responsabilité c’est que ces méthodes soient le mieux évaluées possible. »
Une priorité en tout point opposée au système éducatif finlandais. Dans ce pays, les professeurs disposent d’une grande liberté, appliquent les méthodes éducatives de leurs choix (en général, ils les utilisent un peu toutes) et ne sont jamais l’objet d’inspections. Résultat ? Les petits finlandais sont parmi les plus performants du monde !
Pour enrayer l’échec scolaire, la France envisage désormais de rendre l’école obligatoire de 3 à 18 ans (contre 6 à 16 aujourd’hui). Qui sait, plutôt que de forcer les enfants à végéter dans un système qui ne leur convient pas, le mieux serait peut-être de repenser le sytème en question, non ?
L’immobilisme est un risque. À l’inverse, l’innovation et l’expérimentation sont de formidables opportunités. Un grand bravo à Céline Alvarez d’avoir essayé !
Lire aussi : En Finlande, les élèves apprennent à vivre ensemble. Résultat : ce sont les meilleurs !